Lecture du journal d’un Gazaoui interdite par la Direction Académique du Gard

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    Ainsi donc, la Direction Académique du Gard a décidé de priver les étudiants et les étudiantes du lycée hôtelier Marie-Curie de St-Jean-du-Gard, de la lecture d’extraits du journal de Hossam Al-Madhoun, publié sous le titre de Je vous écris de Gaza sous les bombes.

    Ainsi donc, cette Direction a estimé qu’un témoignage spontané, sans intermédiaire, d’un homme relatant ses souffrances, ses angoisses, son désespoir et souvent sa révolte devant le sort que lui, sa famille, sa femme, sa mère, sa fille subissent depuis 150 jours, sous les bombes qu’ils fuient par tous les moyens imaginables, ne devait pas être transmis à des jeunes gens et jeunes filles que l’Education nationale a pourtant la mission de former.

    Ainsi donc, le récit de la lutte opiniâtre au jour le jour, de cet homme pour survivre dans une guerre qu’il n’a ni engagée, ni voulue ne peut être porté à l’éveil et à la conscience d’élèves adolescents.

    Ainsi donc, relater les ravages de la barbarie, d’où qu’elle provienne, est proscrit ? On ne pourrait s’y attacher qu’en opposant et en mesurant des barbaries réciproques, équivalentes… peu ou prou justifiées ? Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Est-ce ainsi qu’il faut faire l’impasse sur l’humanité ?

    Qui est Hossam Al-Madhoun ? Un intellectuel gazaoui d’une cinquantaine d’années, comédien, metteur en scène depuis des décennies, membre, avec son épouse Abeer, d’ONG qui s’attachent à apporter un soutien quotidien, psychologique et culturel à une jeunesse de Gaza confrontée, sans cesse, à des conditions de vie écrasantes.

    En soi, Hossam est un homme dont l’action, si elle se passait ici, en France, serait saluée, applaudie. C’est cet homme-là que la Direction Académique a décidé de censurer.

    Et au nom de quels arguments ?

    « De la délicatesse du sujet » !

    (...)

    Signataires :

    Jean Delval, Philippe Lefevre, Danièle Ricaille, Dominique Roland, René Vincendet