• Nakhitchevan : le corridor du prochain round au Haut-Karabakh
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    Depuis la « fin » de l’épisode le plus récent de la guerre de quarante-quatre jours entre l’Azerbaïdjan soutenu par la Turquie et Israël – et facilitée par les États-Unis – et l’Arménie (au mieux vaguement) alignée sur la Russie, on assiste à un florilège de lamentations politiquement correctes sur la « paix illibérale » […]

    • Quelques éléments complémentaires :
      • Heydar Aliyev, le papa, était originaire du Nakhitchevan et sa base politique y était situé, j’imagine que fiston y a encore de fortes attaches
      • l’Azerbaïdjan, à l’époque moderne était disputé entre l’empire ottoman et l’empire perse, ce dernier étant le principal occupant, avant que l’empire tsariste ne s’étende vers le sud
      • l’islam y est chiite, sous l’influence de la Perse, mais 70 ans de soviétisme l’ont rendu profondément laïque
      • et donc une belle terre de mission pour des islamistes rigoureux avec, évidemment, en concurrence, les variantes usuelles liés aux différents états financeurs
      • la langue azérie est très proche du turc et une partie de la population est sensible aux discours panturquistes de Erdoğan
      • le nord-ouest de l’Iran est peuplé d’azéris, deux fois plus nombreux que les Azerbaïdjanais ; il y a un courant nationaliste azéri en Iran qui trouve écho en Azerbaïdjan
      • Bakou était la 5ème ville de la défunte Union soviétique, centre pétrolier et industriel de toute première importance
      • on se rappelle que la Caspienne a permis à la Russie d’expédier quelques missiles de croisière en Syrie
      • enfin, Israël fournit un très important soutien militaire, y ayant très visiblement trouvé une alliance de revers vis-à-vis de l’Iran

      Bref, au delà du conflit entre Arménie et Azerbaïdjan, il y a là tous les ingrédients pour attiser les tensions. En même temps, c’est potentiellement tellement explosif que les interventions directes sont à peu près exclues. D’où le (les) conflit(s) gelé(s) qui pourrissent doucement et se réchauffent régulièrement…

    • Autre élément, au moment ou Papa Aliyev négociait la paix après la première guerre (contemporaine) entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, un plan prévoyait d’échanger le corridor de Latchin (pour relier l’Arménie au Karabakh) à un corridor reliant l’Azerbaïdjan au Nakhitchevan pour sceller une « continuité » territoriale entre les communautés de chaque Nation. Bon, évidemment ce fut refusé par les Nationalistes (pour ce que je sais du côté azerbaïdjanais mais pour les Arméniens, je ne sais pas).
      Pas sûr qu’une nouvelle attaque pour atteindre le Nakhitchevan soit une priorité pour Bakou.