• Les ados sentent la chèvre mais « nous ne le percevons pas » | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/les-ados-sentent-la-chevre-mais-nous-ne-le-percevons-pas-6553895.php

    Les adolescents sentent la chèvre en raison de certains acides présents dans leur transpiration, affirme une étude scientifique. Âge, bactéries, hormones, émotions… À quels facteurs et procédés chimiques nos odeurs corporelles sont-elles dues ?

    Les bébés sentent-ils la rose et les adolescents la chèvre ? C’est, vite résumé, ce qui ressort d’une étude menée par des chercheurs des universités allemandes d’Erlangen-Nuremberg et Dresde, à partir d’échantillons de transpiration comparés de 18 enfants en bas âge et de 18 ados. Selon ses résultats, publiés dans Communications Chemistry et relayés par le New York Times, la sueur, au moment de la puberté, contient des acides carboxyliques caractéristiques du sébum, notamment responsable des points noirs et des cheveux gras de nos grands rejetons. Ces substances qui, rapporte le New York Times, ont un « parfum de moisi, de fromage et de chèvre ». Et qui, au même âge, se combinent aux stéroïdes, porteurs d’une touche « de musc » et « d’urine » !

    La présence de ces composants dans la sueur des adolescents en fait-elle pour autant des êtres puants ?

    Laurent Misery, chef du service dermatologie du CHRU de Brest, nous rassure : « Pour qu’entre humains nous les percevions, il faudrait qu’ils soient présents en quantité ».

    Les animaux, en revanche, les détectent fort bien. Chiens et chats reconnaissent, par exemple, l’odeur de leur maître passé par une pièce, de la même manière qu’ils sentent à distance les phéromones que produit une femelle en chaleur de leur espèce.

    Chacun a une odeur unique
    Notre odorat n’est pas aussi développé que celui de nos amis à quatre pattes. Pour autant, chaque individu possède une signature olfactive unique, tout comme son ADN ou ses empreintes digitales qui lui sont propres. À une différence près : « Cette odeur n’est pas constante mais varie en fonction de l’évolution de notre microbiote cutané », poursuit le Dr Misery. En clair, tout dépend des bactéries hébergées par notre corps, et dont la présence « par milliards » évolue « en fonction de l’âge, des toilettes que l’on fait ou encore des zones de la peau ». Car la sueur elle-même est inodore. « Ce sont les bactéries qui la transforment en composés organiques odorants », illustre le spécialiste brestois. Comme nous n’avons pas tous les mêmes bactéries, la chimie opère différemment. Cela explique que certaines personnes sentent davantage des pieds que d’autres, ou attirent les moustiques quand leur voisin de chambrée, lui, dort peinard.

    Un domaine encore peu exploré
    Et les hormones, dans tout ça ? « Elles donnent le message aux cellules. » Un oral d’examen ou un entretien d’embauche à passer ? Vous êtes bon pour une décharge de cortisol, d’adrénaline et autres hormones de stress qui vous font transpirer illico. Et pof, voilà que vos bactéries s’en mêlent, transformant l’auréole sous vos aisselles en effluve malodorante. Un mécanisme naturel lorsqu’il répond à un pic d’activité ou à une émotion intense (anxiété, peur…), et non à un défaut d’hygiène.

    Selon le médecin brestois, l’alimentation n’a que « peu d’effets » sur l’odeur corporelle. « La perception qu’une odeur est désagréable est, par ailleurs, très subjective », suggère-t-il, certain que l’étude allemande ouvre un champ encore peu exploré, celui « du mécanisme qui régule la composition de la sueur et des odeurs chez l’être humain ». Un sujet captivant, quand on voit la faculté qu’ont des chiens entraînés à détecter la covid-19 ou la présence d’un cancer.

  • En Espagne, les « trans non normatifs » soupçonnés de saboter la loi sur la transition de genre
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/03/23/en-espagne-les-trans-non-normatifs-soupconnes-de-saboter-la-loi-sur-la-trans

    Depuis quelques mois, sur les réseaux sociaux espagnols, de plus en plus d’hommes se sont mis à témoigner de leur volonté de changer de genre pour des raisons pratiques. Les uns disent vouloir augmenter leurs chances d’obtenir la garde de leurs enfants, les autres, passer plus facilement les épreuves féminines des concours pour devenir pompier ou officier de police, ou éviter des plaintes pour violence de genre. Leur discours, apparenté à celui du parti d’extrême droite Vox, prompt à attaquer les lois d’égalité entre les sexes ou à s’en prendre aux collectifs LGBTI+, a d’abord été perçu comme une simple provocation.

    Jusqu’à ce que, fin février, une information du quotidien El faro de Ceuta interpelle pour de bon les médias nationaux : depuis l’entrée en vigueur de la « loi pour l’égalité des personnes trans », en mars 2023, 47 personnes ont changé de « sexe » à l’état civil dans l’enclave espagnole située sur la côte marocaine ; parmi celles-ci, 39, principalement des militaires et policiers, ont obtenu un passage d’homme à femme. Les associations LGBTI ont aussitôt évoqué une possible fraude à la loi.

    « Il ne peut pas y avoir de fraude à la loi, puisque la loi se fonde sur l’autoperception et ne contient aucune exigence. Ceux qui mettent en doute la condition de genre que je revendique devraient faire attention : nous avons déjà porté plainte pour transphobie contre la Fédération nationale des gays, lesbiennes et trans, une association woke qui nous reproche de ne pas changer notre apparence », explique, avec le plus grand sérieux, David Peralta, « policière » madrilène de 37 ans, secrétaire et cofondatrice de l’Association des trans non normatifs, dont font partie la plupart des policiers de Ceuta devenus des policières.

    Longtemps réclamée par les personnes transgenres, mais aussi très controversée, notamment au sein du mouvement féministe, la « loi trans » reconnaît le principe de « l’autodétermination de genre ». Toute personne peut faire changer librement, sur simple demande, le « sexe » apparaissant sur ses papiers d’identité. Auparavant, il était nécessaire d’avoir suivi un traitement hormonal durant deux ans et de disposer d’une attestation médicale de dysphorie de genre. Dans le but de « dépathologiser » la transition, il suffit à présent de faire une simple déclaration devant l’état civil, et de la réitérer trois mois plus tard. Depuis mars 2023, 5 139 personnes ont mené à bien cette procédure, soit quatre fois plus qu’en 2022 (1 306). A 63 %, la transition a eu lieu du masculin vers le féminin.

    « Un pays heureux, sans hommes »

    Pour sa part, David a changé de sexe au registre civil il y a six mois, tout en conservant un aspect masculin et son prénom, comme les autres membres de son association. « Nous sommes environ un millier de membres et, à 80 %, des policiers ou des militaires, explique-t-elle, assurant n’avoir tiré aucun bénéfice de son changement de genre. Etre une femme n’apporte aucun avantage une fois dans la police. En revanche, pour y entrer, les épreuves physiques sont beaucoup plus faciles : j’encourage donc tous les candidats à changer de sexe. »

    « Dans toutes les lois, il peut y avoir des fraudes, tente de minimiser Uge Sangil, présidente de la FELGBTI+, la plus grande organisation LGBT d’Espagne. C’est à la justice de poursuivre [les éventuels fraudeurs], en démontrant qu’ils cherchent des bénéfices légaux (…), et une visibilité médiatique pour remettre en question la loi… » Pour l’heure, aucun d’entre eux ne fait l’objet de poursuites.
    Lire aussi : L’Espagne adopte une loi permettant de changer librement de genre dès 16 ans et met en place un congé menstruel, une première en Europe

    Sans ciller, David tient un discours antiféministe à peine déguisé sous l’ironie : « Nous sommes des femmes fortes, libres et autonomes, et nous voulons l’égalité réelle entre hommes et femmes, et que notre parole ne soit plus considérée comme supérieure à celle des hommes devant la loi lorsque nous portons plainte. Notre objectif est de protéger les enfants, notamment de l’amputation génitale dès 16 ans, ainsi que de lutter contre le patriarcat. Pour cela, il suffit que tous les petits garçons changent leur genre pour prendre celui de femme. Nous serons alors un pays heureux, sans hommes. »
    « Une loi absurde »

    « Il est évident que ces hommes cherchent à mettre en évidence les contradictions de la loi trans. Ils jouent à la démolir mais aussi à détruire les politiques publiques en faveur de l’égalité des sexes, regrette la féministe Angeles Alvarez, porte-parole de l’Alliance contre l’effacement des femmes, qui s’est opposée à la loi trans. Le gouvernement leur a donné des munitions avec une loi absurde, fondée sur l’autodéfinition. »

    Après de nombreuses polémiques sur l’administration de bloqueurs d’hormones, la clinique pour adolescents Tavistock, à Londres, fermera ainsi ses portes le 1er avril, et ces traitements ne pourront plus être dispensés aux mineurs dans des hôpitaux publics ; la Suède a aussi reculé sur ces soins, qui ne sont plus dispensés que dans des cas très rares.

    « Je ne pense pas que la fraude à la loi atteigne les 5 % : nous n’allons pas faire de l’exception la règle, a assuré la ministre de l’égalité, Ana Redondo, coupant court au débat. La loi fonctionne et l’immense majorité des changements ont amélioré la vie des personnes en transition. »

    • https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/29/des-feministes-suedoises-opposees-a-la-loi-sur-l-autodetermination-de-genre_

      Les organisations féministes suédoises ne cessent de le répéter : elles veulent à tout prix éviter d’opposer la cause des femmes à celles des personnes transgenres. Mais, pour elles, impossible de soutenir la proposition de loi présentée par des députés conservateurs et libéraux qui doit alléger les démarches pour changer de sexe à l’état civil, dont elles craignent qu’elle entraîne un recul des droits des filles et des femmes.

      Soutenu par l’ensemble des partis, à l’exception des Chrétiens-démocrates et de l’extrême droite, le texte vise à moderniser la loi datant de 1972 qui avait fait de la Suède le premier pays au monde à légaliser le changement de sexe à l’état civil. Aujourd’hui, la procédure – réservée aux plus de 18 ans – est la même que celle exigée pour débuter une transition médicale. Il faut d’abord se soumettre à une évaluation psychologique, afin d’obtenir le diagnostic de dysphorie de genre, qui doit encore être confirmé par un comité d’experts au sein de la direction nationale de la santé et des affaires sociales.

      (...) Ces groupes s’alarment notamment du fait que, entre 2007 et 2017, le nombre de jeunes filles de 13 à 17 ans suivies pour une dysphorie de genre a augmenté de 2 300 % en Suède, passant de 31 à 727, avec une forte prévalence chez les ados souffrant d’autisme ou de troubles de l’attention.

      (...) ».

    • https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/29/des-feministes-suedoises-opposees-a-la-loi-sur-l-autodetermination-de-genre_

      Les organisations féministes suédoises ne cessent de le répéter : elles veulent à tout prix éviter d’opposer la cause des femmes à celles des personnes transgenres. Mais, pour elles, impossible de soutenir la proposition de loi présentée par des députés conservateurs et libéraux qui doit alléger les démarches pour changer de sexe à l’état civil, dont elles craignent qu’elle entraîne un recul des droits des filles et des femmes.

      Soutenu par l’ensemble des partis, à l’exception des Chrétiens-démocrates et de l’extrême droite, le texte vise à moderniser la loi datant de 1972 qui avait fait de la Suède le premier pays au monde à légaliser le changement de sexe à l’état civil. Aujourd’hui, la procédure – réservée aux plus de 18 ans – est la même que celle exigée pour débuter une transition médicale. Il faut d’abord se soumettre à une évaluation psychologique, afin d’obtenir le diagnostic de dysphorie de genre, qui doit encore être confirmé par un comité d’experts au sein de la direction nationale de la santé et des affaires sociales.

      (...) Ces groupes s’alarment notamment du fait que, entre 2007 et 2017, le nombre de jeunes filles de 13 à 17 ans suivies pour une dysphorie de genre a augmenté de 2 300 % en Suède, passant de 31 à 727, avec une forte prévalence chez les ados souffrant d’autisme ou de troubles de l’attention.

      (...) ».

    • https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/29/des-feministes-suedoises-opposees-a-la-loi-sur-l-autodetermination-de-genre_

      Les organisations féministes suédoises ne cessent de le répéter : elles veulent à tout prix éviter d’opposer la cause des femmes à celles des personnes transgenres. Mais, pour elles, impossible de soutenir la proposition de loi présentée par des députés conservateurs et libéraux qui doit alléger les démarches pour changer de sexe à l’état civil, dont elles craignent qu’elle entraîne un recul des droits des filles et des femmes.

      Soutenu par l’ensemble des partis, à l’exception des Chrétiens-démocrates et de l’extrême droite, le texte vise à moderniser la loi datant de 1972 qui avait fait de la Suède le premier pays au monde à légaliser le changement de sexe à l’état civil. Aujourd’hui, la procédure – réservée aux plus de 18 ans – est la même que celle exigée pour débuter une transition médicale. Il faut d’abord se soumettre à une évaluation psychologique, afin d’obtenir le diagnostic de dysphorie de genre, qui doit encore être confirmé par un comité d’experts au sein de la direction nationale de la santé et des affaires sociales.

      (...) Ces groupes s’alarment notamment du fait que, entre 2007 et 2017, le nombre de jeunes filles de 13 à 17 ans suivies pour une dysphorie de genre a augmenté de 2 300 % en Suède, passant de 31 à 727, avec une forte prévalence chez les ados souffrant d’autisme ou de troubles de l’attention.

      (...) ».

  • Acharnement : l’État porte plainte contre une lycéenne qui avait dénoncé une agression islamophobe
    Eugénie Tobhnom | 29 mars | Révolution permanente

    https://www.revolutionpermanente.fr/Acharnement-l-Etat-porte-plainte-contre-une-lyceenne-qui-avait-

    Le mercredi 28 février, deux élèves du lycée Maurice Ravel à Paris ont été interpellées par leur proviseur parce qu’elles portaient en partie leur voile en quittant l’établissement. L’une d’entre elle avait alors dénoncé une agression, en témoignant auprès de nombreux médias dont Révolution Permanente peu de temps après les faits : « Il vient, me crie dessus, alors que je lui disais que j’allais l’enlever. Il crie encore une fois de manière agressive que je dois l’enlever et me frappe violemment le bras ».

    L’élève en BTS, choquée de la violence de l’altercation, avait alors porté plainte contre la direction de son établissement pour « violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail ». Les élèves de l’établissement s’étaient de leur côté mobilisés en soutien à leur camarade quelques jours plus tard. Finalement, la plainte de l’étudiante a été classée sans suite, jugée « insuffisamment caractérisée » par le parquet.

    Alors que le gouvernement et la droite s’étaient déjà saisis de l’affaire pour lancer une campagne médiatique réactionnaire, cherchant à opposer lycéens et personnel de l’éducation et à attiser l’ambiance répressive à l’école, le Premier ministre a profité de cette décision pour aller plus loin dans l’acharnement. Mercredi soir, Gabriel Attal a évoqué sur TF1 un « entrisme islamiste » à l’école, reprenant ainsi le vocabulaire de l’extrême-droite, avant d’annoncer que l’État déposerait plainte contre la jeune fille pour « dénonciation calomnieuse ». (...)

  • Les marabouts de la mobilité II
    http://carfree.fr/index.php/2024/03/29/les-marabouts-de-la-mobilite-ii

    Les marabouts ont du talent ! Non contents de réaliser des désenvoutements, de guérir l’impuissance sexuelle ou de faire revenir l’être aimé, les marabouts proposent leurs multiples services pour améliorer la Lire la suite...

    #Alternatives_à_la_voiture #Fin_de_l'automobile #Marche_à_pied #Transports_publics #Vélo #2000 #humour #mobilité #permis_de_conduire #publicité #urbain

  • France expérimentation, le couteau suisse de la start-up nation macronesque

    Dès 2017 Bercy crée une cellule interministérielle qui a pour but d’aider les start up à lever les obstacles juridiques qui pourraient entraver leur avenir licorne. Autrement dit l’administration se met au service des crevures à chaussures pointues sortant d’écoles de commerce pour modifier la loi à leur profit et se faire des tunes.

    La fabrique démocratique de la loi au Parlement, on s’assoit dessus.

    Chômeurs vous savez ce qu’il vous reste à faire...

    https://www.modernisation.gouv.fr/transformer-laction-publique/france-experimentation

  • Les Ehpad vont pouvoir augmenter leurs tarifs au-delà des limites
    https://www.ouest-france.fr/economie/budget/les-ehpad-vont-pouvoir-augmenter-leurs-tarifs-au-dela-des-limites-714bc
    https://media.ouest-france.fr/v1/pictures/MjAyNDAzODUxMzdlMTkyOTk4ZjFiMWE2MTU0MGU5NzU2M2RkZjE?width=1260&he
    C’est le contraire de bien vieillir, ça.

    La loi « bien-vieillir », définitivement adopté par le Parlement le mercredi 27 mars 2024, va permettre aux Ehpad publics et associatifs d’augmenter les tarifs de certains résidents au-delà des limites fixées par les départements. Cette mesure vise à rééquilibrer les comptes souvent déficitaires de ces maisons de retraite.

  • Du « matériel éducatif » (précisément des « recueils de #poésie »), est distribué aux soldats sionistes expliquant qu’il faut raser Gaza et exterminer ses habitants

    "נביא אש בחומותייך עזה" : שיח הנקמה חילחל גם לאסופת שירה שמפרסם צה"ל - ספרות
    https://www.haaretz.co.il/gallery/literature/2024-03-26/ty-article-magazine/.premium/0000018e-7ad9-d96c-af9f-7ed9e9fa0000

    • Des recueils de poèmes distribués aux soldats israéliens incitent au meurtre des Gazaouis
      https://www.courrierinternational.com/article/conflit-des-recueils-de-poemes-distribues-aux-soldats-israeli

      Dans une longue enquête publiée par Ha’Aretz, les journalistes Or Kashti et Gili Izikovich révèlent qu’Ofir Livius, directeur du Corps éducatif de Tsahal, un département censé former les soldats aux droits civiques et à l’éthique militaire, a décidé d’assurer le moral des troupes en commandant et en distribuant des recueils de poèmes hébreux datant de l’Antiquité, mais également des textes contemporains rédigés par des auteurs israéliens ultraorthodoxes ou ultranationalistes religieux.

      Lire aussi : Conflit. Pillages et vandalisme à Gaza : les soldats israéliens rappelés à l’ordre

      Le quotidien israélien explique que ces recueils de poésie, “publiés sous l’intitulé Hinneni [‘Me voici’], sont l’œuvre de Mashiv Haruach [‘Revivifier l’âme’]”, un groupe d’écrivains juifs israéliens dont les membres se sont donné pour mission d’établir “une continuité entre les textes hébreux d’exécration des Philistins et les conflits contemporains dans et autour de la bande de Gaza”.

      Dans l’Antiquité, les Philistins, un peuple d’origine hellénique, contrôlaient un territoire s’étendant de Jaffa (au sud de l’actuelle Tel-Aviv) jusqu’au Sinaï en passant par Gaza, capitale de la “pentapole” philistine, dont les quatre autres villes étaient et sont toujours situées dans le territoire israélien actuel : Ashdod, Ashkelon, Gath et Ekron, un territoire désigné en hébreu sous le nom de “Plaine de Philistie” (Mishor Pleshet).

      “Ô Gaza, nous mettrons le feu à tes murs”

      “Après les massacres commis par le Hamas, l’association entre les Philistins de l’Antiquité et les Palestiniens contemporains (qui n’ont pourtant aucun rapport entre eux) a repris de la vigueur et est en passe d’imprégner toute la conscience collective israélienne et, évidemment, celle des soldats israéliens engagés sur le front gazaoui”, relève Ha’Aretz.

      Lire aussi : Guerre à Gaza. Israël de plus en plus isolé sur la scène internationale

      Compilés dans cinq volumes, de nombreux textes de Hinneni sont particulièrement édifiants, d’autant qu’ils bénéficient de l’imprimatur du chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzl Halevi. Et Ha’Aretz de citer quelques exemples :

      “Ô Gaza, nous mettrons le feu à tes murs et nous détruirons tes palais. […] Et si, dans le récit des souffrances de notre peuple, nous devions ajouter un nouveau paragraphe, tu éprouveras notre vengeance et paieras de chaque dent et de chaque cheveu. […] Nous briserons la nuque de chacun de tes enfants sur nos rochers. […] Nous noierons ton mal dans ton propre sang.”

    • présentation des recueils

      הזכות לומר « הנני ! »
      https://kenes-media.com/%D7%96%D7%9E%D7%9F-%D7%A7%D7%99%D7%91%D7%95%D7%A5-%D7%A2%D7%99%D7%AA%D7%95%D7%9F-%D7%94%D7%A7%D7%99%D7%91%D7%95%D7%A6%D7%99%D7%9D/%D7%94%D7%96%D7%9B%D7%95%D7%AA-%D7%9C%D7%95%D7%9E%D7%A8-%D7%94%D7%A0%D7

      הזכות לומר “הנני!”
      תאריך: ינואר 23,

      החייל שכותב מתוך הטנק, שיר על זוגיות וגעגועים במלחמה ושיר שנולד מתוך רגשות אשמה כבדים של חייל בבסיס רעים. תא"ל אופיר לויוס (בית רימון), משורר בעצמו, יזם הוצאת אסופה של משוררים מגוייסים" למלחמה בשיתוף כתב העת לשירה יהודית-ישראלית “משיב הרוח”

      בשנים האחרונות אני זוכה ללוות את קצין חינוך ראשי בצה"ל, גיבור ישראל תא"ל אופיר לויוס (בית רימון) בכתיבתו. (ה"שדכן" היה חברנו המשותף, הסופר אסף ענברי). הליווי לאיש הלוחם-חולם המיוחד הזה נעשה גם באופן פרטי וגם בעזרת “משיב הרוח”, כתב עת לשירה יהודית-ישראלית, אותו אני עורך, ככה שזכינו שאופיר יהיה חניך המחזור ה-20 של “מזמור”, כיתת השירה שלנו, אותה הנחיתי במהלך שנת תשפ"ג יחד עם המשוררת בַּכֹּל סֶרְלוּאִי. 

      הקשר בינינו חזק מאוד ונמשך כל הזמן, וכבר ביום שני ה-9 באוקטובר, דיברנו על האפשרויות של “משוררים-מגויסים” למלחמה, ואופיר זרק את הרעיון של אסופת-שירה. 

      מהר מאוד עשינו אצלנו, במערכת “משיב הרוח”, חשיבה על זה, לצד פרויקטים נוספים של “גיוס-משוררים” לצרכים האזרחיים וגם הצבאיים שהציפו את השטח, וניסחנו והוצאנו קול-קורא דחוף ומוגבל בזמן, תחת הכותרת “על הזכות הגדולה לומר: הנני!”. 

      מתוך רעם התותחים וגילוין של זוועות בלתי נתפסות, ולצידן אינספור גילויי גבורה, הקרבה והתמסרות, למול היחד הישראלי שנקרע בשנה שחלפה לגזרים והתאחה מחדש בבת אחת, בכאבים עצומים, הימים הנוראים והגדולים הללו הביאו אותנו לבקש להשיב את הרוח הישראלית הגדולה. להתמלא מחדש בערכי הרעות והערבות, באמונה בצדקת הדרך, במלחמה כתף אל כתף אל מול הקמים עלינו, הפעם מול גילויי רוע בלתי נתפס. אנחנו עם שיודע מלחמות ומאבקים ויודע גם לצמוח מתוכם. ב-75 שנות המדינה, מימיה הראשונים ממש, ליוותה השירה העברית את הקוממיות הישראלית, על אתגריה המורכבים. פעמים רבות הייתה זו רוח השירה שלא רק העניקה מילים לכאבים ולתקוות, אלא הייתה שם לפני הלוחמים, בפיהם ובליבם, בדרך אל הניצחון. 

      לקול הקורא נענו מאות כותבות וכותבים, ובחשיבה מחודשת עם קח"ר והצוות הנפלא שלו, החלטנו שאין טעם להוציא עכשיו, תוך כדי הלחימה, גיליון אסופה מלאה ועבת כרס, ועדיף לערוך מתוך השירים שהגיעו ושעוד יגיעו גם מהשטח, מאזרחים ומחיילים, אסופות קטנות, להדפיס אותן פעם בשבועיים, וככה להפיץ אותן בין הלוחמים בשטח. 

      ואכן כך היה: הצוות של מפקדת קצין חינוך ראשי (מקח"ר), שתוגבר גם בנשות ואנשי מילואים מוכשרים מאוד, התארגן יחד איתנו ותוך כמה ימים נערכה והודפסה אסופת “הנני” הראשונה, כאשר את השירים מלווים בדיאלוג חזק מאד צילומיו של זיו קורן (צלם העיתונות החשוב בארץ). עד כה, עומדים ביעדי התדירות שקבענו לעצמנו של פעם בשבועיים, הודפסו והופצו שש אסופות הנני! חלק מן השירים, מאלו ששלחו החיילים, מופיעים גם ב"דף השירה" של “הנני” שאנו עורכים בעיתון צה"ל “במחנה”, שהופיע בחודשים הללו מחדש, שבע שנים לאחר שנסגר. 

      תגובות ראשוניות לזוועות 
      כעורך של האסופות, אני מנסה למצוא קווים מחברים שקשורים גם ל’רוח העם" ולרוח הלחימה באותו הזמן. האסופה הראשונה הייתה בעיקר של אזרחיות ואזרחים, מכל הארץ, מכל הדורות וקשת ההשקפות, ומכיוון שהזדרזנו וגם תחמנו את הדד-ליין, החומר שהגיע היה בעיקר תגובות ראשוניות לזוועות ולטראומה הבלתי נתפסות של שמחת תורה, אבל כבר גם לרוח הגדולה, לגילויי הגבורה, ההקרבה וההתמסרות הבלתי נתפסים אף הם שהחלו להיוודע. הינה למשל שיר שבחרתי כי יפתח את שירי האסופה הראשונה, שנכתב בידי א’, קצין צעיר, איש צוות אויר מאחד מקיבוצי גוש עציון, שגויס מייד למלחמה: 

      והעם/ א’, צוות אוויר 
      וְזֹאת הַבְּרָכָה 
      אֲשֶׁר בֵּרַךְ יִשְׂרָאֵל אֶת בָּנָיו, בְּצֵאתָם לִקְרַאת פְּלִשְׁתִּים 
      “נְבָרֶכְךָ, וְתִשְׁמְרֵנוּ 
      נָאֵר פָּנֵינוּ אִישׁ אֶל אָחִיו, וִיחֻנֵּנוּ 
      נִשָּׂא פָּנֵינוּ אֶל־עָל, וְנָשֵׂם שָׁלוֹם, 
      עָלֵינוּ וְעַל כָּל עוֹלָמוֹ, וְעַל יִשְׂרָאֵל, וְעַל יְרוּשָׁלַיִם 
      וְהָיוּ הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה אֲשֶׁר הִתְפַּלַּלְנוּ וַאֲשֶׁר בָּכִינוּ וַאֲשֶׁר אָהַבְנוּ 
      חֲתוּמִים בְּלֵב יִשְׂרָאֵל, לְדוֹר דּוֹר” 

      שיר מתוך הטנק 
      באסופה השנייה החלטנו שהיא תוקדש כולה רק לשירים שהגיעו מחיילות וחיילים, בסדיר, קבע ומילואים, כולל מלוחמים שהיו כבר חלק מהמערכה ממש. הגיעו שירים חזקים מאוד מהמשורר הצעיר איתן דקל, מתוך הטנק שלו בקיבוץ בארי, ועוד שירים חזקים ומרגשים שנכתבו ותיעדו בזמן אמת את השחרור של קיבוצים ומושבים בעוטף, לצד שירים עדינים ונוגעים מאוד, כמו של אריה מישקין, רוית גרוסמן דוד ונתנאל אלינסון, שכתבו על זוגיות וגעגועים מתוך חוויות המלחמה. 

      הינה למשל השיר הנהדר של נתנאל אלינסון, המוכר כאיש חינוך וידיעת הארץ, ממקימי המכינות הקד"צ בערבה ומי שחיבר את רב-המכר “קיצור תולדות הישראליות”, במה שהוא למעשה השיר הראשון שכתב ופרסם: 

      שיחה מהמילואים / נתנאל אלינסון, לוחם במילואים בפלס"ר צנחנים, עזה 

      – מָה שְׁלוֹמֵךְ אֲהוּבָה? 
      – מַרְגִּישָׁה מְצֻיָּן! 
      (נוֹשֶׁמֶת עָמֹק. מַסְתִּירָה אֶת הַכְּאֵב. 
      כִּי יוֹדַעַת, 
      אִם הוּא יַרְגִּישׁ שֶׁטּוֹב לָנוּ, יוּקַל לוֹ) 
      – וּמָה שְׁלוֹמְךָ אָהוּב? 
      – מַמָּשׁ טוֹב! 
      (מְטַאֲטֵא אֶת אִי־הַוַּדָּאוּת. 
      אִם הִיא יוֹדַעַת שֶׁטּוֹב לִי הִיא שְׂמֵחָה יוֹתֵר) 
      כָּכָה שְׁנֵינוּ 
      מְשַׁקְּרִים זֶה לָזוֹ 
      מֵאַהֲבָה. 
      הֲרֵי כְּבָר אָמְרוּ חֲכָמִים 
      שֶׁמֻּתָּר לְשַׁקֵּר מִפְּנֵי הַשָּׁלוֹם 
      וְעַכְשָׁו 
      זְמַן מִלְחָמָה

    • le lien vers les recueils successifs (site des IDF)
      https://www.idf.il/156408

      אסופות ״הנני״

      et sur le site de l’association de poésie
      (8 recueils à ce jour)

      הִנֵּנִי - משיב הרוח
      https://mashiv.org.il/here-i-am

      על הזכות הגדולה לומר: הִנֵּנִי!
      לאסופות
      לסרטונים
      אסופות השירה ’הִנֵּנִי, מבית ’משיב הרוח’ ומקח"ר צה"ל

      כבר בשבוע הראשון למאורעות, חברנו יחד: מפקדת קצין חינוך ראשי בצה"ל (מקח"ר) וכתב העת לשירה ’משיב הרוח’, להוצאת ’קול-קורא’ לאסופת שירה בימי מלחמה, בעקבות מאורעות שמחת-תורה תשפ"ד ומלחמת ’חרבות-ברזל’.

      התותחים רועמים. זוועות מתגלות, ולצידן אינספור גילויי-גבורה. היחד הישראלי שנקרע השנה לגזרים מתאחה מחדש, בכאבים עצומים.
      הימים הנוראים והגדולים הללו הביאו אותנו לבקש להשיב את הרוח הישראלית הגדולה. להתמלא מחדש בערכי הרעות והערבות, באמונה בצדקת-הדרך, במלחמה כתף-אל-כתף אל מול הקמים עלינו, הפעם מול גילויי רוע-בלתי-נתפס.

      אנחנו עם שיודע מלחמות ומאבקים ויודע גם לצמוח מתוכם. ב-75 שנות המדינה, מימיה הראשונים ממש, ליוותה השירה העברית את הקוממיות הישראלית, על אתגריה המורכבים. פעמים רבות היתה זו רוח השירה שלא רק העניקה מילים לכאבים ולתקוות, אלא היתה שם לפני הלוחמים, בדרך אל הנצחון.

      ל’קול-הקורא’ שהוצאנו נענו תוך ימים ספורים מאות כותבות וכותבים, וממשיכים להיענות, גם בימים הללו, חיילות וחיילים (הקול-הקורא לחיילים איננו מוגבל בזמן).

      בכוונתנו להיערך בשבועות הקרובים לארגון ועריכת החומר הרב שנאסף, להוצאת גליון מיוחד של ’משיב הרוח’ שיוקדש לעת הזו.
      בינתיים, בשיתוף עם מקח"ר, אנחנו אוספים ובוחרים מן השירים שהגיעו אסופות-קטנות לשירה (בכל אסופה בין 10-12 שירים), מדפיסים ומפיצים אותן בעיקר למפקדי צה"ל (מהרמטכ"ל ופורום-מטכ"ל ועד למפקדים בדרגי-השטח) אך חשוב לנו שתהיינה זמינות גם לציבור הרחב. עד-כה הופיעו שלוש אסופות: האחת יוחדה בעיקר לשירים שנכתבו מתוך ובסמוך לאירועי השביעי באוקטובר, ע"י כותבות וכותבים ממגוון הקשת הישראלית, השנייה הוקדשה כולה לשירים מאת חיילות וחיילים, חלקם הגדול לוחמים בפועל במערכה, והשלישית שילבה שירים מן העורף ומן החזית.

      מוזמנות ומוזמנים להיחשף לאסופות השירים ’הִנֵּנִי, להוריד אותן (ללא תשלום) וגם להפיצן הלאה

      (le lien vers une version [en] du site ne va que sur la page d’accueil générale de l’association)
      https://mashiv.org.il/english

    • génial ce bouton “traduire” :

      Nous sommes un peuple qui connaît les guerres et les luttes et qui sait aussi comment en sortir. Au cours des 75 années d’existence de l’État, dès ses premiers jours, la poésie hébraïque a accompagné le communisme israélien à travers ses défis complexes. Bien souvent, c’était l’esprit de la poésie qui non seulement donnait des mots aux douleurs et aux espoirs, mais qui était également présent devant les guerriers, sur le chemin de la victoire.

      La « voix d’appel » que nous diffusons a reçu en quelques jours une réponse de centaines d’écrivains, et continue de répondre, même aujourd’hui, par des soldats (la voix d’appel pour les soldats n’est pas limitée dans le temps).
      [...]

      Jusqu’à présent, trois recueils ont paru : le premier était principalement consacré aux chansons écrites à partir des événements du 7 octobre et autour des événements du 7 octobre, par des écrivains d’origines israéliennes diverses, le second était entièrement consacré aux chansons de soldats, dont la plupart étaient d’actuels combattants de la campagne, et le troisième combinait les chants de l’arrière et du front.

  • Du Donbass à la Crimée | Les abeilles grises
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2022/03/30/donbass-crimee-kourkov

    C’est une entreprise vertigineuse que de lire l’ample roman d’Andreï Kourkov, Les abeilles grises, tout en suivant les événements qui se déroulent dans son pays, l’Ukraine. Deux parallèles : l’une qui s’appellerait la fiction, l’autre la réalité, pour tenter de vaincre une autre « irréalité », celle poussée par le Kremlin et sa langue orwellienne.

    Kourkov a choisi la fiction, qui permet de rester à égale distance des deux lignes d’affrontement et surtout d’approcher le conflit à hauteur d’homme. Chez son « héros », tout respire la modestie : Sergueïtch est un petit homme, citoyen ordinaire et dernier habitant d’une petite localité, la Mala Starogradivka, où il réside avec son ami/ennemi, Pachka. L’un habite rue Lénine, l’autre rue Chevtchenko, deux pancartes qui vont être interverties pour mieux correspondre à leurs affinités respectives. On est en 2014, au début du conflit dans le Donbass, et la vie d’avant est tenace comme les bouffées d’égoïsme et les vieilles rancunes. Comment se protéger ou planquer ses modestes provisions ? Ces moments où l’on se dit encore, quand une vitre explose dans le voisinage : « qu’importe, ce n’est pas la mienne », où l’on se demande à quoi bon « faire le premier pas » vers l’ami/ennemi auquel on n’adresse plus la parole. Mais un cadavre, qui gît au loin, intrigue, même s’il n’est pas « des nôtres ».

    Ces interstices entre paix et guerre ne vont pas tarder à voler en éclats ; ces moments suspendus réduisent peu à peu à l’essentiel sentiments, gestes, décisions. Et, au sein de cet essentiel, figurent les abeilles de Sergueïtch. Elles représentent son vivant à lui, il leur témoigne attachement, respect, soin, compréhension. Il leur faut un peu de chaleur et des fleurs pour produire ce précieux nectar doré qui pourra ensuite être échangé contre l’eau ou un peu de nourriture. Mais les voilà soudainement effrayées par le bruit des obus qui éclatent alentour, puis prisonnières de ces ruches, dont une sera prise « par les autorités » pour de vagues raisons sanitaires, tandis que les autres deviendront grises comme la zone du même nom.

    Dans ce parallèle entre le récit du conflit et celui de Kourkov, se glissent mille coïncidences, depuis les échanges par SMS qui se résument à une question liminaire : « vivant ? » et une réponse : « Vivant. » Seule change une ponctuation qui devient existentielle. Les transpositions se font sans même qu’on s’en aperçoive : ce n’est plus seulement le Donbass, mais tout le pays qui est entré dans la bataille que mène en minuscule l’homme et sa ruche. Sa guerre, c’est la nôtre...

    • « Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. » Sergueïtch, un retraité silicosé vivant dans un village abandonné de la zone grise, entre l’armée ukrainienne et les forces séparatistes, est cet homme de bonne volonté. Son existence est malmenée par la guerre, évoquée comme un souvenir traumatisant et une menace latente. Canonnades, snipers et mines forment l’horizon des deux seuls habitants, Sergueïtch et son ennemi d’enfance, Pachka. Leur rapprochement progressif dans l’adversité, sur fond d’hiver mordant, est le premier signe d’une fraternité humaine toujours possible. Peu de morts dans ce roman, mais chaque cadavre porte le destin de sa communauté, tandis que beaucoup d’autres signes parlent de la discorde et de l’enrôlement dans la violence. Dès lors, comment vivre ? Les réponses apportées à cette question révèlent toute la puissance du romancier, toujours ami des âmes candides. Son héros est apiculteur et le soin de ses abeilles règle toute sa vie, faite de miel et de cendres. Pour les défendre, il entame l’été venu un périple avec ses ruches, franchissant les postes-frontières dans sa guimbarde. Commence alors une pastorale qui raconte la communion avec la nature, les rituels de campement et deux rencontres avec des femmes de paix. L’auteur excelle à dépeindre le bonheur comme routine et la routine comme bonheur, le dénuement comme ascétisme. Souvenirs et rêves amplifient les accords grinçants ou harmonieux de ces journées et de ces nuits suspendues au poêle et à la bouilloire. Mais les heures de félicité sont toujours rattrapées par les événements, comme si la vie était une trêve.

      https://www.revue-etudes.com/critiques-de-livres/les-abeilles-grises-de-andrei-kourkov/24233

    • « Les abeilles grises » : Andreï Kourkov et l’apiculteur du Donbass
      https://www.ledevoir.com/lire/690888/fiction-les-abeilles-grises-andrei-kourkov-et-l-apiculteur-du-donbass ?

      À Mala Starogradivka, un minuscule village coincé dans la « zone grise » qui sépare l’Ukraine du Donbass occupé par les séparatistes prorusses, il n’y a plus âme qui vive. La guerre qui y fait rage depuis 2014 a fait fuir tout lemonde. Tout le monde, hormis deux « ennemis d’enfance » qui se regardent en chiens de faïence depuis trois ans.

      Tous les deux ont presque 50 ans. D’un côté, il y a Pachka, un retraité précoce et solitaire qui croit qu’après « la guerre tout redeviendra beau. Comme avant. » De l’autre, Sergueïtch, dont la femme et la fille ont pris la direction de la ville depuis quelques années.

      Ancien mineur atteint de silicose, Sergueïtch, le protagoniste — terriblement attachant — du nouveau roman d’Andreï Kourkov, Les abeilles grises, est un apiculteur sans malice qui vivote en s’accrochant à ses bouteilles de ratafia et à ses ruches : c’est tout ce qui lui reste. Lui chez qui la guerre avait fait naître « une certaine incompréhension ainsi qu’une brusque indifférence à tout ce qui l’entourait ».

      À travers de lentes péripéties, à coups de solidarités et de petits verres de vodka, l’immobilisme et la méfiance mutuelle vont faire place chez les deux hommes à un début de complicité, alimenté par la débrouille et un sentiment commun d’impuissance face aux événements.

      Mais nourri aussi par la peur. « La peur, c’est chose invisible, ténue, multiforme. Comme un virus ou une bactérie. » La peur qui flotte dans l’eau qu’ils boivent et dans l’air qu’ils respirent. La peur nourrie à heure fixe par les camps russe et ukrainien qui s’envoient, par-dessus la tête de ces deux irréductibles, des roquettes à travers cette frontière molle changée en ligne de front.

      Andreï Kourkov, né en 1961 à Leningrad, en Union soviétique, est assurément le plus connu des écrivains ukrainiens. S’il vit depuis sa petite enfance à Kiev, en Ukraine, il écrit en russe et revendique avec fierté, et depuis longtemps, son appartenance « politique » à la culture ukrainienne.

      Dans Le pingouin (Liana Levi, 2000), son premier roman, un journaliste au chômage cohabitait avec un manchot après la faillite du zoo de Kiev. Avec son humour en biais et sa poésie, il y faisait un tableau sans concession de l’ex-Union soviétique, livrée à la corruption et au crime organisé. Un sillon fertile qu’il finira par creuser dans plusieurs de ses romans.

      Son nouveau roman, Les abeilles grises, fait bien sûr écho au présent. Mais, fidèle à son habitude, le romancier porte sur toutes choses son regard ironique. Tout est gris, ici, un peu flouté, dépourvu aussi bien de noir et de blanc que de couleurs. Même l’humour noir de Kourkov se charge d’une langueur un peu triste. Son théâtre de l’absurde prend ainsi des airs sombrement réalistes.

      Voulant emmener ses abeilles au calme, loin du bruit des bombes, l’apiculteur entame un road tripinvolontaire, zigzaguant au volant de sa vieille Lada « Jigouli », et nous entraînera des grises étendues de son Donetsk jusqu’à la Crimée tatare ensoleillée, occupée — et corrompue — par les forces russes. Une fois encore, Kourkov déploie sa belle humanité et distribue les clins d’œil moqueurs.

      Comme lorsque dans cette boutique de Crimée, une femme dit à Sergueïtch qu’on se trouve en « sainte terre russe ». Du bout des lèvres, l’apiculteur émet un doute, laisse entendre que les choses dans l’Histoire peuvent s’être passées de mille façons, mais se fait répondre de façon aveugle : « Les choses se sont passées comme Poutine l’a dit […]. Poutine ne me ment pas. »

    • https://www.musanostra.com/abeilles-grises-andrei-kourkov
      https://youtu.be/MVWdcWcQkG0

      De l’abstrait au concret

      Le lecteur alors pardonnera aisément au style ses défauts, sa simplicité apparente, tant l’œuvre gagne en authenticité. Le roman déroule son fil par le truchement de cette vision du monde bien spécifique, profondément pure. Celle d’un homme pratique, décrivant les choses abstraites de manière concrète : « le silence ici était comme une énorme bouteille en verre épais » (p. 85). « le soleil se mit à jouer des rayons comme on joue des muscles » (p. 143). Ou encore, magnifique : « le ciel brillait d’étoiles, un mince croissant de lune se dessinait au milieu d’elles, telle une serpe plantée dans la voûte nocturne » (p. 235), qu’il transpose en métaphore filée à la p. 348 : « le noir océan céleste, où baignaient les étoiles et la lune ».

      Nous sommes ainsi en présence d’un personnage imprégnant l’écriture de sa totale osmose avec la nature. Ainsi la comparaison « cinq jours passèrent, tous identiques, tels des corbeaux », est tout de suite analysée dans son processus créateur par la prise de distance de l’auteur sur sa propre œuvre. La comparaison est souvent considérée comme moins poétique que la métaphore (également présente du reste, flirtant avec l’animalisation. Sergueïtch s’assimilant par exemple à une « abeille égarée dans une ruche étrangère » p. 303 lors des funérailles d’Athem). Mais elle est plus en adéquation avec un apiculteur ancré sur la terre, dans la réalité.
      Un modus vivendi

      Ainsi, en dépit d’un pessimisme latent et d’une fin dont on ne sait bien la fin — rien ne nous sera dit sur l’avenir de plusieurs personnages secondaires mais attachants. S’il est une réponse tout aussi implicite au mal décrit, elle se niche dans des mots que nous pouvons emprunter à Baudelaire : « s’enivrer de vin (nous penserions plutôt ici à la vodka !), de poésie et de vertu ». Car « boire c’est son âme réjouir » selon Pachka (p. 135).

      Danser tel le facteur Pistontchik, constamment ivre et qui demandait aux villageois de danser pour leur distribuer leur courrier (p. 137). Vivre poétiquement, au sein de l’espace le plus poétique qui soit —la nature— pour transcender les aléas d’une réalité maussade. Et promouvoir, enfin, un modus vivendi fondé sur la communion au monde, aux autres, et à soi-même, vertueux, doué de virtù. Une seule règle sans doute à cela : « il faut juste de la patience… » (p. 294)

  • Michigan nuclear plant aims to be first ever to reopen… | Canary Media
    https://www.canarymedia.com/articles/nuclear/michigan-nuclear-plant-aims-to-be-first-ever-to-reopen-in-us

    If the loan is granted (subject to Holtec meeting closing conditions) and the 800-megawatt reactor located on Lake Michigan is repowered, it would be the first nuclear plant in the U.S. to reopen after being closed for decommissioning.

  • Une littérature enchantée
    https://laviedesidees.fr/Fleur-Hopkins-Loferon-Voir-l-invisible

    Dans le premier tiers du XXe siècle, une école littéraire a brillé sous l’appellation de « merveilleux scientifique ». Puisant dans la fiction, la #science et les techniques, elle a nourri les imaginaires de la modernité.

    #Histoire #modernité #littérature
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240329_enchantement.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240329_enchantement.docx

  • crève d’envie de recycler d’anciens dazibaos — après tout, certains seraient presque toujours d’actualité. Mais non, ce serait mal, quand on n’a plus rien à dire on n’a plus rien à dire, et puis comme elle ne dispose plus que de dix à douze minutes « d’espérance » de vie il faut bien qu’elle commence à habituer le Lectorat au grand silence de la fin du monde.

    C’est dommage parce qu’elle était encore rudement rigolote il y a huit ans.

  • Castres (Tarn) : « Gardez vos merdes » et libérez nos compas !- Attaque
    https://attaque.noblogs.org/post/2024/03/26/castres-tarn-gardez-vos-merdes-et-liberez-nos-compas

    La Dépêche du Midi / mardi 26 mars 2024 Des individus ont déposé des restes de grenades lacrymogènes devant l’Hôtel de Police de Castres accompagnées d’un message tagué sur la façade « Gardez vos merdes ». Ils ont été interpellés. Huit individus, … Continuer la lecture (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

  • Hitlers Spionin
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9phanie_zu_Hohenlohe-Waldenburg-Schillingsf%C3%BCrst

    Cette carrierriste de génie fait partie des quelques personnes d’origine juive déclarées #Ehrenarier par le #Führer Adolf Hitler. Elle a été naturalisée aux États Unis en 1940. Après la guerre elle a été une collaboratrice importante du « tzar » de la presse allemande Axel Springer.

    Elle est morte à 80 ans en suivant les conseils de ses médecins.

    Stéphanie Maria Veronika Juliana Prinzessin zu Hohenlohe-Waldenburg-Schillingsfürst geb. Richter, auch „Hitlers Spionin“ genannt (* 16. September 1891 in Wien; † 13. Juni 1972 in Genf), war eine Spionin im Dienste des nationalsozialistischen Deutschlands mit ungarischer Staatsangehörigkeit.

    Leben

    Stéphanie Richter wurde als Tochter des Rechtsanwalts Johann Sebastian Richter und seiner Frau Ludmilla Kuranda in Wien geboren. Ihr leiblicher Vater war aber vermutlich der aus Preßburg stammende jüdische Kaufmann Max Wiener, der spätere Vater von Gina Kaus.[1] Sie erhielt ihren Vornamen als Hommage an die österreichische Kronprinzessin Stephanie; ihre fünf Jahre ältere Schwester hieß Ludmilla (genannt Milla).

    Stéphanie wuchs behütet und gutbürgerlich auf. Sie wurde in den Fertigkeiten unterrichtet, die damals für „Höhere Töchter“ obligatorisch waren, wie Fremdsprachen, Klavierspielen, Handarbeiten und Tanzen, vervollkommnete ihr Klavierspiel am Wiener Konservatorium, wurde für mehrere Monate auf ein College nach Eastbourne geschickt, um sich in englischer Konversation zu üben, spielte Tennis, schwamm, segelte, jagte, radelte und ruderte. Insbesondere war sie eine begabte Schlittschuhläuferin und lernte viele ihrer Freunde im Wiener Eislauf-Verein kennen. 1904 gewann sie mit 14 Jahren in Gmunden einen Schönheitswettbewerb und bekam daraufhin erste Heiratsanträge. Die ehrgeizige Stéphanie versuchte, Anschluss an die Wiener Oberschicht zu finden. Unter anderem ging sie mit dem Ehemann der Kaisertochter Marie Valerie, Erzherzog Franz Salvator von Österreich-Toskana, eine Beziehung ein.

    Im Mai 1914 heiratete Stéphanie den Prinzen Friedrich Franz zu Hohenlohe-Waldenburg-Schillingsfürst, obwohl sie zu der Zeit bereits von Franz Salvator schwanger war. Vermutlich wusste sie unmittelbar vor der Eheschließung davon und ging wohl die Ehe ein, um dies zu vertuschen. Stéphanies Sohn Franz Josef zu Hohenlohe-Schillingsfürst wurde am 5. Dezember 1914 in Wien geboren. Nach dem Ende der österreichisch-ungarischen Monarchie wurden Stéphanie und Friedrich Franz zu Hohenlohe ungarische Staatsbürger. Nach ihrer Scheidung 1920 knüpfte sie geheime diplomatische Missionen, z. B. in Großbritannien im Auftrag des damaligen Reichsverwesers von Ungarn, Miklós Horthy. In dieser Funktion überzeugte sie 1927 Lord Rothermere, sich für die Interessen Ungarns einzusetzen, während sie in dessen Auftrag Kontakte zur NS-Führung in Deutschland knüpfte.[5]

    Es gelang ihr, mit einflussreichen Nationalsozialisten wie Joseph Goebbels und dem persönlichen Adjutanten Adolf Hitlers, Fritz Wiedemann, in Verbindung zu kommen. Auf Anordnung Hitlers wurde sie 1937 neben Wiedemann auf die Gästeliste zum Botschaftsfest in London anlässlich der Krönung Georgs VI. gesetzt, obwohl ihr der deutsche Botschafter Joachim von Ribbentrop Hausverbot erteilt hatte.[6] Ungeachtet ihrer jüdischen Herkunft gelang es ihr, in Hitlers Nähe zu kommen, der sie seine „liebe Prinzessin“ nannte. Am 10. Juni 1938 steckte er ihr das Goldene Ehrenzeichen der NSDAP an, was in Hitlers Umgebung helle Empörung auslöste. Anscheinend war er mit ihr sogar per Du. Sie gehörte damit zu der kleinen Gruppe sogenannter „Ehrenarier“. Stéphanie zu Hohenlohe nutzte für Hitler ihre internationalen Beziehungen, vor allem zu hochrangigen Nazi-Sympathisanten in England, wo sie Ehrenmitglied der Anglo-German Fellowship wurde.[8] In Anerkennung ihrer Vermittlerdienste zu Lord Halifax wurde ihr 1938 von Hitler und Hermann Göring das Schloss Leopoldskron in Salzburg als Residenz zur Verfügung gestellt, wo sie einen „politischen Salon“ errichten wollte. Im September 1939 berichtet der französische Journalist Roland Lennad über ihre Spionageaktivitäten in Vittel im Jahr 1938 und ordnet diese konzertierten Maßnahmen der Auslandspropaganda des Auswärtigen Amtes zu.

    Stéphanie zu Hohenlohe ging 1940 in die Vereinigten Staaten, vorgeblich, um ihrem Geliebten Fritz Wiedemann zu folgen, der Anfang 1939 Generalkonsul in San Francisco geworden war. Dort knüpfte sie umgehend Kontakt zu einflussreichen Persönlichkeiten und erlangte die Staatsbürgerschaft der Vereinigten Staaten, wurde aber 1941 kurzzeitig interniert. Dank ihrer Freundschaft mit dem damaligen Leiter der Einwanderungsbehörde, Major Lemuel B. Schofield, kam sie schnell wieder frei, wurde jedoch nach dem Angriff auf Pearl Harbor erneut inhaftiert und erst am 9. Mai 1945 entlassen. In der Nachkriegszeit lebte sie mit Schofield zusammen und konnte ihre Kontakte zu politischen Kreisen erneuern und ausbauen. Sie lernte nicht nur Präsident Harry S. Truman kennen, sondern auch dessen Nachfolger John F. Kennedy und Lyndon B. Johnson. Gemeinsam mit dem amerikanischen Journalisten Drew Pearson arrangierte sie für Journalisten der Illustrierten Quick und Stern Interviewtermine mit amerikanischen Präsidenten. Später begann sie eine lukrative Zusammenarbeit mit Axel Springer.

    Stéphanie zu Hohenlohe wohnte zuletzt in der rue Alfred-Vincent in Genf, unweit des Hotels Beau-Rivage und litt zunehmend an der Paget-Krankheit. Am 12. Juni 1972 begab sie sich wegen starker Bauchschmerzen in die Privatklinik »La Colline«, wo sie wegen eines Magengeschwürs, das durchzubrechen drohte, operiert wurde. Sie starb tags darauf an den Folgen des Eingriffs und wurde am 16. Juni 1972 auf dem Dorffriedhof von Meinier beigesetzt.

    Literatur

    Rudolf Stoiber und Boris Celovsky: Stephanie von Hohenlohe. Sie liebte die Mächtigen der Welt. Herbig, München und Berlin 1988, ISBN 978-3-7766-1522-7
    Franz zu Hohenlohe: Stephanie. Das Leben meiner Mutter. Aus dem Englischen von Maria-Concetta Hübner. Amalthea, München und Wien 1991, ISBN 978-3-85002-293-4
    Martha Schad: Hitlers Spionin. Das Leben der Stephanie von Hohenlohe. Heyne, München 2002, ISBN 978-3-453-21165-0; als Taschenbuch: Hitlers geheime Diplomatin, München 2004, ISBN 978-3-453-87299-8
    dies.: Stephanie von Hohenlohe. Hitlers jüdische Spionin. Herbig München 2012, ISBN 978-3-7766-2682-7
    Karina Urbach: Go-Betweens for Hitler (dt.: Hitlers heimliche Helfer: Der Adel im Dienst der Macht, 2016. ISBN 978-3-8062-3383-4)

    #nazis #espionnage #histoire #USA #noblesse

  • #8bitdo’s New Mechanical Keyboard is the Geekiest Yet
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/03/8bitdo-commodore-64-keyboard-is-geektastic

    8BitDo, makers of retro-themed gaming goods, have unveiled their latest nostalgia-indulging mechanical PC keyboard — and fair warning: it’s way nerdier than their NES-inspired one. The new edition is sure to press all the right buttons for geeks of a certain age as it pays visual homage to one of the most iconic home computers of all time. Yes, the indomitable Commodore 64 — a ‘bread-bin’-sized home computer packed into a keyboard. The 8-bit machine launched in 1982 and was the first affordable and accessible computer for the masses. An immediate hit, the Commodore 64 went on to sell an […] You’re reading 8BitDo’s New Mechanical Keyboard is the Geekiest Yet, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #Hardware #News #keyboards #retro_gaming

  • La Shoah après gaza
    https://lundi.am/La-Shoah-apres-gaza

    En 1977, un an avant de se suicider, l’écrivain autrichien Jean Améry découvrit des articles de presse faisant état de la torture systématique des prisonniers arabes dans les prisons israéliennes. Arrêté en Belgique en 1943 alors qu’il distribuait des tracts antinazis, Améry avait lui-même été sauvagement torturé par la Gestapo, puis déporté à Auschwitz. S’il parvint à survivre, jamais il ne put considérer ses tourments comme appartenant au passé. Il insistait sur le fait que les torturés restent des torturés, et que leur trauma est irrévocable. Comme nombre de survivants des camps de la mort nazis, Améry en était d’abord venu à éprouver un « lien existentiel » avec Israël dans les années 1960. Il avait attaqué de manière obsessionnelle les critiques de gauche de l’État juif en les qualifiant d’« irréfléchis et de malhonnêtes », et fut peut-être l’un des premiers à affirmer que sous les atours d’un anti-impérialisme et d’un antisionisme vertueux se dissimulait un antisémitisme virulent. (Une idée désormais communément colportée par les dirigeants et les partisans d’Israël). Pourtant, les rapports « certes sommaires » faisant état de torture dans les prisons israéliennes incitèrent Améry à réfléchir aux limites de sa solidarité avec l’État juif. Dans l’un des derniers essais qu’il publia, il écrivit : « J’appelle de toute urgence tous les Juifs qui veulent être des êtres humains à se joindre à moi dans la condamnation radicale de la torture systématique. Là où commence la barbarie, les engagements existentiels mêmes doivent prendre fin. »

    Améry a été particulièrement perturbé par l’apothéose de Menachem Begin, en 1977, en tant que Premier ministre d’Israël. Begin, qui avait organisé l’attentat à la bombe de 1946 contre l’hôtel King David à Jérusalem, au cours duquel 91 personnes furent tuées, fut le premier de ces représentants assumés du suprémacisme juif qui continuent de diriger Israël. Il fut également le premier à invoquer régulièrement Hitler, l’Holocauste et la Bible alors qu’il attaquait les Arabes et bâtissait des colonies sur les territoires occupés. Dans ses premières années, l’État d’Israël avait entretenu une relation ambivalente avec la Shoah et ses victimes. Le premier Premier ministre israélien, David Ben Gourion, avait d’abord considéré les survivants de la Shoah comme des « débris humains », affirmant qu’ils n’avaient pu survivre qu’en se rendant « vilains, rudes et égoïstes ». C’est Begin, le rival de Ben Gourion, un démagogue polonais, qui fit du meurtre de six millions de Juifs une intense préoccupation nationale et une nouvelle base pour l’identité d’Israël. L’establishment israélien commença à produire et à diffuser une lecture très particulière de la Shoah mise au service de la légitimation d’un sionisme militant et expansionniste.

    • Des rappels historiques ( de 1945 à 1948) dans ce film documentaire suivi d’un débat (DébatDoc sur LCP).

      La Shoah est aujourd’hui au cœur de l’identité israélienne. Elle est devenue l’affaire du pays tout entier. Une fois par an, le jour du souvenir tout s’arrête. En mémoire de ses martyrs, le pays tout entier se fige dans le silence et le recueillement. Depuis quelques années, les femmes rescapées sont mises à l’honneur dans un concours de beauté. Destiné à célébrer la vie, le titre de « Miss survivante de la Shoah » couronne la gagnante. La tragédie des Juifs d’Europe légitime désormais si fort l’existence de l’état hébreu que le monde a oublié que sa création a été avant tout le fruit du jeu cynique des grandes puissances. En réalité, les cendres d’Auschwitz n’ont pas pesé lourd dans la naissance d’Israël.

      https://www.dailymotion.com/video/x8vtxf2

      Fiche du film et bio du réalisateur :
      https://www.cinema-histoire-pessac.com/festival/films/israel-merci-moscou


  • vu sur insta

    Un arbre sauvé par un arbre. Lorsque les branches ou les racines de différents arbres sont en contact intime prolongé, elles s’abrasent souvent les unes les autres, exposant leurs tissus intérieurs, ce qui peut éventuellement fusionner. Ce processus s’appelle l’inosculation, un phénomène naturel dans lequel poussent ensemble les troncs, les branches ou les racines de deux arbres. Il est biologiquement similaire au greffage et ces arbres sont appelés en foresterie sous le nom de gemmes, du mot latin signifiant « une paire. ”
    Crédit photo : Pósa Tamás