• Les #baleines_à_bosse victimes des #vagues_de_chaleur_marine dans le Pacifique Nord
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/29/les-baleines-a-bosse-victimes-des-vagues-de-chaleur-marines-dans-le-pacifiqu

    Cette étude, bien que focalisée sur une espèce, donne des indices sur l’état de santé des #océans. « La #baleine est un bon indicateur de l’état de son #écosystème, explique Olivier Adam. Tout ce qui est en profondeur est difficile à observer, mais les cétacés sont faciles à comptabiliser, car ils sont obligés de remonter à la surface pour respirer. » Et si l’on en croit les résultats de l’étude, l’océan #Pacifique_Nord va mal. « Au rythme où ça va, il n’y a aucune raison qu’il reste des cétacés dans les océans d’ici quarante à cinquante ans, alerte le chercheur français. On assiste à l’#effondrement des océans en direct. »

    Pour les deux scientifiques, les conclusions à tirer sont claires : « Il est impératif de changer notre façon de gérer les océans. » Selon l’Australien, les mesures les plus efficaces seraient de « diminuer au maximum le réchauffement climatique, d’adapter le transport maritime là où les routes chevauchent l’habitat des baleines afin de réduire les collisions avec les navires, et de mieux réguler la pêche, en particulier la pêche au casier, pour éviter que les animaux ne s’empêtrent dans les lignes ». Pour le chercheur, il est impératif d’agir, car « notre survie dépend d’océans sains et productifs ».

  • L’Australie offre l’asile climatique aux citoyens de Tuvalu
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/11/10/l-australie-offre-l-asile-climatique-aux-citoyens-de-tuvalu_6199315_3210.htm

    L’Australie offre l’asile climatique aux citoyens de Tuvalu
    Le petit archipel, avec ses 11 000 habitants, fait partie des nations les plus menacées par le changement climatique et la montée des eaux.
    Canberra a annoncé offrir aux habitants de Tuvalu, un archipel du Pacifique particulièrement menacé par la montée des eaux, des droits « spéciaux » pour s’installer et travailler en Australie, dans un traité rendu public par les deux pays vendredi 10 novembre. « Nous croyons que le peuple de Tuvalu mérite d’avoir le choix de vivre, étudier et travailler ailleurs, alors que le changement climatique empire », ont déclaré, dans un communiqué conjoint, le premier ministre australien, Anthony Albanese, et son homologue de Tuvalu, Kausea Natano.
    Le traité prévoit des droits « spéciaux » pour les arrivants, mais aussi des volets consacrés à la défense, engageant l’Australie à venir en aide à Tuvalu en cas d’invasion ou de catastrophe naturelle. Les Tuvalais pourront bénéficier d’un « accès aux services australiens, qui leur permettront une mobilité dans la dignité », précise le texte.
    Le petit archipel, avec ses 11 000 habitants, fait partie des nations les plus menacées par le changement climatique et la montée des eaux. Deux de ses neuf atolls ont déjà été largement submergés et des spécialistes estiment que Tuvalu sera complètement inhabitable d’ici à quatre-vingts ans. En octobre, M. Natano a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que l’archipel risquait de « disparaître de la surface de la Terre » si aucune mesure drastique n’était prise. Le traité dévoilé veut aussi permettre aux Tuvalais de « conserver les liens ancestraux profonds » qui les unissent à leur terre et à la mer. Toutefois, il reconnaît que le passage à l’action arrive tardivement.
    La dépendance commerciale de l’Australie au charbon et aux exportations de gaz, des postes économiques polluants, sont depuis longtemps une pierre d’achoppement avec ses voisins du Pacifique, qui subissent déjà de plein fouet les conséquences du changement climatique, dont la montée des eaux et une météo plus extrême.
    Ce traité peut être perçu comme une victoire stratégique pour Canberra, qui entend étendre son influence dans l’océan face à la présence grandissante de la Chine. Kiribati et les îles Salomon se sont, par exemple, tournés vers Pékin ces dernières années. Tuvalu y reste opposé en continuant de reconnaître diplomatiquement Taïwan. M. Natano a affirmé que le traité représentait un « espoir » et un « grand pas en avant » pour la stabilité régionale. Il doit cependant encore être ratifié par les deux pays pour devenir effectif.

    #Covid-19#migrant#migration#australie#tuvalu#asileclimatique#emigration#pacifique

  • Indopacifique : l’impérialisme français manœuvre
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/07/26/indopacifique-limperialisme-francais-manoeuvre_725787.html

    Le 24 juillet, Macron a atterri en Nouvelle-Calédonie, première étape d’une tournée qui devait l’emmener au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, une tournée qualifiée d’ historique dans cette région du monde appelée maintenant #Indopacifique.

    La présence dans cette région est devenue une priorité stratégique de l’État français. Alors que la tension monte entre les #États-Unis et la #Chine, que les uns et les autres cherchent à enrôler les pays de la région dans des alliances économiques et militaires, l’impérialisme de second rang qu’est la France veut pouvoir jouer son propre jeu. En s’appuyant sur ses #colonies du #Pacifique, en particulier la Nouvelle-Calédonie et la #Polynésie, il se présente comme un acteur régional et une « puissance d’équilibre », à distance des États-Unis et de la Chine.

    Cette posture lui permet d’avoir l’oreille de certains États, comme l’Inde et l’Indonésie, qui ne veulent pas apparaître comme trop inféodés aux États-Unis, ce qui met les Dassault et autres Thales en bonne position pour vendre leurs armes. Ainsi Macron a reçu à l’Élysée le 14 juillet le président indien Modi au moment où son pays annonçait l’achat de 26 Rafale. De son côté, l’#Indonésie a acheté en 2022 des Mirage d’occasion, tout en s’engageant pour 42 Rafale. Au-delà des ventes d’armes, la possession de ces #territoires_d’Outre-mer permet à la France de s’intégrer à différents traités et forums du Pacifique, et d’obliger les États-Unis à lui faire une petite place dans leurs manœuvres militaires et diplomatiques.

    La #Nouvelle-Calédonie est donc pour l’#impérialisme français une pièce majeure. Outre les abondantes réserves de #nickel et sa vaste zone maritime, elle abrite une base militaire sur la route commerciale à destination de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, d’où partent les navires et avions militaires qui participent aux opérations conjointes avec les États-Unis. Ainsi celles du 19 juillet sur l’#île_de_Guam, baptisées #Elephant_Walk, ont rassemblé États-Unis, #Royaume-Uni, Canada, Australie, Japon et France.

    Il n’est donc pas dans les intentions de l’État français de relâcher ses liens avec ce qui lui reste de colonies. La présence de #Sonia_Backès, anti-indépendantiste caldoche, présidente de la province Sud, la plus riche de l’archipel, au gouvernement de Macron comme secrétaire d’État à la Citoyenneté, est plus qu’un symbole. Mardi 25 juillet, plusieurs dizaines de militants #kanaks se sont rassemblés pour dénoncer la colonisation de leur archipel et s’opposer à la modification du corps électoral, qui donnerait encore plus de poids aux #Caldoches, les colons et descendants de colons de métropole.

    Après avoir reçu les uns et les autres et leur avoir fait moultes promesses, Macron s’envolera vers le Vanuatu, un archipel devenu un enjeu entre États-Unis et Chine, où celle-ci construit de nombreuses infrastructures. Pour riposter, les États-Unis ont annoncé début avril l’ouverture d’une ambassade. Tout le #Pacifique_Sud est devenu le théâtre de cette rivalité croissante. En 2022, le ministre chinois des Affaires étrangères y a fait une tournée, proposant aux États insulaires des millions de dollars d’aides, un projet d’accord de libre-échange, des pactes de sécurité, comme celui passé avec les #îles_Salomon. Les États-Unis quant à eux rouvrent des ambassades et négocient des accords militaires.

    La #Papouasie-Nouvelle-Guinée, ancienne colonie australienne, pays parmi les plus pauvres du monde, était la dernière étape de Macron. En même temps, le secrétaire d’État américain devait se rendre aux Tonga voisines. Le #Pacifique est un nouvel enjeu pour les pays impérialistes. L’#impérialisme_français veut être de la partie.

  • #Nucléaire en #Polynésie : en quête de vérité

    Sous la présidence du général de Gaulle, la France se dote de la force de dissuasion nucléaire convoitée depuis le début de la Ve République. À quel prix ?
    Les 193 essais nucléaires réalisés de 1966 à 1996 en Polynésie, dans les atolls de Fangataufa et Mururoa, ont bouleversé l’existence des Polynésiens, contaminant certains par les retombées toxiques, dégradant des écosystèmes fragiles dans lesquels des déchets radioactifs ont été hâtivement jetés à la mer. Au long de cette gigantesque entreprise qui a mobilisé une centaine de milliers d’hommes et des milliards de francs, le mode de vie des habitants s’est trouvé transformé, des Marquises à Bora-Bora.
    Depuis les hésitations des décideurs politiques métropolitains sur le choix du lieu jusqu’aux conséquences sanitaires, environnementales et socio-économiques, ce film lève le voile sur une période de l’histoire polynésienne et postcoloniale française longtemps demeurée sous le signe du secret.

    https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/67435_0
    #film #documentaire #film_documentaire
    #France #Polynésie_française #De_Gaulle #essais_nucléaires #dissuasion_nucléaire #Pacifique #DOM-TOM #surveillance #Centre_d'expérimentation_du_Pacifique (#CEP) #Tahiti #Moruroa #Fangataufa #Hao #tourisme #modernisation #Commissariat_de_l'énergie_atomique (#CEA) #bombe_atomique #Archipel_des_Gambier #contamination #Général_Thiry #comité_d'indemnisation_des_victimes_des_essais_militaires (#CIVEM) #santé #déchets_nucléaires #indemnisation

  • #Canicules_marines : pendant que l’océan se consume…

    Des « #mégafeux » aquatiques et invisibles sévissent notamment du sud de l’Islande jusqu’en Afrique en ce mois de juin. Ces phénomènes extrêmes, prévus dans tous les modèles qui avaient anticipé une hausse de la #température moyenne de l’océan, constituent une bombe à retardement du #réchauffement.

    L’océan brûle. Littéralement, ou presque. Depuis plusieurs semaines, une #canicule_marine inouïe frappe l’#Atlantique_nord, du sud de l’Islande jusqu’en Afrique. Au large de l’Irlande et de l’Ecosse, elle est catégorisée « au-delà de l’#extrême » (soit 5 sur une échelle de 5) par l’administration océanographique américaine (NOAA). Les cartes mondiales affichent aussi une effrayante couleur rouge sang, tendant vers le noir, dans le #Pacifique, le long de l’Amérique centrale et autour du Japon. Et les courbes s’affolent, atteignant de nouveaux sommets jour après jour et faisant craindre des ravages dus à des tempêtes tropicales précoces, telle Bret, qui a frôlé la Martinique ce vendredi.

    Mercredi, la #température des millions de km² de l’#océan_Atlantique nord s’est envolée à 23,3 °C (soit +1,32 °C d’#anomalie). Du jamais-vu pour un mois de juin, de très loin. L’ensemble de l’océan mondial, lui, a également enregistré un nouveau record ce jour-là, avec 20,9 °C de moyenne. Les #données de ce début d’année défient l’entendement : entre mars et mai, la température à la #surface_de_l’océan a atteint un record absolu en 174 ans de mesures, dépassant de 0,83 °C la moyenne du XXe siècle, d’après la NOAA.

    De quoi donner le tournis aux scientifiques. Cette #surchauffe générale émaillée de canicules localisées (là où la température de surface est plus élevée que 90 % du temps pendant plus de cinq jours) arrive « très tôt dans l’année, est très rapide et de très grande ampleur. Ce qui est surprenant, même si nous savons que la tendance est à la hausse de la température de l’océan », pointe Jean-Pierre Gattuso, chercheur du CNRS au laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes).

    « L’océan encaisse, encaisse, encaisse »

    Selon le rapport spécial du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sur les océans et la cryosphère paru en 2019, l’océan a absorbé plus de 90 % de la chaleur excédentaire émise par l’humanité depuis qu’elle embrase l’atmosphère en y envoyant des gaz à effet de serre (GES), essentiellement à cause de la combustion d’énergies fossiles. Car la capacité de l’eau à capter la chaleur est beaucoup plus forte que celle des continents. Et les climatologues estiment que, d’ici à 2100, l’océan absorbera deux à quatre fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l’heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2°C (soit l’objectif affiché par l’accord de Paris de 2015), et jusqu’à cinq à sept fois plus si les émissions sont plus élevées.

    Résultat de cette surchauffe, la fréquence des #vagues_de_chaleur_marines a doublé depuis 1982 et leur intensité augmente. Dans le futur, prévient le Giec, elles seront vingt fois plus fréquentes avec un réchauffement de 2°C, et cinquante fois plus fréquentes si les émissions continuent d’augmenter fortement. Glaçant. « L’océan encaisse, encaisse, encaisse, et forcément les canicules marines s’intensifient, soupire Catherine Jeandel, chercheuse du CNRS au Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales. Ce qui est déprimant pour un chercheur, c’est de constater que tout ce qui est prévu dans les #modèles_climatiques depuis trente ans ou quarante ans se réalise. »

    Si les causes précises de la canicule marine inédite qui frappe l’Atlantique nord sont difficiles à établir, la raison de fond réside donc dans l’aggravation du #réchauffement_climatique dû aux activités humaines. Par ailleurs, « certaines conditions favorisent le développement de vagues de chaleur marines : une température de l’air élevée et l’absence de vent et de houle, qui empêche les eaux de surface de se mélanger avec les eaux profondes plus froides », indique Jean-Pierre Gattuso.

    La destruction de la faune et de la flore marines

    Le phénomène naturel #El_Niño, lui, qui se produit en moyenne tous les deux à sept ans pendant neuf à douze mois et fait son retour dans le Pacifique depuis ce printemps, « ne peut pas avoir de lien direct avec ce qui se passe dans l’Atlantique nord, mais en a sans doute avec ce qui se passe dans le Pacifique équatorial », estime l’océanographe et climatologue au CNRS Jean-Baptiste Sallée.

    Impossible de prédire pendant combien de temps vont se prolonger les canicules marines de ces derniers jours. Mais certaines « peuvent durer plusieurs mois », prévient le chercheur, pour qui « cette longévité est ce qui les rend particulièrement inquiétantes et dévastatrices pour les écosystèmes ». A ses yeux, la conséquence « la plus importante et alarmante » de ce que l’on pourrait qualifier d’#incendies_sous-marins est la destruction de la faune et de la flore marines. Ces « mégafeux » aquatiques et invisibles à nos yeux provoquent des mortalités de masse de certaines espèces. Surtout parmi celles qui ne peuvent pas se déplacer, comme les coraux, les herbiers marins ou les forêts de grandes algues brunes accrochées à des supports rocheux.

    En Méditerranée, après chaque canicule marine, notamment celles de l’été 2022 qui y ont été spectaculaires, « on constate des mortalités importantes d’une cinquantaine d’espèces (coraux, gorgones, algues, mollusques, oursins, posidonies…) tandis que celles qui le peuvent fuient », observe Jean-Pierre Gattuso. Par exemple, dans l’Atlantique, les poissons et cétacés se déplacent de la zone équatoriale vers le nord dans l’hémisphère nord et vers le sud dans l’hémisphère sud. « Ce qui est très injuste d’un point de vue éthique et géopolitique, car cette zone équatoriale est bordée essentiellement par des pays en voie de développement qui n’ont pas ou peu de responsabilité dans le changement climatique et qui vont être très affectés sur le plan de la sécurité alimentaire, alors que l’Islande et la Norvège voient arriver une abondance de poissons », poursuit le scientifique. Qui souligne aussi l’impact des vagues de chaleur marines sur le déplacement d’#espèces_invasives, telles que le poisson lapin ou le poisson lion arrivés en Méditerranée depuis la mer Rouge.

    Outre les ravages sur la #biodiversité, les canicules marines ont aussi des conséquences sur les #événements_extrêmes. « Une mer très chaude, c’est de l’eau qui s’évapore davantage, donc des tempêtes, ouragans et cyclones plus probables et plus forts », note ainsi Catherine Jeandel, pour qui la surchauffe de l’océan est « la bombe à retardement du réchauffement climatique ». Ainsi, ce vendredi, deux tempêtes tropicales assez imposantes pour avoir reçu des petits noms charmants, Bret et Cindy, étaient actives sur l’Atlantique, faisant trembler les îles antillaises. Soit une première pour un mois de juin depuis le début des observations en 1968.

    La surchauffe favorise la fonte de la glace de mer

    Par ailleurs, la surchauffe de l’océan, « par exemple dans l’Arctique, favorise la fonte de la glace de mer, ajoute Jean-Pierre Gattuso. Idem en Antarctique, où l’eau chaude érode la #calotte_polaire par en-dessous, ce qui peut complètement la déstabiliser. » Elle perturbe aussi les #courants_marins, car « si l’eau est chaude, elle devient moins dense et a donc moins tendance à plonger en profondeur, ce qui limite les échanges entre la surface et les eaux profondes et réduit l’alimentation en oxygène de ces dernières », ajoute Jean-Pierre Gattuso. Au fur et à mesure qu’on réchauffe l’océan, qui capte un quart du CO2 émis par l’homme, « il perd aussi en efficacité comme puits naturel de carbone », avertit Jean-Baptiste Sallée.

    Comment stopper cette machine infernale ? Comment éteindre les flammes sous la marmite d’eau bouillante qu’est devenue la planète ? Les chercheurs interrogés par Libération sont unanimes : la seule solution « est connue, il s’agit de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre ». Donc d’« arrêter de subventionner l’extraction des énergies fossiles, de faire des sports d’hiver dans les Emirats, et au contraire d’enfourcher son vélo au lieu de prendre sa voiture…, énonce Catherine Jeandel. Si vous lisez les rapports du Giec, les solutions, vous les avez. Il faut nous écouter, c’est tout. »

    L’océan a « accumulé la chaleur, elle est là, sa température est déjà déterminée. Même si on n’émet plus de gaz à effet de serre en 2050, on ne reviendra pas aux niveaux de températures océaniques de 1850, c’est impossible, expose Jean-Pierre Gattuso. Mais on peut arrêter son réchauffement : en respectant un scénario d’émissions compatible avec le seuil fixé par l’accord de Paris, l’augmentation de la température est totalement stoppée et reste stable, constante. C’est quand même un message positif. » A condition que les opinions publiques et les responsables politiques sortent enfin du #déni.

    https://www.liberation.fr/environnement/climat/pendant-que-locean-se-consume-20230623_M2PIQOI535BPRCGPITA6THMD44
    #mer #océan #canicule #climat #changement_climatique

    via @isskein

  • Haute mer : un traité entre pirates

    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/03/08/haute-mer-un-traite-entre-pirates_540010.html

    Samedi 4 mars, un #traité de #protection_de_la_haute_mer a été signé sous l’égide de l’#ONU. Après quinze ans de négociations et alors que le #changement_climatique et la #pollution des océans deviennent toujours plus inquiétants, les représentants des grandes puissances comme ceux des #ONG y ont vu un pas en avant décisif pour la #protection_du_climat, de la #biodiversité et de la planète.

    On peut évidemment douter que l’ONU protégera plus la #haute_mer, soit 60 % de la surface de la planète, qu’elle ne protège la paix et les peuples. La pollution de l’océan et son #réchauffement viennent de l’activité humaine terrestre, régie par la course au profit, face à laquelle l’ONU n’a que des phrases, et encore, à proposer.

    Le traité envisage de transformer un tiers des #océans en #Aires_maritimes_protégées (#AMP), ce qui en ferait des sanctuaires de biodiversité d’où toute activité humaine serait proscrite. Or les AMP existent déjà dans des zones sous contrôle étatique et sont au mieux un affichage politique ou touristique, au pire une privatisation de l’océan. Ainsi, la mer d’Iroise, bordant le Finistère, est une zone protégée dans laquelle des algues vertes reviennent chaque année, sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise. La Grande-Bretagne quant à elle a transformé en 2010 l’#archipel_des_Chagos, dans l’océan Indien, en AMP, y interdisant toute activité humaine… sauf celle de la #base_militaire américaine de #Diego_Garcia, avec ses milliers d’hommes, ses navires de guerre, ses bombardiers et jusqu’à sa prison secrète. La France a institué en 2016 une AMP de 2500 km² autour de l’#île_de_Clipperton dans le #Pacifique. Elle est entourée d’une zone de 4,5 millions de km² dédiée à la recherche de nodules polymétalliques, la zone où on peut polluer est donc près de 2 000 fois plus étendue que la zone dite protégée.

    La concurrence entre les grandes puissances et les entreprises privées qu’elles représentent compte bien plus que la protection de la nature. Les fosses océaniques recèlent en effet des espèces vivantes dont la découverte donne lieu à des brevets en #chimie, #biologie et même en cosmétique. Le traité indique simplement que 1 % du profit tiré de l’#exploitation de ces #brevets, qui ne peut être le fait que de grands groupes capitalistes occidentaux, devra revenir aux pays pauvres. Quant aux #métaux_rares qui reposent au fond des mers, on commence déjà à aller les chercher. 14 tonnes de #nodules_polymétalliques ont été extraites en décembre, par plus de 4 000 mètres de fond, dans la zone de Clipperton. L’impact de cette opération sur l’#environnement est inconnu à ce jour, celui d’une éventuelle exploitation industrielle encore plus. Quoi qu’en disent les scientifiques, elle risque pourtant d’être lancée et l’#Autorité_internationale_des_fonds_marins doit en décider avant la fin de l’année. L’ONG américaine très influente #Pew_Charitable_Trusts, en pointe dans la constitution d’AMP, se contente de demander qu’un tiers des fonds soient épargnés. C’est à de telles ONG, étroitement liées au grand patronat et aux États, que seront confiées les AMP si elles voient le jour.

    Tous les pays impérialistes sont aux aguets. Ainsi, le Sénat français, qui visiblement ne s’emploie pas seulement à démolir les retraites, a commandé en 2022 un rapport à ce sujet. Il conclut que l’exploitation des #fonds_marins peut rapporter gros et qu’en conséquence l’État doit prendre les mesures administratives, financières et diplomatiques permettant à la cinquantaine de sociétés françaises intéressées de ramasser le pactole. Le rapport enrobe bien sûr tout cela de considérations écologiques, mais recommande que dorénavant la #Marine_nationale soit plus présente sur les zones concernées et que ses frégates soient équipées de drones sous-marins capables de travailler en grande profondeur.

    En fait de #protection de la nature, les États impérialistes préparent des Aires maritimes protégées de la #concurrence, par la force des armes s’il le faut.

    #impérialisme #réchauffement_climatique

  • The Problem With Primacy | Foreign Affairs
    https://www.foreignaffairs.com/asia/problem-primacy

    U.S. officials […] are demanding that Asian states work against their own long-term interests. They insist that Asian governments betray the interdependence that has fostered regional peace because doing so might give Washington—not Asia—a marginal advantage in a geopolitical struggle of questionable merit. In the best of times that would be unrealistic, and this is far from the best of times. As China grows more and more embedded in Asia’s regional architecture, the United States is in a worse material and symbolic position to levy such demands than at any point since the end of the Cold War.

    #états-unis #Pacifique #Chine

  • Iles Tonga : des vivres envoyés depuis Tahiti par la Polynésie française
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/26/iles-tonga-des-vivres-envoyes-depuis-tahiti-par-la-polynesie-francaise_61110

    Iles Tonga : des vivres envoyés depuis Tahiti par la Polynésie française
    Un navire militaire australien, où un foyer de Covid-19 est apparu, a accosté mercredi dans cet archipel du Pacifique Sud afin d’y débarquer l’aide d’urgence attendue.
    Les secours continuent d’être acheminés vers l’archipel. La Polynésie française va envoyer vendredi de Tahiti des vivres, de l’eau et des vêtements vers les îles Tonga, meurtries par une éruption volcanique et un tsunami, ont annoncé, mercredi 26 janvier, les services de cette collectivité d’outre-mer.Ces missions d’assistance sont compliquées par le refus des Tonga d’entrer en contact avec les équipages, afin de se préserver du Covid-19, celui-ci n’ayant pas encore atteint ces îles reculées du Pacifique Sud.
    Lire aussi Iles Tonga : des images satellites montrent l’étendue des dégâts après l’éruption qui a fait au moins deux morts sur l’archipel. « J’essaie d’obtenir du premier ministre, Siaosi Sovaleni, qu’on descende pendant une heure, mais ils n’ont fait aucune exception, pour personne », a déclaré à l’Agence France-Presse Manuel Terai, délégué aux affaires internationales de la Polynésie française, et coordonnateur de cette mission pour la collectivité ultramarine.
    Le navire Tahiti Nui doit apporter 120 citernes d’eau potable de 500 à 2 000 litres, l’eau sur l’archipel ayant été polluée par les retombées de cendres. La Polynésie française livre aussi 210 bâches destinées à protéger les toits des maisons, ainsi que des tronçonneuses.Le gouvernement local a mobilisé les églises et la population pour des dons de vivres et de vêtements, pour un total d’un millier de mètres cubes de fret, a assuré Manuel Terai.Le voyage du Tahiti Nui, qui devrait durer quatre jours et demi, pourrait être perturbé, selon M. Terai, par une dépression tropicale attendue le 29 janvier et par les signes de réveil d’un autre volcan, dans les îles Vanuatu.
    Un patrouilleur français, l’Arago, a quitté Papeete vendredi avec 40 tonnes de fret à son bord pour une arrivée prévue le 29 janvier à Tonga. Il livrera notamment du matériel permettant de construire des abris d’urgence (500 tentes, des cordages, des outils), des kits d’hygiène et des lampes solaires, ainsi que de l’eau et des rations alimentaires.Un autre patrouilleur français, La Glorieuse, achemine dix tonnes de fret depuis la Nouvelle-Calédonie. Le matériel sera déposé sur une île de l’archipel, en fonction des besoins recensés sur place, avant d’être récupéré par les Tongiens.La France a aussi déployé mardi de Nouméa un avion Falcon Guardian pour un vol de reconnaissance sur les îles isolées, et un avion Casa devrait livrer des ressources d’urgence mercredi. En Océanie, l’assistance en cas de catastrophe humanitaire est déployée par le mécanisme Franz : la France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande coordonnent leurs moyens, notamment militaires.
    Un navire militaire australien, où un foyer de Covid-19 est apparu, a accosté mercredi aux Tonga afin de débarquer l’aide d’urgence attendue par cet archipel. Le ministre tongien de la santé, Saia Piukala, a précisé que l’équipage du HMAS Adelaïde déchargera sa cargaison « sans contact », conformément aux mesures drastiques en vigueur dans ce royaume isolé de 100 000 habitants, qui reste l’un des rares pays au monde encore épargné par le Covid-19.L’Adelaide achemine environ 80 tonnes de produits de première nécessité, dont quelque 250 000 litres d’eau, des kits médicaux et du matériel technique. Tous les membres d’équipage du navire avaient été testés négatifs avant leur départ de Brisbane, mais 23 cas ont été découverts mardi. Ce nombre est passé mercredi à 29, selon M. Piukala.
    Le navire compte plus de 600 membres d’équipage, tous vaccinés. Le ministre australien de la défense, Peter Dutton, a expliqué mardi que les 23 personnes positives étaient asymptomatiques ou montrant des symptômes légers. Le bateau compte 40 lits d’hôpital, des blocs opératoires et un service de soins intensifs.

    #Covid-19#migrant#migration#tonga#polynesie#france#australie#nouvellezelande#pacifiquesud#frontiere#circulation#insularité#humanitaire#catastrophenaturelle#circulationthérapeutique

  • Singapore to expand its quarantine-free travel - Asia Times
    https://asiatimes.com/2021/10/singapore-to-expand-its-quarantine-free-travel

    Singapore to expand its quarantine-free travel
    Fully vaccinated travelers will have to test negative for the virus before they depart and when they arrive. Singapore on Tuesday began quarantine-free entry for fully vaccinated passengers from eight countries, part of a plan to ease restrictions as the business hub gears up to live with the coronavirus.
    The latest easing expanded a program that started with vaccinated air travel lanes with Germany and Brunei last month and is now open to passengers from the United States, Canada, Britain, Denmark, France, Italy, Spain and the Netherlands. Singapore Airlines said flights from Amsterdam, London, Los Angeles and New York were scheduled to arrive Tuesday under the program.“We have seen very strong demand for our Vaccinated Travel Lane flights,” the national airline said.“This is across all cabin classes, as well as various travel segments including leisure, families and business travel.”
    Passengers arriving as part of this scheme – which will include South Korea from November 15 – will not have to quarantine if they have been fully vaccinated and test negative for the virus before they depart and when they arrive.To enable families to travel, Singapore has allowed entry to unvaccinated children aged 12 years and under if they are accompanied by someone flying under the scheme. Raj Samuel, a restaurant manager in the almost deserted tourist district, said he was “optimistic” about the potential for more business.The city-state initially fought the Covid-19 pandemic by shutting borders, imposing lockdowns of varying intensity and aggressive contact tracing. But with more than 80% of the population fully vaccinated, authorities are keen to revive the economy.“Singapore cannot stay locked down and closed off indefinitely,” Prime Minister Lee Hsien Loong said earlier this month when he announced a raft of measures under the “Living with Covid-19” strategy. The city-state is home to the regional offices of thousands of multi-national corporations, which rely on Singapore’s status as a business and aviation hub for their operations. Vaccinated travel is a “very significant step forward in re-establishing Singapore’s role as one of the Asia-Pacific’s leading international hubs for finance, regional headquartering and commercial aviation,” said Rajiv Biswas, Asia Pacific chief economist at IHS Markit.He added that the travel lanes – notably with the UK, the US, France and Germany – were particularly important as many international firms run large operations from the city’s financial center.
    The scheme may also provide a shot in the arm for the pandemic-hammered airline and tourism industries, analysts said. Before the pandemic, tourism accounted for about 5% of Singapore’s GDP, said Song Seng Wun, a regional economist with CIMB Private Banking.
    Statistics from the Singapore tourism board showed international visitor arrivals plunging to less than 2.8 million last year from a record 19.1 million in 2019.

    #Covid-19#migrant#migration#hongkong#sante#circulation#frontiere#tourisme#business#economie#hubb#asie#pacifique

  • Coronavirus: Singapore expands no-quarantine scheme for vaccinated travellers despite reporting record cases | South China Morning Post
    https://www.scmp.com/news/asia/southeast-asia/article/3152808/coronavirus-singapore-expands-no-quarantine-scheme

    Coronavirus: Singapore expands no-quarantine scheme for vaccinated travellers despite reporting record cases
    Singapore on Tuesday began quarantine-free entry for fully vaccinated passengers from eight countries, part of a plan to ease restrictions as the business hub gears up to live with the coronavirus.This came as its health ministry reported 3,994 new Covid-19 cases on Tuesday, the highest since the beginning of the pandemic, while it recorded seven new deaths from the disease.The latest easing expanded a programme that began with vaccinated air travel lanes with Germany and Brunei last month, and is now open to passengers from the United States, Canada, Britain, Denmark, France, Italy, Spain and the Netherlands.Singapore Airlines said flights under the scheme were expected to depart from Amsterdam, London, Los Angeles and New York on Tuesday.“We have seen very strong demand for our Vaccinated Travel Lane flights,” it said. “This is across all cabin classes, as well as various travel segments including leisure, families, and business travel.”Passengers arriving as part of this scheme – which will include South Korea from November 15 – will not have to quarantine if they have been fully vaccinated and test negative for the virus before they depart and when they arrive.To enable families to travel, Singapore has allowed entry to unvaccinated children aged 12 years and under if they are accompanied by someone flying under the scheme.In the almost deserted tourist district, restaurant manager Raj Samuel said he was optimistic about the potential for more business.“I think it’s an excellent move by the country to help open up the economy … especially for the food and beverage sector,” the 36-year-old said.Kylie Jens, a 29-year-old lawyer from New Zealand based in Singapore, said she was planning to go to Britain for Christmas under the scheme.“Singapore is just such a small island, it’s nice to have a chance to get away and know that that’s possible pretty soon,” she said.
    The city state initially fought the Covid-19 pandemic by shutting borders, imposing lockdowns of varying intensity and aggressive contact tracing. But with more than 80 per cent of the population fully vaccinated, authorities are keen to revive the economy. “Singapore cannot stay locked down and closed off indefinitely,” Prime Minister Lee Hsien Loong said earlier this month when he announced a raft of measures under the “Living with Covid-19” strategy.“The Delta variant is highly infectious, and has spread all over the world. Even with the whole population vaccinated, we still will not be able to stamp it out,” he said. “Almost every country has accepted this reality.”The regional offices of thousands of multinational corporations are in Singapore, which rely on its status as a business and aviation hub for their operations.“We must continue to reopen our borders safely,” Lee said. “Companies and investors need to carry out regional and global business from Singapore. People working for them need to travel to earn a living.”
    Vaccinated travel is a “very significant step forward in re-establishing Singapore’s role as one of the Asia-Pacific’s leading international hubs for finance, regional headquartering and commercial aviation,” said Rajiv Biswas, Asia Pacific chief economist at IHS Markit.The scheme may also provide a shot in the arm for the pandemic-hammered airline and tourism industries, analysts said. Before the pandemic, tourism accounted for about 5 per cent of Singapore’s GDP, said Song Seng Wun, a regional economist with CIMB Private Banking. “We used to get 1.6 million tourists every month, our airport used to handle over a thousand flights a day pre-pandemic. Now it is just over 300 flights a day,” he said. Statistics from the Singapore tourism board showed international visitor arrivals plunging to less than 2.8 million last year from a record 19.1 million in 2019. Allowing in travellers without quarantine “instils a bit of fear” in some people, said Singaporean Simon Chow, 22, but added that people need to live with the virus. “At the end of the day, we’re a country that needs travel.”

    #Covid-19#migrant#migration#hongkong#sante#frontiere#circulation#vaccination#quarantaine#tourisme#economie#asie#pacifique

  • Le Covid-19 déferle sur la Papouasie-Nouvelle-Guinée, jusqu’ici assez épargnée
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/20/le-covid-19-deferle-sur-la-papouasie-nouvelle-guinee_6073879_3244.html

    « Restez dans vos provinces, restez dans vos villages, restez dans vos districts, a exhorté, mardi, James Marape. [Le virus] est hors de contrôle (…), nous devons le contenir. » Jeudi, son gouvernement a annoncé qu’il allait limiter les déplacements non essentiels, rendre le port du masque obligatoire et fermer les écoles. Des confinements locaux sont également prévus, notamment dans la capitale, où la population devra rester chez elle, sauf « pour raisons médicales, professionnelles ou commerciales ».
    Dans ce pays pauvre du Pacifique, tous les observateurs craignent un effondrement du système de santé. « Les capacités hospitalières sont très limitées, avec des infrastructures usées voire délabrées et peu de personnel médical », souligne Alexandre Dayant, spécialiste de la région Pacifique au Lowy Institute. L’ensemble de l’archipel ne compte que 500 médecins et 4 000 infirmiers. Dans la capitale, il n’y a que six lits équipés de respirateurs.
    « Cela fait à peine quelques semaines que la courbe connaît une progression exponentielle et les hôpitaux sont déjà au bord de la saturation. Les gens ont peur », ajoute Matt Cannon, responsable de l’organisation St John Ambulance en PNG. La situation est d’autant plus inquiétante que de nombreux rassemblements, avec un respect très relatif des gestes barrières, ont eu lieu ces derniers jours pour rendre hommage à Michael Somare, l’ancien premier ministre considéré comme le « père de l’indépendance », décédé le 26 février.
    Si le nombre de cas continue à augmenter, où seront soignés les malades ? La forte proportion du personnel médical infecté a déjà contraint plusieurs établissements à fermer leurs portes ou à réduire leurs services. Dans un pays où la violence est endémique, des médecins disent craindre des émeutes.Pour soutenir son voisin, l’Australie a annoncé, mercredi, l’envoi de matériel, d’une équipe d’experts et de 8 000 doses de vaccin destinées au corps médical. Elle a également renforcé ses patrouilles maritimes dans le détroit de Torrès où seulement une poignée de kilomètres séparent la PNG de l’île australienne la plus proche. « Pour Canberra, la priorité est d’éviter que le virus ne se répande sur son territoire, mais aussi dans le Pacifique, où l’Australie reste un partenaire privilégié. Si les pays de la région, qui jusqu’à présent ont réussi à contenir l’épidémie, étaient confrontés à une flambée des cas, cela pourrait avoir des conséquences sur l’équilibre des pouvoirs dans la zone en renforçant la position de la Chine qui pourrait utiliser les vaccins comme une arme diplomatique », explique Alexandre Dayant.
    Depuis un an, l’île-continent a multiplié les mesures d’aides financières et matérielles dans son pré carré. Samedi 13 mars, avec les Etats-Unis, le Japon et l’Inde (ses alliés du Dialogue quadrilatéral pour la sécurité), elle s’est également engagée à doper sa production de vaccins à destination de la région indo-pacifique. Face à la dégradation de la situation sanitaire au PNG, elle vient aussi de faire appel à l’Union européenne en lui demandant un accès urgent à un million de doses du vaccin AstraZeneca, qu’elle a déjà commandées et payées pour elle-même, afin de pouvoir les expédier vers l’archipel. Pékin a proposé, à plusieurs reprises, ses vaccins à la PNG mais ils n’ont pas été acceptés dans l’attente d’une homologation par l’Organisation mondiale de la santé.

    #Covid-19#migration#migrant#nouvellepapouasie#australie#chine#pacifique#frontiere#circulation#pandemie#sante#vaccination#politique

  • Le confinement prolongé jusqu’à la fin de mars en Nouvelle-Calédonie
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/03/18/le-confinement-prolonge-jusqu-a-la-fin-de-mars-en-nouvelle-caledonie_6073548

    Confinée depuis le 9 mars après avoir recensé, au début du mois, ses tous premiers cas de Covid-19, la Nouvelle-Calédonie a décidé de prolonger ces restrictions strictes d’une semaine. « Cette troisième semaine de confinement sera décisive », a déclaré, jeudi 18 mars, Thierry Santa, président du gouvernement collégial, appelant « chaque Calédonienne et chaque Calédonien à jouer son rôle pour éviter une épidémie de Covid-19 en Nouvelle-Calédonie, voire même permettre un retour à une situation “Covid free” ». L’archipel du Pacifique sud a recensé ses neuf premiers cas de la maladie le 7 mars, hors quatorzaine obligatoire pour tout passager arrivant, après une introduction du virus via la bulle sanitaire en place avec l’archipel voisin de Wallis-et-Futuna. Depuis, vingt-huit autres cas de la maladie ont été décelés, mais le dernier patient diagnostiqué positif « qui n’était pas isolé au moment de sa détection ou dans les jours qui précédaient remonte au 10 mars », a précisé M. Santa.
    Les autorités sanitaires mènent d’intenses investigations pour contacter, tester et isoler tous les passagers arrivés de Wallis-et-Futuna depuis le 25 janvier et identifier les personnes avec lesquelles ils ont été en contact. Les vols internationaux dans le sens des arrivées, déjà drastiquement réduits, sont suspendus depuis le 7 mars tandis que tous les établissements scolaires et universitaires sont fermés.Afin qu’ils ne rouvrent pas à l’issue du confinement, le gouvernement a avancé d’une semaine les vacances de Pâques, qui débuteront le 29 mars et non le 6 avril, comme le prévoyait le calendrier scolaire.Les autorités ont parallèlement accéléré la campagne de vaccination, avec l’objectif d’atteindre 2 000 injections quotidiennes. A ce jour, près de 20 000 personnes sur 270 000 habitants ont reçu une ou les deux doses du vaccin. Le haut-commissaire Laurent Prévost a annoncé l’envoi « dans les deux prochaines semaines de 15 000 nouvelles doses » du vaccin Pfizer-BioNtech.Distant de 1 800 kilomètres, l’archipel de Wallis-et-Futuna connaît une situation beaucoup plus dégradée avec 261 cas de Covid-19 décelés depuis le 6 mars pour une population d’environ 11 500 habitants. Mercredi, soixante-douze soignants de la réserve sanitaire et plusieurs tonnes de matériel médical, dont 18 000 doses de vaccin, dépêchés par l’Etat, sont arrivés sur place. La Nouvelle-Calédonie a également envoyé des bénévoles de la Croix-Rouge et six tonnes d’équipement médical.

    #Covod-19#migrant#migration#nouvellecalédonie#pacifique#wallisetfunutna#sante#vaccination#circulation#frontiere#bulledevoyage#confinement

  • #Moruroa_files.
    Enquête sur les essais nucléaires français dans le #Pacifique

    Un héritage empoisonné

    Leucémie, lymphome, cancer de la thyroïde, du poumon, du sein, de l’estomac… En Polynésie, l’héritage des essais nucléaires français est inscrit dans la chair et dans le sang des habitants. Le #strontium a grignoté les os, le #césium s’est concentré dans les muscles et les organes génitaux, l’#iode s’est infiltré dans la thyroïde.

    L’histoire de cette catastrophe sanitaire et environnementale largement méconnue a débuté le #2_juillet_1966. Ce jour-là, l’#armée_française procède au #tir_Aldébaran, le premier des 193 essais tirés pendant trente ans depuis les atolls nucléaires de Mururoa et #Fangataufa, à 15 000 km de la métropole. Le premier, aussi, d’une série de #tests parmi les plus contaminants du #programme_nucléaire français : les #essais_à_l’air_libre. Entre #1966 et 1974, l’armée a procédé à 46 #explosions de ce type.

    Disclose et #Interprt, en collaboration avec le programme Science & Global Security de Université de Princeton, aux Etats-Unis, ont enquêté pendant deux ans sur les conséquences des #essais_atmosphériques en Polynésie française. A l’aide de milliers de documents militaires déclassifiés, de centaines d’heures de calculs par ordinateur et de plusieurs dizaines de témoignages inédits, cette enquête démontre pour la première fois l’ampleur des #retombées_radioactives qui ont frappé ce territoire vaste comme l’Europe. Elle dévoile également comment les autorités françaises ont tenté de dissimuler l’impact réel de cette campagne dévastatrice pour la santé des populations civiles et militaires.

    D’après nos calculs, environ 110 000 personnes ont été dangereusement exposées à la #radioactivité, soit la quasi-totalité de la population des archipels à l’époque.

    Le 18 février 2020, l’#Institut_national_de_la_santé_et_de_la_recherche_médicale (#Inserm) a publié un rapport très attendu sur « les conséquences sanitaires des essais nucléaires » en Polynésie française. Aux termes de cette étude, les auteurs concluent que les « liens entre les retombées des essais atmosphériques et la survenue de #pathologies_radio-induites » sont difficiles à établir, faute de données fiables. Et ces deniers de souligner l’absolue nécessité d’« affiner les estimations de doses reçues par la population locale et par les personnels civils et militaires ». C’est précisément ce que nous nous sommes efforcés de faire dans le cadre de cette #reconstitution indépendante. Bien loin de l’opacité et des mensonges que l’Etat s’efforce d’entretenir depuis un demi-siècle.

    https://moruroa-files.org/fr
    #Moruroa #cancers #nucléaire #Polynésie #France #essais_nucléaires #Polynésie_française #santé #thyroïde #Disclose #santé #environnement

  • Vendée Globe. Point Nemo, personne autour… - Vendée Globe - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/voile/vendee-globe/point-nemo-personne-autour-26-12-2020-12680264.php

    Hélas, parce que, même dans une zone non fréquentée par les terriens, l’homme a eu la mauvaise idée de s’en servir comme cimetière d’objets spatiaux en fin de vie. C’est, en effet, une zone où viennent s’écraser volontairement les restes des vaisseaux spatiaux ayant terminé leur mission. Pourquoi là ? Tout d’abord parce qu’il n’y a aucune âme qui vive à 2.700 km à la ronde. Donc personne pour assister à cette pollution en catimini.

  • Samoa records its first Covid-19 case – imported from Australia | World news | The Guardian
    http://www.theguardian.com/world/2020/nov/27/samoa-records-its-first-covid-19-case-imported-from-australia
    https://i.guim.co.uk/img/media/d31fc551ef61f8aa022dee1f9a515e7032ac1f12/219_0_1488_893/master/1488.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Samoa has confirmed its first case of coronavirus – a case imported from Australia – after nearly 11 months keeping Covid from its shores.The positive case was detected in a 70-year-old Samoan citizen who travelled to Apia from Melbourne, landing in the capital on a repatriation flight on 13 November.“We confirm that there is one positive case after we tested all 274 passengers in quarantine yesterday, in view of the end of their quarantine period tomorrow,” the chief executive of Samoa’s ministry of health, Leausa Dr Take Naseri told a press conference on Friday.
    Earlier in the week, there’d been significant confusion over whether Samoa had recorded a case of Covid-19.A sailor who had been on the same flight back to Samoa had initially tested positive, but this was later inconclusive.
    “The sailor on his left nostril tested positive and on his right one tested negative,” Samoa’s prime minister Tuila’epa Sailele Malielegaoi declared on television.Naseri said the 70-year-old positive case and his wife have been moved to a dedicated Covid-19 isolation ward at the Tupua Tamasese Meaole II Hospital.“His wife tested negative. He has an underlying condition, but at this time, he has no symptoms, no fever, cough, and displays no symptoms like pneumonia and flu.”
    The hotel in Apia, Samoa, where the country’s first case of Covid-19 has been confirmed. The patient, a 70-year-old male Samoan citizen, has been moved to isolation.Naseri said healthcare staff, hotel employees, and airport workers had been placed on high alert over potential interactions with passengers currently quarantined.Samoa has now moved to alert level 1 on its national risk matrix, with the public asked to practice social distancing and wear face masks.After months keeping the virus from the archipelago’s shores, the confirmation of a positive case has engendered a sense of disquiet, if not panic, in the Samoan capital. Security guards outside government buildings are asking people to wear masks, and dispensing hand sanitise – lifestyle changes familiar around the world for months now, but new to Samoans.Like many Pacific nations, Samoa quickly shut its borders as the pandemic began to spread, leveraging its geographic isolation to keep the virus out.Many Pacific nations have fragile public health systems, and populations with significant levels of comorbidities. There remain fears an unchecked outbreak could quickly overwhelm any medical response.But the isolation has devastated Pacific economies, leading to calls from business leaders, particularly in tourism-dependent countries, to relax restrictions. Governments, too, have been torn between the imperative to repatriate thousands of citizens stranded abroad, and keeping their islands free from the virus.

    #Covid-19#migration#samoa#australie#pacifique#insularite#sante#systemesante#santepublique#rapatriement

  • Vanuatu records first COVID-19 case in man who returned from US | Vanuatu | Al Jazeera
    https://www.aljazeera.com/news/2020/11/11/vanuatu-records-first-covid-19-case-in-man-who-returned-from-us

    Vanuatu has officially recorded its first case of COVID-19, health officials announced on Wednesday, ending the Pacific nation’s status as one of the few countries in the world to remain virus-free.Len Tarivonda, the director of Vanuatu Public Health, said the 23-year-old man had recently returned from the United States and was confirmed to have the virus on Tuesday after being tested on the fifth day of his quarantine.
    “A case detected in quarantine is considered a border case and not an outbreak,” the department said in a statement, adding that health protocols were in place to contain the virus. It added that the asymptomatic man, had been isolated from other passengers during his flight to Vanuatu because he had been in a high-risk location. He had transited in Auckland, New Zealand.The statement said the patient had adhered to all social-distancing rules on arrival and that contract-tracing of all the people who had been near to him was under way.“I want to assure all citizens and the public that the situation is under control and the government through the COVID-19 task force is prepared and ready to address this case,” Prime Minister Bob Loughman said at a press conference, according to Radio New Zealand.
    Vanuatu closed its borders in March as part its efforts to keep the pandemic at bay, only recently allowing in strictly controlled repatriation flights.
    Many Pacific island nations were concerned their poor health infrastructure made them particularly vulnerable to the pandemic. The remote island nations and territories of Kiribati, Micronesia, Nauru, Palau, Samoa, Tonga and Tuvalu are all believed still to be free of the virus.
    The Solomon Islands and Marshall Islands confirmed cases among returnees last month, although they have not reported community transmission.

    #Covid-19#migrant#migration#vanuatu#casimporte#frontiere#nouvellezelande#australie#etatsunis#test#quarantaine#insularite#pacifique

  • Hundreds of sailors fear being stranded for Pacific storm season amid Covid border closures | World news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/world/2020/sep/07/hundreds-of-sailors-fear-being-stranded-for-pacific-storm-season
    https://i.guim.co.uk/img/media/8d710a14f7d88224f8e08d4af3058d9773ce28ab/0_166_3500_2101/master/3500.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    The crews of hundreds of ocean-going yachts fear being stranded in the Pacific islands during cyclone season with usual safe havens in New Zealand and Australia closed because of Covid-19 travel restrictions.Traditionally yachts sail south to escape the storm season but because of strict coronavirus protocols, the borders of both countries remain closed to all but their own nationals.Representatives of the sailors have been lobbying both governments. Pacific states face instability, hunger and slow road to Covid recovery. They have now gone public, claiming that a recent decision by New Zealand not to include cyclone refuge as a humanitarian ground allowing an exemption to Covid-19 entry restrictions put hundreds of people on an estimated 300 boats at risk.John Martin, of umbrella group Sail South Pacific, said the bulk of the boats were in French Polynesia, 18 to 25 days of sailing from New Zealand. Sail South Pacific and the Ocean Cruising Club have asked the New Zealand government to reconsider. The health ministry was alerted in April and in June the ministry said there would be an exemption process, raising the sailors’ hopes.
    But according to the ministry of health website, foreign vessels are not permitted to arrive in the country unless they have an exemption. Exemptions can be given if there was a substantial economic benefit to New Zealand, such as for superyachts undergoing repair or upgrades. Smaller yachts require exemption on humanitarian grounds but this does not include refuge from storm season, according to the ministry website.
    “For clarity, humanitarian reasons or other compelling needs would be unlikely to include situations relating solely to financial loss, or to vessels travelling primarily for pleasure or convenience such as tourists or ‘wintering over’,” the website reads.“People in vessels travelling to New Zealand to ‘winter over’ (eg to avoid hurricane/cyclone season in the Pacific) may have other genuine humanitarian reasons or other compelling needs for coming, which would need to be demonstrated in order for these vessels to qualify for an exemption.” Martin, who has been working with marinas in the north of New Zealand to ensure self-isolation aboard could be undertaken safely and to stagger arrivals, said the late decision not to grant exemption for sailors seeking safe haven from storm season was “very frustrating” and has left many “distraught”. Sailors have few alternatives. Under its ‘Blue Lanes’ policy, Fiji allows yachts and pleasure craft to sail into Port Denarau and, after completing Covid-19 safety requirements, those aboard can go ashore. Prime Minister Frank Bainimarama has pushed the ‘Blues Lanes’ policy, inviting billionaires to “escape the pandemic in paradise”

    #Covid-19#migrant#migration#nouvellezelande#australie#pacifique#marin#sante#tourisme#restrictionsanitaire

  • Des croisements anciens entre Polynésiens et Amérindiens mis en évidence par la génétique

    Des analyses ADN confortent l’hypothèse de l’anthropologue Thor Heyerdahl. Mais on ignore si des Amérindiens ont débarqué en Polynésie, ou si ce sont les Polynésiens qui ont « découvert » l’Amérique avant Christophe Colomb.

    Par Hervé Morin Publié, lemonde.fr, mercredi 8 juillet 2020

    En 1937, le jeune anthropologue norvégien Thor Heyerdahl et sa femme Liv débarquent à Fatu Hiva, une île des Marquises, pour leur voyage de noces. Le séjour du couple de Robinson se prolonge. Heyerdahl est fasciné par des légendes locales, selon lesquelles les occupants de l’île seraient venus du Soleil-Levant. Dix ans plus tard, il s’embarque depuis le Pérou sur un radeau de balsa, pour prouver qu’un tel voyage d’est en ouest est possible. Le 7 août 1947, après cent un jours de mer, lui et ses cinq coéquipiers s’échouent sur un atoll des Tuamotu, au terme de 7 000 km d’une navigation mouvementée, apportant une éclatante démonstration de la faisabilité d’une telle dérive.

    L’odyssée du Kon-Tiki deviendra mythique dans le grand public, mais jusqu’à ce jour, les cercles académiques continuent de débattre avec fièvre de l’hypothèse d’Heyerdahl. La théorie dominante étant que le Pacifique a progressivement été exploré et colonisé depuis l’Asie, par les « nomades de la mer » de la civilisation Lapita, sur une période courant de 1 500 avant J.-C. à la fin du XIVe siècle.

    Sans nier la prépondérance de cette ruée maritime vers l’est, une étude, publiée le 9 juillet dans Nature, appuie l’intuition initiale d’Heyerdahl. Elle compare les génomes de 807 individus issus de 17 îles du Pacifique et de 15 groupes amérindiens de la côte du Pacifique. Alexander Ioannidis, postdoctorant à l’université de Stanford, et ses collègues, mettent en évidence des croisements qui seraient survenus vers 1 200 après J.-C. entre Polynésiens et Améridiens, à une époque où les premiers étaient en pleine exploration des derniers confettis du Pacifique.

    Génétique, linguistique et botanique

    Heyerdahl aurait-il vu juste ? « Nous ne pouvons pas dire si les Polynésiens ont atteint les Amériques et sont repartis (avec une certaine ascendance amérindienne), ou si les Amérindiens se sont rendus en Polynésie, comme le croyait Heyerdahl, mais nous pouvons confirmer qu’il y a eu contact, comme il le pensait, répond Alexander Ioannidis. Cela signifie que les influences culturelles des Amérindiens ont pu se propager dans la lointaine Polynésie, comme le théorisait Heyerdahl. »

    L’analyse génétique conforte des indices d’une autre nature, qui mêlent linguistique et botanique. « D’autres chercheurs avaient noté que la patate douce, dont nous savons qu’elle était originaire des Amériques et qu’elle y était largement utilisée comme culture, est arrivée en Polynésie des siècles avant que les marins européens n’atteignent le Pacifique, rappelle Alexander Ioannidis. En outre, le nom de la patate douce, dans de nombreuses langues polynésiennes, kumara, ressemble au nom autochtone utilisé pour la désigner dans certaines langues du nord-ouest de l’Amérique du Sud. »

    N’est-il pas trop beau pour être vrai que le signal le plus fort d’un héritage génétique d’origine amérindienne – provenant des Zenu de Colombie – pointe vers Fatu Hiva, vers 1150 après J.-C., là même où Heyerdhal a été happé par les légendes insulaires ? « Ce n’est pas une coïncidence totale, puisque cette île a été incluse dans notre base de données en partie à cause de ces légendes, répond Alexander Ioannidis. Nous avons trouvé un signe de contact sur Fatu Hiva, là où nous avons cherché, mais il y a beaucoup d’autres îles des Marquises et des Tuamotu qui ne figurent pas dans notre base de données, si bien que nous ne pouvons donc pas dire avec certitude où le contact a eu lieu précisément. »

    La « marge d’approximation » de la génétique

    L’étude de Nature évoque la « possibilité intrigante » que les Amérindiens aient été les premiers à s’installer à Fatu Hiva, et que des navigateurs venus de l’ouest soient arrivés en second lieu. Mais l’alternative a la préférence d’Alexander Ioannidis : « Je pense qu’il est plus probable que des Polynésiens aient atteint les Amériques, étant donné leur technologie de voyage et leur capacité démontrée à parcourir des milliers de milles en haute mer, ce qu’ils faisaient avec succès, à cette époque, à la recherche de nouveaux territoires insulaires. » Un voyage de cette nature a été recréé en 1976 par l’expédition, d’Hawaï à Tahiti, du Hokulea, un bateau polynésien traditionnel, bien plus manœuvrant qu’un radeau de balsa.

    « Il est également possible que certains Amérindiens, qui disposaient de bateaux empruntant la route commerciale côtière de l’Equateur-Colombie vers la Méso-Amérique, aient dérivé dans l’océan Pacifique et, portés par les courants équatoriaux, aient atteint les Tuamotu, convient Alexander Ioannidis. C’est exactement là qu’Heyerdahl a débarqué lors de son voyage de dérive reconstitué avec le Kon-Tiki depuis l’Amérique du Sud. » Mais l’hypothèse d’une découverte précolombienne des Amériques par d’aventureux Polynésiens reste pour lui plus convaincante.

    « Le sujet est vraiment fascinant ! », commente Vincent Lebot (Cirad) qui, en 2013, avait dirigé une étude génétique sur la diffusion de la patate douce dans le Pacifique, laquelle appuyait déjà fortement l’hypothèse de transferts du tubercule depuis l’Amérique du Sud (région du Pérou et de l’Equateur) vers la Polynésie. Il estime que la méthodologie et les marqueurs génétiques décrits dans Nature sont « suffisamment solides pour révéler des échanges entre deux populations qui étaient, à cette époque, suffisamment distantes génétiquement. » Lui aussi penche pour l’hypothèse d’un aller-retour de Polynésiens en Amérique, qui « auraient ramené avec eux des femmes ou des marins amérindiens ». Il note cependant que la génétique laisse « une marge d’approximation » concernant la datation de ces échanges, et salue le fait que les auteurs eux-mêmes mentionnent les limites de leur modèle.

    Héritage génétique indéchiffrable

    Jusqu’alors, l’hypothèse d’une origine amérindienne des Polynésiens avait été essentiellement testée sur les habitants de l’île de Pâques (les Rapa Nui), précisément parce qu’elle est la plus proche du continent américain (3 525 km des côtes chiliennes, tout de même), et distante de plus de 2 000 km de Pitcairn, la première île habitée vers l’ouest. L’héritage génétique de ses habitants était particulièrement indéchiffrable, du fait d’échanges, au XIXe siècle, avec des navigateurs d’origines européenne et amérindienne (peuples chiliens précolombiens). Les analyses ADN apportaient des résultats contradictoires sur une influence amérindienne antérieure.

    Une indécision tranchée par l’étude de Nature : « La composante amérindienne préhistorique sur Rapa Nui, sur laquelle tant de recherches ont porté, est probablement issue d’un événement de contact non pas sur Rapa Nui, mais quelque part en amont dans le processus de colonisation polynésienne des îles du Pacifique », y lit-on. L’arrivée d’ADN amérindien sur l’île de Pâques est datée de 1380.

    Combien d’individus ont-ils été impliqués dans ces croisements dont la trace génétique ténue s’est conservée et diffusée si largement dans l’immensité du Pacifique ? « Nous ne pouvons pas le dire, mais nous pouvons dire que l’ascendance amérindienne sur les différentes îles étudiées a été héritée des mêmes ancêtres, répond Alexander Ioannidis. Tous les ancêtres amérindiens préeuropéens proviennent également de la même région du nord de l’Amérique du Sud et datent d’à peu près la même époque. Cela nous amène à penser qu’une seule expédition a permis d’apporter ces ancêtres sur une île de la Polynésie orientale. Puis, lorsque les dernières îles polynésiennes éloignées ont été colonisées (comme l’île de Pâques), cette trace ancestrale a été portée vers ces nouveaux territoires avec les nouveaux colons, dans leur ADN désormais combiné. »

    « La nouvelle étude de Ionnidis et al. est passionnante et les résultats sont très convaincants, estime le paléogénéticien Lars Fehren-Schmitz (Université de Californie, à Santa Cruz), qui avait pourtant publié, en 2017, une étude excluant tout apport génétique amérindien avant l’arrivée des Européens sur l’île de Pâques. L’idée de déplacer l’attention de Rapa Nui vers d’autres communautés de Polynésie orientale me paraît logique, étant donné que même l’expérience de Thor Heyerdahl ne l’a pas conduit à Rapa Nui. Je suis particulièrement enthousiaste quant à leur hypothèse selon laquelle un flux génétique pourrait provenir de groupes vivant dans le nord de l’Amérique du Sud-Amérique centrale. »

    Pour lui, la preuve la plus convaincante de l’ascendance amérindienne chez des individus des communautés insulaires viendra, in fine, de l’analyse d’ADN ancien prélevé sur des squelettes datant de l’époque préeuropéenne. « Mais c’est aux communautés de ces îles de décider si cette question les intéresse », conclut-il.

    Hervé Morin

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/07/08/des-croisements-anciens-entre-polynesiens-et-amerindiens-mis-en-evidence-par

    #anthropologie #génétique #Amérindiens #Amérique #Polynésie #Pacifique

  • Food security in the Indo-Pacific following COVID-19 | East Asia Forum
    #Covid-19#migrant#migration#Pacifique#Inde#alimentation#sante

    https://www.eastasiaforum.org/2020/06/05/food-security-in-the-indo-pacific-following-covid-19

    Of the many forms of suffering resulting from the COVID-19 pandemic, the possibility of widespread hunger is among the most worrying. The Australian Centre for International Agricultural Research (ACIAR) — a component of the Australian government’s international development program — has produced a rapid assessment report on food security in the Indo-Pacific. It seeks to understand the effect that COVID-19 may have on food security in the region.

  • Pacific Informal Settlements : Not Immune to COVID-19 - Solomon Times Online
    #Covid-19#migrant#migration#Pacifique#camp#diffusion

    https://www.solomontimes.com/feature/pacific-informal-settlements-not-immune-to-covid19/485
    https://d2t3awir4hhcxt.cloudfront.net/images/news/793f61fa-7ee1-49d7-8979-e6050bb03287_big.webp

    While restrictions have been placed on human movement in some Pacific island countries, in reality there is still regular migration of people and goods between urban and rural areas. This could prove problematic during a pandemic if pockets of COVID occur.

  • Coronavirus: ICRC urges authorities in Asia and the Pacific to do more to include migrants in their response | Dhaka Tribune
    #Covid-19#migrant#migration#refugie#Asie#Pacifique#sante#protection#camp

    https://www.dhakatribune.com/health/coronavirus/2020/04/29/coronavirus-icrc-urges-authorities-in-asia-and-the-pacific-to-do-more-

    The International Committee of the Red Cross (ICRC) has called on governments to systematically include migrants, irrespective of legal status, in their programs and policies aiming to address the coronavirus pandemic.

  • Mirages de la carte

    Lorsque les troupes françaises débarquèrent à Alger en 1830, le territoire qui s’étendait devant eux leur était à peu près inconnu. Quelques récits de voyageurs, les traités des géographes antiques : le bagage était mince. La #conquête allait commencer, mais aucun Français ne savait ce qu’était l’Algérie. Quelles étaient ses limites, à l’est et à l’ouest, en direction de la Tunisie et du Maroc ? Fallait-il se contenter d’occuper une bande de terre côtière ou pénétrer en direction du mystérieux Sahara ? Comment établir des frontières, dans les confins traversés par des populations nomades ? Et, dans l’immédiat, sur quelles cartes s’appuyer pour assurer le contrôle du territoire, identifier les populations locales et nommer les régions occupées ?
    Mirages de la carte renouvelle en profondeur l’histoire de la conquête de l’Algérie, en suivant au plus près les travaux des géographes et des cartographes chargés d’arpenter ce territoire et d’en tracer les contours dans le sillage de l’#armée. Hélène Blais montre que la #géographie_coloniale sert à prendre #possession d’un territoire, aussi bien militairement que symboliquement, mais qu’elle ne se réduit pas à imposer une #domination. En nous conviant à l’#invention de l’#Algérie_coloniale, à la croisée des pratiques savantes et des ambitions impériales, ce livre original et novateur démontre brillamment comment l’#histoire_des_savoirs peut renouveler celle des #empires_coloniaux.


    https://www.fayard.fr/histoire/mirages-de-la-carte-9782213677620

    #livre #histoire #cartographie #France #Algérie #colonisation

    ping @reka @albertocampiphoto @karine4

    • Voyages au Grand Océan. Géographies du #Pacifique et colonisation, 1815-1845

      Pour avoir été dédiés à la #découverte et à la #science, les #grands_voyages de découverte autour du monde du XVIIIe siècle ont acquis un immense prestige. Au lendemain des guerres napoléoniennes, la #Marine_française tente de renouer avec cette tradition. De grands marins comme #Freycinet, #Dumont_d'Urville ou #Dupetit-Thouars partent alors sur les traces de Bougainville et de Lapérouse. Le monde a cependant changé. De 1815 à 1845, les ambitions coloniales renaissent. L’#océan_Pacifique, qui reste un réservoir de mythes et de rêves pour les Européens, devient simultanément un terrain de #convoitise. Il faut répondre à la fois aux normes modernes de précision et aux impératifs géostratégiques qui se modèlent dans cette partie du monde. En 1842, la mainmise française sur les archipels des #Marquises et de #Tahiti donne aux reconnaissances géographiques une orientation coloniale soudain explicite.
      C’est l’histoire encore méconnue de ces #voyages_océaniens, où les visées impérialistes se mêlent aux objectifs scientifiques, qui est ici racontée. Quels étaient les objectifs politiques et les visées scientifiques de ces #explorations ? Que faisaient au juste les voyageurs sur le terrain ? Quel nouveaux savoirs géographiques ont-ils élaboré ? Quel usage a-t-on fait des informations rapportées ?
      Hélène Blais montre comment la curiosité géographique et les ambitions coloniales s’articulent de façon inattendue et parfois ambiguë. Les marins comblent les blancs de la carte, donnant ainsi naissance à des géographies du Pacifique qui se distinguent pas leurs usages et leur réception. Mais au-delà, ces voyages au Grand Océan font apparaître, à travers le choix des échelles et les découpages internes, les différents facteurs qui président à l’invention d’un territoire dans un contexte d’#expansion_coloniale.


      http://cths.fr/ed/edition.php?id=601
      #océans #mers #mer #océan

  • [Afropean Echo] NOUVELLE DÉCENNIE twentytwenty
    http://www.radiopanik.org/emissions/afropean-echo/nouvelle-decennie-twentytwenty

    On entame une nouvelle décennie !

    On vous raconte les évolutions des projets pédagogiques de l’asbl #Afropean Project, #MAGNITUDE #Moko : projet à mi-parcours...

    On vous rapporte nos activités et sorties culturelles passées présentes et futurs....

    ANIMATION : Frédéric Lubansu, François Makanga, Louise Manteau.

    #Afrique #Africa_museum #lectures_publiques #Point_culture_Bruxelles #Pacifique #Sony_LABOU_TANSI #Caraïbes #Afrique,Afropean,Moko,Africa_museum,lectures_publiques,Point_culture_Bruxelles,Pacifique,Sony_LABOU_TANSI,Caraïbes,MAGNITUDE
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/afropean-echo/nouvelle-decennie-twentytwenty_08025__1.mp3

  • How the U.S. betrayed the #Marshall Islands, kindling the next nuclear disaster - Los Angeles Times
    https://www.latimes.com/projects/marshall-islands-nuclear-testing-sea-level-rise

    Un gigantesque dôme rempli de #déchets #nucléaires se fissure sur une île du #Pacifique
    https://news.konbini.com/planete/construit-par-les-etats-unis-dans-les-annees-70-pour-enfouir-des-deche

    Construit par les #États-Unis dans les années 70 pour enfouir des déchets nucléaires, il menace aujourd’hui l’archipel. Et pas que.

    [...]

    Depuis plusieurs années, des fissures apparaissent. 

    Les scientifiques s’inquiètent également du réchauffement climatique qui fait monter le niveau de l’eau. Comme le rappelle RFI, l’archipel des Marshall est constitué d’îles et d’atolls bas. Pour donner un ordre d’idée, le plus haut sommet culmine à 10 m d’altitude. Le risque de submersion est donc bien réel. 

    Mais ce n’est pas le pire. Pour des raisons de coût le fond du cratère n’a pas été isolé avec une couche de béton. Les quelque 88 000 m³ de déchets radioactifs sont donc directement en contact avec le sol. On vous laisse imaginer si l’eau venait à s’infiltrer dans le sol sous le dôme.

  • Le gouvernement mise sur une appli pour faire décoller la formation professionnelle
    https://www.latribune.fr/economie/france/le-gouvernement-mise-sur-une-appli-pour-faire-decoller-la-formation-profes

    le gouvernement parie sur une « appli » mobile, lancée jeudi, pour faire décoller la formation professionnelle, un an après l’adoption d’une réforme du secteur.
    […]
    Cet outil, une application téléchargeable sur smartphone et tablette (mon compte formation) mais aussi un site internet, a pour objectif de simplifier le recours à une formation alors qu’il est souvent difficile de s’y retrouver, de savoir ce à quoi on a droit, et comment procéder. Elle permettra à chaque salarié de trouver, de réserver et de payer la formation de son choix. Développée par la Caisse des dépôts, qui gèrera le paiement aux organismes de formation, elle sera comme « le livret A de la formation », explique la ministre.
    […]
    Chez les DRH, tout en sachant que la réforme n’a pas enlevé aux entreprises son obligation de formation, la « désintermédiation » passe moins bien. « Nous, pilotes des services de formation, ne demanderions pas mieux que de participer, mais la ministre a dit ’c’est fait pour les salariés’ », avait réagi en septembre Jean-Paul Charlez, président de l’Association nationale des DRH. Ce CPF est « entièrement à la main des salariés », a aussi déploré le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, en s’interrogeant : « Comment faire en sorte que les formations soient en lien avec les besoins présents et à venir de l’entreprise ? »