Entretien avec Isabelle Collet | La Première Ligne

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    Je comprends des tas de trucs. Je commence à travailler sur les #femmes en #informatique. Et puis j’aime tellement ça que je reste. Je fais la maîtrise, le DEA et j’entre en thèse avec Nicole Mosconi pour travailler sur les femmes en informatique à un moment où personne n’en avait absolument rien à faire. Mais en fait, je découvre en commençant à travailler là-dessus qu’à mon époque, il n’y avait pas beaucoup de filles en informatique, donc dans les années 90, mais que dans les années 2000, où je commence à me préoccuper du sujet, il y en a encore moins et que dans les années 80, il y en avait plus. Et là, je trouve ça quand même très, très, très curieux. J’ai eu un coup de foudre pour la sociologie à ce moment-là, parce qu’elle a expliqué plein de choses dans ma vie, dans mon entourage aussi. Elle m’a donné une clé de compréhension du monde et de ma vie que je n’avais pas.

    J’ai découvert par la suite que les femmes en informatique, quand elles n’arrivent pas à se maintenir dans le noyau, elles dégagent soit vers la formation, soit vers la documentation. Et d’ailleurs, c’est comme ça que j’ai payé ma thèse. J’ai payé ma thèse en faisant de la doc en anglais pour une boîte de télécoms. Et Dieu sait que j’ai dit que jamais je bosserai dans les télécoms parce que je trouve ça chiant à mourir, je déteste. Mais voilà, faire de la doc en anglais, pourquoi pas ? Par rapport à mes copines en socio qui faisaient des ménages ou qui bossaient dans les magasins, franchement, faire de documentations techniques pour un constructeur télécom, ça payait bien mieux... Eux, ils n’aimaient pas faire de la doc, donc ils étaient ravis que je fasse le boulot.. J’ai payé ma thèse en faisant un autre travail de fille en informatique.