• Ferroviaire : la gestion absurde de la ligne Saintes-Niort, symbole d’une maintenance erratique du réseau


    L’équipe voie de la SNCF Réseau, à Surgères (Charente-Maritime), le 24 octobre 2023. SOPHIE FAY / LE MONDE

    En attendant de refaire cette voie ferrée vétuste, la SNCF doit remettre à niveau les rails au moins deux fois par an. Pendant ce temps, la première ministre refuse de faire payer la régénération ferroviaire par le budget de l’Etat, malgré son annonce en février d’un plan de 100 milliards d’euros. Par Sophie Fay (Villeneuve-la-Comtesse (Charente-Maritime), envoyée spéciale)

    Sous le regard de ses quatre collègues, Mario Bouchet, responsable de l’équipe voie de Surgères (Charente-Maritime), s’agenouille, l’oreille presque collée au rail. D’un coup d’œil aguerri par trente-deux années d’expérience, il vérifie la courbure avant d’intervenir au « Jackson » sur le ballast. Le « Jackson », c’est une sorte de marteau-piqueur qui remue le ballast en vibrant, que la #SNCF utilise depuis les années 1980, quand on découvrait les chorégraphies de Michael Jackson. Le nom est resté.

    Il permet de bourrer des cailloux sous le rail pour le surélever de quelques dizaines de millimètres. On mesure le résultat au niveau. Puis l’équipe renouvelle l’opération une dizaine de mètres plus loin, là où un « train mesure » a signalé une anomalie. « Si une différence de deux centimètres ou plus s’installe entre la hauteur des deux rails en ligne droite, on coupe la circulation », explique Sébastien de Camaret, directeur sécurité zone Atlantique de SNCF Réseau. Si l’écart se compte en dizaines de millimètres, on ralentit la vitesse à 40 kilomètres heure au lieu de 120.
    Cette petite ligne où circulent six allers-retours de #TER entre Niort et Saintes et quelques trains de fret est si vieille qu’il faut sans cesse surveiller et « bourrer » du #ballast toutes les deux à quatre semaines sur certaines portions. Certaines traverses datent des années 1960, les rails des années 1970. Le soubassement sur lequel ils reposent doit être renforcé. Plus au sud, entre Saintes et Bordeaux, on trouve des éléments de voies de 1927, bientôt centenaires. Il y a bien longtemps qu’ils auraient dû être changés. Surtout si cette ligne doit servir de plan B en cas de problème sur l’autoroute ferroviaire Cherbourg-Mouguerre (allant de la Manche aux Pyrénées-Atlantiques) pour le fret.

    Des équipes prudentes

    L’opération de régénération complète de la voie est programmée au deuxième trimestre 2024. Mais tant que les travaux n’ont pas commencé, les équipes sur le terrain sont prudentes : sur le bas-côté des voies, à hauteur de Villeneuve-la-Comtesse (Charente-Maritime), deux rails traînent dans le fossé depuis 2016, inutilisables. Ils devaient déjà remplacer les anciens, mais « cette année-là les travaux se sont multipliés, notamment ceux de la #ligne_à_grande_vitesse Tours-Bordeaux et l’opération a finalement été déprogrammée », expliquent les agents.

    Il y a sept ans, on manquait déjà d’effectifs pour l’entretien des petites lignes et cela a encore empiré. « Les difficultés que nous avons connues dans le groupe du fait du manque de conducteurs de train, nous les aurons bientôt du fait du manque d’#agents_de_maintenance », prévient un cadre régional, qui craint de ne pas avoir les effectifs à mettre en face des projets et redoute que le #Grand_projet ferroviaire du Sud-Ouest − le prolongement de la ligne à grande vitesse jusqu’à Toulouse − ne se fasse au détriment des lignes dites de dessertes fines du territoire, peu fréquentées. Fer de France, l’association qui structure la filière du ferroviaire, rappelle aussi que la bonne organisation des travaux nécessite d’avoir de la visibilité à cinq ans sur les financements.

    C’est pourtant bien à cela que doivent servir les 100 milliards d’euros du plan de « nouvelle donne ferroviaire » promis par la première ministre, Elisabeth Borne, en février, après le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures (COI). Mais Fer de France ne les voit guère venir.

    Dans le projet de #budget en cours de discussion au Parlement, il n’y en a pour l’instant qu’une petite trace : les 600 millions d’euros prélevés sur les autoroutes et les aéroports par le biais d’une nouvelle taxe, affectés au budget de l’Agence française de financement des infrastructures de transport de France et déjà fléchés pour financer, notamment, les études préalables aux futurs #RER_métropolitains.

    Revoir sa copie

    Pour ce qui est de la régénération du réseau existant et de sa modernisation, Elisabeth Borne n’a pas prévu de rallonge budgétaire et demande pour l’instant à la SNCF de faire plus de bénéfices pour trouver les 1,5 milliard d’euros supplémentaires dont elle a besoin chaque année pour rajeunir son réseau , un chiffre confirmé par le COI.
    Cette injonction de Matignon a obligé le PDG du groupe, Jean-Pierre Farandou, à retirer le plan stratégique qu’il avait préparé et mis à l’ordre du jour de son dernier conseil d’administration le 12 octobre. Il doit revoir sa copie, alors même qu’il s’était déjà engagé à trouver 500 millions d’euros supplémentaires chaque année. Le ministre chargé des #transports, Clément Beaune, avait validé cette trajectoire. De même que l’Agence des participations de l’Etat, l’actionnaire de la SNCF.

    Après avoir promis 100 milliards d’euros d’ici à 2040, la première ministre, elle, revient à la lettre de la réforme qu’elle a pilotée en 2018 et qui exige de la SNCF qu’elle autofinance ses travaux. Sous l’œil désappointé des cheminots et des élus et experts membres du COI, tous d’accord sur le fait que le rajeunissement du réseau ferré ne peut pas se faire au bon rythme sans une rallonge d’argent public.
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/10/31/ferroviaire-la-gestion-absurde-de-la-ligne-saintes-niort-symbole-d-une-maint

    #bousilleurs #infrastructures #Train #transports_collectifs #métropolisation #territoires_foutus_par_la_République #France_à_fric

  • Termes nautiques
    https://www.annoncesbateau.com/conseils/termes-nautiques

    petit #dictionnaire

    Écrit par : Bénédicte Chalumeau
    ...
    Pour naviguer il est nécessaire d’avoir une compréhension du vocabulaire de la navigation, de la mer et des bateaux. Nous vous présentons ici les termes techniques les plus courants, utilisés dans le monde maritime.

    A
    #Abattre :
    Écarter sa route du lit du vent. Ce mouvement s’appelle une abattée.

    #Abord (en) :
    Sur le côté du bâtiment.

    #Accastillage :
    Objets et accessoires divers équipant un navire.

    #Accoster :
    Placer un bâtiment le long d’un quai ou le long d’un autre navire.

    #Acculée :
    Mouvement en arrière d’un navire, il cule.

    #Adonner :
    Le vent adonne pour un navire à voiles quand il tourne dans un sens favorable à la marche, c’est à dire quand il vient plus à l’arrière. Le contraire est refuser.

    #Affaler :
    Faire descendre, c’est le contraire de hâler. Affaler quelqu’un le long du bord, ou d’un mât, c’est le faire descendre au bout d’un filin.

    #Aiguillots :
    Pivots fixes sur une mèche du gouvernail ou sur l’étambot et tournant dans les fémelots.

    #Aileron :
    Partie de tente qui se place en abord. Prolongements en abord et généralement découverts de l’abri de navigation.

    #Ajut :
    Noeud servant à réunir momentanément deux bouts de cordage.

    #Allure :
    Direction d’un navire par rapport à celle du vent.

    #Amariner :
    Amariner un équipage : l’habituer à la mer.

    #Amarrage :
    Action d’amarrer.

    #Matelotage
     : bout de lusin, merlin, ligne, etc... servant à relier ensemble deux cordages.

    #Amarres :
    Chaînes ou cordages servant à tenir le navire le long du quai.

    #Amener :
    abaisser, faire descendre.

    #Amer :
    Point de repère sur une côte.

    #Amure :
    Manoeuvre qui retient le point inférieur d’une voile du côté d’où vient le vent (voiles carrées). Par extension est synonyme d’allure. Pour les bateaux latins, on continue à dire qu’ils naviguent bâbord ou tribord amures, selon que le vent vient de la gauche ou de la droite.

    #Anguillers :
    Conduits, canaux ou trous pratiqués dans la partie inférieure des varangues des couples pour permettre l’écoulement de l’eau dans les fonds.

    #Anspect :
    Ou barre d’anspect. Levier en bois dur servant à faire tourner un cabestan ou un guindeau. Primitivement, servait à pointer les canons en direction.

    #Aperçu :
    Pavillon signal que l’on hisse pour indiquer que l’on a compris un signal.

    #Apiquer :
    Hisser l’une des extrémités d’un gui ou d’une vergue de manière à l’élever au-dessus de l’autre.

    #Apparaux :
    Ensemble des objets formant l’équipement d’un navire.

    #Appel :
    Direction d’un cordage, de la chaîne de l’ancre.

    #Appuyer :
    Haler, raidir un cordage pour soutenir ou fixer l’objet auquel il aboutit. Appuyer un signal, c’est l’accompagner d’un signal sonore, coup de Klaxon, pour attirer l’attention. Appuyer la chasse : poursuivre obstinément.

    #Araignée :
    Patte d’oie à grand nombre de branches de menu filin qu’on installe sur les funes des tentes et tauds pour permettre de les maintenir horizontaux. Hamac : réseau de petites lignes à oeil placées à chaque extrémité de la toile du hamac pour le suspendre : elles se réunissent à deux boucles métalliques ou organeaux d’où partent les « rabans » de suspension.

    #Arborer :
    Arborer un pavillon, c’est le hisser au mât. En Méditerranée, dans la langue des galères, le mât s’appelait l’arbre.

    #Ardent :
    Un navire est ardent lorsqu’il tend de lui-même à se rapprocher du lit du vent. C’est le contraire du mou.

    #Armement :
    L’armement d’un bâtiment consiste à le munir de tout ce qui est nécessaire à son genre de navigation ; ce terme désigne aussi la totalité des objets dont un navire est muni. Ces objets sont inscrits sur les « feuilles d’armement ». Dans une embarcation, on appelle ainsi son équipage.

    #Armer :
    Armer un navire : le munir de son armement. / Armer un câble : le garnir en certains endroits pour le garantir des frottements.

    #Arraisonner :
    Arraisonner un navire c’est le questionner sur son chargement, sa destination, et toutes autres informations pouvant intéresser le navire arraisonneur.

    #Arrimage :
    Répartition convenable dans le navire de tous les objets composants son armement et sa cargaison.

    #Arrivée :
    Mouvement que fait le navire quand il s’éloigne du lit du vent pour recevoir le vent plus de l’arrière. Synonyme : « abattée ». Contraire : « auloffée ».

    #Arrondir :
    Passer au large d’un cap pour éviter les dangers qui le débordent.

    #Assiette :
    Manière dont le navire est assis dans l’eau, autrement dit sa situation par rapport à la différence de ses tirants d’eau avant et arrière.
    Assiette positive : T AV < T AR
    Assiette négative : T AV > T AR

    #Atterrir :
    Faire route pour trouver une terre ou un port.

    #Attrape :
    Cordage fixé sur un objet de façon à pouvoir en temps utile l’amener à portée de main.

    #Atterrissage :
    Action d’atterrir.

    #Auloffée :
    Mouvement d’un navire tournant son avant vers le lit du vent. Contraire : arrivée abattée (ou abattée).

    #Aveugler :
    Une voie d’eau, obstruer avec des moyens de fortune

    B
    #Bâbord :
    Partie du navire située à gauche d’un observateur placé dans l’axe de ce navire en faisant face à l’avant.

    #Baguer :
    Faire un noeud coulant.

    #Baille :
    Baquet (appellation familière donnée à leur école, par les élèves de l’école Navale).

    #Balancine :
    Manoeuvre partant du haut du mât et soutenant les extrémités d’une vergue ou l’extrémité d’un gui ou d’un tangon.

    #Ballast :
    Compartiments situés dans les fonds du navire et servant à prendre du lest, eau ou combustible.

    #Ballon :
    Défense sphérique que l’on met le long du bord.

    #Bande :
    Inclinaison latérale du navire. Synonyme de gîte. Mettre l’équipage à la bande : l’aligner sur le pont pour saluer un navire ou une personnalité.

    #Barbotin :
    Couronne à empreintes du guideau ou du cabestan sur laquelle les maillons d’une chaîne viennent s’engrener successivement.

    #Base :
    Banc de roche ou de corail formant un bas-fond.

    #Bastaque :
    Hauban à itague employé sur les petits bateaux. Il peut aussi servir à hisser certains objets.

    #Bastingage :
    Autrefois muraille en bois ou en fer régnant autour du pont supérieur d’un navire, couronnée par une sorte d’encaissement destiné à recevoir pendant le jour, les hamacs de l’équipage ; une toile peinte les recouvrait pour les protéger de la pluie et de l’humidité. On emploie aussi ce terme par extension pour désigner les gardes corps ou lisses de pavois.

    #Battant :
    Partie du pavillon qui flotte librement par opposition au guindant qui est le long de la drisse.

    #Bau :
    Poutres principales placées en travers du bateau pour relier les deux murailles de la coque et supporter les bordages de la coque.

    #Beaupré :
    Mât situé à l’avant du bâtiment.

    #Béquiller :
    #Empêcher un navire échoué de se coucher en le maintenant avec des béquilles.

    #Berceau :
    Assemblage en bois ou en fer destiné à soutenir un navire quand il est halé à terre.

    #Berne (en) :
    Mettre le pavillon à mi-drisse en signe de deuil.

    #Bigue :
    Très gros mât de charge maintenu presque vertical et portant à son extrémité supérieure des cordages et des appareils destinés à lever des poids très lourds. On nomme aussi bigues deux mâts placés et garnis comme le précèdent, et dont les têtes sont réunies par une portugaise.

    #Bittes :
    Pièce de bois ou d’acier fixé verticalement sur un pont ou un quai et servant à tourner les aussières.

    #Bitture :
    Partie d’une chaîne élongée sur le pont à l’avant et à l’arrière du guindeau, filant librement de l’écubier aussitôt qu’on fait tomber l’ancre (prendre une bitture).

    #Bollard :
    Point d’amarrage à terre constituée par un gros fût cylindrique en acier coulé, à tête renflée, pour éviter le glissement de l’amarre.

    #Bôme :
    Vergue inférieure d’une voile aurique.

    #Borde :
    #Ensemble des tôles ou des planches formant les murailles d’un navire.

    #Bordée :
    – Distance parcourue par un navire en louvoyant et sans virer de bord.
    – Division : de l’équipage pour faire le quart.

    #Border :
    – ne voile : la raidir en embarquant l’écoute.
    – La côte : la suivre de très près.
    – Un navire : mettre en place le bordé.

    #Bordure :
    Côté inférieur d’une voile ; la ralingue qui y est fixée se nomme ralingue de fond ou de bordure.

    #Bosco :
    Maître de manoeuvre (marine de guerre), Maître d’équipage (marine de commerce)

    B#osse :
    Bout de cordage ou de chaîne fixé par une de ses extrémités et qui, s’enroulant autour d’un cordage ou d’une chaîne sur lesquels s’exerce un effort, les maintient immobile par le frottement.

    #Bossoir :
    – Pièce de bois ou de fer saillant en dehors d’un navire et servant à la manoeuvre des ancres à jas ; par extension coté avant d’un navire. De capon - de traversières : sert à mettre l’ancre au poste de navigation ; d’embarcation ou portemanteau : sert à suspendre et à amener les embarcations.
    – Homme de bossoir : homme de veille sur le gaillard avant.

    #Bouge :
    Convexité transversale entre ponts et faux-ponts des navires.

    #Bouée :
    Corps flottant.

    #Bourlinguer :
    Se dit d’un bateau qui lutte dans une forte mer et d’un marin qui navigue beaucoup.

    #Braie :
    Sorte de collier en toile à voile ou en cuir que l’on applique autour du trou pratiqué dans le pont pour le passage d’un mât, d’une pompe, de la volée d’un canon afin d’empêcher l’infiltration de l’eau à l’intérieur du bateau.

    #Branles :
    Nom ancien des hamacs (d’où « branle-bas »).

    #Brasse :
    Mesure de longueur pour les cordages, 1m83, servant aussi à indiquer la profondeur de l’eau. Ce terme est en usage dans la plupart des nations maritimes mais la longueur en est différente : en France : 1m624, en Angleterre et en Amérique : 1m829 (six pieds anglais).

    #Brasser :
    Orienter les vergues au moyen des manoeuvres appelées bras. - carré : placer les vergues à angle droit avec l’axe longitudinal du navire. Brasser un tangon.

    #Brider :
    Étrangler, rapprocher plusieurs cordages tendus parallèlement par plusieurs tours d’un autre cordage qui les serre en leur milieu ; ou augmente ainsi leur tension.

    #Brigadier :
    Matelot d’une embarcation placé à l’avant pour recevoir les bosses ou les amarres, annoncer les obstacles sous le vent ou aider à accoster avec la gaffe.

    #Brin :
    Mot servant à indiquer la qualité du chanvre d’un cordage ; le meilleur est dit le premier brin. S’emploie aussi pour qualifier un homme remarquable.

    #Bulbe :
    Renflement de la partie inférieure d’une étrave.

    #Bulge :
    Renflement des flancs du navire.

    C
    #Cabaner :
    Chavirer sans dessus dessous en parlant d’une embarcation.

    #Cabestan :
    Treuil vertical servant à actionner mécaniquement ou à bras les barbotins.

    #Cabillot :
    Chevilles en bois ou en métal qui traversent les râteliers et auxquelles on amarre les manoeuvres courantes au pied des mâts ou en abord.

    #Câblot :
    Petit câble d’environ 100 mètres de longueur servant à mouiller les embarcations au moyen d’un grappin ou d’une petite ancre.

    #Cabotage :
    Navigation entre deux ports d’une même côte ou d’un même pays.

    #Caillebotis :
    treillis en bois amovible servant de parquet et laissant écouler l’eau.

    #Calfatage :
    Opération qui consiste à remplir d’étoupe, au moyen d’un ciseau et à coups de maillet, les coutures des bordages ou des ponts en bois d’un navire afin de les rendre étanches. L’étoupe est ensuite recouverte de brai.

    #Calier :
    Homme employé spécialement à la distribution de l’eau douce.

    #Caliorne :
    Gros et fort palan destiné aux manoeuvres de force.

    #Cap de mouton :
    Morceau de bois plat et circulaire percé de trois ou quatre trous dans lesquels passent des rides pour raidir les haubans, galhaubans, etc...

    #Cape (à la) :
    On dit qu’un navire est à la cape quand, par gros temps, il réduit sa voilure ou diminue la vitesse de sa machine en gouvernant de façon à faire le moins de route possible et à dériver le plus possible pour éviter les effets de la mer.

    #Capeler :
    Capeler un mât, c’est faire embrasser la tête du mât par toutes les manoeuvres dormantes qui doivent entourer cette tête et s’y trouver réunies.

    #Capeyer :
    Tenir la cape.

    #Capon :
    Palan qui servait à hisser l’ancre sur les anciens navires (bossoirs de capon).

    #Carène :
    Partie immergée de la coque d’un navire.

    #Caréner (un navire) :
    Nettoyer et peindre sa carène.

    #Cartahu :
    Cordage volant, sans affectation spéciale, destiné à hisser ou amener les objets qu’on y attache. Les cartahus de linge servent à mettre le linge au sec ; ils se hissent parfois entre les mâts de corde.

    #Chadburn :
    Système mécanique employé pour transmettre les ordres de la passerelle aux machines (marine de commerce).

    #Chambre (d’embarcation) :
    Partie libre, à l’arrière de l’embarcation où peuvent s’asseoir les passagers.

    #Chandeliers :
    Barres généralement en acier fixées verticalement en abord d’un pont, autour des panneaux et des passerelles pour empêcher les chutes. Les chandeliers sont percés de trous dans lesquels passent les tringles ou les filières de garde-corps.

    #Chapelle, #Faire_chapelle :
    Se dit d’un navire qui, marchant, sous un vent favorable, vient à masquer par suite, d’une cause quelconque et est obligé de faire le tour pour reprendre les mêmes amures.

    #Charnier :
    Tonneau à couvercle, ayant généralement la forme d’un cône tronqué et dans lequel étaient conservés les viandes et les lards salés pour la consommation journalière de l’équipage (ancien). Par extension réservoir rempli d’eau potable.

    #Chasser (sur son ancre) :
    Entraîner l’ancre par suite d’une tenue insuffisante de fond.

    #Château :
    Superstructure établie sur la partie centrale d’un pont supérieur et qui s’étend d’un côté à l’autre du navire.

    #Chatte :
    Grappin à patte sans oreilles dont on se sert pour draguer les câbles ou les objets tombés à la mer.

    #Chaumard :
    Pièce de guidage pour les amarres solidement fixées sur le pont dont toutes les parties présentent des arrondis pour éviter d’user ou de couper les filins.

    #Chèvre :
    Installation de trois mâtereaux réunis à leur tête pour les manoeuvres de force.

    #Choquer :
    Filer ou lâcher un peu de cordage soumis à une tension.

    #Claire :
    Ancre haute et claire :
    ancre entièrement sortie de l’eau, ni surpattée, ni surjalée. On dira de même :
    manoeuvre claire, pavillon clair.

    #Clan :
    Ensemble formé par un réa tournant dans une mortaise qui peut être pratiquée dans un bordage, une vergue ou un mât.

    #Clapot :
    Petites vagues nombreuses et serrées qui se heurtent en faisant un bruit particulier.

    #Clapotis :
    Etat de la mer qui clapote ou bruit de clapot.

    #Clin :
    Les bordages sont disposés à clin quand ils se recouvrent comme les ardoises d’un toit :
    embarcation à clins.

    #Clipper :
    Nom donné à un
    voilier
    fin de carène, spécialement construit pour donner une grande vitesse (clipper du thé, de la laine).

    #Coaltar :
    Goudron extrait de la houille (protège le bois de la pourriture).

    #Coffre :
    Grosse bouée servant à l’amarrage des navires sur une rade.

    #Connaissement :
    Document où est consigné la nature, le poids et les marques des marchandises embarquées. Cette pièce est signée par le capitaine après réception des marchandises avec l’engagement de les remettre dans l’état où elles ont été reçues, au lieu de destination sauf périls et accidents de mer.

    #Conserve, Naviguer de conserve :
    Naviguer ensemble (un bâtiment est ainsi « conserve » d’un autre).

    #Contre-bord (navire à) :
    Navire faisant une route de direction opposée à celle que l’on suit.

    #Coque :
    Boucle qui se forme dans les cordages.

    #Coqueron :
    Compartiment de la coque souvent voisine de l’étrave ou de l’étambot, servant e soute à matériel.

    #Corde :
    Ce mot n’est employé par les marins que pour désigner la corde de la cloche.

    #Cornaux :
    W-C. de l’équipage consistant en auges inclinées qui découlent dans les conduits aboutissant à la mer ; les cornaux étaient autrefois placés à tribord et à bâbord sur le plancher de la poulaine.

    #Corps-morts :
    Chaînes et ancres disposées au fond de la mer, solidement retenues par des empennelages, et dont une branche qui part dès la réunion des chaînes est nommée itague revient au-dessus de l’eau où elle est portée par un corps flottant (bouée ou coffre).

    #Coupée :
    Ouverture pratiquée dans les pavois ou dans le bastingage permettant l’entrée ou la sortie du bord.

    #Couples :
    Axes de charpente posés verticalement sur la quille.

    #Coursive :
    Terme général pour désigner des passages étroits tels que ceux qui peuvent se trouver entre des chambres ou autres distributions du navire.

    #Crachin :
    Pluie très fine. Crachiner.

    #Crapaud (d’amarrage) :
    Forts crampons pris sur le fond et servant au mouillage des coffres et des grosses bouées.

    #Crépine :
    Tôle perforée placée à l’entrée d’un tuyautage pour arrêter les saletés.

    #Croisillon :
    Petite bitte en forme de croix.

    #Croupiat :
    Grelin de cordage quelconque servant à amarrer l’arrière d’un navire à un quai ou à un bâtiment voisin. Faire croupiat :
    appareiller le navire en s’aidant d’une amarre pour éviter le navire vers la sortie du port ou du bassin.

    #Cul :
    Fond, partie arrière, basse ou reculée, d’un objet.
    – Cul d’une poulie :
    Partie de la caisse opposée au collet.
    – Cul de poule :
    Arrière allongé et relevé.
    – Cul de porc :
    Sorte de noeud.

    #Culer :
    En parlant d’un navire : marche arrière en avant.

    D
    #Dalot :
    Trous pratiqués dans les ponts et laissant s’écouler dans un tuyau placé au-dessous l’eau qui se trouve à la surface du pont.

    #Dames :
    Échancrures du plat-bord d’un canot garnies de cuivre et destinées à recevoir et à maintenir les avirons pendant la nage.

    #Darse :
    Bassin d’un port.

    #Déborder :
    Action de pousser au large une embarcation ou un bâtiment accosté à un navire ou à un quai.

    #Débouquer :
    Sortir d’un canal ou d’une passe pour gagner la mer libre.

    #Décapeler :
    Un mât, une vergue, c’est enlever les cordages qui y sont capelés ; un cordage, entourant un objet quelconque, c’est le dépasser par-dessus cet objet et l’enlever. De façon générale : ôter, décapeler un tricot, etc...

    #Défense :
    Tout objet suspendu contre le bord d’un navire ou d’une embarcation pour préserver la muraille du choc des quais et de toute construction flottante.

    #Déferler :
    Larguer les rabans de ferlage qui tiennent une voile serrée et la laisser tomber sur ses cargues. La lame déferle lorsqu’elle brise en s’enroulant sur elle-même ou en choquant une plage, une roche.

    #Déferler_un_pavillon :
    Peser sur la drisse pour permettre au pavillon de se déployer.

    #Déhaler :
    Déplacer un navire au moyen de ses amarres.

    Se déhaler :
    S’éloigner d’une position dangereuse au moyen de ses embarcations, de ses voiles.

    #Dérader :
    Quitter une rade.

    #Déraper :
    Une ancre : l’arracher du fond. Un navire dérape lorsqu’il enlève du fond sa dernière ancre.

    #Dérive :
    Différence entre le cap vrai du bâtiment et sa route vraie sous l’effet du vent de la mer et du courant.On appelle aussi « dérive » les surfaces que l’on immerge au centre de la coque ou sur les côtés pour s’opposer à la pression latérale du vent ; on devrait dire dans ce cas « contre dérive ». Être en dérive : navire ou objet qui flotte au gré du vent, des lames, des courants.

    #Désaffourcher :
    Relever une des deux ancres qui tiennent un navire affourché.

    #Désarmé :
    Un navire est désarmé lorsqu’il est amarré dans un port sans équipage et qu’il n’y a, en général, que des gardiens à bord.

    #Détroit :
    Ancre installée à la poupe d’un bâtiment.

    #Déventer :
    Une voile : la brasser en ralingue de façon à ce qu’elle fasseye.

    #Dévers :
    Inclinaison de l’étrave et courbure vers l’extérieur des couples de l’avant ayant pour avantage d’éviter l’embarquement des lames, formées par la vitesse du bâtiment.

    #Délester :
    Décharger le lest d’un navire, par exemple, alléger un navire.

    #Démailler :
    Séparer les maillons d’une chaîne, ou l’ancre de sa chaîne.

    #Demande :
    Filer à la demande un cordage qui fait effort, c’est le laisser (à la) filer en n’opposant qu’une faible résistance, mais en se tenant prêt à arrêter le mouvement au besoin.

    #Dépaler :
    Être dépalé : être porté par les courants, en dehors de la route que l’on doit suivre.

    #Déplacement :
    Poids du volume d’eau déplacé par un navire qui flotte. Le déplacement s’exprime en tonnes de 1000 kg.

    #Dévirer :
    (Cabestan, treuil, etc...) : tourner en sens contraire.

    #Dinghy :
    Embarcation en caoutchouc. L’on dit aussi
    zodiac quel que soit le modèle.

    #Double :
    Le double d’une manoeuvre : la partie qui revient sur elle-même dans le sens de la longueur après avoir passé dans une poulie ou autour d’un cabillot ou de tout autre objet. Quart de vin supplémentaire à titre de récompense.

    #Doubler :
    – Au vent : naviguer au vent de, passer au vent de...
    – Un cap : manoeuvrer et faire route de manière à contourner un cap.
    – Un bâtiment : le gagner de vitesse.
    – Les manoeuvres, cordages : les disposer en double en cas de mauvais temps ou autrefois à l’approche du combat.

    #Draille :
    Cordage tendu le long duquel une voile, une tente peuvent courir ou glisser par le moyen d’un transfilage ou d’anneaux.

    #Drisse :
    Cordage ou palan servant à hisser une vergue, une corne, une voile.
    – De flamme : cordage confectionné au moyen d’une machine spéciale, en une tresse ronde avec huit faisceaux, de trois fils à voile non goudronnés et destiné à hisser les signaux.

    #Drome :
    Ensemble des embarcations, des pièces de rechange : mâts, vergues, avirons, etc... embarqués à bord d’un bâtiment.
    – Des embarcations : rassemblement en bon ordre des avirons, mâts, gaffes d’un canot sur les bancs.

    #Drosse :
    Cordage en filin, en cuir, en fil d’acier, ou en chaîne qui sert à faire mouvoir la barre de gouvernail.

    #Drosser :
    Entraîner hors de sa route par les vents et la mer.

    #Ducs d’albe :
    Nom donné à un ou plusieurs poteaux réunis, enfoncés dans le fond d’un bassin ou d’une rivière afin d’y capeler des amarres quand on le déhale d’un navire.

    E
    #Echafaud :
    Planches formant une plate-forme que l’on suspend le long de la coque pour travailler.

    #Echouer :
    Toucher le fond.

    #Ecope :
    Pelle en bois à long manche qui sert à prendre de l’eau à la mer pour en asperger la muraille d’un bâtiment pour la nettoyer. Elle sert également à vider les embarcations.

    #Écoutille :
    Ouverture rectangulaire pratiquée dans le pont pour pouvoir accéder dans les entreponts et dans les cales.

    #Ecubier :
    Conduit en fonte, en tôle ou en acier moulé ménagé de chaque bord de l’étrave pour le passage des chaînes de l’ancre. Ouverture par laquelle passe la chaîne d’une ancre.

    #Elingue :
    Bout de filin ou longue estrope dont on entoure les objets pesants tels qu’une barrique, un ballot, une pièce de machine, etc... A cette élingue, on accroche un palan ou la chaîne d’un mât de charge pour embarquer ou débarquer les marchandises.

    #Embardée :
    Abattée d’un navire en marche en dehors de sa route ou au mouillage ou sous l’effet du vent ou du courant.

    #Embarder :
    Se dit d’un navire qui s’écarte de sa route à droite ou à gauche en suivant une ligne courbe et irrégulière. On dit aussi qu’un navire, à l’ancre, embarde quand il change constamment de cap sous l’effet du vent ou du courant.

    #Embellie :
    Amélioration momentanée de l’état de la mer et diminution du vent pendant une tempête ou encore éclaircie du ciel pendant le mauvais temps ou la pluie.

    #Embosser :
    Un navire : mouiller ou amarrer le bâtiment de l’AV et de l’AR, pour le tenir dans une direction déterminée malgré le vent ou le courant.

    #Embouquer :
    S’engager dans un canal, un détroit ou une passe.

    #Embraquer :
    Tirer sur un cordage de manière à le raidir : embraquer le mou d’une aussière.

    #Embrun :
    L’embrun est une poussière liquide arrachée par le vent de la crête des lames.

    #Emerillon :
    Croc ou anneau rivé par une tige dans un anneau de manière à pouvoir tourner librement dans le trou de l’anneau.

    #Empanner :
    Un navire à voile empanne ou est empanné quand il est masqué par le côté de l’écoute de ses voiles.

    #Encablure :
    Longueur employée pour estimer approximativement la distance entre deux objets peu éloignés l’un de l’autre. Cette longueur est de 120 brasses (environ 200 mètres). Longueur normale d’une glène d’aussière. Autre définition de l’encablure : un dixième de mille soit environ 185 mètres.

    #Encalminé :
    Voilier encalminé : quand il est dans le calme ou dans un vent si faible qu’il ne peut gouverner.

    #Engager :
    Un navire est engagé quand il se trouve très incliné par la force du vent, le désarrimage du chargement ou la houle et qu’il ne peut se redresser. Cordage engagé : cordage qui bloque.

    #En grand :
    Tout à fait, sans retenue.

    #Entremise :
    Fil d’acier reliant deux têtes de bossoir et sur lequel sont frappés les tire-veilles. Pièces de bois, cornière, placées dans le sens longitudinal. Elles servent avec les barrots à établir la charpente des ponts, à limiter les écoutilles, etc...

    #Épauler :
    La lame : prendre la mer à quelques quarts de l’AV pour mieux y résister.

    #Epontille :
    Colonne verticale de bois ou de métal soutenant le barrot d’un pont ou d’une partie à consolider.

    #Erre :
    Vitesse conservée par un navire sur lequel n’agit plus le propulseur.

    #Espars :
    Terme général usité pour désigner de longues pièces de bois employées comme mâts, vergues, etc...

    #Essarder :
    Essuyer, assécher avec un faubert ou une serpillière.

    #Etale :
    – Sans vitesse.
    – Étale de marée : moment où la mer ne monte ni ne baisse

    #Etaler :
    Résister à.

    #Étalingure :
    Fixation de l’extrémité d’un câble, d’une chaîne sur l’organeau d’une ancre. - de cale : fixation du câble ou de la chaîne dans la cale ou le puits à chaînes.

    #Etambot :
    Pièce de bois de même largeur que la quille et qui s’élève à l’arrière en faisant avec celle-ci un angle généralement obtus qu’on nomme quête. Il reçoit les fémelots ou aiguillots du gouvernail.

    #Etamine :
    Étoffe servant à la confection des pavillons.

    #Etarquer :
    Une voile : la hisser de façon à la tendre le plus possible.

    #Étrangler :
    Une voile : l’étouffer au moyen de cordages.

    #Etrangloir :
    Appareil destiné à ralentir et à arrêter dans sa course une chaîne d’ancre.

    #Evitage :
    Mouvement de rotation d’un bâtiment sur ses ancres, au changement de marées ou par la force du vent qui agit plus sur lui que sur le courant. Espace nécessaire à un bâtiment à l’ancre pour effectuer un changement de cap, cap pour cap.

    F
    #Fanal :
    Lanterne d’embarcation.

    #Fardage :
    Tout ce qui se trouve au-dessus de la flottaison excepté la coque lisse et offrant de la prise au vent. Dans la marine de commerce, désigne aussi les planches , nattes, etc... que l’on place sur le vaigrage du fond pour garantir les marchandises contre l’humidité.

    #Fatiguer :
    Un bâtiment fatigue lorsque, par l’effet du vent, de la mer, ses liaisons sont fortement ébranlées.

    #Faubert :
    Sorte de balai fait de nombreux fils de caret et dont on fait usage à bord pour sécher un pont après la pluie ou le lavage.

    #Faux-bras :
    Cordage installé le long du bord, pour faciliter l’accostage des embarcations.

    #Femelots :
    Pentures à deux branches embrassant l’étambot ou le gouvernail et représentant des logements pour recevoir les aiguillots.

    #Ferler :
    – Une voile carrée : relever par plis sur la vergue une voile carguée et la fixer au moyen de rabans dits de ferlage qui entourent la voile et la vergue.
    – Un pavillon : le plier et le rouler en le maintenant ensuite avec sa drisse.

    #Filer :
    – Une amarre : laisser aller une amarre dont un des bouts est attaché à un point fixe.
    – La chaîne : augmenter la touée d’une chaîne en la laissant aller de la quantité voulue en dehors du bord.
    – Par le bout, une chaîne ou grelin : laisser aller du navire dans l’eau.

    #Filière :
    Cordage tendu horizontalement et servant de garde-corps ou à suspendre différents objets. - de mauvais temps : cordage qu’on tend d’un bout à l’autre du bâtiment et auquel les hommes se retiennent pendant les forts mouvements de roulis et de tangage.

    #Flux :
    Marée montante.

    #Forain :
    Ouvert : Rade foraine : rade sans abri, exposée au mauvais temps du large (mouillage d’attente).

    Forme :
    – Bassin de radoub, ou cale sèche : bassin de radoub.
    – Formes d’un navire : ses lignes.

    #Fraîchir :
    Se dit du vent qui augmente d’intensité.

    #Frais :
    Désigne la forme du vent : joli frais, bon frais, grand frais.

    #Franc-bord :
    Distance entre le niveau de l’eau à l’extérieur du navire et la partie supérieure du pont principal à la demi-longueur du navire.

    #Fret :
    Somme convenue pour le transport de marchandises par navire. Les marchandises composant le chargement du navire.

    #Fuir :
    Devant le temps ou devant la mer : gouverner de manière à recevoir le vent ou la mer par l’arrière.

    #Fune :
    Grelin qui traîne le chalut. Prolongement de la filière des tentes d’un navire (mettre les tentes en fune).

    G
    #Galhauban :
    Cordage en chanvre ou en acier servant à assujettir par le travers et vers l’arrière les mâts supérieurs.

    #Gambier :
    Changer la position d’une voile à antenne ou au tiers d’un côté à l’autre du navire en faisant passer la vergue de l’autre côté du mât. Synonyme : muder, trélucher.

    #Galipot :
    Sorte de mastic avec lequel on recouvre les pièces métalliques en cas de repos prolongé ou d’exposition à l’arrosage par l’eau de mer. Pâte formée en parties égales de céruse et de suif fondu, étalée à chaud, au pinceau, sur les surfaces à protéger. On l’enlève par grattage et lavage à l’huile. Galipoter (vieux).

    #Gite :
    Synonyme de bande : Giter.

    #Glène :
    De cordage : portion de cordage ployée en rond sur elle-même, c’est à dire lové.

    #Grain :
    Vent violent qui s’élève soudainement généralement de peu de durée. Les grains sont parfois accompagnés de pluie, de grêle ou de neige.

    #Gréement :
    L’ensemble des cordages, manoeuvres de toutes sortes et autres objets servant à l’établissement, à la tenue ou au jeu de la mâture, des vergues et des voiles d’un navire.

    #Guindeau :
    Appareil servant à virer les chaînes, à mouiller et à relever les ancres à bord d’un navire. Son axe de rotation est horizontal.

    H
    #Habitacle :
    Sorte de cuvette ou de caisse cylindrique en bois ou en cuivre recouverte à la partie supérieure d’une glace et qui contient le compas de route et les lampes qui l’éclairent.

    #Hale-bas :
    Petit cordage frappé au point de drisse des voiles enverguées sur des drailles et qui sert à les amener.

    #Haler :
    Remorquer un navire dans un canal ou le long d’un quai au moyen d’un cordage tiré au rivage. Tirer un cordage ou un objet quelconque au moyen d’un cordage sur lequel on fait un effort.

    #Hanche :
    Partie de la muraille d’un navire qui avoisine l’arrière. On relève un objet par la hanche quand il est à 45° par l’arrière du travers.

    #Haut-fond :
    Sommet sous-marin recouvert d’eau peu profonde et dangereux pour la navigation.

    #Hauturière :
    Navigation au large ; contrôlée par l’observation des astres. Long cours.

    I
    #Itague :
    Cordage passant par une poulie simple et sur lequel on agit à l’aide d’un palan pour augmenter la puissance. Chaîne retenant un coffre et maillée au point de jonction des chaînes des ancres de corps-mort.

    J
    #Jambettes :
    Montants, bouts d’allonges qui dépassent le plat-bord d’un bâtiment et sur lesquels on tourne des manoeuvres ou on prend un retour. Pièces de bois ou de fer légèrement inclinées et retenant les pavois.

    #Jarretière :
    Sangle qui sert à saisir une drôme dans une embarcation.

    #Jauge :
    Volume des capacités intérieures des navires exprimé en tonneaux de 2m3.83 ou 100 pieds cubes anglais.

    #Jauge brute :
    Volume de tous les espaces fermés du navire sans exception aucune.

    #Jauge nette :
    Volume des espaces utilisables commercialement.

    #Jaumière :
    Ouverture pratiquée dans la voûte d’un navire pour le passage et le jeu de la partie supérieure de la mèche du gouvernail.

    #Joue :
    Creux des formes de la coque à l’avant d’un navire. Synonyme : épaule. Face extérieure de la caisse d’une poulie.

    #Joute :
    Compétition d’embarcations à l’aviron.

    #Jusant :
    Marée descendante.

    L
    #Laisse :
    – De marée : partie du rivage alternativement couverte et découverte par la mer dans les mouvements de la marée.

    #Laize :
    Chacune des bandes de toile dont se compose une voile.

    #Lamanage :
    Pilotage restreint aux ports, baies, rade et rivières de peu d’importance. Dans la coutume d’Oléron, le pilote s’appelait loman, c’est à dire homme du lof (côté du vent) ; on en a fait laman, puis lamaneur.

    #Larder :
    Voir paillet.

    #Latte :
    – De hauban : patte métallique fixée sur le bordage pour servir de cadène de hauban.

    #Lège :
    Bâtiment lège : bâtiment vide.

    #Lest :
    Matières pesantes arrimées dans les fonds du navire pour en assurer la stabilité.

    #Libre pratique :
    Permission donnée par les autorités sanitaires d’un port à un navire de communiquer librement avec la terre.

    #Loch :
    Appareil servant à mesurer la vitesse du navire.

    #Lumières :
    Petits canaux ou conduits pratiqués sur la face antérieure des varangues et destinés à conduire les eaux de cale au pied des pompes. Synonyme : anguillers

    M
    #Mahonne :
    Chaland de port à formes très arrondies utilisé en Méditerranée.

    #Maille :
    Intervalle entre deux couples voisins d’un navire ou entre deux varangues. Ouverture laissée entre les fils des filets de pêche.

    #Main_courante :
    Barre en métal, ou pièces de bois mince, placées de chaque côté des échelles de dunette, de roof-passerelle, de gaillard, etc... pour servir de rampe.

    #Maistrance :
    (Marine Nationale) - L’ensemble des officiers mariniers de la Marine de guerre française et plus particulièrement ceux de carrière qui constituent le cadre de maistrance proprement dit.

    #Maître_bau :
    Bau situé dans la plus grande largeur du navire.

    #Maître_couple :
    Couple situé de même.

    #Maître_de_quart :
    (Marine nationale) - Gradé du service manoeuvre qui, à bord des bâtiments militaires, seconde l’officier de quart dans le service des embarcations et rend les honneurs du sifflet à l’arrivée et au départ des officiers.

    #Maniable :
    Modéré (vent) ; assez beau (temps).

    #Manifeste :
    Liste complète et détaillée par marque et numéros des colis de marchandises formant la cargaison d’un navire. Cette liste est remise à la Douane du port de destination.

    #Marie-Salope :
    Chaland à saletés.

    #Marnage :
    Synonyme : d’amplitude pour la marée.

    #Maroquin :
    Cordage tendu entre deux mâts pour servir à supporter une ou plusieurs poulies dans lesquelles passent des manoeuvres ou des drisses.

    #Mascaret :
    Phénomène qui se produit dans le cours inférieur d’un fleuve consistant en plusieurs lames creuses et courtes formées par la remontée du flot contre le courant du propre fleuve.

    #Mât_de_charge :
    Espar incliné tenu par des balancines portant des apparaux servant à déplacer des poids.

    #Mâter :
    Mettre un mât en place. Mâter une pièce, une barrique, les avirons : les dresser et le tenir dans une position verticale.

    #Mégaphone :
    Tronc de cône creux et léger servant à augmenter la portée de la voix.

    #Membrure :
    Pièce de bois ou de fer soutenant le bordé et les vaigres sur laquelle viennent se fixer les barrots (Synonyme : couple).

    #Midship :
    Aspirant ou enseigne de vaisseau, en général le plus jeune parmi les officiers. Désigne également des chaussures ouvertes utilisées à bord des bâtiments de la Marine en pays chaud.

    #Mole :
    Construction en maçonnerie, destinée à protéger l’entrée d’un port et s’élevant au-dessus du niveau des plus fortes marées.

    #Mollir :
    Diminuer de violence (vent / mer).

    #Mou :
    Un cordage a du mou quand il n’est pas assez tendu. Donner du mou : choquer une manoeuvre. Un navire est mou quand il a tendance à abattre.

    #Moucheter_un_croc :
    Amarrer un bout entre pointe et dos pour empêcher le décrochage.

    #Mouiller :
    Jeter l’ancre et filer la touée de la chaîne convenable.

    #Mousson :
    Vents périodiques, soufflant avec de légères variations pendant une moitié de l’année dans une direction et pendant l’autre moitié de l’année dans la direction opposée. (Mers de Chine et Océan Indien).

    #Musoir :
    Pointe extrême d’une jetée ou d’un môle ; se dit aussi de l’extrémité d’un quai à l’entrée d’un bassin ou d’un sas.

    N
    #Nable :
    Trou percé dans le fond d’une embarcation servant à la vider lorsque cette embarcation n’est pas à flot. S’obture au moyen d’un bouchon de nable.

    #Nage :
    Mouvement imprimé par l’armement aux avirons d’une embarcation.
    – Chef de nage : Nageurs assis sur le banc arrière dont les mouvements sont suivis par tous les autres.
    – Nage à couple : Quand il y a 2 (canot) ou 4 (chaloupe) nageurs sur chaque banc.
    – Nage en pointe : 1 nageur par banc (baleinière).

    #Natte :
    Nom donné aux paillets et aux sangles qu’on place en divers endroits de la mâture et du gréement qu’on veut garantir du frottement.

    #Nid de pie :
    Installation placée assez haut sur le mât avant de certains navires et dans laquelle se tient l’homme de vigie. A bord des navires polaires, on dit plutôt #nid_de_corbeau.

    O
    #Obéir :
    Un navire obéit bien à la barre quand il en sent rapidement l’action.

    #Obstructions :
    Défenses fixes, d’un port pour en interdire l’accès à un ennemi de surface, sous-marin ou aérien.

    #Oeil :
    Boucle formée à l’extrémité d’un filin.

    #Oeil de la tempête :
    Éclaircie dans le ciel au centre des ouragans.

    #Oeuvres_mortes :
    Partie émergée de la coque.

    #Oeuvres_vives :
    Partie immergée de la coque.

    #Opercule :
    Tape de hublot.

    #Oreilles_d_âne :
    Cuillers en tôle permettant d’augmenter le débit d’air entrant par les hublots.

    P
    #Paille de bitte :
    Tige de fer traversant la tête d’une bitte pour empêcher la chaîne ou l’aussière de décapeler.

    #Paillet :
    Réunion de fils de bitord, torons de cordage, etc... tressés ensemble et formant une sorte de natte. On les emploie pour garnir les manoeuvres dormantes afin empêcher le frottement.

    #Palanquée :
    Colis, ensemble de marchandises groupées dans une élingue ou un filet pour être embarquées ou débarquées en un seul mouvement de grue.

    #Palanquer :
    Agir sur un objet quelconque avec un ou plusieurs palans.

    #Panne (mettre en) :
    Manoeuvre qui a pour objet d’arrêter la marche du navire par le brasseyage de la voilure.

    #Pantoire :
    Fort bout de cordage terminé par un oeil muni d’une cosse.

    #Pantoire_de_tangon :
    Retient le tangon dans le plan vertical.

    #Paravane (un) :
    Deux brins de dragage fixés au brion terminés par des flotteurs divergents. Installation destinée à la protection contre les mines à orin.

    #Paré :
    Prêt, libre, clair, hors de danger.

    #Parer :
    – Un cap : le doubler ; - un abordage : l’éviter.
    – Une manoeuvre : la préparer.
    – Manoeuvres : commandement pour tout remettre en ordre.
    Faire parer un cordage : le dégager s’il est engagé ou empêcher de la faire.

    #Passerelle :
    Petit cordage servant de transfilage ou à passer une manoeuvre plus grosse dans les poulies ou un conduit.
    Aussière ou chaîne passée d’avance sous la coque d’un bâtiment afin de permettre une mise en place rapide d’un paillet makaroff.

    #Pataras :
    Hauban supplémentaire destiné à soulager temporairement à un hauban soumis à un effort considérable - très employé sur les yachts de course, ce hauban mobile appelle largement sur l’arrière.

    #Patente de santé :
    Certificat délivré à un navire par les autorités du port pour attester l’état sanitaire de ce port.

    #Pavois :
    Partie de coque au-dessus du pont formant garde corps.

    #Grand_pavois :
    Pavillon de signaux frappés le long des étais et de l’entremise dans un ordre déterminé.

    #Petit_pavois :
    Pavillons nationaux en tête de chacun des mâts. Au-dessus du pavois : Syn. « de montré » pour un signal par pavillon de 1 signe.

    P#eneau (faire) :
    Tenir l’ancre prête à mouiller par grands fonds après avoir filé une certaine quantité de chaîne pour atténuer la violence du choc sur le fond.

    #Perdant :
    Synonyme : jusant.

    #Perthuis :
    Détroit entre les îles, des terres ou des dangers.
    Ouverture d’accès dans une cale sèche.

    #Phare :
    Construction en forme de tour portant un feu à son sommet.
    Mât avec ses vergues, voiles et gréement. Ex. : phare de misaine, phare de l’avant, phare de l’arrière, phare d’artimon, phare carré.

    #Phoscar :
    Sorte de boîte à fumée et à feu jetée d’un bâtiment afin de matérialiser un point sur la mer.

    #Pic (a pic) :
    Position verticale de la chaîne de l’ancre au moment où celle-ci est sur le point d’être arrachée au fond. A long pic : laisser la chaîne de l’ancre un peu plus longue que pour être à pic.

    #Pied :
    Jeter un pied d’ancre : mouiller avec un peu de touée pour un court laps de temps.
    Mesure de longueur égale à 0,305mètre.

    #Pied_de_biche :
    Pièce de fonte, dans un guindeau.

    #Pied_de_pilote :
    Quantité dont on augmente le tirant d’eau pour être sur de ne pas talonner.

    #Pigoulière :
    Embarcation à moteur assurant à heures fixes à TOULON le service de transport du personnel entre différents points de l’Arsenal.

    #Piloter :
    Assurer la conduite d’un navire dans un port ou dans les parages difficiles de la côte.

    #Piquer_l_heure :
    Sonner l’heure au moyen d’une cloche.

    #Plat-bord :
    – Dans un bâtiment en bois : ensemble des planches horizontales qui recouvrent les têtes des allonges de sommet.
    – Dans un navire en fer : ceinture en bois entourant les ponts.

    #Plein :
    Synonyme : pleine mer.
    – Plus près bon plein : allure de 1 quart plus arrivée que le plus près.
    – Mettre au plein : échouer un bateau à la côte.

    #Poste (amarre de) :
    Aussière ou grelin de forte grosseur fournie par les ports pour donner plus de sécurité et plus de souplesse à l’amarrage des navires et éviter l’usure de leurs propres aussières d’amarrage.

    #Pot_au_noir :
    Zone des calmes équatoriaux caractérisés par des pluies torrentielles.

    #Poulaine :
    Partie extrême avant d’un navire : lieu d’aisance de l’équipage.

    #Poupée_de_guindeau :
    Bloc rond en fonte sur lequel on garnit les amarres que l’on veut virer au guindeau.

    #Prélart :
    Laize de toile à voile souple, cousues ensemble puis goudronnées, destinées à couvrir les panneaux d’une écoutille et empêcher l’accès de l’eau dans les entreponts ou la cale.

    #Puisard :
    Espace compris entre deux varangues et formant une caisse étanche dans laquelle viennent se rassembler les eaux de cale.

    #Pilot_chart :
    Cartes périodiques publiées par l’Office Météo des Etats-Unis fournissant des renseignements sur la direction et la force des vents et des courants probables et la position des icebergs.

    Q
    #Quart :
    32ème partie du tour d’horizon, vaut 11 degrés 15 minutes.
    Synonyme. : de rhumb de compas.

    #Queue _de_rat :
    – Cordage terminé en pointe.
    – D’un grain : rafale violente et subite à la fin d’un grain.
    – Aviron de queue : aviron servant de gouvernail.

    #Quille_de_roulis :
    Plan mince, en tôle, fixé normalement et extérieurement à la coque, dans la région du bouchain, sur une partie de la longueur du navire, et destiné à entraîner l’eau lors des mouvements de roulis pour les amortir plus rapidement.

    R
    #Raban :
    Tresse ou sangle de 8 à 9 mètres de long formée d’un nombre impair de brins de bitord.
    – De hamac : bout de quarantenier servant à suspendre le hamac.
    – De ferlage : cordon ou tresse servant à serrer une voile sur une vergue, un gui, etc...

    #Rabanter :
    Fixer ou saisir un objet à son poste avec les rabans destinés à cet usage.
    – Une voile : la relever pli par pli sur la vergue et l’entourer, ainsi que la vergue, avec les rabans.

    #Radier :
    Maçonnerie sur laquelle on établit les portes d’un bassin et d’une forme.

    #Radoub :
    Passage au bassin d’un navire pour entretien ou réparation de sa coque.

    #Rafale :
    Augmentation soudaine et de peu de durée du vent.

    #Rafiau ou #Rafiot :
    Petite embarcation, mauvais navire.

    #Rafraîchir :
    Un câble, une amarre, c’est en filer ou en embraquer une certaine longueur de manière à ce que le portage ne soit jamais à la même place.

    #Raguer :
    Un cordage rague lorsqu’il s’use, se détériore en frottant sur un objet dur ou présentant des aspérités. Se dit aussi d’un bâtiment frottant contre un quai.

    #Rail :
    Pièce en cuivre vissée sur un mât à pible ou un gui sur laquelle sont enfilés les coulisseaux.

    #Rambarde :
    Garde-corps.
    Synonyme : de main courante.

    #Ras :
    Radeau servant aux réparations à faire à un bâtiment près de sa flottaison.
    Petits appontements flottants.

    #Ratier :
    Argot de bord - Matelot sans spécialité chargé de l’entretien de la coque.

    #Rattrapant :
    Yacht rattrapant. Terme de régate : lorsque deux yachts font la même route ou à peu près, celui qui est en route libre derrière l’autre commence à être considéré comme « yacht rattrapant l’autre » aussitôt qu’il s’en approche assez près pour qu’il y ait « risque de collision » et continue à être tel jusqu’à ce qu’il redevienne en roue libre devant ou derrière, ou s’en soit écarté par le travers jusqu’à écarter le risque de collision.

    #Raz :
    Courant violent dû au flot ou au jusant dans un passage resserré.

    #Reflux :
    Mouvement rétrograde de l’eau après la marée haute.
    Synonyme : jusant, ébe.

    #Refuser :
    Le vent refuse lorsque sa direction vient plus de l’avant. Contraire : adonner.

    #Relâcher :
    Un navire relâche quand par suite du mauvais temps, avaries subies, etc... il est forcé d’interrompre sa mission et d’entrer dans un port qui n’est pas son port de destination.

    #Renard :
    Plateau sur lequel sont pointés les noms des officiers qui descendent à terre.

    #Rencontrer :
    La barre ou simplement rencontrer : mettre la barre du côté opposé à celui où elle était auparavant pour arrêter le mouvement d’abatée du navire.

    #Rendre :
    Un cordage rend lorsqu’il s’allonge. Une manoeuvre est rendue lorsqu’on l’a amenée à son poste en halant dessus. Rendre le mou d’un cordage : tenir le cordage à retour d’un bout tandis qu’on hale de l’autre bout. Rendre le quart : remettre le quart à son successeur.

    #Renflouer :
    Remettre à flot un navire échoué.

    #Renverse :
    Du courant : le changement cap pour cap de sa direction.

    #Ressac :
    Retour violent des lames sur elles-mêmes lorsqu’elles vont se briser sur une côte, un haut-fond.

    #Retenue :
    Cordage en chanvre, en acier ou chaîne servant à soutenir un bout-dehors, un bossoir.

    #Rider :
    Une manoeuvre dormante : c’est la raidir fortement à l’aide de ridoirs ou de caps de mouton.

    #Riper :
    Faire glisser avec frottement.

    #Risée :
    Petite brise subite et passagère.

    #Rocambeau :
    Cercle en fer garni d’un croc, servant notamment à hisser la vergue d’une voile au tiers et à amurer le point d’amure du foc le long de son bout-dehors.

    #Rôle :
    Rôle de combat, rôle d’équipage, etc...

    #Rondier :
    Gradé ou matelot chargé d’une ronde.

    #Roof :
    Superstructure établie sur un pont supérieur et ne s’étendant pas d’un côté à l’autre du navire.

    #Roulis :
    Balancement qui prend le navire dans le sens transversal.

    #Routier :
    Carte marine à petite échelle comprenant

    S
    #Sabaye :
    Cordage avec lequel on hâle à terre un canot mouillé près de la côte.

    ##Sabord :
    Ouverture rectangulaire pratiquée dans la muraille d’un navire.

    Saborder :
    Faire des brèches dans les oeuvres vives d’un navire pour le couler.

    #Safran :
    Surface du gouvernail sur laquelle s’exerce la pression de l’eau pour orienter le navire.

    #Savate :
    Pièce de bois sur laquelle repose un navire au moment de son lancement.

    #Saisine :
    Cordage servant à fixer et à maintenir à leur place certains objets.

    #Sangle :
    Tissu en bitord qui sert à garantir du frottement certaines parties du navire ou du gréement ou à maintenir au roulis des objets suspendus.

    #Sas :
    Partie d’un canal muni d’écluses, destinée à établir une jonction entre deux bassins de niveaux différents. Compartiment en séparant deux autres dont les ouvertures ne peuvent s’ouvrir que l’une après l’autre.

    #Saute_de_vent :
    Changement subit dans la direction du vent.

    #Sauve-Garde :
    Cordages fourrés ou chaînes servant à empêcher le gouvernail d’être emporté s’il vient à être démonté. Ils sont fixés d’un bout sur le gouvernail, de l’autre sur les flancs du bâtiment.

    #Sec (à) :
    Un bâtiment court à sec, est à sec de toile lorsqu’il navigue sans se servir de ses voiles, mais poussé par le vent.

    #Semonce :
    Ordre donné par un navire armé à un autre navire de montrer ses couleurs et au besoin d’arrêter pour être visité.

    #Coup (coup de) :
    Coup de canon appuyant cet ordre.

    #Servir :
    Faire servir : manoeuvre d’un navire à voiles pour quitter la panne et reprendre la route.

    #Seuil :
    Élévation du fond de la mer s’étendant sur une longue distance.

    #Sillage :
    Trace qu’un navire laisse derrière lui à la surface de la mer.

    #Slip :
    Plan incliné destiné à mettre à l’eau ou à haler à terre de petits bâtiments ou des hydravions au moyen d’un chariot sur rails.

    #Soufflage :
    Doublage en planches minces sur le bordé intérieur ou extérieur.

    #Souille :
    Enfoncement que forme dans la vase ou le sable mou un bâtiment échoué.

    #Sous-venté :
    Un voilier est sous-venté quand il passe sous le vent d’un autre bâtiment, d’une terre qui le prive de vent.

    #Spardeck :
    Pont léger au-dessus du pont principal.

    #Suceuse :
    Drague travaillant par succion du fond.

    #Superstructures :
    Ensemble des constructions légères situées au-dessus du pont supérieur.

    #Surbau :
    Tôle verticale de faible hauteur encadrant un panneau, un roof ou un compartiment quelconque.

    #Syndic :
    Fonctionnaire de l’Inscription Maritime remplaçant les Administrateurs dans les sous-quartiers.

    #Syzygie (marée des) :
    Marées correspondant à la nouvelle ou à la pleine lune. Synonyme : marée de vive-eau.

    T
    #Table_à_roulis :
    Table percée de trous.
    Par gros temps, on y met des chevilles appelées violons ou cabillots qui permettent de fixer les objets qui s’y trouvent.

    #Tableau :
    Partie de la poupe située au-dessus de la voûte.
    Dans un canot ou une chaloupe, partie arrière de l’embarcation.

    #Talon_de_quille :
    Extrémité postérieure de la quille sur laquelle repose l’étambot.

    #Talonner :
    Toucher le fond de la mer avec le talon de la quille.

    #Tangon :
    Poutre mobile établie horizontalement à l’extérieur d’un navire, à la hauteur du pont supérieur et perpendiculairement à la coque, sur laquelle on amarre les embarcations quand le navire est à l’ancre.
    – De spinnaker ou de foc : espars servant à déborder le point d’écoute du spinnaker ou du foc au vent arrière.

    #Tangage :
    Mouvement que prend le navire dans le sens longitudinal.

    #Tanker :
    Navire pétrolier.

    #Tape :
    Panneau en tôle ou pièce de bois obturant une ouverture.

    #Taud :
    Abri de grosse toile qu’on établit en forme de toit au-dessus des ponts pour garantir l’équipage contre la pluie. Etui placé sur les voiles serrées pour les garantir de la pluie.

    #Teck :
    Bois des Indes presque imputrescibles aussi fort et plus léger que le chêne ; très employé dans la construction navale.

    #Tenir :
    Navire tenant la mer : se comportant bien dans le mauvais temps.

    #Tenir le large :
    Rester loin de la terre.

    #Tenue :
    Qualité du fond d’un mouillage. Les fonds de bonne tenue sont ceux dans lesquels les pattes des ancres pénètrent facilement et ne peuvent cependant en être arrachées qu’avec difficulté.
    La tenue d’un mât est son assujettissement par les étais et les haubans.

    #Teugue :
    Partie couverte du pont supérieur avant, constituant un gaillard d’avant où les hommes de l’équipage peuvent s’abriter.

    #Tiens-bon ! :
    Commandement à des hommes qui agissent sur un cordage, un cabestan, etc... de suspendre leurs efforts tout en restant dans la position où ils sont (voir « Tenir bon »).

    #Tiers (voile au) :
    Synonyme : de bourcet
    Voiles des canots et chaloupes.

    #Tillac :
    Pont supérieur ou parfois plancher d’embarcation.

    #Tins :
    Pièces de bois carrées placées à des distances régulières sur le fond d’une cale-sèche et destinées à soutenir la quille des navires.

    #Tire-veilles :
    Nom donné à un bout de filin terminé par une pomme à la rambarde au bas de l’échelle de coupée d’un navire et auquel on se tient pour monter à bord ou pour en descendre.
    Bout amarré sur l’entremise des bossoirs d’embarcation et auxquels se tient l’armement d’une embarcation quand on la met à l’eau ou quand on la hisse.

    #Tomber :
    – Sous le vent : s’éloigner de l’origine du vent.
    – Sur un navire, une roche : être entraîné par le vent, le courant ou toute autre cause vers un navire, un rocher, etc...
    – Le vent tombe, la mer tombe : le vent diminue d’intensité, les vagues de force.

    #Tonnage :
    Capacité cubique d’un navire ou de l’un de ses compartiments exprimée en tonneaux. Le tonneau est égal à cent pieds cubes anglais ou à 2,83 mètres cubes (c’est le tonneau de jauge) ; Le tonnage exprime toujours un volume.

    #Tonne :
    Grosse bouée en bois, en fer ou en toile.

    #Top :
    Prendre un top : comparer une pendule réglée avec son chronomètre, ou relever un signal horaire au compteur.

    #Tosser :
    Un navire tosse lorsque, amarré le long d’un quai, sa coque frappe continuellement contre le quai par l’effet de la houle.
    A la mer, le navire tosse quand l’AV retombe brutalement dans le creux des vagues.

    #Touage :
    Remorquage, plus particulièrement en langage de batellerie.

    #Toucher :
    Être en contact avec le fond. Toucher terre : faire escale.

    #Touée :
    Longueur de la remorque avec laquelle on hale un navire pour le déplacer.
    Longueur de la chaîne filée en mouillant une ancre. Par extension : longueur d’une certaine importance d’un câble filé ou d’un chemin à parcourir.

    #Touline :
    Petite remorque et plus généralement lance-amarre.

    #Tourner :
    Une manoeuvre : lui faire faire un nombre de tours suffisant autour d’un point fixe pour l’empêcher de filer ou de lâcher.

    #Traîne :
    Tout objet que l’on file à l’arrière d’un navire à l’aide d’un bout de filin.
    A la traîne : un objet est à la traîne lorsqu’il n’est pas placé à la place qui lui est assignée.

    #Transfiler :
    – Deux morceaux de toile : les rapprocher bord à bord au moyen d’un bout de ligne passant alternativement des oeillets pratiqués dans l’un dans ceux pratiqués dans l’autre.
    – Une voile : la fixer à sa vergue, gui ou corne au moyen d’un filin nommé transfilage et passant d’un oeillet à l’autre en embrassant la vergue, le gui, la corne.

    #Traversier :
    Amarre appelant d’une direction perpendiculaire à l’axe longitudinal.
    Un vent traversier est un vent bon pour aller d’un port à un autre et pour un revenir.

    #Trou_d_homme :
    Ouverture elliptique d’un double fond ou d’un ballast.

    #Tunnel :
    Conduit en tôlerie de dimensions suffisantes pour permettre le passage d’un homme et à l’intérieur duquel se trouve une ligne d’arbres entre la chambre des machines et la cloison de presse-étoupe AR.

    V
    #Va_et_vient :
    Cordage en double servant à établir une communication entre deux navires ou entre un navire et la côte, notamment pour opérer le sauvetage des naufragés.

    #Vadrouille :
    Bouts de cordage défaits, serrés sur un manche et servant au nettoyage. Faubert emmanché.

    #Vague_satellite :
    Soulèvement de la mer produit par le mouvement du navire en marche.

    #Varangue :
    La varangue est la pièce à deux branches formant la partie inférieure d’un couple et placées à cheval sur la quille. La varangue est prolongée par des allonges. Tôle placée verticalement et transversalement d’un bouchain à l’autre pour consolider le petit fond du navire.

    #Vase :
    Terre grasse, noirâtre, gluante. La vase peut être molle, dure mêlée ; elle présente généralement une bonne tenue.

    #Veille (ancre de) :
    Ancre prête à être mouillée.

    #Veiller :
    Faire attention, surveiller. Veiller l’écoute : se tenir prêt à la larguer, à la filer. Veiller au grain : l’observer, le suivre.

    #Vélique :
    Point vélique = centre de voilure de toutes les voiles.

    #Ventre :
    La partie centrale d’un bâtiment surtout lorsque ses couples sont très arrondis.

    #Verine :
    Bout de filin terminé par un croc ou une griffe et dont on fait usage en simple ou en double pour manier les chaînes des ancres.

    #Videlle :
    Reprise faite à un accroc dans une toile.

    #Virer :
    Exercer un effort sur un cordage ou sur une chaîne par enroulement sur un treuil, guindeau ou cabestan.
    – Virer à pic : virer suffisamment le câble ou la chaîne pour amener l’étrave du navire à la verticale de l’ancre.
    – Virer à long pic : virer en laissant la chaîne un peu plus longue que la profondeur de l’eau.

    #Virer_de_l_avant :
    faire avancer un navire en embraquant ses amarres de l’avant au cabestan ou au guindeau.
    – Virer sur la chaîne : rentrer une partie de la chaîne en se servant du cabestan ou du guindeau.
    – Virer de bord : changer les amures des voiles.

    #Vit_de_nulet ou #Vi_de_mulet :
    Tige de métal articulée fixée à une vergue, à un gui, à un mât de charge pour le relier au mât qui porte une douille. Employé en particulier pour les mâts de charge.

    #Vitesse :
    L’unité marine de vitesse est le noeud qui représente un mille marin (1852 mètres) à l’heure. Ne jamais dire un noeud à l’heure.

    #Vive-eau :
    Grande marée.

    #Voie_d_eau :
    Fissure ou ouverture accidentelle dans des oeuvres vives.

    W
    #Wharf :
    Littéralement quai, plus spécialement pour désigner un appontement qui s’avance dans la mer au-delà de la barre sur la côte occidentale d’Afrique.

    Y
    #Youyou :
    Très petite embarcation de service à l’aviron et à la voile.

  • #BALLAST#Cartouches (78)
    https://www.revue-ballast.fr/cartouches-78

    Les car­nets d’un appren­ti boxeur, leur reprise trente ans plus tard, un écri­vain mal­me­né par des vil­la­geois, une révolte maoïste en Inde, un poète qué­bé­cois, la classe mana­gé­riale éta­su­nienne, le sou­ve­nir de Makhno, un roman cré­pus­cu­laire et le sou­ci de l’au­to­no­mie : nos chro­niques du mois de juillet.

    ☰ Corps et âme — Carnets eth­no­gra­phiques d’un appren­ti boxeur, de Loïc Wacquant

    La des­ti­na­tion, on la connaît, ou croit la connaître : le ring, dans la salle muni­ci­pale ou dans le cen­ter de la ville, pour dis­pu­ter une pre­mière ren­contre ama­teur ou un énième match pro­fes­sion­nel. Lisant cela, le socio­logue Loïc Wacquant nous rétor­que­rait qu’à la boxe, de toute évi­dence, on n’y connaît rien. Car c’est par « la grise et lan­ci­nante rou­tine des entraî­ne­ments en salle, [par] la longue et ingrate pré­pa­ra­tion, insé­pa­ra­ble­ment phy­sique et morale » que doit com­men­cer toute étude de la pra­tique pugi­lis­tique — ce à quoi s’est adon­né l’au­teur trois années durant. Alors qu’un ouvrage récent per­met de reprendre l’a­na­lyse plu­sieurs décen­nies après l’en­quête de ter­rain menée par Loïc Wacquant dans un gym de Chicago, abor­der ces Carnets eth­no­gra­phiques d’un appren­ti boxeur per­met de sai­sir les impres­sions et réflexions du socio­logue encore vibrantes des exer­cices quo­ti­dien­ne­ment exé­cu­tés, à la fin des années 1980. Paru une pre­mière fois il y a plus de vingt ans, lar­ge­ment tra­duit, Corps et âme est deve­nu un clas­sique des sciences sociales, pour le pro­pos défen­du — le gym défi­ni en tant que « tanière », « usine » et « machine à rêves » — comme pour l’ap­proche adop­tée : s’en­tre­mêlent récits, extraits des jour­naux de l’au­teur, entre­tiens avec ses par­te­naires et entraî­neurs, ana­lyses dûment docu­men­tées de la boxe aux États-Unis et anthro­po­lo­gie du corps, du sacri­fice, de l’as­cèse, du désir. En somme, il s’a­git, lit-on en intro­duc­tion, de « mon­trer et démon­trer dans un même mou­ve­ment la logique sociale et sen­suelle qui informe la boxe comme métier du corps dans le ghet­to amé­ri­cain ». Partant de ce pro­gramme ini­tial, le dépliant à mesure que le sport se dévoile, Loïc Wacquant découvre par le biais d’une pra­tique un nœud ser­ré de rela­tions tenu par un coach, DeeDee, et par une com­mune dis­ci­pline cor­po­relle, avec laquelle il s’est frot­té. [R.B.]

    Agone, 2002

    ☰ Voyage au pays des boxeurs, de Loïc Wacquant

    La boxe, encore. Fin 1988, alors qu’il cherche une porte d’en­trée pour étu­dier les quar­tiers popu­laires dans le Southside de Chicago, le socio­logue Loïc Wacquant pousse celle du Woodlawn Boys Club, au milieu d’une 63e rue dévas­tée. À l’in­té­rieur, des corps — majo­ri­tai­re­ment noirs — en plein effort, enchaî­nant les exer­cices au rythme du coach DeeDee, avec pour seule musique celle des cordes vocales ten­dues par l’ef­fort, des poings sur les sacs, des pieds qui sau­tillent en rythme. Poussé par la curio­si­té, il s’ins­crit et enfile les gants. Son aven­ture dure­ra trois ans. Trente ans après, Voyage au pays des boxeurs est un récit de cette expé­rience. Ce n’est d’ailleurs pas un seul récit, mais au moins trois. L’analyse du socio­logue est ponc­tuée d’ex­traits de paroles d’in­ter­viewés, d’une riche ico­no­gra­phie consti­tuée de pho­tos en noir et blanc prises par l’au­teur, et aus­si d’ex­traits de notes de ter­rain, de plans, de cro­quis. Les images, sur­tout, super­be­ment mises en page, per­mettent de res­ti­tuer ce que le registre scien­ti­fique peine davan­tage à sai­sir : l’in­ten­si­té des com­bats, les corps ten­dus à se rompre, pous­sés à leurs limites, la cama­ra­de­rie au sein du groupe de boxeurs. Car pour eux, la boxe est « un mode de vie, […] une tech­nique de tout ton corps ». Et la salle est un lieu social, où les entraî­neurs aspirent à éloi­gner les jeunes des gangs et de la vio­lence de la rue, dans une ville où les homi­cides sont quo­ti­diens. « Sans la salle, beau­coup se retrou­ve­raient en taule. Ce gym, la boxe, elle sauve des vies, la boxe », affirme ain­si un entraî­neur. Et ce moins pour les oppor­tu­ni­tés éco­no­miques qu’elle per­met, les gains res­tant lar­ge­ment en-des­sous de sports tels que le bas­ket ou le foot­ball amé­ri­cain, que par « les béné­fices exis­ten­tiels » qu’elle offre, et la pos­si­bi­li­té d’ap­par­te­nir à un groupe par­ta­geant des valeurs com­munes basées sur l’ef­fort, l’ab­né­ga­tion et le « cœur ». Finalement, conclut l’au­teur, dans la boxe, « c’est le voyage qui compte plus que la des­ti­na­tion ». [L.]

    La Découverte, 2022

    ☰ Les Saisons, de Maurice Pons

    Siméon arrive dans une val­lée rurale iso­lée de tout, coin­cée entre les mon­tagnes et ryth­mée par deux sai­sons par­ti­cu­liè­re­ment longues. Il débarque dans un bien étrange vil­lage durant la « sai­son pour­rie » : la pluie constante, la boue, l’humidité et la sale­té imprègnent le lieu dans ses moindres recoins. Siméon est écri­vain, ou plu­tôt aspi­rant écri­vain. La seule richesse qu’il détient est un ensemble de feuilles de papier, qu’il espère pou­voir cou­vrir de récits. Plus que cela, Siméon a souf­fert, vécu bien des misères : « J’ai pas­sé ma jeu­nesse dans une cage, au milieu du désert. J’y ai connu des heures de souf­france dont vous n’avez pas idée. » Et c’est bien cette souf­france qu’il sou­haite retrans­crire dans son livre. Mais les vil­la­geois bour­rus ne voient pas son arri­vée d’un bon œil : l’accueil qu’ils lui réservent est pour le moins rustre, en déca­lage avec ses aspi­ra­tions lit­té­raires. L’auberge où il trouve refuge est rudi­men­taire : Mme Ham lui sert chaque jour des len­tilles — seul ali­ment culti­vable de la val­lée —, et il dort dans une pièce sans le moindre confort. Si son sou­hait de s’intégrer dans la com­mu­nau­té est sin­cère, très vite l’hostilité s’installe. On le regarde avec méfiance, l’incompréhension mutuelle gran­dit. L’animosité de cette rela­tion se sym­bo­lise dans la bles­sure qu’il se fait à l’or­teil en vou­lant frap­per contre un crâne de mou­ton qu’on lui a lan­cé. Il fera alors connais­sance avec le Croll, « méde­cin » local, ou plu­tôt rebou­teux qui prend en charge sa plaie. À la sai­son de la pluie suc­cède celle de la neige, du froid : « Le gel bleu, comme on disait, pou­vait durer trente à qua­rante mois. On hiber­nait. [T]ous les oiseaux qui devaient mou­rir étaient morts. Plus un bruit ne venait trou­bler le silence de la val­lée, sai­sie dans son cor­set de glace. » Siméon ne se décou­rage pas pour autant, per­siste dans son pro­jet, jusqu’à une forme d’absurdité gran­dis­sante. Un roman inat­ten­du, âpre, par­fois déran­geant, que l’on tra­verse por­té par une écri­ture sin­gu­lière. [M.B.]

    Christian Bourgois, 2020

    ☰ Le Livre de la jungle insur­gée — Plongée dans la gué­rilla naxa­lite en Inde, d’Alpa Shah

    Il y a des régions du monde où l’on se bat pour l’é­ga­li­té dans le silence le plus com­plet. Où la répres­sion se fait de plus en plus féroce à mesure que l’ap­pa­reil d’État se conso­lide, sans que la lutte ne dis­pa­raisse pour autant. L’une de ces régions est le « Corridor rouge » qui, à l’est et au centre de l’Inde, accueille la rébel­lion naxa­lite d’ins­pi­ra­tion maoïste depuis ses pre­miers remue­ments en 1967 dans le vil­lage de Naxalbari. Alpa Shah, anthro­po­logue bri­tan­nique d’o­ri­gine indienne, retrace l’his­toire de la gué­rilla et aborde son actua­li­té en s’y plon­geant tout entière. Spécialiste des popu­la­tions adi­va­sis qui regroupent de manière géné­rique les com­mu­nau­tés tri­bales en marge du sys­tème des castes en Inde, soit quelque 100 mil­lions de per­sonnes, l’au­trice confronte plu­sieurs années d’ob­ser­va­tion dans des vil­lages du Jharkhand avec une marche d’une semaine au sein d’un esca­dron de la gué­rilla naxa­lite. Et c’est dans cette confron­ta­tion ou, plu­tôt, ce dia­logue, que l’ou­vrage s’im­pose à la fois comme un grand récit cri­tique et comme l’é­tude pré­cise de l’im­plan­ta­tion ter­ri­to­riale d’un pro­ces­sus révo­lu­tion­naire uni­ver­sa­liste. Le compte-ren­du des nuits de marche et des ren­contres jour­na­lières alterne avec l’a­na­lyse mili­taire, fonc­tion­nelle et sociale de la gué­rilla. Plusieurs de ses membres servent à l’an­thro­po­logue d’ar­ché­type pour pré­sen­ter les pro­fils par­ti­ci­pant à la lutte : Gyanji, le lea­der dont l’as­cé­tisme reli­gieux pas­sé fait écho à l’aus­té­ri­té révo­lu­tion­naire ; Kohli, le jeune sol­dat adi­va­si qui pour­rait incar­ner l’avenir du mou­ve­ment ; Vikas, le par­ve­nu dont Alpa Shah se méfie ; Somwari, enfin, l’a­mie qui invite à confron­ter les naxa­lites à leurs éga­re­ments. En somme, c’est là une res­source ines­ti­mable pour ana­ly­ser d’autres mou­ve­ments révo­lu­tion­naires, pour prendre connais­sance de celui-ci en par­ti­cu­lier et, comme le rap­pelle en pré­face l’au­trice, pour ser­vir de point d’ac­croche afin de défendre les droits humains dans l’Inde xéno­phobe et isla­mo­phobe de Narendra Modi. [E.M.]

    Éditions de la der­nière lettre, 2022

    ☰ L’Homme rapaillé, de Gaston Miron

    « Je suis un homme simple avec des mots qui peinent ». Rien d’aus­si juste que cette phrase du poète pour décrire sa pra­tique ou l’i­nex­tri­cable sac de sens qu’est la poé­sie. La phrase est du Québécois Gaston Miron. L’histoire tumul­tueuse de son unique recueil, L’Homme rapaillé, cor­ro­bore ce constat tant il a été repris, aug­men­té, modi­fié depuis sa publi­ca­tion ini­tiale en 1970. L’Homme rapaillé est un champ où labour, semailles et récolte alternent en un même espace : « avec les maigres mots fri­leux de mes héri­tages / avec la pau­vre­té natale de ma pen­sée rocheuse / j’a­vance en poé­sie comme un che­val de trait ». Et der­rière la bête, tirée de toute ses forces, c’est la lit­té­ra­ture qué­bé­coise qui se presse. Car Miron n’a ces­sé, sa vie durant, d’œuvrer pour que l’« humi­lia­tion eth­nique » de sa langue et de son peuple soit ren­ver­sée par un art pro­pre­ment qué­bé­cois et par une indé­pen­dance de la pro­vince. Ainsi trouve-t-on dans ce recueil des textes hété­ro­clites : de courts poèmes sur un temps qui « fait un monde heu­reux fou­lé de vols courbes » et de longues marches amou­reuses où « rêves bour­rasques » et « taloches de vent » font « aimer fou de racines à feuilles », mais aus­si des réflexions sur une langue mineure, mise en échec par le fran­çais d’un autre conti­nent et par l’an­glais inter­na­tio­nal. Pour reprendre un texte fameux de Sartre écrit au sor­tir de la Seconde Guerre mon­diale, on pour­rait dire qu’a­vec ce recueil Miron a sou­hai­té, à son tour et depuis le contexte de son temps, décrire la situa­tion de l’é­cri­vain qué­bé­cois au moment où les aspi­ra­tions à l’in­dé­pen­dance se sont faites plus fortes. « Ma pauvre poé­sie en images de pauvres », ren­seigne l’au­teur. À la lec­ture de ce recueil cin­quante ans après sa paru­tion on ne sau­rait être d’ac­cord tant L’Homme rapaillé recèle d’é­carts et de déca­lages à même de renou­ve­ler la langue. [R.B.]

    Maspero, 1981

    ☰ Le Monopole de la ver­tu, de Catherine Liu

    Dans une pers­pec­tive qui se veut réso­lu­ment socia­liste, Catherine Liu livre dans cet essai une ana­lyse de la manière dont, aux États-Unis et depuis les années 1970, la classe « mana­gé­riale » amé­ri­caine qui se trouve aus­si au pre­mier rang d’un cer­tain pro­gres­sisme poli­tique et cultu­rel n’a ces­sé de mener une lutte inavouée contre les classes popu­laires. Cette classe cultu­rel­le­ment domi­nante et on ne peut mieux incar­née par les intel­lec­tuels et uni­ver­si­taires de gauche a ceci d’inédit, à par­tir du der­nier tiers du siècle pas­sé, qu’elle tire un plein béné­fice du sys­tème capi­ta­liste. Au constat selon lequel « les inté­rêts de la classe mana­gé­riale sont désor­mais davan­tage liés aux grandes entre­prises aux­quelles elle se rat­tache qu’aux com­bats de la majo­ri­té des Américains » s’ajoute la mono­po­li­sa­tion, par cette même classe, de toutes les valeurs posi­tives pro­mues par la moder­ni­té libé­rale. Ainsi cherche-t-elle à faire tenir ensemble l’exemplarité morale, l’exigence d’authenticité, l’impératif de trans­gres­sion des normes (à l’origine théo­rique), la supé­rio­ri­té cultu­relle et la quête des plai­sirs liée à la « libé­ra­tion sexuelle ». Derrière le mythe de la « démo­cra­tie » amé­ri­caine, inau­gu­ré par Tocqueville dans ses essais sur l’Amérique, où les citoyens sont décrits comme « égaux » par-delà les dif­fé­rences éco­no­miques et sym­bo­liques, force est d’observer que la socié­té amé­ri­caine est plus que jamais divi­sée en classes. Or, si la classe mana­gé­riale n’a presque rien de sem­blable à l’ancienne aris­to­cra­tie héré­di­taire, Catherine Liu montre que c’est bel et bien elle qui, dans les faits, et par­fois même plus que la droite réac­tion­naire, consti­tue un frein objec­tif à tout pro­grès social pour les classes popu­laires. D’où il res­sort que la confron­ta­tion Biden-Trump n’est qu’une sorte d’alternative du diable qui masque cette obser­va­tion si élé­men­taire, quoique sou­vent occul­tée par tout un pan du monde « pro­gres­siste » amé­ri­cain, et dont Liu veut nous rap­pe­ler la gra­vi­té : « le com­bat cru­cial de notre époque, c’est la lutte des classes au pro­fit d’une réelle redis­tri­bu­tion des res­sources ». [A.C.]

    Allia, 2022

    ☰ Souvenirs sur Nestor Makhno, de Ida Mett

    Paysan ukrai­nien deve­nu dans les années 1910 et 1920 l’une des figures de proue de l’anarchisme insur­rec­tion­nel et plus tard du « pla­te­for­misme », Nestor Makhno s’inscrit sans conteste dans l’histoire révo­lu­tion­naire mon­diale. Sa mémoire, cepen­dant, souf­frit long­temps de manœuvres de dis­cré­dit, qu’il fut ques­tion d’assimiler la Makhnovchtchina au ban­di­tisme ou de taxer ses par­ti­sans d’antisémitisme. C’est pour bonne part le docu­men­taire poé­tique réa­li­sé par Hélène Châtelain en 1995 qui per­mit de recom­po­ser un por­trait fidèle à ce que nous ont légué les sources his­to­riques. De même, les brefs sou­ve­nirs ici rédi­gés par Ida Mett, cama­rade et inter­prète de Makhno au cours des années qu’il pas­sa en France, furent écrits « dans l’intérêt de la véri­té his­to­rique ». Dans ces pages datées de 1948, on ne trou­ve­ra ni récit épique, ni recom­po­si­tion psy­cho­lo­gique, ni bio­gra­phie exhaus­tive. Comme sou­ve­nirs, ces lignes ne donnent que ce dont leur nar­ra­trice a l’assurance : des choses vues et enten­dues, des opi­nions, des frag­ments. En 1908, très jeune, Makhno est empri­son­né pour ter­ro­risme à la pri­son des Boutyrki, à Moscou, qui était alors « une sorte d’université révo­lu­tion­naire » per­met­tant échanges et confron­ta­tions d’i­dées. Lorsque la révo­lu­tion de février 1917 éclate, Makhno a 25 ans, sort de pri­son et gagne, pros­crit, la France où il vivra le res­tant de sa vie. Le livre ne s’attarde guère sur le détail de ses acti­vi­tés, mais rap­porte plu­tôt com­bien cet homme, qui « était et res­tait un pay­san ukrai­nien », pos­sé­dait à la tri­bune une « force de trans­fi­gu­ra­tion » com­pa­rable au « cou­rage phy­sique » dont il avait fait montre au com­bat. Cependant, dans la vie d’exil et de misère qu’il connut en France, Makhno ne fai­sait guère allé­geance à un anar­chisme stric­te­ment théo­ri­sé (tel celui de Kropotkine). « Il avait plu­tôt une espèce de fidé­li­té aux sou­ve­nirs de sa jeu­nesse, quand l’anarchisme signi­fiait une croyance que tout peut être chan­gé sur la terre et que les pauvres ont droit aux rayons de soleil ». [Y.R.]

    Allia, 2022 (1948)

    ☰ L’Incendie, de Tarjei Vesaas

    Jon sort de la mai­son et s’engage dans une suc­ces­sion d’espaces où le temps ne coule plus de lui-même. Coule-t-il seule­ment encore ? Lacs, rivières, prai­ries. Forêt, nuit, eau. Des routes, des camions, des mai­sons qui s’écroulent ou sur­gissent de l’obscurité. Jon avance sans savoir ce qui l’attend, et sans plus savoir ce qu’il est. Mais il y a dans cha­cune de ses per­cep­tions, dans chaque ren­contre inat­ten­due et inquié­tante, dans chaque parole pro­non­cée, tue ou enten­due, une forme d’implacable néces­si­té. Est-ce celle de la nature dont Jon suit les varia­tions lumi­neuses, les appels olfac­tifs, les salu­ta­tions tac­tiles ? Est-ce celle d’une folie dans laquelle il s’engage len­te­ment — ou qui le pré­cède déjà de loin ? Est-ce celle de tous les autres qui se trouvent sur son che­min ou viennent le cher­cher pour le rendre témoin de scènes dont il por­te­ra ensuite les traces et les échos comme autant de poids les­tant son cœur ? Ce roman de Tarjei Vesaas avance comme un long poème cré­pus­cu­laire. Les ombres, la brume, l’éclat d’un phare ou le scin­tille­ment de ron­delles de bois fraî­che­ment sciées entourent le per­son­nage, le cernent et l’aiguillent. Alors Jon avance, à bout de force ou furieu­se­ment, à pied ou en rêve. Œuvre de la matu­ri­té du grand auteur nor­vé­gien, écrit en 1961, L’Incendie appro­fon­dit une veine sym­bo­liste où l’on ne dis­tingue par­fois plus les voix venant du dedans de celles venant du dehors. À mesure que Jon croise les habi­tants dérou­tants de cette ville faite de mai­sons esseu­lées et de lacs aux rives vaseuses, sa propre voix résonne jusqu’à se confondre avec d’autres. Qu’ils soient inté­rieurs ou envi­ron­nants, les échanges de paroles, dans ce texte, dépassent la ques­tion du dia­logue ou de la dis­cus­sion : avec tout le mys­tère dont est char­gée la langue du poète nor­vé­gien, dire est pla­cé au même plan que mar­cher, ramer, s’asseoir. Nécessité et empê­che­ment sont joints de force. « Le grand but : qu’est-ce que j’ai fait de mon cœur ? De mon cer­veau et de l’obscurité ? C’est cela qu’on va voir main­te­nant. » [L.M.]

    L’Œil d’or & La Barque, 2022

    ☰ Terre et liber­té — La quête d’au­to­no­mie contre le fan­tasme de la déli­vrance, d’Aurélien Berlan

    Tierra y Libertad. Ces mots ont d’a­bord été ceux du révo­lu­tion­naire mexi­cain Ricardo Flores Magón au siècle der­nier avant d’être repris par de nom­breux peuples reven­di­quant une réforme agraire éga­li­taire dans leur pays, sur plu­sieurs conti­nents. Tierra y Libertad. Terre et liber­té. Philosophe et maraî­cher, Aurélien Berlan manie ces deux termes avec une même intel­li­gence et s’est atta­ché à la généa­lo­gie du second, pour le remo­bi­li­ser à l’aune de l’ac­tuelle crise socio-éco­lo­gique. La liber­té telle qu’on l’en­tend n’au­rait rien de sou­te­nable et s’op­po­se­rait, même, à une condi­tion humaine fon­da­men­ta­le­ment ter­restre. Selon lui, « le monde contem­po­rain s’est consti­tué à la faveur du désir d’être déli­vré de la vie poli­tique et maté­rielle, c’est-à-dire déchar­gé des tâches qui vont avec », tâches qui sont « dès lors prises en charge, donc prises en main ». À rebours d’une liber­té se résu­mant à la seule déli­vrance, Berlan valo­rise pour sa part une concep­tion tout autre, celle qui « passe par la prise en charge du quo­ti­dien » — soit une liber­té qui ren­voie au doux mot d’auto­no­mie. Être auto­nome, c’est embras­ser d’un même élan auto­suf­fi­sance maté­rielle et auto­dé­ter­mi­na­tion poli­tique. C’est, pour reprendre la pen­sée éco­fé­mi­niste à laquelle se réfère lar­ge­ment l’au­teur — celle, notam­ment, de la socio­logue alle­mande Maria Mies —, pen­ser la « liber­té dans la néces­si­té ». L’oxymore n’est qu’ap­pa­rent. Il s’a­git de sub­sti­tuer une concep­tion rela­tion­nelle et col­lec­tive à l’ac­tuelle appré­hen­sion abso­lue et indi­vi­duelle de la liber­té. Le phi­lo­sophe conclut : « Son acte fon­da­teur n’est pas une décla­ra­tion d’in­dé­pen­dance, mais une recon­nais­sance d’in­ter­dé­pen­dance. » [E.M.]❞

    • Est-ce que qqun a des infos sur l’auteur du dernier ouvrage mentionné (Aurélien Berlan), il est cité comme « apparaissant sur les affiches de campagnes de Marine LePen » (dans le podcast « Floraisons », site dont des intervenants sur l’oiseau bleu semble pointer les accointances avec des idées d’extrême droite ou plutôt réactionnaires, cf. lien ci-dessous), ce qui me semble contradictoire avec la présence ds les ’cartouches’ de la géniale revue BALLAST...
      Merci

      https://www.youtube.com/watch?v=CBkH-H0g5bU

    • Je pense que tu fais référence à ce passage, dans l’introduction du podcast :

      Alors qu’il fait son apparition sur les affiches de campagne de Marine Le Pen, qu’il est scandé plusieurs fois en manifs à l’occasion de l’opposition contre le pass sanitaire, mais qu’on le retrouve aussi dans la bouche des milliardaires de la Silicon Valley n’ayant l’espace comme seul horizon, il s’agira avec cet entretien de disséquer et de se réapproprier le terme de liberté.

      A priori, Aurélien Berlan n’a jamais fait campagne pour Marine Le Pen...

  • #BALLAST • Discussion avec #Paul_Guillibert : vers un « #communisme_du_vivant » ?
    https://www.revue-ballast.fr/discussion-avec-paul-guillibert-vers-un-communisme-du-vivant

    Vous appe­lez à un « com­mu­nisme du vivant ». Est-ce vrai­ment dif­fé­rent de l’#écosocialisme ?

    Il faut com­men­cer par noter les conti­nui­tés. On pour­rait dire, de manière très géné­rale, que les éco­so­cia­lismes dési­gnent les cou­rants de pen­sée qui font du capi­ta­lisme la cause prin­ci­pale de la catas­trophe envi­ron­ne­men­tale et des pro­jets socia­listes sa solu­tion hégé­mo­nique. Comme son nom l’indique, il s’agit de l’inscription dans la tra­di­tion des poli­tiques d’émancipation sociale du XIXe siècle. À cet égard, le terme d’écosocialisme recoupe des tra­di­tions, des cou­rants et des pra­tiques très diverses qui vont de l’écologie sociale de Murray Bookchin à l’écosocialisme mar­xiste de Michael Löwy ou Daniel Tanuro. Mon tra­vail s’inscrit évi­dem­ment dans cette der­nière tra­di­tion. Mais le « com­mu­nisme du vivant » est une spé­ci­fi­ca­tion de l’écosocialisme. Je crois que la tra­di­tion mar­xiste gagne­rait à reven­di­quer plus expli­ci­te­ment l’horizon du com­mu­nisme. Ceci dit, il existe trois inflexions impor­tantes. La pre­mière tient à l’importance qu’on accorde aux muta­tions cos­mo­lo­giques ou aux réflexions onto­lo­giques sur la nature. En par­lant de com­mu­nisme du vivant, je prends comme point de départ l’idée que nos manières de per­ce­voir le monde sont en train de se modi­fier peu à peu. Les caté­go­ries qui nous per­mettent d’identifier les êtres poli­tiques et leur place dans l’espace des dis­cours subissent de pro­fondes trans­for­ma­tions sous l’effet du chan­ge­ment cli­ma­tique, des luttes éco­lo­gistes et des hybri­da­tions post­co­lo­niales. Le com­mu­nisme du vivant élar­git donc la pers­pec­tive de l’écosocialisme en s’interrogeant sur nos modes d’identification de la nature et donc sur la com­po­si­tion éco­lo­gique des sub­jec­ti­vi­tés politiques.

    La deuxième diver­gence tient à l’idée qu’on retrouve chez John Bellamy Foster ou Paul Burkett, par exemple, selon laquelle la crise éco­lo­gique est une consé­quence de plus à mettre au compte du capi­ta­lisme — sans que cela change grand-chose à notre com­pré­hen­sion du capi­ta­lisme lui-même. Le capi­ta­lisme est tou­jours défi­ni comme un sys­tème éco­no­mique fon­dé sur la vente de mar­chan­dises, pour le pro­fit, par des tra­vailleurs humains sala­riés, c’est-à-dire dépos­sé­dés de leurs condi­tions de repro­duc­tion. À son compte, il fau­drait donc ajou­ter une consé­quence néga­tive de plus : la des­truc­tion de la nature, la per­tur­ba­tion des milieux et des éco­sys­tèmes. Il me semble qu’il faut plu­tôt, sui­vant des auteurs comme Andreas Malm ou Jason W. Moore, redé­fi­nir le capi­ta­lisme à par­tir de son rap­port aux natures qu’il trans­forme, à son régime éco­lo­gique. Ceci per­met d’avoir une théo­rie renou­ve­lée de l’historicité du capitalisme.

    • La « nature » n’est donc jamais qu’une codification culturelle du réel parmi d’autres, mais elle peut permettre sous certaines conditions de désigner adéquatement un type de réalités et d’autoriser des traductions conformes dans d’autres codifications culturelles. Les conditions d’apparition de la nature sont toujours culturellement situées. Parler de l’histoire sociale de la nature revient à défendre la coappartenance des pratiques humaines et de leur condition matérielle objective. Les forêts ravagées de l’Oregon où poussent des champignons Matsutsake en sont un bon exemple. Comme l’a montré l’anthropologue Anna Tsing dans Le Champignon de la fin du monde, c’est dans des forêts exploitées puis abandonnées que ces champignons qui ont une très forte valeur ajoutée sur le marché mondial se développent. Pour qu’ils poussent, il faut donc à la fois une histoire autonome (les effets de la mychorization) et une histoire hétéronome ou sociale de la nature (l’exploitation puis l’abandon des écosystèmes). Anna Tsing propose de nommer cette nature qui surgit de manière autonome dans les ruines du capitalisme, après les dégradations humaines des écosystèmes, la « troisième nature ». Ce concept permet d’identifier le résultat historique des symbioses opérées par des agents non-humains dans des contextes de transformation anthropique avancée. Dans des écosystèmes qu’on aurait pu croire définitivement appauvris par l’extractivisme ressurgissent d’anciennes et de nouvelles espèces. Il existe donc différents modes d’êtres de la nature selon les rapports qu’elle entretient à l’histoire du capital : nature sauvage et libre, nature exploitée et transformée par le capital, nature réensauvagée par la puissance d’engendrement des espèces qui la composent.

      #nature #naturalisme #Histoire #multinaturalisme #sciences_sociales #sympoïèse

  • BALLAST • #Sahara_occidental : la dernière colonie du continent africain [portfolio]
    https://www.revue-ballast.fr/sahara-occidental-la-derniere-colonie-du-continent-africain-portfolio
    #conflit #photo

    Sahara occidental : la dernière colonie du #continent_africain [portfolio]

    16 novembre 2021

    Photoreportage inédit pour le site de #Ballast
    Au milieu des années 1970, le #Front_Polisario pro­cla­mait l’in­dé­pen­dance de la République arabe sah­raouie démo­cra­tique et, par­tant, l’au­to­dé­ter­mi­na­tion du peuple sah­raoui. Le #Maroc, qui occupe la majo­ri­té du #Sahara occi­den­tal depuis le départ de l’État espa­gnol, n’a eu de cesse de com­battre la jeune répu­blique. En 1991, un ces­sez-le-feu était conclu entre les deux par­ties. Après trente ans de gel d’un conflit qui a fini par som­brer dans les limbes diplo­ma­tiques et média­tiques, les com­bats ont repris fin 2020. Le Front Polisario dénonce aujourd’­hui « le mutisme de la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale et de ses ins­tances à leur tête, l’#ONU, face aux exac­tions répé­tées de l’oc­cu­pant maro­cain ». #Rosa_Moussaoui, #grand_repor­ter à L’#Humanité, en revient : un #pho­to­re­por­tage par­mi les com­bat­tants et la #popu­la­tion civile.

  • #BALLAST | #Andreas_Malm : « L’urgence_climatique rend caduc le réformisme »
    https://www.revue-ballast.fr/andreas-malm-lurgence-climatique-rend-caduc-le-reformisme

    Le pas­sage à des actes vio­lents contre les infra­struc­tures d’énergies fos­siles libère les indi­vi­dus de ce mal-être. Ça s’applique pour les pays du Sud où la misère est plus concen­trée. L’année der­nière, il y a eu 30 mil­lions de dépla­cés internes en rai­son de #catas­trophes_cli­ma­tiques — soit beau­coup plus qu’en rai­son de conflits mili­taires. Pensons aux habi­tants du Bangladesh, des Philippines ou de Madagascar dont les mai­sons ont été détruites par des séche­resses, des cyclones, des orages, etc. Nous sommes en plein dans la situa­tion décrite par #Fanon à la veille des luttes de déco­lo­ni­sa­tion : une mul­ti­tude de souf­frances silen­cieuses sont cau­sées par le chan­ge­ment cli­ma­tique. Tôt ou tard, une explo­sion assour­dis­sante vien­dra des pays du #Sud.

  • Erdoğan, Frérot 1er, contre les mécréants | KEDISTAN
    http://www.kedistan.net/2020/11/05/erdogan-frerot-1er


    petit florilège d’un “partenariat stratégique“…

    • Les élections présidentielles en Turquie, qui permettront à Erdoğan de revêtir le nouvel habit constitutionnel faisant de lui un super président ont lieu en juillet 2018.

    • La France reçoit Erdoğan à deux reprises cette même année, en janvier, puis en novembre.

    En janvier, le ministre des affaires étrangères Le Drian commente ainsi : “… La Turquie reste un partenaire stratégique à bien des égards, en matière de migrations, de lutte contre le terrorisme, de résolutions de crises régionales, même si le dialogue doit être exigeant sur les engagements que la Turquie a pris elle-même sur les Droits de l’Homme…” Le même, en mars 2018, alors qu’Erdoğan fait donner la troupe pour envahir Afrin, territoire kurde de Syrie, recommandera “la modération” à celui qui sans doute résout là “une crise régionale” et “lutte contre le terrorisme“.

    Le 11 novembre 2018, le Président invite des “chefs d’Etat” pour les cérémonies du 11 novembre. Erdoğan en est. Il fait une promenade dans Paris et salue “quatre doigts et pouce replié” (signe “rabia”) une petite foule à drapeaux turcs venue l’accueillir. Un peu d’émotion dans le Figaro. Erdoğan accompagne avec une déclaration en disant qu’il salue “les frères” et dénonce “l’influence corruptrice de l’Occident“.

    • En décembre 2018, Erdoğan passe trois journées en Allemagne, inaugure une mosquée et passe à la caisse. Rappelons que la diaspora turque en Europe lui a apporté un million de voix, 6 mois auparavant.

    • Enfin, en mars 2018, Erdoğan exige 3 milliards supplémentaires à l’UE dans le cadre du deal sur les migrants du 18 mars 2016, après de multiples chantages déjà exercés en 2016 et 2017.

    https://www.youtube.com/watch?v=_74nVpLVn9Q&feature=emb_logo


    System Of A Down - Genocidal Humanoidz

    #kedistan #erdogan #anathème

    • face à l’islamisme, l’antifascisme internationaliste.
      https://www.revue-ballast.fr/face-a-lislamisme-lantifascisme-internationaliste

      Dans les Yvelines, un professeur est décapité par un partisan du djihadisme international ; ici et là, des sympathisants des Loups gris turcs se lancent dans des chasses aux citoyens français d’origine arménienne ; en Autriche, un homme ouvre le feu sur des civils décrits comme autant de « croisés » par le communiqué de revendication de Daech ; en Syrie, l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) — née dans le prolongement de la révolution menée au #Rojava —, redoute une quatrième invasion de la part des troupes turques et rebelles. Pour réfléchir aux tenants et aux aboutissants de ces différentes offensives fascistes, nous nous entretenons avec Azad Baharavi, conseiller de la Représentation du Rojava en France et partisan d’une politique d’émancipation internationaliste.

      #ballast

  • Amérique latine : les gauches dans l’impasse ?
    https://www.cetri.be/Amerique-latine-les-gauches-dans-l

    L’URSS effondrée, on annonce sans tarder la fin de l’Histoire. Rien ne semble pouvoir endiguer la submersion néolibérale mondiale, lorsque surgit, en 1994, le soulèvement zapatiste au Mexique. Cinq ans plus tard, Chávez prend le pouvoir au Venezuela : le début d’un long processus de rupture, par les urnes, sur le continent latino-américain — Lula au Brésil, Morales en Bolivie, Correa en Équateur, Mujica en Uruguay… Une partie de la gauche radicale occidentale tourne alors son regard, non sans espoir, de (...) #Le_Sud_en_mouvement

    / Amérique latine & Caraïbes, #Le_Sud_en_mouvement, #Virage_à_gauche_de_l'Amérique_latine, (...)

    #Amérique_latine_&_Caraïbes #Ballast

  • Superbe portfolio du photographe Stéphane Burlot pour BALLAST :
    Gilets jaunes : un an de lutte
    https://www.revue-ballast.fr/gilets-jaunes-un-an-de-lutte-portfolio

    « Si les gens sont encore en poste dans les minis­tères, que notre Président est encore en poste, c’est grâce à [nous]. Et per­sonne ne le dit », avouait un CRS à France Inter le 12 novembre der­nier. De fait. Le gou­ver­ne­ment, sans aucun appui popu­laire depuis son entrée en fonc­tion, ne tient que par sa force armée. Tandis qu’une large majo­ri­té de Français conti­nue d’ap­prou­ver le mou­ve­ment social, celui-ci, mal­gré les yeux cre­vés et les mains arra­chées, fêtait hier son pre­mier anni­ver­saire à la faveur d’un cin­quante-troi­sième « acte ». Pour l’oc­ca­sion, nous sommes allés deman­der, au hasard des rues de la capi­tale, à une dizaine de femmes gilets jaunes ce qu’elles espé­raient à pré­sent.

    #photo #portraits #photoreportage #Gilets_Jaune #GiletsJaunes #témoignage #femme #précarité #Ballast

  • 25 ans plus tard : le #zapatisme poursuit sa lutte
    https://archive.org/details/25ansZapatismeLutteBallast

    25 ans plus tard : le zapatisme poursuit sa lutte Par Julia Arnaud Le 1 er janvier 2019, les zapatistes ont célébré les 25 ans de leur soulèvement . L’occasion de réaffi rmer leur engagement dans la construction, ici et maintenant, de leur autonomie et la défense de leur territoire au sud d....This item has files of the following types : JPEG, Metadata, Windows Media Audio

    #audio/opensource_audio

  • #BALLAST | L’abécédaire d’Élisée #Reclus
    https://www.revue-ballast.fr/labecedaire-delisee-reclus

    « Ainsi l’homme qui veut se développer en être moral doit prendre exactement le contre-pied de ce que lui recommandent et l’#Église et l’#État : il lui faut #penser, parler, #agir_librement. Ce sont là les conditions indispensables de tout #progrès. » (L’Évolution, la révolution et l’idéal anarchique [1902], Écrits sociaux, éditions Héros-Limite, 2012)

  • https://www.revue-ballast.fr/cartouches-38

    ☰ Homo-domesticus — Une #histoire profonde des #premiers_États, de James C. Scott

    L’anthropologue américain s’est attaché à dresser l’histoire des premiers États nés en Mésopotamie, entre les VIe et IVe millénaire avant notre ère : vaste entreprise. Car l’« histoire profonde », c’est prendre en compte les facteurs écologiques, agronomiques et politiques menant à la construction d’entités étatiques, souligner l’importance de ce qui n’est pas l’État dans sa formation et mettre en lumière sa capacité autodestructrice. Le rôle de ce dernier est ainsi surestimé dans l’histoire humaine : la faute à des matériaux archéologiques (ceux-là mêmes qu’exploitent les historiens) tributaires du temps — les ruines d’un temple ou d’un palais durent là où un campement disparaît avec ses occupants. Le complexe céréaliculture-État, longtemps perçu comme une étape clé dans la marche du progrès est ici remis en cause ; au scepticisme économique des bienfaits immédiats de la révolution néolithique de l’anthropologue Marshall Sahlins, Scott ajoute celui du politologue : l’agriculture aurait été un moyen d’asservissement autant que d’émancipation. Les domestications végétales et animales se seraient accompagnées d’une « auto-domestication » humaine : les États agraires ne vont pas sans leur cortège de sujets et d’esclaves. Les emprunts hors du corpus d’origine sont fréquents, et les mentions aux premières dynasties chinoises ou aux « États équestres » commanche et mongol permettent d’esquisser les conditions de formation des pouvoirs centraux, mais aussi les causes (épidémies, guerres, changements climatiques) de leurs supposés « effondrements ». Revenant sur l’utilisation actuelle de ce terme, Scott affirme qu’il s’agit souvent d’un long dépérissement, voire d’une redistribution démographique : le déclin de la centralité sédentarisée laisse place à des sociétés atomisées et nomades, mais non moins viables. Dans le sillage des subaltern studies, l’auteur œuvre à la réhabilitation historique des barbares, vandales, étrangers, et autres oubliés des sources — un travail indispensable. [R.B.]

    Éditions La Découverte, 2019
    merci #ballast
    https://astudygroup.files.wordpress.com/2018/01/against-the-grain_-a-deep-histo-james-c-scott.pdf

    • C’est mieux avec un extrait

      nous collectons différentes Données à caractère personnel, telles que des données de contact, mais aussi des données de santé sensibles
      Ces Données à caractère personnel sont utilisées pour assurer le fonctionnement de l’Application et, si cela est autorisé, pour certaines autres fins. Des tiers, comme votre médecin ou nos prestataires de services, peuvent également avoir accès à vos Données à caractère personnel (Sections 3, 4 et 5) ;
      dans tout traitement de vos Données à caractère personnel réalisé par nos soins ou en notre nom, nous prendrons les mesures de sécurité nécessaires pour éviter la perte, l’endommagement ou l’accès non autorisé à vos Données à caractère personnel (Section 6) ; et
      vous avez divers droits en ce qui concerne le traitement de vos Données à caractère personnel réalisé par nos soins. Ainsi, vous pouvez toujours consulter vos Données à caractère personnel et vous pouvez également demander certaines autres procédures, telles que la rectification ou la suppression des données. La Déclaration de confidentialité explique le contenu de ces droits et comment vous pouvez les exercer (Section 7).

      Pour toutes les questions concernant le traitement de vos Données à caractère personnel réalisé par nos soins, vous pouvez contacter Qompium SA à l’adresse suivante support@fibricheck.com ou par courrier à Qompium SA, Kempische Steenweg 303/27, 3500 Hasselt (Belgique).

    • Je complète avec un extrait de #Stiegler sur #Ballast :
      Marx ne pouvait pas imaginer ce que serait une société consumériste. Il vivait à une époque où les prolétaires de Manchester croupissaient dans la misère absolue. Difficile pour lui d’entrevoir ces mêmes ouvriers au volant d’une voiture avec climatisation, GPS et smartphone à la main ! Ou d’imaginer qu’une voiture qui sort des chaînes américaines de General Motors puisse posséder plus de 500 capteurs à même de renseigner des algorithmes. Ni prévoir que de nouvelles technologies mises au point par l’entreprise Generali puissent mettre en place un contrat d’assurance demandant votre accord pour que les data de votre voiture leur soient transmises, afin de vous prescrire par la suite comment la conduire. C’est en cours au niveau des assurances ; c’est déjà le cas pour les assurances sociales. Vous allez vous engager à transmettre vos données et on va vous dire de manger moins de graisses, moins de sucre… Et vous allez devoir le respecter, sinon vous allez payer des primes. On est dans ce monde-là. C’est une réalité inimaginable pour Marx. Et pourtant, c’est la conséquence de ce qu’il écrit en 1857.

      https://www.revue-ballast.fr/bernard-stiegler-le-capitalisme-conduit-a-une-automatisation-generalis

    • « C’est une histoire qu’on refoule beaucoup. Moi-même, j’ai réalisé que je ne la connaissais pas. Quand on pense au sabbat, au pacte avec le diable, ces éléments nous paraissent fantaisistes ; ils nous amènent à penser que les chasses aux #sorcières elles-mêmes étaient fantaisistes, irréelles, alors que c’étaient des crimes de masse. Il y a un refus de regarder cette histoire en face et une bataille d’interprétation autour d’elle. Beaucoup d’historiens n’acceptent pas le fait qu’il s’est agi d’un crime de masse misogyne. »
      #féminicide #femmes

    • C’est drôle, je n’avais pas forcément relié ces phrases à cette démarche d’émancipation, mais c’est tout à fait juste. Ce qui m’a toujours agacée à propos de la soi-disant victimisation, c’est le discours qui veut nous faire croire que se dire victime de quelque chose va nous rendre faibles et va faire de nous des créatures gémissantes. J’ai toujours eu l’impression que c’était l’inverse. C’est en prenant conscience qu’on est victime, qu’on peut se libérer. Dire qu’il ne faut pas se victimiser, c’est dire en réalité qu’il ne faut pas se battre. Si on ne passe pas par cette étape, comment se libérer ?

      Mais tellement, ça m’agace à chaque fois que je vois (et donc y compris chez des réelles « victimes », de racisme, de sexisme, etc) ce mantra super présent de nos jours de se distinguer des victimes « non moi je suis pas une victime ».

    • Vous dessinez les trois types de « sorcières » pourchassées : les femmes indépendantes, les femmes qui n’ont pas d’enfant, les vieilles femmes. Pourrait-on inclure, dans la femme indépendante, la femme qui ne se cantonne pas à la sphère domestique ? La sorcière, c’est aussi celle qui détourne les objets traditionnellement associés à la sphère domestique, comme le balai…

      Oui. C’est en quelque sorte la suite de mon ouvrage Chez soi — Une odyssée de l’espace domestique. La chasse aux sorcières correspond à un moment où les femmes sont chassées de nombreux corps de métiers, où on les assigne au rôle maternel et à la sphère domestique. L’indépendance des femmes et la participation à la vie sociale sont mal vues.

      #Mona_Chollet #Ballast #Sorcières #Femmes #childfree #no_kids #nullipare

    • Ca me rappel le propos de Noémie Klein dans No Logo : le marketing récupère et vide de sa substance absolument tout.
      Au moment de la sortie de son livre, une marque de vetements avait utilisé « no logo » comme logo.
      Dans ma coop, il y a une confiture parfum « chaudron de sorcière » à la citrouille et aux épices et je pourrais probablement trouvé d’autres exemples à foison.

      Les sorcières sont très à la mode. Derrière cette appellation on trouve un peu tout ce qu’on veux y mettre. De mon coté j’avoue avoir du mal avec tout l’aspect mystico-spirituel de cette mode.

  • #BALLAST | Que se passe-t-il au #Rojava ? — entretien avec le #Conseil_démocratique_kurde_en_France
    https://www.revue-ballast.fr/se-passe-t-rojava-entretien-conseil-democratique-kurde-france
    #turquie #Afrin #russie

    Pourquoi Bachar el-Assad ne se prononce-t-il pas davantage3 ?

    Il essaie d’augmenter son pouvoir et d’affirmer son rôle en vue, plus tard, des négociations qu’il aura à mener avec les autorités kurdes du nord de la Syrie. Sans l’accord de la Russie, les bombardements aériens turcs n’auraient pas pu avoir lieu. Les liens entre Assad et Poutine expliquent aussi pourquoi le premier ne s’avance pas.
    Qu’en est-il du napalm, que la Turquie utiliserait sur Afrin ? A-t-on des preuves ?

    « Du napalm a bien été utilisé contre les populations civiles d’Afrin par la Turquie. »

    Depuis ce matin [dimanche 28 janvier, ndlr], oui, via l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. Ils ont confirmé les dires du PYD, la veille — certains avaient aussitôt lancé qu’il s’agissait seulement de propagande kurde…

    Vous avez récemment déclaré à L’Humanité qu’il était important que les citoyens se mobilisent sur le sujet. Que peut faire un Français lambda pour appuyer le Rojava ?

    Que se passe-t-il au Rojava ? Un projet démocratique, humaniste, laïc et partisan du droit des femmes émerge. Qui n’est ni le régime de Damas, ni la Turquie d’Erdoğan, ni le régime iranien. Ce projet est porté par les Kurdes et ceux qui luttent avec eux, qu’ils soient Arabes, Turkmènes ou Arméniens. S’il perd, c’est la démocratie qui perdra au Moyen-Orient. Toute personne ordinaire, en Europe, doit se permettre de soutenir cette révolte, doit défendre Afrin face au féodalisme. Nous avons avant tout besoin d’une chose : le soutien de l’opinion publique internationale. Notre principal objectif est de convaincre les citoyens : c’est à cette seule condition que nous pourrons dire que nous avons gagné cette guerre. L’appui des États ne serait pas une victoire — tout n’est que relations tactiques, provisoires, stratégiques. Que les citoyens manifestent, s’ils le peuvent. S’ils n’ont pas la possibilité de descendre dans la rue, qu’ils publient des articles sur leurs comptes Facebook ou Twitter : c’est un soutien important.

  • #BALLAST | #Castoriadis #autonomie — La #démocratie ne se limite pas au dépôt d’un #bulletin dans une #urne
    https://www.revue-ballast.fr/castoriadis-democratie-ne-se-limite-depot-dun-bulletin-urne

    "refonder une véritable pensée politique en évitant les pièges du déterminisme marxien et de la pratique autoritaire qu’il induit nécessairement."

    "Castoriadis voit là l’expression de ce qu’il nomme capitalisme bureaucratique — fragmenté à l’Ouest, total en URSS"

    mais aussi en Chine ?

    "L’erreur — et c’est une erreur que fait aujourd’hui une fraction de la gauche — serait de penser que la critique du néolibéralisme impliquerait la réhabilitation de l’État, ce qui occulte le fait que ce sont les États nationaux qui ont mené des politiques néolibérales, y compris pour ce qui est de leurs propres administrations, comme en témoigne le new public management. L’État social que nous avons connu sous les Trente Glorieuses est de toute manière en train de s’effondrer : la question est de savoir si nous voulons le maintenir artificiellement en vie — ce que les évolutions du capitalisme contemporain, avec la rupture du compromis fordiste, rendent très aléatoire — ou si nous voulons en profiter pour donner une nouvelle vigueur au projet d’autonomie." [...] "Je crois que Castoriadis nous donne des éléments pour penser une autre société, dans laquelle les individus n’abdiquent pas leur autonomie en échange d’avantages matériels."

    "Castoriadis en est donc venu à penser que la véritable contradiction est celle qui existe entre les dirigeants et les exécutants : tant que les individus sont soumis à ce qu’Yvon Bourdet appelle une « hétérogestion », on ne peut pas parler de socialisme ou même tout simplement de démocratie — celle-ci ne doit pas s’arrêter aux portes de l’usine, selon Castoriadis, et se limiter, tous les cinq ans, au dépôt d’un bulletin dans une urne."

    "Comme je l’ai déjà suggéré, Castoriadis ne considère pas le travail comme une activité structurellement aliénante qu’il faudrait dépasser pour espérer vivre libre. Il y voit au contraire la possibilité d’affirmation d’une liberté concrète."

    "On pourrait résumer en disant que c’est sa tendance à la scientificité que Castoriadis reproche à Marx, son fétichisme de l’économie comme « science », comme il dit."

    "La pensée de Castoriadis, profondément cohérente, ne peut éviter de dégager les conséquences des thèses qu’elle avance : être autonome, diriger consciemment sa vie, suppose sans doute un travail sur soi — ce pourquoi, selon Castoriadis, la psychanalyse relève du projet d’autonomie ; mais cela ne saurait suffire." [...] "De la gestion ouvrière, on passe ainsi à l’autogestion, puis à la démocratie, en évitant tout formalisme. L’ouvrage de Boltanski et Chiapello est fort stimulant et les analyses qu’il développe souvent justes. Il est toutefois regrettable que ses auteurs n’aient pas tenu compte des vues de Castoriadis. Ils auraient pu notamment prendre connaissance d’un texte, publié en 1974 dans une revue de la CFDT — c’est-à-dire trois ans avant la rupture de l’Union de la gauche et le « recentrage » de la centrale syndicale —, qui dénonce fermement toute forme de hiérarchie, tant du commandement que des salaires. Ils auraient alors perçu que, pour être minoritaire, existait un courant pour lequel la distinction entre critique artiste et critique sociale n’est ni acceptée ni acceptable."

    rapport à l’anarchie : "Castoriadis considère l’anarchisme comme une variante de l’individualisme. Il exprime cela dans un de ses premiers textes philosophiques intitulé « Phénoménologie de la conscience prolétarienne », qui reste encore très hégélien. Il y définit l’anarchisme comme une forme de la conscience de soi, qui estime pouvoir changer immédiatement la société, par un mouvement spontané de révolte, sans s’intéresser à la question de l’organisation. Castoriadis n’a jamais défendu la spontanéité des masses en tant que telle, sachant fort bien qu’elle n’est pas nécessairement articulée à un désir d’autonomie. [...] Enfin, Castoriadis estime que les anarchistes ne peuvent pas penser le social : comme les libéraux, ils pensent la société à partir de l’individu, et les formes de vie collective sur le modèle d’un contrat social. Ils occultent donc la force de l’institution ou des significations imaginaires sociales, ces significations qui sont au centre de toute société et qui ne sont pas le produit d’un individu ou d’un rapport entre des individus."

    intellectuels et société : "Ce qui est tout de même frappant quand on a milité un peu, c’est de voir à quel point les militants des organisations classiques de gauche sont prisonniers des schèmes de la pensée héritée : c’est moins vrai depuis que les Indignés, #Occupy Wall Street ou #Nuit_debout ont développé une réelle réflexion sur leur action. Mais les organisations syndicales ou les partis classiques restent de grandes machines bureaucratiques, qui ne conçoivent l’action que selon une division du travail reconduisant les schèmes de l’ #hétéronomie. On le voit par exemple chez les Insoumis de #Mélenchon. Nul doute ici que le travail intellectuel d’un Castoriadis soit absolument nécessaire."

    progrès : "une société qui s’intitule elle-même « moderne » affirme d’une certaine manière que rien ne pourra venir après elle, qu’elle constitue la fin de l’Histoire — ce qui est absurde. [...] Castoriadis se veut fidèle à ce qu’il appelle lui-même le projet d’autonomie, qui ne naît pas avec la modernité, mais bien avant, au moment où la société grecque invente à la fois la démocratie et la philosophie : l’un des acquis de ce projet d’autonomie, dont les Lumières constituent à la fois la reprise et la radicalisation, est en effet l’idée de la raison critique, à laquelle Castoriadis est très attaché. [...] Ni moderne ni antimoderne, il est donc plutôt, comme Socrate, atopos : non situable dans cette polémique qui ne le concerne pas, fidèle à ce qu’a de meilleur la modernité (l’universalisation du projet d’autonomie) et critique de ce qu’elle a de pire."

    Imaginaire radical et instituant : Castoriadis tâche de rendre compte de ce qui est, de la réalité effective. La considération des sociétés et de la contingence de leur histoire conduit à reconnaître qu’elles ne relèvent que d’elles-mêmes, qu’elles s’auto-instituent. —> condition de possibilité : l’imagination individuelle ou l’imaginaire collectif

    Castoriadis, qui a longtemps gagné sa vie comme économiste, voyait dans le néolibéralisme l’une des plus grandes régressions intellectuelles de notre époque, témoignant précisément de ce qu’il considérait comme la « montée de l’insignifiance », y compris dans la théorie.

    Mais Castoriadis faisait un diagnostic d’ensemble des sociétés occidentales : il y voyait un vaste mouvement de dépolitisation, de repli dans la vie privée, et une crise des significations imaginaires centrales sur lesquelles ces sociétés s’étaient bâties. Ce n’est pas la partie de l’œuvre de Castoriadis que je préfère — il y cède souvent à des constats sociologiques à l’emporte-pièce : le moraliste et le polémiste l’emportent parfois sur le philosophe —, mais Castoriadis y pointe tout de même certains phénomènes inquiétants comme la disparition de certains modèles anthropologiques au profit du consommateur-jouisseur fabriqué par le néo-capitalisme contemporain.

    Castoriadis est en effet lu et revendiqué par beaucoup de militants. Il a eu le mérite de ne pas proposer d’utopie (terme qu’il rejetait) ni de vouloir prophétiser la forme que prendrait le mouvement social : c’était contraire à son idée de la créativité historique.

    Castoriadis pose les questions essentielles : quelles sont les significations imaginaires qui peuvent aujourd’hui faire sens pour nous ? voulons-nous une démocratie authentique, un régime de l’autonomie et de l’auto-limitation ? comment rompre avec la société marchande ? quelle éducation pour un homme démocratique ? Les mouvements révolutionnaires ont tout intérêt à se réapproprier ces questions, qui sont au centre du travail de Castoriadis.

    autre article Ballast : juillet 2017 : https://www.revue-ballast.fr/castoriadis-lautonomie-radicale

    Pour info, l’asso Castoriadis, regrouppant ses textes et speech :
    http://www.castoriadis.org/fr/default.asp?sw=2560

  • #LE_MEDIA : C’EST PARTI | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/alberteins/blog/121017/le-media-cest-parti

    Il réunit d’ores et déjà des dizaines de youtubeurs comme #Usul, #Osons_causer, Mr Mondialisation, de blogs comme #Le_Vent_se_lève, lesCrises.fr et d’autres revues indépendantes comme #Ballast. Chacun dans son style et dans ses priorités, en toute indépendance et liberté. Qu’il est heureux de les retrouver tous fédérés pour faire vivre une culture commune.

    Tous les médias alternatifs étaient présents ainsi que #Marianne seul #Médiapart était absent [...]

    • Un nouveau média ? Pour liquider ceux qui font leur travail ?
      Rappelons, que le NON au référendum 2005 n’a pas eu besoin d’un nouveau média.

      Les personnalités sollicitées ne pouvaient donner leur approbation.
      Pour tenir quelques rubriques sur ce média, quelques signataires sont parfaitement à leur place :
      Laurent Baffie , rubrique Féminisme et la dignité.
      Marie-George Buffet , rubrique accords politiques locaux et l’affairisme des elus.
      Aurélie Filippetti , rubrique remplacement du social par la Culture.
      Pierre Joxe , rubrique trucage des budgets.
      Noël Mamère , rubrique l’écologie molle.
      Arnaud Montebourg , rubrique redressement français.
      Karl Zéro , rubrique, médias et affairisme.
      mariane , rubrique simulation, avec médiapart .
      . . . . . .

      Les cinquante premiers signataires du Manifeste pour un nouveau média citoyen
      https://www.legrandsoir.info/liste-des-premiers-signataires-du-manifeste-pour-un-nouveau-media-cito
      Cécile Amar (journaliste), Christian Audouin (directeur de rédaction), Laurent Baffie (chroniqueur), Josiane Balasko (comédienne), Blick Bassy (chanteur), Lucas Belvaux (réalisateur), Marie-George Buffet (députée), Bernard Cassen (président d’honneur d’Attac), Judith Chemla (comédienne), Sophia Chikirou (communicante), Antoine Comte (avocat), Jean-Pierre Darroussin (comédien), Antoine Deltour (lanceur d’alerte), Jack Dion (journaliste), Aurélie Filippetti (ancienne ministre), Bruno Gaccio (auteur), Raquel Garrido (avocate), Frédéric Gros (philosophe), Robert Guédiguian (réalisateur), Thomas Guénolé (politologue), Janette Habel (politologue), Cédric Herrou (agriculteur), Eva Joly (députée européenne), Pierre Joxe (ancien ministre), Jul (dessinateur), Juliette (chanteuse), Aude Lancelin (journaliste), Dany Lang (économiste), L.E.J (chanteuses), Philippe Lioret (réalisateur), Noël Mamère (ancien député), Jean Massiet (youtubeur), Guillaume Meurice (humoriste), Gérard Miller (psychanalyste), Giovanni Mirabassi (pianiste), Tania de Montaigne (écrivaine), Arnaud Montebourg (ancien ministre), Gérard Mordillat (écrivain), François Morel (comédien), Patrick Pelloux (médecin urgentiste), Edouard Perrin (journaliste), Philippe Poutou (ouvrier syndicaliste), Adrien Quatennens (député), François Ruffin (député), Bruno Solo (comédien), Jean Teulé (écrivain), Usul (youtubeur), Jacques Weber (comédien), Martin Winckler (écrivain), Karl Zéro (réalisateur).

    • Cher Le Média, les médias libres te souhaitent la bienvenue
      Reporterre - 13 octobre 2017 / Coordination permanente des médias libres
      https://reporterre.net/Cher-Le-Media-les-medias-libres-te-souhaitent-la-bienvenue


      L’appel à créer un « nouveau média collaboratif, pluraliste, culturel et francophone, humaniste et antiraciste, féministe et pro LGBTI, écologiste et progressif » prépare le lancement de « Le Média », proche de la France insoumise. Les auteurs de cette tribune rappellent que des médias correspondant à ces critères existent déjà partout en France.

      Soutenez les médias citoyens !
      . . . . .
      La suite : https://seenthis.net/messages/637583

    • Son modèle économique et sa gouvernance correspondent aux valeurs de solidarité et d’implication populaire qui font bouger les choses dans tous les domaines : culture, sport, divertissement, actualité. Il réunit d’ores et déjà des dizaines de youtubeurs comme Usul, Osons causer, Mr Mondialisation, de blogs comme Le Vent se lève, lesCrises.fr et d’autres revues indépendantes comme Ballast. Chacun dans son style et dans ses priorités, en toute indépendance et liberté. Qu’il est heureux de les retrouver tous fédérés pour faire vivre une culture commune.

      Tous les médias alternatifs étaient présents ainsi que Marianne seul Médiapart était absent, comme le disait David Koubbi normalement lorsqu’un nouveau média sort il est salué par l’ensemble de ses confrères mais là c’est l’inverse, il ironise sur l’Express notamment mais il aurait également pu citer Médiapart, Europe1 etc . Et de conclure «  si l’on critique autant cette alternative c’est qu’elle fait peur et donc qu’elle est bonne ».

  • #BALLAST | Jacques #Rancière : "Le #peuple est une construction"
    http://www.revue-ballast.fr/jacques-ranciere-peuple-construction

    « "Démocratie" n’est pas, à l’origine, le nom d’un régime politique mais une insulte (le gouvernement des moins que rien, le gouvernement de la canaille). »

    Et je tiens à dissocier ce principe de la confusion qu’on entretient aujourd’hui : on appelle « anarchistes » les gens qui, avec ou sans drapeau noir, cassent des distributeurs de billets à la fin des manifestations… L’anarchisme, c’est d’abord l’autonomie. Ce sont les coopératives de production et de consommation, les formes de transmission de savoir et d’information autonomes par rapport aux logiques dominantes. C’est l’indépendance à l’égard de la sphère gouvernementale.

  • Kenneth #rexroth, l’anarchiste érotico-mystique
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/11/10/kenneth-rexroth-lanarchiste-erotico-mystique

    On oublie parfois ce que fut l’Amérique littéraire et révolutionnaire durant la première moitié du XXe siècle : un lieu d’effervescence idéaliste, un creuset de culture libertaire où s’inventait la modernité. À Chicago, dans les années 1920, on aurait ainsi pu croiser un drôle de … Continue reading →

    #ANTICAPITALISME #adeline_baldacchino #anarchie #anarchiste #ballast #poésie #us