RastaPopoulos

Développeur non-durable.

  • Le capitalisme réellement existant en roue libre

    « Si la production est mesurée en fonction des machines finies, il y a une pénurie de pièces de rechange. Si les objectifs prévus du plan sont mesurés en termes de tonnes par kilomètre lors de l’organisation du transport, les possibilités de transport optimales sont négligées. Si les chandeliers sont mesurés en poids, ils deviennent inutilement lourds. Comme les unités d’études géologiques reçoivent leurs plants par mètres forés, elles effectuent des travaux dont elles savent qu’ils ne sont pas nécessaires. Si le tissu est mesuré en longueur, il devient trop étroit. Lorsque le combinat de construction de Stalingrad a reçu un plan basé sur le matériau utilisé, du métal a été délibérément gaspillé pour le réaliser ».

    Cette citation issue de L’effondrement de la modernisation de Kurz (p. 130) montre les difficultés de l’Etat soviétique à fixer bureaucratiquement des objectifs de production correspondant à une demande rationnelle.

    Une fois un indicateur quantitatif fixé comme objectif de production, celui-ci devient un but en soi, tautologique, indépendant de l’utilité sociale de cette production - production réalisée en échange d’un salaire.

    Alors qu’on trouve facilement risible l’absurdité bureaucratique d’une telle gestion de l’économie, il s’en faut encore de beaucoup pour qu’on puisse se moquer ouvertement de la production capitaliste de 2024.

    Pourtant, le peu de considération sur la « valeur d’usage » de ce qui était alors produit industriellement en URSS se retrouve aujourd’hui, dans la quête d’argent inhérente à toute activité de production, qui rend tout aussi inutile de s’attarder sur la réelle utilité sociale de ce que l’on produit.
    Les résultats sont tout aussi fous, absurdes, mais aussi plus inquiétants parce que même la critique écologiste reste radicalement muette devant l’absurdité des critères monétaires de la production - c’est tellement banal qu’elle ne le voit plus.

    Le gaspillage des ressources de l’URSS paraît maintenant bien innocent devant celui de la production actuelle, guidée par l’unique et indigent critère de l’argent.

    Un exemple parmi d’autres est la conception automobile : le poids des voitures augmente régulièrement. Une voiture plus grosse n’est pourtant pas plus sécurisante (distance de freinage) et bien entendu elle consomme plus d’énergie et de ressources. Cette augmentation de poids ne correspond pas à une demande de la société.

    Car concevoir des voitures qui pèsent moins de poids... cela coûte plus d’argent.

    C’est ce qui est expliqué ici :
    https://youtu.be/G_udsurUfyc?t=700

    Une autre vidéo (2) généralise le propos, laissant apparaître une accélération de la consommation des ressources, par l’obsolescence accélérée des véhicules.

    Aujourd’hui, il y a une sophistication délirante de la production de masse, fruit d’une course mimétique vers une performance abstraite et insensée.
    Là où la bureaucratie soviétique validait par avance la production industrielle par divers critères quantitatifs (ou des prix administrés tentant de les synthétiser) - sans égard aux besoins des gens - le commerce capitaliste planétaire de 2024 est validé par le « marché », somme mimétique d’achats individuels soumis aux stratégies des industriels pour rendre ces achats récurrents et ainsi valider l’appareil productif dans son ensemble - sans égard à toutes les autres sortes de conséquences.
    Contrairement au cas de l’URSS, le gaspillage et l’obsolescence de cette production validée par le marché n’est donc pas une conséquence d’une production uniquement réalisée pour « faire du chiffre », mais la condition qui rend possible cette production.

    (2) https://www.youtube.com/watch?v=de08ZG3mlVU

    PS. Un autre exemple de validation destructrice par le marché est le fait d’imprimer en masse des imprimés inutiles - ce qui est rentable si c’est de la pub - générant ensuite des activités de recyclage également rentables, même quand une bonne partie de ces papiers partent directement à la poubelle.
    Pour qu’une activité de production marchande inutile ou destructrice ait lieu, il suffit d’avoir une masse de pognon suffisamment grande accumulée quelque part pour ne pas avoir besoin de « regarder à la dépense », ce qui veut dire acheter le silence des personnes prioritairement satisfaites d’obtenir cet argent en « travaillant » peu importe pour quoi faire, et trouvant ainsi une place dans la société.

    #Kurz #URSS #valeur #écologie #obsolescence

  • Ce réseau libertarien qui veut imposer ses idées en France - Basta !
    https://basta.media/reseau-libertarien-veut-imposer-idees-france-Atlas-Javier-Milei-Trump-Ifrap

    Un rapport de l’Observatoire des multinationales met en lumière l’un des facteurs méconnus de la progression des idées d’extrême droite en Amérique et en France : le soutien d’un réseau états-unien de think tank libertariens, appelé Atlas.

    Mais que font nos cellules anti-fake news ?

  • Qu’est ce qui se passera lorsque l’holocauste n’empêchera plus le monde de voir Israël tel qu’il est ?
    21 mai 2024 | Hagai El-Ad | Haaretz | Traduction SF pour l’AURDIP– Aurdip
    https://aurdip.org/quest-ce-qui-se-passera-lorsque-lholocauste-nempechera-plus-le-monde-de-voir

    Pour quiconque voulait bien voir, la vérité était déjà parfaitement claire en 1955 : « Ils traitent les Arabes, ceux qui sont encore là, d’une manière qui, en elle-même suffirait à rassembler le monde contre Israël » écrivait Hannah Arendt en 1955.

    Mais c’était en 1955, à peine une décennie après l’holocauste – notre grande catastrophe et en même temps l’enveloppe protectrice du sionisme. Donc, non, ce qu’Arendt a vu à Jérusalem à l’époque ne suffisait pas à rassembler le monde contre Israël.

    Près de 70 ans ont passé depuis. Pendant ce temps, Israël est devenu addict à la fois à son régime de suprématie juive sur les Palestiniens et à la capacité à exploiter la mémoire de l’holocauste de façon que les crimes qu’il commet contre eux ne rassemblent pas le monde contre lui.

    Le premier ministre Benjamin Netanyahou n’invente rien : pas les crimes et pas l’exploitation de l’holocauste pour faire taire la conscience du monde. Mais cela fait presque une génération qu’il est premier ministre. Pendant cette période, Israël, sous sa direction, a fait un autre grand pas vers un avenir dans lequel le peuple palestinien sera effacé de la scène historique, c’est certain si la scène en question est la Palestine, la patrie historique. (...)

    traduction en français de l’article signalé par @kassem https://seenthis.net/messages/1053695

  • Le règlement IA adopté, la fuite en avant techno-solutionniste peut se poursuivre – La Quadrature du Net
    https://www.laquadrature.net/2024/05/22/le-reglement-ia-adopte-la-fuite-en-avant-techno-solutionniste-peut-se-

    Réunis au sein du Conseil de l’Union européenne, les États-membres ont adopté hier le règlement IA, dédié à la régulation des systèmes d’Intelligence Artificielle. Cette étape marque l’adoption définitive de cet édifice législatif en discussion depuis 2021, et présenté au départ comme un instrument de protection des droits et libertés face au rouleau compresseur de l’IA. À l’arrivée, loin des promesses initiales et des commentaires emphatiques, ce texte est taillé sur mesure pour l’industrie de la tech, les polices européennes et autres grandes bureaucraties désireuses d’automatiser le contrôle social. Largement fondé sur l’auto-régulation, bardé de dérogations, il s’avère totalement incapable de faire obstacle aux dégâts sociaux, politiques et environnementaux liés à la prolifération de l’IA.

    À l’arrivée, loin de protéger les valeurs de démocratie, d’État de droit et de respect pour l’environnement que l’Union européenne prétend encore incarner comme un phare dans la nuit, le règlement IA reste le produit d’une realpolitik désastreuse. Face à l’étau formé par la Chine et les États-Unis, il doit en effet permettre de relancer l’Europe dans la course aux dernières technologies informatiques, perçues comme de véritables étalons de puissance. Non seulement cette course paraît perdue d’avance mais, ce faisant, l’Union européenne participe à légitimer une fuite en avant techno-solutionniste dangereuse pour les libertés et insoutenable au plan écologique.

    La généralisation de l’IA, en tant que paradigme technique et politique, a pour principal effet de démultiplier les dégâts engendrés par la sur-informatisation de nos sociétés. Puisqu’il est désormais clair que ce règlement ne sera d’aucune utilité pour enrayer l’emballement actuel, c’est d’autres moyens de lutte qu’il va nous falloir collectivement envisager.

    #Intelligence_artificielle #AIAct #Europe #Régulation

  • #SNCF is stopping sales of most international tickets – a decision rooted in incompetence, and communicated with malevolence

    If you want to travel on 22nd May 2024 from Paris to Berlin (Germany), Verviers (Belgium) or Luzern (Switzerland), the app and website for SNCF ticketing, #SNCF_Connect, will show you prices and sell you a ticket. Try the same on 24th May 2024 and it will not. Here are the screenshots to prove it:

    Even connections to towns just the other side of the border – like Mouscron (Belgium) or Rastatt (Germany) are no longer available for purchase:

    As this explanation page on the SNCF website outlines, from 23rd May only a very limited selection of international tickets are available for sale from SNCF. There’s also a map listing what is available that looks like it was made in MS Paint.

    Let’s not play down the significance of this.

    SNCF Connect could until now sell you a ticket to any station in Netherlands (now reduced to just Amsterdam, Schiphol and Rotterdam), any station in Belgium (now just Antwerpen, Bruxelles, Liège), any station in Germany (now just the few stations directly served by cross border ICEs and TGVs), any station in Switzerland (now just anything served by TGV Lyria), any station in Italy (now just Ventimiglia, Torino, Milano) and any high speed station in Spain (now just Barcelona, Girona, Figueres).

    What the website of course does not say is why the change happened.

    So I set about getting to the bottom of the issue.

    On Monday 13th May I was travelling through Strasbourg so headed to the Grandes Lignes ticket office to ask. These conversations were in French, translated into English here.

    Me: “I want to take a train from Strasbourg to Berlin in mid-June, but I cannot get a price in SNCF Connect, can you help me?”
    SNCF employee: “It’s not possible any more”
    Me: “Really? Why is that?”
    SNCF: “It’s the fault of Deutsche Bahn!”
    Me (somewhat surprised at this point): “But other railways manage to sell Deutsche Bahn tickets still.”
    SNCF: “It’s Deutsche Bahn”

    I tried again at Grandes Lignes at Paris Austerlitz on Friday 17 May.

    Me: “I cannot manage to book a ticket on SNCF Connect from Paris to Berlin in June”
    SNCF: “It’s not possible any more. You will have to try with Deutsche Bahn or Trainline”
    (bit of a jaw drop here – Trainline, SNCF’s main ticket sales competitor?)
    Me: “Sorry, but I would like to know why this is.”
    SNCF: “It’s Europe’s fault”
    Me: “So please tell me this. If Deutsche Bahn can still sell SNCB tickets, ÖBB can still sell Trenitalia, but SNCF cannot sell any of these any more, then how can it be Europe’s fault that SNCF cannot sell these tickets?”
    SNCF: “But it is international agreements!”

    And that was then I broke, and told the employee what the actual reason is. Because Le Figaro has the gist of it, and I have had this confirmed to me by sources in other rail firms. SNCF’s IT system for these sales – #Résarail – is outdated and being closed down, and the new system is not yet available. And in the meantime sales of these tickets are simply not possible. Incompetence in other words. There is a financial consequence too – it is rumoured that railways receive a 10% commission on these sales amongst themselves. Bang goes that income for SNCF.

    But the communication about why this is the case crosses over into malevolence. Rather than facing up to the problem, SNCF resorts to finger pointing – at Deutsche Bahn, Europe, and international agreements. None of which are the reason.

    Also what SNCF is doing here is precisely the opposite of what it says it wants to do in its European Parliament election manifesto (full PDF here): “To attract more passengers, we are constantly seeking to improve the quality of our service and are investing heavily in all aspects of customer satisfaction. We have also made a joint commitment with our European partners to improve international ticketing“. If we are to believe the Community of European Railways – of which SNCF is a member – it is only a matter of time before state owned railway firms in Europe sort out these cross border ticketing headaches – while the actual behaviour of one of Europe’s largest railway companies is precisely the opposite.

    The likes of Trainline, Omio, SNCB International and Deutsche Bahn will pick up most of the slack, but not all. Passengers unable to book online and who previous relied on purchasing these tickets at ticket offices in France will be left stuck.

    None of this is clever or sensible, but sadly that is what you get from SNCF when it comes to anything international.

    https://jonworth.eu/sncf-is-stopping-sales-of-most-international-tickets-a-decision-rooted-in-i
    #France #mensonge #incompétence #chemins_de_fer #international #billets_internationaux #technologie #on_marche_sur_la_tête

    via @freakonometrics

  • Indeed, there is no comparison: Israel’s crimes are far worse than Hamas’
    https://jonathancook.substack.com/p/indeed-there-is-no-comparison-israels
    https://substackcdn.com/image/fetch/w_1200,h_600,c_fill,f_jpg,q_auto:good,fl_progressive:steep,g_auto/https%3A%2F%2Fsubstack-post-media.s3.amazonaws.com%2Fpublic%2Fimages%2F

    There is one thing we should all be able to agree with Benjamin Netanyahu on: Any comparison between Israel’s war crimes and those of Hamas is, as the Israeli prime minister put it, “absurd and false” and a “distortion of reality”.

    Here’s why:

    Israeli war crimes have been ongoing for more than seven decades, long predating Hamas’ creation.

    Israel has kept the Palestinians of Gaza caged into a concentration camp for the past 17 years, denying them connection to the outside world and the essentials of life. Hamas managed to besiege a small part of Israel for one day, on October 7.

    For every Israeli killed by Hamas on October 7, Israel has slaughtered at least 35 times that number of Palestinians. Similar kill-ratios grossly skewed in Israel’s favour have been true for decades.

    Israel has killed more than 15,000 Palestinian children since October – and many tens of thousands more Palestinian children are missing under rubble, maimed or orphaned. By early April, Israel had killed a further 114 children in the West Bank and injured 725 more. Hamas killed a total of 33 Israeli children on October 7.

    Israel has laid waste to Gaza’s entire health sector. It has bombed its hospitals, and killed, beaten and kidnapped many hundreds of medical personnel. Hamas has not attacked one Israeli hospital.

    Israel has killed more than 100 journalists in Gaza and more than 250 aid workers. It has also kidnapped a further 40 journalists. Most are presumed to have been taken to a secret detention facility where torture is rife. Hamas is reported to have killed one Israeli journalist on October 7, and no known aid workers.

    Israel is actively starving Gaza’s population by denying it food, water and aid. That is a power – a genocidal one – Hamas could only ever dream of.

    Israel has been forcibly removing Palestinians from their lands for more than 76 years to build illegal Jewish settlements in their place. Hamas has not been able to ethnically cleanse a single Israeli, nor build a single Palestinian settlement on Israeli land.

    Some 750,000 Palestinians are reported to have been taken hostage and jailed by Israel since 1967 – an unwelcome rite of passage for Palestinian men and boys and one in which torture is routine and military trials ensure a near-100% conviction rate. Until October 7, Hamas had only ever managed to take hostage a handful of the Israeli soldiers whose job is to oppress Palestinians.

    And, while Hamas is designated a terrorist organisation by western states, those same western states laud Israel, fund and arm it, and provide it with diplomatic cover, even as the World Court rules that a plausible case has been made it is committing a genocide in Gaza.

    Yes, Netanyahu is right. There is no comparison at all.

  • Carte à la une. Déconstruire un récit impérial : le mythe Sykes-Picot — Géoconfluences
    https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/carte-a-la-une/sykes-picot

    Très bon article

    La carte dite de Sykes-Picot (1916) est souvent présentée comme l’illustration la plus flagrante de l’impérialisme européen au Moyen-Orient et de la manière dont les frontières y ont été tracées arbitrairement. En replaçant cette carte dans son contexte historique, l’historiographie récente nuance cette idée. Exagérer son importance revient à occulter la longue histoire des frontières et tend à faire oublier que ce mythe est lui-même en partie hérité des discours impériaux.


    #cartographie #colonisation #géopolitique

  • « SDAT is the question »
    https://expansive.info/SDAT-is-the-question-4587

    On est en plein gros backlash après l’affaire Tarnac. Ya eu une grosse affaire avec des gros soutiens et une "victoire" après 10 ans. Mais ensuite toutes les affaires suivantes sont maintenant durement réprimés avec les outils (en gens, en arme et en droit) de l’anti-terrorisme et là ya plus forcément autant de soutien (médiatique et matériel) que pour Tarnac. Et même quand il y a, comme c’est pour 5, 10, 15 affaires en même temps ça se dilue.

    Mais après avoir longuement délibéré, les 3 juges décidèrent de condamner les prévenus à des peines allant de 7500 euros à 15000 euros, soit le maximum légal encouru en terme d’amende. On saura apprécier l’exercice de multiplication qu’il leur a fallu faire pour gonfler le réquisitoire du procureur : 37,5 fois supérieur !
    Après avoir plus qu’ouvertement décrié le droit au silence des prévenus, au prétexte de leur supposée ’contestation systématique de toute forme d’autorité’, ils appuyèrent leur décision par l’implication de la SDAT dans les arrestations et la tenue des mesures de garde à vue sur la commune de Levallois. Envoûtement ou raison, si la SDAT est dans le coup, ce ne doit pas être pour rien !

    #répression #SLT #désarmement #justice #SDAT #anti-terrorisme #backlash

  • Modernité et antitsiganisme | Roswitha Scholzet
    https://lundi.am/Waste-to-waste-les-Roms-et-nous

    C’est par l’amer constat que la gauche elle-même n’est pas épargnée par ce racisme systémique que débutait Roswitha Scholz : « L’étude de l’antitsiganisme, c’est-à-dire du racisme spécifique envers les Sintés et les Roms, est marginale, même au sein de la gauche. Certains ne savent même pas ce que signifie ‘‘antitsiganisme’’ ». Cette légèreté ne peut plus perdurer. Source : Lundi matin

  • Wu Ming, ou la complexité subversive
    https://lundi.am/Wu-Ming-ou-la-complexite-subversive

    Un auteur collectif italien au pseudonyme chinois, qui publie depuis vingt-cinq ans ce qu’il appelle des Objets narratifs non identifiés ? Mais dans quel rayon classer ses ouvrages ? Est-ce de la littérature de genre ou bien générale ? Et comment se fait-il qu’il n’y ait nulle part dans le monde digital de photos des membres du groupe, alors qu’ils sont toujours disponibles pour des rencontres dans la vie réelle ? Et que leurs productions soient en accès libre sur le Net mais leurs incarnations de papier en vente en librairie, best-sellers en Italie et dans divers pays européens ? On comprend le désarroi de certains, au pays de Descartes et des digicodes, devant tant de complexité.

    https://www.wumingfoundation.com/giap/2024/05/invisible-partout-ovni-78
    #Wu_Ming #Serge_Quadruppani #éditions_Libertalia #lundi_matin

    • BARATRO, un nouveau trio « sludge rock noise » monté en 2020 durant le confinement par Dave Curran, surtout connu en tant que membre d’Unsane (de 1994 à 2018). Le groupe est né de la rencontre avec le guitariste milanais Federico Bonuccelli dans un squat de Milan, le Cox18. Curran y a joué en 94 avec #Unsane et par la suite à chaque fois qu’il mettait un pied en Italie avec d’autres formations. Le bassiste au son distordu a choisi la patrie de sa femme comme résidence depuis 2016. Le titre de leur album The Sweet Smell Of Unrest reflète bien l’esprit du #Wu_Ming_Foundation

      https://baratro.bandcamp.com/album/the-sweet-smell-of-unrest

  • 24 heures plus tard, à ma connaissance aucun journal n’est capable de t’expliquer :
    – comment se passe le traitement de la demande de mandat d’arrêt du procureur de la CPI par des juges (est-ce qu’ils se réunissent, s’ils se réunissent il faut attendre une date fixe ou juste ils peuvent se réunir d’urgence qu’il y a besoin, est-ce que c’est hyper-formel genre “grand jury” ou bien ils se mettent d’accord entre eux, ou bien comme dans les films le procureur il va au milieu de la nuit réveiller un juge pour lui faire signer un papier ?) ?
    – surtout : combien de temps c’est censé prendre ? (quelques jours, quelques semaines, quelques mois ?)
    – et : est-ce que ces demandes sont systématiquement acceptées, ou bien il y a des cas où ça a été refusé ?

    Ces informations devraient être connues depuis que les rumeurs de mandat d’arrêt circulaient. Que s’appelario « faire son travail ».

  • Les historiens contre la Commune

    Ce livre, dont le titre fait référence au fameux essai de Paul Lidsky, Les écrivains contre la Commune (réédité récemment par les éditions La Découverte), constitue une charge contre la célébration du 150e anniversaire de la Commune de Paris, en 2021, et la relecture historique de cet événement. Emmanuel Brandely entend dénoncer ce qu’il appelle la « nouvelle historiographie de la Commune » dont les deux principaux représentants seraient Robert Tombs et Quentin Deluermoz, respectivement auteurs de Paris, bivouac des révolutions. La Commune de 1871 (Libertalia, 2014) et de Commune(s) 1870-1871. Une traversée des mondes au XIXe siècle (Seuil, 2020). Certes, Brandely reconnaît qu’il ne s’agit pas d’un ensemble homogène, mais il n’en reste pas moins que ces deux historiens ont été parmi les plus visibles médiatiquement au cours de cette célébration et sont emblématiques d’une histoire à prétention objective qui veut en finir avec les grands récits, en général, et le récit marxiste (ou, plus exactement, une caricature de celui-ci), en particulier.

    Note sur : Emmanuel Brandely, Les Historiens contre la Commune. Sur le 150e anniversaire et la nouvelle historiographie de la Commune de Paris

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/05/18/les-historiens-contre-la-commune

    #histoire #commune

  • Longtemps que je n’ai pas fait un #SeenthisSaitTout : je me souviens du travail d’un-e artiste qui avait remplacé les corps de personnes noires par des corps de personnes blanches sur des photos de conflits et de massacres, pour mettre en évidence la différence de perception en Occident. Mais je n’arrive pas du tout à retrouver ce travail. Est-ce que quelqu’un le connaîtrait ?

  • Quels droits pour les promeneurs, entre droit d’accès à la nature et propriété privée ?
    https://theconversation.com/quels-droits-pour-les-promeneurs-entre-droit-dacces-a-la-nature-et-

    Se promener dans la nature, cela peut-être, selon le point de vue que l’on adopte, un droit, un loisir, un sport, un bienfait pour la santé, mais aussi, depuis une récente loi passée en février 2023, une infraction pénale. Car une grande majorité des forêts françaises ne sont pas publiques, et que l’accès aux espaces naturels et aux forêts privés est désormais sanctionné par une amende de 135 euros. Comment en est-on arrivé là et quel avenir se dessine pour l’accès à la nature ?

    #propriété_privée

  • 📣Ella Kelian sur X :
    https://x.com/EllaKelian/status/1791827269842825323

    « Oui, je suis antisémite.

    On peut être phobique d’une religion quand elle commence à essayer d’exister par la terreur.

    Il y a des enfants qui sont massacrés.

    Mes copains palestiniens se sont fait assassiner. »

    Imaginez deux secondes, l’indignation cataclysmique, si un type venait balancer une telle déclaration à la une du Figaro ?

    "L’amalgame furibard au service de la haine du musulman", voici l’idéologie immonde des chantres de la liberté d’expression…

    On présume que la @LICRA est déjà partie en pèlerinage pour שבועות, sinon quoi ??

  • Alain Gresh revive/ravive Maxime Rodinson, un peu trop oublié.

    https://orientxxi.info/lu-vu-entendu/israel-fait-colonial-maxime-rodinson-met-ko-bernard-henri-levy,7337

    Les dirigeants sionistes surent, comme l’a démontré l’historien israélien Zeev Sternhell
    1
    , manipuler ces « vieilles passions communistes » pour créer des kibboutz très militarisés – « une main sur la charrue, l’autre sur le glaive » – dont l’objectif réel était le maillage du territoire palestinien, premier pas vers sa conquête.

    Marx écrivait qu’on ne juge pas un individu sur l’idée qu’il se fait de lui-même. On ne peut évaluer non plus un mouvement sur l’idée qu’il se fait de lui-même. Il ne s’agit pas de nier la sincérité de cette « passion communiste » qui animait (certains) émigrants juifs, mais d’analyser leur pratique politique réelle, nombre de massacres et de crimes se sont fait au nom du Bien et de « la civilisation ». Rodinson a bien mis en lumière le point aveugle de ces colons :

    La suprématie européenne avait implanté, jusque dans la conscience des plus défavorisés de ceux qui y participaient [à l’émigration en Palestine], l’idée que, en dehors de l’Europe, tout territoire était susceptible d’être occupé par un élément européen. Le cas de l’utopie sioniste n’était pas, de ce point de vue, différent de celui des utopies socialistes du type de l’Icarie de Cabet
    2
    . Il s’agit de trouver un territoire vide, vide non pas forcément par l’absence réelle d’habitants, mais une sorte de vide culturel. En dehors des frontières de la civilisation (…), on pouvait librement insérer, au milieu de populations plus ou moins arriérées et non contre elles, des « colonies » européennes qui ne pouvaient être, pour employer anachroniquement un terme récent, que des pôles de développement.

    Ce sentiment de supériorité n’était pas propre au seul mouvement sioniste, on le retrouve dans le mouvement ouvrier à la fin du XIXe siècle et au cours du XXe siècle. Ainsi, les communards en Algérie qui se réclamaient de la Commune de Paris de 1871, saluaient la répression de l’insurrection des indigènes, qui embrasait alors le pays
    3
    . Les fédérations algériennes de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) votèrent massivement l’adhésion à l’Internationale communiste au congrès de Tours en 1920, tout en dénonçant le nationalisme indigène « rétrograde » et en prônant l’assimilation. Tous ces socialistes chantaient pourtant « L’Internationale », se réclamaient de « la dictature du prolétariat », appelaient au soulèvement des « damnés de la Terre » réduits aux seuls ouvriers européens. Il fallut la création de l’Internationale communiste pour que s’impose, non sans obstacles, le mot d’ordre « prolétaires de tous les pays et peuples opprimés unissez-vous », et pour rompre en paroles et parfois en actes avec les vieilles tendances coloniales de la social-démocratie.

  • Farkha, le village Palestinien écolo et autogéré qui résiste aux colons - MOUAIS
    https://mouais.org/farkha-le-village-palestinien-ecolo-et-autogere-qui-resiste-aux-colons

    (...)

    C’est que le petit village de Farkha, 1 800 habitants, est devenu une flamme ardente socialiste dans une Palestine ravagée par l’occupation israélienne, les colonies et le néolibéralisme de l’Autorité Palestinienne. « On est le premier écovillage du pays depuis 2019, grâce à notre coopérative oléicole, notre éco-ferme communale, notre coopérative des femmes, nos jardins urbains… On est devenus autosuffisants et autogestionnaires », explique Mostafa autour d’un feu de camp en bas de la maison familiale. « Chaque habitant s’aide lui-même et les autres, on ne dépend plus des Israéliens ni du gouvernement palestinien. Même la police est partie il y a trois ans, car on gérait tous les problèmes nous-mêmes et qu’ils n’avaient plus rien à faire » ajoute-t-il, amusé.
    Économie de la résistance et démocratie directe

    Plantés sur 4 hectares, 10 000 oliviers communaux produisent une huile certifiée biologique et Fairtrade, exportée vers des boutiques solidaires à l’étranger. Elle permet de financer les autres projets municipaux, comme la ferme de panneaux solaires qui alimentent un tiers des foyers et toutes les installations de la commune. L’éco-ferme « Qamar al-Ard » (« Lune de la terre ») regorge de fruits et légumes locaux, bio eux-aussi. « C’est une expérimentation, et la transition n’était pas facile. Beaucoup d’agriculteurs étaient sceptiques au début, mais on veut montrer l’exemple », explique Mostafa. Son père Baker, maire avant lui, avait sillonné l’Europe et le monde à la rencontre d’autres écovillages et éco-fermes pour apprendre les méthodes de production naturelles.

    « Fellah » désigne le paysan qui cultive un lopin de terre pour sa famille, mais par extension, la tradition agricole palestinienne – et une identité paysanne enracinée et résistante. À Farkha, on baigne en plein dedans : quasiment chaque famille a sa propre « mazraa manzaliyé » (ferme domestique ou jardin urbain), parfois avec des chèvres ou des moutons. « Nous pratiquons ainsi l’iqtisad al-muqawama (économie de la résistance), qui nous permet de boycotter toutes les autorités coloniales et les bailleurs de fonds internationaux », explique le maire.

    La politique locale est tout aussi collective et horizontale : le conseil municipal est doublé de comités dédiés aux différentes facettes de la vie quotidienne. Chaque habitant de Farkha est membre d’un moins un comité, qui se réunissent chaque semaine. Et tous les vendredis, ils participent à une journée de travaux collectifs : récoltes, rénovations, constructions… « En ce moment, on répare les maisons abandonnées du vieux village de l’époque ottomane. Le but c’est d’y déménager la mairie, d’y installer une maison d’hôtes, une presse d’huile d’olive… » s’enthousiasme Mostafa. Les murs du village sont ornés de graffitis de la faucille et le marteau, mais aussi du drapeau kurde ou catalan, avec des slogans internationalistes.

    « Même si je suis maire, je ne prends aucune décision sans l’approbation des habitants, ma fonction est surtout symbolique. En vérité, les gens s’administrent tous seuls ». L’inspiration pour ce modèle politique vient des années 50. À l’époque, le Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP, communiste-nationaliste) et le Parti Populaire de Palestine (communiste-internationaliste) règnent en maître dans la région de Selfit, la grande ville voisine. « On l’appelait ‘petite Moscou’ », s’amuse Mostafa. « Aujourd’hui encore, des gens s’appellent Lénine ou Guevara, même s’ils ne sont plus communistes ». Farkha a conservé son ancrage, même si une grande partie des habitants soutient aussi le Fatah de Mahmoud Abbas ou d’autres partis. « L’idée, c’est de prendre notre propre destin en mains », explique-t-il. Musulmans ou athées, politisés ou pas, de gauche ou pas : les habitants partagent en commun l’identité paysanne et solidaire du village.

    Contre la corruption et le collaborationnisme de l’Autorité Palestinienne, crée lors des Accords d’Oslo en 1993 et dirigée par Mahmoud Abbas, Farkha oppose un idéal politique utopique. « Nous n’avons aucune haine envers le peuple juif et ne comprenons pas la leur. Nous rêvons d’un état démocratique laïc, partagé, avec les mêmes droits pour tous », affirme le maire – tout comme la totalité des Palestiniens rencontrés lors de mon séjour d’un mois. Pour lui, l’attaque du Hamas est le résultat logique du siège israélien total de 17 ans sur Gaza. « Je ne voterais jamais pour eux et ne crois pas en leur projet politique. Mais aujourd’hui, ce sont les seuls qui se battent encore, et une explosion était devenue inévitable ». Impossible, ici, de parler du 7 octobre sans aborder les 76 longues années écoulées depuis la Nakba de 1948 : L’occupation israélienne, les massacres, l’apartheid, et la colonisation soutenue par l’État.

    Résister à l’expansion coloniale

    Une menace palpable plane sur les collines d’oliviers de Farkha. Elle devient visible quand Mostafa et moi montons sur le toit d’une maison du vieux village, perchée en hauteur. Il me faut quelques secondes pour comprendre ce que voient mes yeux. À l’horizon, la mer Méditerranée scintille d’argent et d’azur. Peu avant, les gratte-ciels et la pollution de Tel Aviv, métropole coloniale. Puis, à quelques kilomètres de nous, une masse grise : les usines d’Ar’iel, la 4e plus grande colonie israélienne, désignée comme « capitale de la Samarie » par Benjamin Netanyahu. Industries, aires résidentielles s’étendent sur 15 000 km2 de terres confisquées aux Palestiniens depuis 1978. Et le monstre de béton continue de s’étendre. « On a perdu l’accès à 1200 dunums [1,2 hectares] et un millier d’oliviers, cela représente une perte de 135 000 shekels [35 000€] par an juste en huile d’olive », se désole Mostafa. « Mais le problème n’est pas tant l’argent : c’est notre culture qui est sous assaut. Je préfère qu’ils me tuent plutôt que ce qu’ils abattent un seul de mes arbres », dit-il.

    La tactique des colons est bien rodée. D’abord, un berger vient avec son troupeau à un point d’eau ou sur une colline, chasser les Palestiniens aux alentours. Il installe une cabane ou un avant-poste, le connecte à une route, à l’eau. Puis, la cabane devient maison, village, ville. « Ils veulent toute la terre, ils pensent qu’elle leur appartient depuis des millénaires », soupire-t-il. « Doucement, ils grignotent nos terres, se rapprochent du village. Il n’y a plus qu’une seule colline entre eux et nous », soupire-t-il. Nous partons à la rencontre de Bassem Rizkallah, un agriculteur dont la ferme, au creux d’une vallée, est entouré par les colons – qui le harcèlent. « La dernière fois, mes caméras de sécurité ont filmé comment ils ont volé deux vaches », témoigne-t-il. À l’entrée de sa ferme, une plaque en marbre commémore un « martyr » tué par l’armée israélienne dans les années 2000.

    « Il y a eu plusieurs morts ici pendant les deux intifada. Depuis, l’Autorité Palestinienne nous a confisqué nos armes et tout moyen de résister, c’est la deuxième force occupante qui collabore avec Israël », lance un Mostafa écœuré. « Maintenant, tout ce que nous pouvons faire, c’est nous interposer et espérer qu’ils ne nous tirent pas dessus ». C’est que, après le 7 octobre, le gouvernement d’extrême-droite de Benjamin Netanyahou, dominé par deux ministres colons (Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir) a distribué des milliers de fusils d’assaut aux colons, qui se sont constitués en milices – portant même l’uniforme de l’armée. « Nous ne savons plus si ce sont des soldats ou des colons qui nous attaquent. Bon, cela ne fait plus vraiment de différence, puisque l’armée et la police participent maintenant activement à leurs côtés », se désole le jeune maire.

    Depuis le 7 octobre, la situation est passée de mauvaise à catastrophique.

    (...)

  • God™: an ageing product outperforms expectations
    https://www.economist.com/culture/2024/05/14/god-an-ageing-product-outperforms-expectations


    illustration: carl godfrey

    The Divine Economy. By Paul Seabright. Princeton University Press; 504 pages; $35 and £30

    An economist tries to explain religion

    God gets mixed reviews on Amazon. This is perhaps surprising. His marketing campaign (now in its third millennium) has been strong. His slogans (“God is Great!”) are positive. And indeed many shoppers effuse. “Wonderful!” reads one five-star review beneath His best-known work, the Bible. “Beautiful,” says another. “Amen,” adds another satisfied customer.

    Other reviewers are critical. One, after giving the Bible just a single star, observes bluntly, if rather blasphemously, that it is a “boring read”. Another review complains: “The plot is not cohesive.” A third disgruntled reader argues that there are “too many characters” and that the main protagonist is a bit full of himself.

    If it feels surprising that God is reviewed on Amazon, it should not. He may have made heaven and earth, but He also makes an awful lot of money, as Paul Seabright, a British economist and professor at the University of Toulouse in France, points out in a new book.

    Hard facts on the economics of the Almighty are hard to come by. But the Mormon church is reportedly one of the largest private landowners in America. One study found that in 2016 American faith-based organisations (non-profits with a religious bent) had revenues of $378bn. This was more than the revenues of Apple and Microsoft combined. Better yet, churches usually pay no tax. God may be great; His full-year results are greater.

    Secularists may smirk at religion as silly, but it deserves proper analysis. “The Divine Economy” looks at how religions attract followers, money and power and argues that they are businesses—and should be analysed as such.

    Professor Seabright calls religions “platforms”, businesses that “facilitate relationships”. (Other economists refer to religions as “clubs” or “glue”.) He then takes a quick canter through the history, sociology and economics of religions to illustrate this. The best parts of this book deal with economics, which the general reader will find enlightening.

    Economists were slow to study religion. Some 250 years ago Adam Smith observed in “The Wealth of Nations” that the wealth of churches was considerable. He used secular language to describe how such wealth arose, observing that churches’ “revenue” (donations) flowed in and benefited priests, who he argued were sometimes animated less by love of God than by “the powerful motive of self-interest”. He also argued that if there were a better functioning market in religious providers, this would lead to increased religious harmony. According to Laurence Iannaccone, a professor of economics at Chapman University in California, Smith’s analysis was “brilliant”—and for a long time largely ignored.

    Divinity departments are staffed by theologians rather than economists; the idea of mixing the dismal science with the divine strikes many people at the very least “as odd and at worst strikes them as blasphemous”, says Mr Iannaccone. People associate God with angels, not with Excel.

    Yet religions lend themselves to economic analysis nicely. They offer a product (such as salvation), have networks of providers (priests, imams and so on) and benefit from good distribution networks. It is not just trade that travels on trade routes: ideas, diseases and religions do, too. Roman roads allowed the plague of Justinian to spread across Europe with a rapidity never seen before. They allowed Christianity to do so as well.

    Starting in the 1970s, some economists have been approaching religion with more academic devotion, analysing, for example, the economics of extremism and obtaining a place in the afterlife. This mode of thinking can help clarify complicated religious history. When historians talk about the Reformation they tend to do so using thorny theological terms such as “transubstantiation”. Economists would describe it more simply as the moment when a monopoly provider (the Catholic church) was broken up, leading to an increase in consumer choice (Protestantism) and the price of services declining (indulgences were out).

    A greater variety of suppliers started to offer road-maps to heaven. Henry VIII swapped his old service provider, Catholicism, for the new one—which was not only cheaper, but also allowed him to divorce a troublesome wife. There were, admittedly, some bumps: the pope was not pleased, and the habit of burning picky customers at the stake dented consumer confidence. But overall, the Reformation enabled people and their rulers to “get a better bargain”, says Davide Cantoni, a professor at Ludwig Maximilian University of Munich.

    Ask a believer why they believe in their particular deity, and they will tend to talk of religious truth. Professor Seabright offers another explanation. The two most popular religious “brands” (Christianity and Islam) have, he writes, replaced smaller local religions in much the same way that Walmart, Lidl and Tesco have replaced smaller local shops.

    These brands have honed the international distribution of their product: the Catholic church, like McDonald’s, offers a striking uniformity of service, whether you are in the Vatican or Venezuela. They have the resources to compete for customers in ways that smaller, less well-financed, local gods cannot. Baal, it seems, died out not because—as the Bible has it—he was a false god but because his franchise failed.

    Popular works have tackled the idea of religions as businesses before. In the 1960s Tom Lehrer, an American satirist, observed that if Catholics “really want to sell the product” they should improve their music: his solution was “The Vatican Rag”, which contained such lines as “Two-four-six-eight / time to transubstantiate”. Incensed Catholics declared it blasphemous.

    “The Divine Economy” is more tactful than Mr Lehrer—though not quite as much fun. The book’s scope is big. So too, alas, are many of the words. Sentences such as “Probabilistic models of cognition assume that human cognition can be explained in terms of a rational Bayesian framework” leave the reader wishing for lines that are, like those in “The Vatican Rag”, a little snappier, and his idea that religions are “platforms” is at times more confusing than clarifying.

    An obvious riposte to all this religious analysis is: who cares? It is 2024, not 1524. God, as Friedrich Nietzsche stated, is dead. But such a sweeping judgment is misplaced and wrong. The West may be less Christian—but the rest of the world is not. Between 1900 and 2020, the proportion of Africans who are Christian rose from under 9% to almost half; the proportion who are Muslim rose from around a third to over 40%.

    Even in secular countries, faith remains powerful. In America in 2022, Roe v Wade was overturned due, in part, to decades of campaigning by evangelicals and Catholics. Non-believers dabble too. Jordan Peterson, a Canadian author, performs to stadiums with a talk titled “We Who Wrestle With God” and garnishes his books with statements such as “Our consciousness participates in the speaking forth of Being.” God might wish He were dead when He hears such things. He is not.

  • Quand commence le capitalisme ? De la société féodale eu monde de l’Economie : conférence de Jérôme Baschet (Vidéo de présentation du livre)
    http://www.palim-psao.fr/2024/05/quand-commence-le-capitalisme-de-la-societe-feodale-eu-monde-de-l-economi

    Le livre est sorti ! Présentation résumé d’1H :

    https://www.youtube.com/watch?v=1_rl7oNzPyA

    #Jérôme_Baschet #Histoire #capitalisme #colonialisme #moyen_âge #économie

  • Actuel Moyen Âge / X
    https://twitter.com/AgeMoyen/status/1790998003655807221

    Ces petits gribouillages n’ont l’air de rien... mais ce sont des devoirs scolaires qui datent du Moyen Âge ! Et ces dessins nous en disent très long sur la culture de l’époque. Un thread ⬇️ ! (inspiré de celui de BatallitasX que je remercie) #histoire #medievaltwitter

    https://threadreaderapp.com/thread/1790998003655807221.html

  • #Kanaky : des #milices de colons armés tuent plusieurs habitants - Contre Attaque

    https://contre-attaque.net/2024/05/16/kanaky-des-milices-de-colons-armes-tuent-plusieurs-habitants

    Le territoire du Pacifique est surarmé. Selon les autorités, 64.000 armes sont déclarées et autant circulent illégalement, soit près de 130.000 armes pour 272.000 habitants. Cette situation folle est le fruit d’une décision des autorités locales en 2011, visant à faciliter, la possibilité de s’armer pour les #blancs surnommés les « #caldoches ». Seuls une carte d’identité ou un permis de chasse sont exigés pour se procurer une arme, et les quotas de #munitions ont été supprimés. Cette mesure a provoqué une explosion des achats dans les #armureries. Une décision irresponsable et criminelle.

    Depuis deux jours, trois #Kanaks ont donc été assassinés. Deux hommes de 19 et 36 ans et une adolescente de 17 ans. L’un des défunts s’appelait Djibril Saïko Salo et était en première année de BTS. Le CCAT – Cellule de coordination des actions de terrain – qui représente les indépendantistes Kanaks détaille « les conditions dans lesquelles (il) a été abattu » et explique qu’il a été « abandonné sur la route comme s’il s’agissait d’une vulgaire bête sauvage, ou pire, d’un criminel récidiviste ». Le collectif ajoute : « Le caractère ignoble et volontaire de cet acte, nous le qualifions sans ambiguïté de meurtre avec préméditation, avec volonté assumée de laisser son cadavre exposé sur la chaussée en guise certainement de message à ceux qui veulent suivre son exemple ».

  • Naomi Klein : « Nous avons besoin d’un exode du sionisme » - UJFP Analyses, opinions & débats
    https://ujfp.org/naomi-klein-nous-avons-besoin-dun-exode-du-sionisme

    C’est un peu ancien déjà mais je viens de me rendre compte que ce texte important de Naomi Klein n’était pas présent sur Seen This.

    En cette Pâque, nous n’avons pas besoin ni ne voulons de la fausse idole du sionisme. Nous voulons nous libérer du projet qui commet un génocide en notre nom.

    J’ai pensé à Moïse et à sa colère lorsqu’il descendit de la montagne pour trouver les Israélites adorant un veau d’or.

    L’écoféministe en moi a toujours été inquiète face à cette histoire : quel genre de Dieu est jaloux des animaux ? Quel genre de Dieu veut s’approprier tout le caractère sacré de la Terre ?

    « Pas comme les autres Pâques » : des centaines de manifestants juifs arrêtés après le Seder de protestation à New York

    Mais il existe une manière moins littérale de comprendre cette histoire. Il s’agit de fausses idoles. De la tendance humaine à vénérer ce qui est profane et brillant, à regarder vers le petit et le matériel plutôt que vers le grand et le transcendant.

    Ce que je veux vous dire ce soir, lors de ce Seder révolutionnaire et historique dans les rues, c’est qu’un trop grand nombre de notre peuple adore une fois de plus une fausse idole. Ils en sont ravis. Ivre de ça. Profané par cela.

    Cette fausse idole s’appelle le sionisme.

    Le sionisme est une fausse idole qui a pris l’idée de la terre promise et l’a transformée en acte de vente pour un ethno-État militariste.

    C’est une fausse idole qui prend nos histoires bibliques les plus profondes de justice et d’émancipation de l’esclavage – l’histoire de la Pâque elle-même – et les transforme en armes brutales de vol de terres coloniales, en feuilles de route pour le nettoyage ethnique et le génocide.

    C’est une fausse idole qui a pris l’idée transcendante de la terre promise – une métaphore de la libération humaine qui a traversé de multiples confessions aux quatre coins du monde – et a osé en faire un acte de vente pour un ethno-État militariste.

    La version de libération du sionisme politique est elle-même profane. Dès le début, cela a nécessité l’expulsion massive des Palestiniens de leurs foyers et de leurs terres ancestrales dans la Nakba.

    Depuis le début, elle est en guerre contre les rêves de libération. Lors d’un Seder, il convient de rappeler que cela inclut les rêves de libération et d’autodétermination du peuple égyptien. Cette fausse idole du sionisme assimile la sécurité israélienne à la dictature égyptienne et aux États clients.

    Dès le début, cela a produit une vilaine forme de liberté qui considérait les enfants palestiniens non pas comme des êtres humains mais comme des menaces démographiques – tout comme le pharaon du Livre de l’Exode craignait la population croissante des Israélites et ordonnait donc la mort de leurs fils.

    Le sionisme nous a amenés à notre moment actuel de cataclysme et il est temps que nous le disions clairement : il nous a toujours conduit là.

    C’est une fausse idole qui a conduit beaucoup trop de nos concitoyens sur une voie profondément immorale et qui les amène désormais à justifier la destruction des commandements fondamentaux : tu ne tueras pas. Tu ne voleras. Tu ne convoiteras pas.

    Nous, dans ces rues depuis des mois et des mois, sommes l’exode. L’exode du sionisme

    C’est une fausse idole qui assimile la liberté juive aux bombes à fragmentation qui tuent et mutilent les enfants palestiniens.

    Le sionisme est une fausse idole qui a trahi toutes les valeurs juives, y compris la valeur que nous accordons au questionnement – ​​une pratique ancrée dans le Seder avec ses quatre questions posées par le plus jeune enfant.

    Y compris l’amour que nous portons en tant que peuple aux textes et à l’éducation.

    Aujourd’hui, cette fausse idole justifie le bombardement de toutes les universités de Gaza ; la destruction d’innombrables écoles, d’archives, d’imprimeries ; le meurtre de centaines d’universitaires, de journalistes, de poètes – c’est ce que les Palestiniens appellent le scolasticide, la destruction des moyens d’éducation.

    Pendant ce temps, dans cette ville, les universités font appel à la police de New York et se barricadent contre la grave menace que représentent leurs propres étudiants qui osent leur poser des questions fondamentales, telles que : comment pouvez-vous prétendre croire en quoi que ce soit, et encore moins en nous, pendant que vous permettez, investissez et collaborez avec ce génocide ?

    La fausse idole du sionisme a pu se développer sans contrôle pendant bien trop longtemps.

    Alors ce soir on dit : ça s’arrête là.

    Notre judaïsme ne peut pas être contenu par un ethno-État, car notre judaïsme est internationaliste par nature.

    Notre judaïsme ne peut pas être protégé par l’armée déchaînée de cet État, car tout ce que fait l’armée, c’est semer le chagrin et récolter la haine – y compris contre nous en tant que Juifs.

    Notre judaïsme n’est pas menacé par des personnes qui élèvent la voix en solidarité avec la Palestine, sans distinction de race, d’origine ethnique, de capacité physique, d’identité de genre et de génération.

    Notre judaïsme est l’une de ces voix et sait que dans ce chœur résident à la fois notre sécurité et notre libération collective.

    Notre judaïsme est le judaïsme du Seder de Pâque : le rassemblement en cérémonie pour partager de la nourriture et du vin avec des êtres chers et des étrangers, le rituel qui est intrinsèquement portable, suffisamment léger pour être porté sur notre dos, n’ayant besoin que les uns des autres : non des murs, pas de temple, pas de rabbin, un rôle pour chacun, même – surtout – pour le plus petit des enfants. Le Seder est une technologie de la diaspora s’il en est, conçue pour le deuil collectif, la contemplation, le questionnement, la mémoire et la renaissance de l’esprit révolutionnaire.

    Alors regardez autour de vous. Voilà notre judaïsme. Alors que les eaux montent et que les forêts brûlent et que rien n’est sûr, nous prions sur l’autel de la solidarité et de l’entraide, quel qu’en soit le prix.

    Nous n’avons pas besoin ni ne voulons de la fausse idole du sionisme. Nous voulons nous libérer du projet qui commet un génocide en notre nom. Se libérer d’une idéologie qui n’a pas d’autre plan de paix que celui de s’occuper des pétro-États théocratiques meurtriers d’à côté, tout en vendant au monde les technologies des assassinats robotisés.

    Nous cherchons à libérer le judaïsme d’un ethno-État qui veut que les Juifs aient perpétuellement peur, qui veut que nos enfants aient peur, qui veut nous faire croire que le monde est contre nous afin que nous courions vers sa forteresse et sous son dôme de fer, ou à au moins maintenir les armes et les dons à flot.

    C’est la fausse idole.

    Et ce n’est pas seulement Netanyahu, c’est le monde qu’il a créé et qui l’a fait – c’est le sionisme.

    Que sommes-nous ? Nous, dans ces rues depuis des mois et des mois, sommes l’exode. L’exode du sionisme.

    Et aux Chuck Schumers1 de ce monde, nous ne disons pas : « Laissez partir notre peuple ».

    Nous disons : « Nous sommes déjà partis. Et vos enfants ? Ils sont avec nous maintenant. »