• Faire payer les rendez-vous non honorés : l’avis des médecins
    https://www.slate.fr/story/235324/faire-payer-rendez-vous-manques-non-honores-avis-medecins-consultation-medical

    ... certaines personnes ne sont pas en mesure de venir à tous leurs rendez-vous médicaux et (...) se retrouvent souvent dans l’incapacité de prévenir. « Mes patients ont 75 ans de moyenne d’âge. Ils ont fait un AVC, plus de 30% ont des troubles de la planification, 25% ont des troubles moteurs séquellaires. Ils ont de multiples suivis parallèles. C’est très compliqué d’honorer des rendez-vous dans ces conditions. C’est d’autant plus compliqué que leur accès aux SMS de rappel peut être difficile, que les politiques de réduction des coûts en matière de secrétariat dans les hôpitaux et cliniques les rend quasi injoignables pour annuler ou déplacer des rendez-vous », assure sur Twitter R., neurologue.

    « Une partie de la patientèle, déjà marginalisée, a des difficultés –à cause par exemple d’addictions ou de troubles cognitifs– à honorer systématiquement les rendez-vous », atteste Yannick, médecin généraliste avec lequel nous avons échangé.

    Ces éléments vont dans le sens d’une étude irlandaise publiée en 2019, qui écrit dans sa conclusion : « Les patients souffrant d’un plus grand nombre d’affections de longue durée ont un risque accru de manquer des rendez-vous en médecine générale malgré le contrôle du nombre de rendez-vous pris. Ceci est particulièrement vrai chez les patients souffrant de troubles mentaux. » Elle indique également que ces patients « qui manquaient plus de deux rendez-vous par an ont un risque de mortalité toutes causes confondues plus de huit fois supérieur à ceux qui ne manquaient aucun rendez-vous. Ces patients sont décédés prématurément, généralement de facteurs externes non naturels tels que le suicide. »

    #Santé #médecine #rendez_vous_non_honorés #taxe-lapin #darwinisme_social

    • Il compte financer comment sa « punition 5 euros » le premier de la classe ? Comment il compte récupérer mes 5 euros si je n’ai pas honoré mon rdv ? J’ai beau réfléchir TOUT est payant !!! Tout système de récupération a un coût !

    • Il peuvent récupérer la thune comme ils le font déjà avec le forfait médicament où même des pauvres doivent contribuer à hauteur de 50 balles par an de leurs poches sur des médocs qui auraient pu leur être fournis sans frais (CSS) ou remboursés. Il suffit de modifier quelques critères Cpam, pas besoin de frais de recouvrement qui pourraient s’avérer supérieurs aux sommes en jeu.

    • « Une partie de la patientèle, déjà marginalisée, a des difficultés –à cause par exemple d’addictions ou de troubles cognitifs– à honorer systématiquement les rendez-vous. » === Et oui, la non observance des rendez-vous ou des traitements fait souvent partie du problème de santé d’où la nécessité de différents seuils d’accès aux soins !

    • Ce qui est rageant, c’est qu’en même temps, les médecins et personnels soignants sont en surbooking. Donc, en général, dans mon entourage, les lapins sont vus comme des soupapes qui permettent de souffler, de rattraper du retard ou de prendre plus de temps avec un autre patient.... Cette logique comptable est absurde et pose vraiment des problèmes aux plus précaires : 5€ c’est beaucoup d’argent. C’est pareil en effet @colporteur avec les médicaments. Ou comment faire porter sur les plus précaires la gabébie libérale, encore une fois et toujours.

    • « Taxe lapin » : le patron de Doctolib opposé à l’empreinte de carte bancaire obligatoire avant le rendez-vous
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/10/taxe-lapin-le-patron-de-doctolib-oppose-a-l-empreinte-de-carte-bancaire-obli

      « Il y a 15 % des patients qui sont en situation d’illectronisme » et « 5 % qui n’ont pas de carte bancaire. C’est impensable d’entraver l’accès aux soins pour eux », a justifié son PDG, pourtant favorable au principe d’une taxe pour rendez-vous médicaux non honorés.

      Sur le fond, Doctolib est favorable à la mise en place d’une « taxe lapin » de 5 euros, que le premier ministre, Gabriel Attal, a appelée de ses vœux samedi afin de limiter les rendez-vous médicaux non honorés. Mais, concrètement, comment faire payer cette somme au patient fautif ? Pour l’exécutif, la pénalité devrait être retenue grâce à l’empreinte de carte bancaire prise par les plates-formes de rendez-vous, et les médecins pourront l’appliquer, ou pas. Une solution à laquelle s’oppose Stanislas Niox-Chateau, président-directeur général de Doctolib.

      « Il ne faut pas créer un fardeau administratif nouveau pour les soignants et entraver l’accès aux soins », a jugé M. Niox-Chateau, interrogé par France Inter, mercredi 10 avril. « Il y a 15 % des patients qui sont en situation d’illectronisme [qui n’ont pas Internet ou qui ne savent pas l’utiliser] et 5 % qui n’ont pas de carte bancaire. C’est impensable d’entraver l’accès aux soins pour eux », a encore justifié le patron de Doctolib.

      M. Niox-Chateau pointe également le problème des rendez-vous qui ne sont pas pris en ligne. Selon lui, c’est à l’Assurance-maladie que revient la charge de gérer cette « taxe lapin », en prélevant les 5 euros sur le rendez-vous suivant du patient.

      Erreur lors de mon post précédent, donc. Je croyais que, comme pour les médicaments, le fric taxé aux patients le serait sous forme de non remboursement. Or il s’avère qu’il s’agirait de faire payer le rendez-vous raté, et ce, directement au praticien concerné.

    • C’est la suite de la grande in-quisi-fantilisation des problèmes sociaux et politiques. Les boucs émissaires sont désignés : les pauvres sont responsables du ralentissement de la rotation de la terre. De fait, ils ont le devoir de continuer à courber leur maigre échine pour faire peur aux bourgeois, et pour ce gouvernement, d’être reconnaissants à la nation de les maltraiter. Leur devoir est de mettre au service de la croissance nationale leur énergie, leurs ovaires, leurs spermes, leurs enfants (pour l’armée), leurs muscles et leur porte monnaie dont le contenu est à vider dans les hypersuperextramarchés, sans oublier de verser leur dîme mensuelle aux saigneurs propriétaires de l’eau, l’électricité, du gaz, des autoroutes et de leur logement.
      Bientôt le fouet en place publique pour 3 retards chez le dentiste. Tout ça pour que certains s’offrent une deuxième piscine.

    • « Une enquête de l’URPS datant de 2012 soulignait déjà que plus de la moitié (60%) de ces rendez-vous manqués sont le fait de malades en tiers payant, essentiellement titulaires de la #CMU [ancien nom de la Complémentaire santé solidaire, ndlr]. Mais on ne s’interroge jamais sur pourquoi ces patients manquent leurs rendez-vous. Alors, l’auteur de la thèse a appelé les patients qui n’étaient pas venus à leur rendez-vous sur deux semaines à la maison de santé. Ils étaient en tout 54. Sur les 22 avec lesquels il a été possible de mener un entretien téléphonique, aucun n’a dit qu’il se fichait d’honorer ou non un rendez-vous et tous ont accepté le nouveau rendez-vous qui leur a été proposé. En revanche, tous avaient une bonne raison qui touchait justement à leur statut précaire, comme un rendez-vous imprévu à la CAF, des changements d’horaire de travail à la dernière minute ou bien encore un enfant à garder. »

      un extrait de l’article initial

  • La tyrannie de l’Homo Automobilus
    http://carfree.fr/index.php/2024/04/08/la-tyrannie-de-lhomo-automobilus

    Fondateur du Groupe international d’architecture prospective, Michel Ragon montre dans cet ouvrage de 1971 intitulé « Les Erreurs Monumentales » les aberrations de la politique actuelle en matière de construction. Choisissant des Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #Livres #critique #dictature #histoire #santé #urbanisme

  • Opinion | The Point: Conversations and insights about the moment. - The New York Times
    https://www.nytimes.com/live/2024/04/02/opinion/thepoint#avian-flu-cows-outbreak

    The discovery of the country’s second human case of H5N1 avian flu, found in a Texas dairy farm worker following an outbreak among cows, is worrying and requires prompt and vigorous action.

    While officials have so far said the possibility of cow-to-cow transmission “cannot be ruled out,” I think we can go further than that.

    The geography of the outbreak — sick cows in Texas, Idaho, Michigan, Ohio and New Mexico — strongly suggests cows are infecting each other as they move around various farms. The most likely scenario seems to be that a new strain of H5N1 is spreading among cows, rather than the cows being individually infected by sick birds.

    Avian flu is not known to transmit well among mammals, including humans, and until now, almost all known cases of H5N1 in humans were people in extended close contact with sick birds. But a cow outbreak — something unexpected, as cows aren’t highly prone to get this — along with likely transmission between cows, means we need to quickly require testing of all dairy workers on affected farms as well as their close contacts, and sample cows in all the dairy farms around the country.

    It is possible — and much easier — to contain an early outbreak when an emergent virus isn’t yet adapted to a new host and perhaps not as transmissible. If it gets out and establishes a foothold, then all bets are off. With fatality rates estimated up to 50 percent among humans, H5N1 is not something to gamble with.

    Additionally, H5N1 was found in the unpasteurized milk of sick cows. Unpasteurized milk, already a bad idea, would be additionally dangerous to consume right now.

    Public officials need to get on top of this quickly, and transparently, telling us the uncertainties as well as their actions.

    The government needs to gear up to potentially mass-produce vaccines quickly (which we have against H5N1, though they take time to produce) and ensure early supplies for frontline and health care workers.

    It’s possible that worst-case scenarios aren’t going to come true — yet. But evolution is exactly how viruses get to do things they couldn’t do before, and letting this deadly one have time to explore the landscape in a potential new host is a disastrously bad idea.

    #H5N1 #Zeynep_Tufekci #contagion #Santé_publique

  • Manche : les barrages dans le nord sont-ils vraiment efficaces pour empêcher les traversées ? - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56262/manche--les-barrages-dans-le-nord-sontils-vraiment-efficaces-pour-empe

    Manche : les barrages dans le nord sont-ils vraiment efficaces pour empêcher les traversées ?
    Par Leslie Carretero Publié le : 05/04/2024
    Quelques mois après l’installation de barrages dans des cours d’eau se jetant dans la Manche, l’un d’eux a été détruit dans la nuit du 30 au 31 mars. Preuve selon les autorités que ces mesures pour empêcher les migrants de traverser la Manche sont efficaces. Mais pour les associations, ce dispositif n’a aucune incidence sur les tentatives de départs vers le Royaume-Uni, qui ont connu un record au premier trimestre 2024.
    Dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 mars, le barrage flottant installé dans la Canche a été « endommagé volontairement », selon Isabelle Fradin-Thirode, sous-préfète de Montreuil (nord de la France). La lignée de bouées qui traverse le fleuve de part en part, désormais échouée sur le rivage, a été sectionnée à l’aide d’un engin de type disqueuse, révèle France 3.Le dispositif a été installé l’été dernier dans ce fleuve du nord de la France qui se jette dans la Manche pour contrer le phénomène grandissant des « taxi-boats » : ces embarcations qui prennent la mer depuis les cours d’eau en amont pour éviter les contrôles renforcés le long du littoral.
    Les autorités soupçonnent des passeurs d’être à l’origine de la destruction de ce barrage. « Ils l’ont découpé pour contourner ce type d’outils, car le fleuve était un point de départ » des canots vers l’Angleterre, déclare à InfoMigrants Mathilde Potel, commissaire adjointe en charge de la lutte contre l’immigration irrégulière sur le littoral.
    « Les tentatives de destruction de la part des passeurs démontrent que ces barrages sont une entrave à la circulation des migrants », renchérit la préfecture du Pas-de-Calais, contactée par InfoMigrants.Entre janvier et août 2023, « 22 évènements ont été recensés sur le fleuve de la Canche, avec une moyenne de 46 migrants sur chaque embarcation », expliquait en août la préfecture. Depuis son installation, les autorités ont constaté « un effondrement des tentatives de traversées sur ce secteur », signale Mathilde Potel. Plus aucun bateau n’a pris la mer depuis ce cours d’eau.
    Le nord de la France compte deux autres installations de ce type : un dans l’Authie construit en amont du port de la Madelon (près du Fort-Mahon) en janvier, et un autre dans le canal des Dunes, près de Dunkerque inauguré en 2021.En plus de leur caractère dissuasif, ces barrages, surveillés par des drones, permettent aux autorités de la région de centraliser leurs effectifs. « En interdisant l’accès à certains spots [grâce aux barrages] , on renforce [notre surveillance] sur les autres points de départs. On évite de mettre des forces terrestres et des moyens aériens sur tous les secteurs », affirme encore Mathilde Potel.Autant d’arguments qui prouvent, selon les autorités, que cette technique a montré son efficacité.
    Mais pour les associations, en revanche, ce dispositif ne résout rien. Au contraire. « Ce n’est pas une ligne de bouées qui va empêcher les gens de tenter la traversée » de la Manche, rétorque à InfoMigrants Pierre Roques de l’Auberge des migrants. Les exilés « peuvent aller 200 mètres plus loin, cela ne va rien changer », continue le militant.
    Pour contourner les barrages, les passeurs empruntent désormais d’autres canaux. Ces derniers mois, plusieurs départs ont été enregistrés au niveau du canal de l’Aa. En quelques semaines, on compte une dizaine de mise à l’eau depuis ce cours d’eau. Fleur Germain, coordinatrice d’Utopia 56 à Calais, affirme recevoir de plus en plus d’appels de détresse, via la ligne d’urgence téléphonique de l’association, de personnes en difficultés dans l’Aa. « Ce n’était pas du tout le cas avant », rapporte-t-elle.
    Les humanitaires estiment par ailleurs que l’installation des barrages a augmenté la prise de risques des exilés. En mars, un Syrien de 27 ans et une fillette irakienne de sept ans ont péri noyés dans le canal de l’Aa en tentant de monter dans une embarcation de fortune. Depuis le début de l’année, les associations ont comptabilisé 11 morts en mer sur la route de l’Angleterre. Un record en seulement trois mois."De manière évidente, [les barrages] c’est plus de la communication qu’autre chose", pense Pierre Roques. « Ça ne fait pas du tout baisser les départs », abonde Fleur Germain.
    Si les traversées de la Manche ont fortement diminué en 2023 - avec l’arrivée au Royaume-Uni de près de 30 000 exilés contre 45 000 en 2022 - les chiffres montrent une nette augmentation depuis janvier 2024. Au premier trimestre de cette année, 5 373 personnes ont pris la mer depuis les côtes françaises, contre 3 793 à la même période de 2023, selon un décompte de l’AFP établi à partir des données officielles britanniques. Soit une hausse de 41,7%.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#passeur#drone#barrage#migrationirreguliere#sante

  • Chypre s’inquiète des arrivées de migrants syriens depuis le Liban - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56252/chypre-sinquiete-des-arrivees-de-migrants-syriens-depuis-le-liban

    Chypre s’inquiète des arrivées de migrants syriens depuis le Liban
    Par RFI Publié le : 05/04/2024
    C’est l’une des portes de l’Europe en Méditerranée : l’île de Chypre, qui s’inquiète de l’arrivée de plus en plus de migrants. Il s’agit de Syriens fuyant la guerre, la plupart passeraient désormais par le Liban. Nicosie a accusé le gouvernement libanais de participer à ces entrées sur son territoire. Chypre détient actuellement le deuxième plus haut taux de demandeurs d’asile de l’Union européenne par rapport à sa population. Cela fait plusieurs mois que Nikos Christo-Doulides voit arriver de plus en plus de migrants syriens sur ses côtes. Ces derniers jours, 350 personnes en 48 heures, un record.
    Le président chypriote a une explication : selon lui, le Liban, à 160 kilomètres de là, encouragerait les traversées clandestines.
    "Le nombre de migrants syriens en provenance du Liban n’a fait qu’augmenter ces dernières semaines, ce qui est extrêmement préoccupant, raconte Nikos Christo-Doulides. Je comprends parfaitement les défis que le Liban doit affronter, mais exporter des migrants vers Chypre ne devrait pas être la réponse et ne peut pas être accepté. »
    Le Liban est le premier pays d’accueil des réfugiés syriens, ils seraient entre 800 000 et 1,5 million sur son sol. Mais la terrible crise économique dans le pays pousse les exilés à partir.
    De l’autre côté, à Chypre, le gouvernement n’hésite pas à renvoyer directement les migrants syriens vers le Liban. En août, le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU s’en inquiétait déjà, craignant le retour de ces personnes en Syrie où elles risquent les persécutions et la torture.

    #Covid-19#migrant#migration#chypre#syrie#liban#HCR#UE#asile#sante

  • La Finlande prête à refouler les migrants sur sa frontière orientale
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/05/la-finlande-prete-a-refouler-les-migrants-sur-sa-frontiere-orientale_6226201

    La Finlande prête à refouler les migrants sur sa frontière orientale
    Par Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale)
    Depuis le 15 décembre 2023, la frontière terrestre entre la Finlande et la Russie est fermée. Cette mesure, prise par le gouvernement à Helsinki, qui accuse Moscou de vouloir déstabiliser son pays en « instrumentalisant l’immigration », devait être temporaire. Elle est en train de se pérenniser : jeudi 4 avril, la fermeture a été prolongée « jusqu’à nouvel ordre » et étendue au trafic maritime, alors que la Finlande prépare une loi d’urgence qui pourrait lui permettre de refouler les migrants à la frontière.
    Dirigé par le conservateur Petteri Orpo, le gouvernement de coalition reproche aux autorités russes d’avoir rompu, à partir de l’été 2023, avec la pratique habituelle consistant, des deux côtés de la frontière, à stopper l’arrivée des migrants dépourvus de titre de séjour avant qu’ils ne traversent. Depuis le mois de juillet 2023, environ 1 300 demandeurs d’asile, originaires de pays tiers, sont ainsi entrés en Finlande, la plupart sur des vélos fournis par des policiers russes, selon des témoignages recueillis par Le Monde.
    Quatre mois après la fermeture de la frontière, la ministre de l’intérieur, Mari Rantanen, membre des Vrais Finlandais (extrême droite), assure que rien n’a changé : « Les autorités finlandaises considèrent qu’il s’agit d’une situation à long terme. » L’arrivée du printemps pourrait même, selon elle, « accroître la pression sur la Finlande », alors que « des centaines, voire des milliers de personnes [se trouvent] près de la frontière finlandaise du côté russe ».
    D’où le projet de loi d’urgence en préparation, qui prévoit d’autoriser les refoulements de migrants à la frontière, dans des situations exceptionnelles, c’est-à-dire si les autorités « ont des informations ou des soupçons sérieux qu’un Etat étranger ou un autre acteur tente d’influencer la Finlande en exploitant les immigrants », et que ces tentatives « mettent sérieusement en danger la souveraineté ou la sécurité nationale de la Finlande ».
    La loi, qui devra être approuvée par une majorité des quatre cinquièmes au Parlement, ne pourra être appliquée qu’avec l’accord du président de la République et pour une période d’un mois. L’objectif est de doter la Finlande d’un outil en cas de réouverture des postes-frontières, ou si les migrants pénètrent sur le territoire à travers la forêt. Trente-quatre entrées illégales ont été recensées depuis la fermeture de la frontière.
    Mais le texte est très controversé. « Dans la présentation du projet de loi, le gouvernement déclare d’emblée que, si le texte est adopté en l’état, la Finlande ne pourra pas garantir le principe de non-refoulement ou la prohibition de la torture, ce qui est très problématique », observe Elina Pirjatanniemi, professeure de droit à l’université de Turku. Or, ajoute-t-elle, Helsinki « ne peut pas décider unilatéralement de déroger à ses obligations au regard du droit européen et international, même dans une situation d’urgence ».Un point de vue partagé par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui, dans son avis au gouvernement, rappelle que le principe de non-refoulement est « contraignant, universel et intangible ». Ne pas s’y conformer pourrait avoir des conséquences graves, renchérit la Fondation Mannerheim pour la protection de l’enfance, soulignant que « l’objectif de la Russie est de saper les droits fondamentaux et les droits de l’homme, ainsi que l’Etat de droit ». Si la Finlande fait des concessions, elle risque de « perdre sa crédibilité », avertit la fondation.
    L’application de la loi suscite également des questions. « Les gardes-frontières devront décider, au cas par cas, si une personne fait partie ou non d’une instrumentalisation, ou si elle se trouve dans une situation qui justifierait qu’elle puisse demander l’asile [un dispositif prévu pour les mineurs, les personnes vulnérables ou souffrant d’un handicap, ainsi que les migrants risquant la torture ou la peine de mort]. Mais rien ne dit comment ils pourront faire cette évaluation », remarque Mme Pirjatanniemi. Le syndicat des gardes-frontières s’inquiète que ses agents puissent ensuite faire l’objet de poursuites judiciaires.Interrogé sur les motivations du gouvernement, qui a fait du durcissement des conditions d’accueil des demandeurs d’asile une de ses priorités, le député conservateur Jukka Kopra, président de la commission de la défense au Parlement, balaie les critiques : « C’est une mesure qui ne sera appliquée que dans des circonstances exceptionnelles, affirme-t-il. Quand les règles du jeu changent et que des responsables russes et des gangsters se mettent à utiliser cyniquement des gens, pour des gains financiers et des intérêts géostratégiques, nous devons nous adapter. »Le risque autrement, selon M. Kopra, serait de « voir s’ouvrir une nouvelle route d’immigration illégale vers la Finlande et l’Europe ». En février 2023, le pays nordique a commencé à ériger une barrière de 3 mètres de haut, sur sa frontière orientale. Longue d’environ 200 kilomètres, sur les 1 340 kilomètres de frontière avec la Russie, elle devrait être achevée en 2025.

    #Covid-19#migrant#migration#finkande#russie#frontiere#asile#refoulement#crise#routemigratoire#migrationirreguliere#sante

  • Entre l’Algérie et le Niger, les migrants de la discorde
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/05/entre-l-algerie-et-le-niger-les-migrants-de-la-discorde_6226181_3212.html

    Entre l’Algérie et le Niger, les migrants de la discorde
    Par Frédéric Bobin
    « La crise s’aggrave entre les deux pays », a titré jeudi 4 avril TSA, un journal algérien en ligne, au lendemain de la convocation de l’ambassadeur d’Alger en poste à Niamey au ministère nigérien des affaires étrangères. La question migratoire est au cœur de cette crispation bilatérale, s’ajoutant à un contexte sahélien déjà dégradé pour l’Algérie alors que la crise couve toujours avec le Mali.
    A Niamey, le diplomate algérien s’est vu signifier, mercredi 3 avril, les « protestations » du gouvernement nigérien contre « le caractère violent » des opérations de refoulement de milliers de migrants par l’Algérie. Le Niger dénonce de « vastes opérations de rafles policières » ayant récemment visé des Subsahariens, dont de nombreux Nigériens, résidant à Tamanrasset (Sud algérien) au mépris de leur « intégrité physique » et de « la sécurité de leurs biens ». La page Facebook du ministère a diffusé des images vidéo montrant des dizaines de Nigériens embarqués dans des camions vers la frontière ou abandonnés à pied dans le désert, certains bandés de pansements.
    L’Algérie est coutumière des refoulements de migrants subsahariens vers le Niger. Selon l’organisation de secours Alarme Phone Sahara, quelque 23 000 expulsions ont été réalisées en 2023. La nouvelle donne politique au Niger a ajouté à ces récurrentes tensions migratoires à la frontière. Le régime miliaire issu du putsch de juillet 2023 à Niamey a en effet décidé, fidèle à son inspiration souverainiste, d’abroger la loi de 2015 pénalisant le trafic illicite de migrants.
    Ce dispositif répressif, l’un des grands acquis de la coopération de Bruxelles avec des Etats africains, visant à endiguer les flux migratoires vers la Méditerannée, a subitement été dénoncé comme contraire aux « intérêts du Niger et de ses citoyens ». Il n’a pas fallu plus de quelques semaines pour que la ville d’Agadez, capitale du « pays » touareg et grand carrefour régional de la migration vers l’Afrique du Nord, reprenne ses activités d’hébergement et de transport de voyageurs que la loi de 2015 avait de facto condamnées au déclin.
    Depuis le début de l’année, les flux sont spectaculairement repartis à la hausse, selon le décompte de l’Organisation internationale des migrations (OIM) : + 98 % de traversées de la frontière en janvier vers la Libye par rapport à décembre 2023, + 34 % vers l’Algérie.
    Si la politique d’expulsions menée par Alger n’est pas inédite, la réaction indignée de Niamey est, elle, nouvelle. Elle marque une forme d’émancipation du Niger l’égard de son grand voisin du nord dont la tutelle avait jusque-là pesé dans les équilibres nationaux, via notamment l’influence exercée par les Algériens sur les groupes touareg.
    « Depuis le coup d’Etat, les Nigériens ont poussé vers la sortie les Français puis les Américains, ils se permettent donc de hausser le ton vis-à-vis de l’Algérie », observe Akram Kharief, expert en sécurité régionale et fondateur du site menadefense. Alger avait déjà essuyé un camouflet au lendemain du coup d’Etat de juillet 2023 quand son offre de médiation avait été snobée par les putschistes. Les ennuis de l’Algérie au Niger sont à rapprocher de la partie de bras de fer qui l’oppose au Mali. La résiliation en janvier par Bamako de l’accord d’Alger de 2015 – un compromis sous supervision algérienne visant à stabiliser le nord du pays – est le point d’orgue d’une dégradation de la relation qui avait commencé avec l’offensive des forces armées maliennes au fil de l’année 2023 contre les groupes rebelles (arabes et touareg) de la région septentrionale.
    Détrônée de son statut de tuteur régional, l’Algérie a notamment vécu la chute de Kidal, principale ville du Nord tenue par ces groupes alliés, comme un affront stratégique. Après avoir inspiré une campagne de presse brandissant le spectre du « chaos » dans la région, Alger a organisé en février des manœuvres militaires à munitions réelles – baptisées « Tempête du Hoggar » – à proximité de la localité Bordj Badji Mokhtar, le long de la frontière avec le Mali.
    « Cet exercice survient dans un contexte de tensions régionales marquées par la dégradation de la situation sécuritaire dans les pays du Sahel, notamment le Mali, le Niger et le Burkina Faso, où des coups d’Etat militaires ont évincé des présidents élus », avait alors commenté le journal TSA.Au Niger comme au Mali, Alger doit trouver la parade au déclin de son influence alors que son rival marocain s’efforce de se glisser dans les brèches de ce nouveau paysage sahélien. Le renouvellement ces derniers jours de son personnel diplomatique dans la région témoigne d’un recalibrage à venir. « L’Algérie a, au moins temporairement, pris acte de sa perte d’influence, souligne Ali Bensaad, professeur à l’Institut français de géopolitique de l’université Paris VIII. Elle se trouve dans une position défensive, mais elle a du mal à renoncer à son logiciel de puissance régionale fonctionnant sur des rapports de force. »
    De ce point de vue, la campagne d’expulsions de migrants nigériens constitue, ajoute M. Bensaad, un « moyen de pression pour forcer la main à Niamey », un levier pour l’inciter à de meilleures dispositions. Au risque – comme l’illustre la convocation de l’ambassadeur algérien – d’aboutir à l’effet inverse, à savoir consolider au Niger une attitude de défi.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#algerie#mali#migrationirreguliere#expulsion#crise#agadez#sante#frontiere

  • Santé et sécurité des travailleurs et des travailleuses : Textes adoptés par les Assises des 13 et 14 mars 2024

    500 personnes ont participé aux différents ateliers des Assises de ce mois de mars. La richesse des échanges témoigne des interventions sur le terrain. Les apports à la réflexion collective des chercheurs, avocats, inspecteurs⋅trices du travail, experts auprès des CSE et des militants serviront notre activité quotidienne.

    Notre site va accueillir les différentes contributions, témoignages, tracts concernant le sujet. N’hésitez donc pas à l’enrichir, même si vous étiez absent∙e de la rencontre !

    http://assises-sante-travail.ouvaton.org

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/05/textes-adoptes-par-les-assises-des-13-et-14-ma

    #santé #travail

  • Buvons !
    https://laviedesidees.fr/Bihl-histoire-populaire-bistrots

    Cafés révolutionnaires, caboulots des faubourgs, cabarets aux bals éclatants, brasseries ouvertes toute la nuit : le bistrot possède une riche #Histoire qui nous parle de divertissements et de séditions, mais aussi de la solitude des zones aujourd’hui enclavées. À propos de : Laurent Bihl, Une histoire populaire des bistrots, Nouveau Monde éditions

    #ville #santé #peuple #culture_populaire
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240401_bistrots.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20240401_bistrots.docx

  • Accord migratoire Albanie-Italie : les travaux de construction des centres pour migrants ont commencé - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56160/accord-migratoire-albanieitalie--les-travaux-de-construction-des-centr

    Accord migratoire Albanie-Italie : les travaux de construction des centres pour migrants ont commencé
    Par La rédaction Publié le : 01/04/2024
    Depuis trois jours, des engins de chantiers s’activent sur un vaste terrain de Gjadër, en Albanie. C’est là que seront accueillis, d’ici quelques mois selon Rome, les migrants secourus en Méditerranée par les autorités italiennes. Le projet est garanti par un accord migratoire très controversé entre l’Albanie et l’Italie. Les engins de chantier sont déjà sur place. À Gjadër, dans le nord de l’Albanie, les travaux de construction de deux centres d’accueil pour les migrants secourus dans les eaux italiennes ont commencé. Depuis le 29 mars, des poids lourds s’emploient à terrasser et aménager le terrain à l’entrée de l’ancien camp militaire, où les migrants seront placés dans l’attente d’une réponse à leur demande d’asile, a constaté l’AFP.
    Le projet d’aménagement du terrain à Gjadër, situé au pied de la montagne de Kakarriq, se compose de deux structures : un premier bâtiment sera dédié à l’hébergement des demandeurs d’asile en attente du traitement de leur dossier. Un second, construit sur le même terrain, servira de centre de détention pour les exilés amenés à être expulsés. Sur place, les migrants bénéficieront d’une assistance juridique de la part de représentants d’organisations internationales, dont l’Union européenne (UE), conformément aux législations italienne, albanaise et européenne.Selon Paulin Lucaj, un habitant de Gjadër, les deux centres d’accueil seront par ailleurs entourés d’un mur de sept mètres de haut pour empêcher les migrants d’en partir.
    Les migrants seront transférés à Gjadër après un premier passage par le « hotspot » du port de Shengjin, à 20 km de là. C’est dans cette structure, également financé et gérée par Rome, que les exilés seront enregistrés après leur débarquement. La construction de ces deux infrastructures italiennes en terre albanaise, pays qui ne fait pas partie de l’UE, a été avalisée par le Parlement du pays en février dernier. Censées ouvrir le 20 mai 2024, elles seront gérées par l’Italie et pourront accueillir jusqu’à 3 000 migrants à la fois, secourus par les autorités italiennes - garde-côtes, Marine, Garde financière - en mer Méditerranée. Avec ces structures, l’Italie compte réduire les arrivées de migrants sur son sol, près de 158 000 migrants en 2023. La construction et le fonctionnement des centres, évalués entre 650 et 750 millions d’euros, seront payés à 100% par Rome, sur cinq ans. Les autorités italiennes seront chargées du maintien de l’ordre dans les centres, la police albanaise en étant responsable à l’extérieur et au cours du transport des migrants d’une zone à une autre.
    Mais dès sa signature le 6 novembre 2023 entre la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni et son homologue Edi Rama, l’accord migratoire avait essuyé une pluie de critiques. L’ONG International Rescue Committee (IRC) avait dénoncé un accord « déshumanisant », tandis qu’Amnesty International a déploré une « proposition irréalisable, nuisible et illégale ».cLe député italien et secrétaire du parti d’opposition Più Europa, Riccardo Magi, avait fustigé « une sorte de Guantanamo italien, en dehors de toute norme internationale, en dehors de l’UE, sans la possibilité de contrôler la détention des personnes enfermées dans ces centres ».cL’Union européenne, elle, a exprimé son intérêt pour l’accord, soulignant que les centres seront gérés en vertu du droit italien et non du droit albanai

    #Covid-19#migrant#migration#italie#albanie#UE#accordmigratoire#externatlisation#frontiere#asile#droit#centredetention#sante#mediterranee

  • Migrations : les traversées clandestines de la Manche toujours plus nombreuses - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56173/migrations--les-traversees-clandestines-de-la-manche-toujours-plus-nom

    Migrations : les traversées clandestines de la Manche toujours plus nombreuses
    Par RFI Publié le : 02/04/2024
    Le nombre de personnes qui ont tenté de rejoindre illégalement le Royaume-Uni en traversant la Manche a encore augmenté. En ce début d’année 2024, avec 5 373 personnes au premier trimestre, c’est 1 500 de plus que sur la même période l’année dernière. Ces traversées sont particulièrement périlleuses : sept personnes sont mortes sur cette route migratoire depuis le début de l’année.
    Au premier trimestre 2024, 5 373 personnes ont effectué illégalement la dangereuse traversée de la France vers le Royaume-Uni, contre 3 793 au premier trimestre 2023, soit une hausse de 41,7%. Sur le seul mois de mars 2024, le chiffre s’élève à 3 118 avec une nette augmentation constatée ces derniers jours.
    Dimanche 31 mars, 442 personnes ont gagné les côtes anglaises à bord de neuf embarcations, des fragiles bateaux pneumatiques souvent surchargés, et 349 ont été recensés la veille. Des traversées dangereuses aux issues souvent dramatiques. Sept migrants, parmi lesquels une fillette de 7 ans et un adolescent de 14 ans, sont morts en mer et sur un canal depuis le début de l’année en tentant de rejoindre l’Angleterre.
    Pourtant, en 2023, le nombre de migrants ayant traversé illégalement la Manche était en forte baisse par rapport au record de 2022 (45 000). Un bilan mis en avant par le Premier ministre Rishi Sunak, arrivé au 10 Downing Street, il y a un an et demi. Celui-ci a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière l’une de ses priorités, martelant sa promesse de « stopper les bateaux ».
    Toute augmentation des traversées de la Manche peut donc fragiliser les conservateurs à quelques mois d’élections législatives où les sondages pronostiquent une victoire écrasante de l’opposition travailliste menée par Keir Starmer. Un sondage publié ce week-end donne non seulement 19 points d’avance au Labour (un ordre de grandeur observé depuis des mois), mais indique que les conservateurs passeraient sous la barre des 100 députés sur 650 à la Chambre des communes, contre 348 actuellement. Une autre étude menée auprès de 18 000 personnes évoque même la possibilité d’un Parlement qui ne compterait que 80 députés tories.
    En cours d’examen au Parlement, le projet de loi controversé du gouvernement pour expulser les migrants au Rwanda se heurte à la résistance de la Chambre haute, celle des Lords, qui souhaite adoucir ce texte.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#traversee#migrationirreguliere#mortalite#sante#frontiere

  • Manche : 78 migrants secourus côté français, près de 800 arrivées au Royaume-Uni - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56152/manche--78-migrants-secourus-cote-francais-pres-de-800-arrivees-au-roy

    Migrants route migratoire Frontières Sauvetage La Manche
    Par La rédaction Publié le : 01/04/2024
    Alors que les secours français ont procédé au sauvetage de 78 personnes dans la Manche, samedi, les arrivées se sont succédées côté britannique. Depuis le début de l’année, près de 5 000 migrants ont débarqué au Royaume-Uni, un record. Week-end de Pâques chargé pour les secours français. Samedi 30 mars, les autorités ont procédé au sauvetage de 78 migrants répartis dans trois embarcations de fortune. Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, le CROSS Gris-Nez, a secouru un premier canot au large de Bray-Dunes, avec 55 personnes à bord. Elles ont ensuite été déposées au port de Dunkerque.
    Puis vingt autres exilés ont été pris en charge par un patrouilleur de la Marine nationale, au large de Mark cette fois, puis déposés au port de Calais.
    « Le reste des personnes de l’embarcation a refusé l’assistance proposée par des moyens français », affirme la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar) dans un communiqué. « Compte tenu des risques encourus par les migrants en cas d’actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l’Etat (chute à la mer, choc thermique, trauma divers), il a été décidé de les laisser poursuivre leur route ». En lien avec le CROSS Gris Nez, « une surveillance est maintenue sur cette embarcation », précisent les autorités.
    Enfin, trois exilés en détresse à bord d’un voilier ont également été transférés à terre. Selon la Premar, le bateau avait été déclaré volé dans la nuit. Le même jour, 349 personnes et neuf embarcations débarquaient côté anglais. Le lendemain, 442 personnes supplémentaires posaient le pied à Douvres, selon les chiffres du Home Office. Les traversées de la Manche n’ont jamais été si nombreuses à cette période de l’année. En trois mois, 4 993 migrants ont rejoint le Royaume-Uni à bords de canots, un record. Soit une augmentation de près de 25% par rapport à la même période l’année dernière, lorsque 3 700 avaient été comptabilisées par le Home Office.
    Le Premier ministre Rishi Sunak s’était pourtant félicité, fin 2023, d’avoir fait baisser les arrivées de migrants par la Manche. L’année dernière, le Royaume-Uni a enregistré 29 437 arrivées en « small boats », contre 45 000 en 2022. Mais un facteur important permet d’explique cette baisse : l’accord signé entre Londres et l’Albanie en décembre 2022 pour lutter contre l’immigration clandestine.
    Cette année-là en effet, près d’un tiers des 45 000 arrivées sur le sol anglais concernaient des Albanais partis de France, souvent des hommes majeurs seuls. À l’été 2022, les Albanais ont même représenté jusqu’à 50 % des passagers de « small boats ».
    Pour dissuader les autres candidats à l’exil, Londres mise toujours sur son « étroite collaboration avec la police française », assure le Home Office dans un communiqué publié le 28 mars.
    Mais les autorités souhaitent surtout concrétiser leur projet de loi phare sur l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda. « Le nombre inacceptable de personnes qui continuent de traverser la Manche démontre exactement pourquoi nous devons faire décoller les vols […] le plus rapidement possible », peut-on lire aussi dans le document. Après un ping-pong parlementaire infernal, le traité très controversé sera de nouveau examiné par la Chambre des Communes, le 15 avril prochain.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#manche#frontiere#smallboat#sante#calais#dunkerque#PREMAR

  • Niger : afflux « de grande ampleur » de réfugiés du Nigeria, arrivés dans la région frontalière de Maradi - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56144/niger--afflux-de-grande-ampleur-de-refugies-du-nigeria-arrives-dans-la

    Migrants route migratoire Camps de migrants/réfugiés violences
    Par RFI Publié le : 01/04/2024
    Au Niger, il y a moins d’une semaine, plus de 1 400 Nigérians, fuyant les violences de bandes armées, sont arrivés dans plusieurs villages de la région de Maradi, à la frontière avec le Nigeria, selon les chiffres des Nations unies. Ce déplacement de population, le premier mouvement d’ampleur depuis le début de l’année, fait augmenter les besoins d’aide d’urgence dans la zone. La majorité sont des femmes et des enfants : 1 400 personnes ont ainsi afflué vers trois localités de la région de Maradi, au Niger, en fin de semaine dernière, poussées par des violences entre bandes armées et groupes d’auto-défense qui se sont déroulées, quelques jours plus tôt dans la commune d’Isa, dans l’État de Sokoto, au Nigeria. Les populations ont été sommées de quitter les lieux dans les 72 heures.
    Sur place, au Niger, plusieurs organisations sont à pied d’œuvre pour leur venir en aide. Parmi ces organisations, figure le Conseil norvégien pour les réfugiés. Selon Christelle Huré, responsable plaidoyer au bureau Afrique de l’ouest et centrale, ces personnes ont tout laissé derrière elles : « Pas de biens, pas de nourriture et pas de papiers d’identité. En termes de besoins, il y a bien entendu tout ce qui est nourriture, mais des besoins aussi en termes d’abri, en matière de santé et en matière d’accès à l’eau. Les nouveaux déplacements posent aussi des défis importants en termes de gestion des ressources pour les communautés qui sont déjà sur place et qui sont déjà très pauvres ».
    En plus de l’aide d’urgence, les réfugiés doivent être relocalisés, plus loin de la zone frontalière, pour des raisons de sécurité. « C’est un mouvement de grande ampleur mais ce n’est pas le premier afflux de réfugiés. Par conséquent, le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) est déjà organisé pour relocaliser ces personnes, notamment dans le village de Chadakori. Il les relocalise dans des zones jugées plus sécurisées et où ils peuvent aussi avoir davantage accès à l’aide », ajoute Christelle Huré. Le mois dernier, le HCR recensait plus de 62 000 réfugiés nigérians dans la région de Maradi.

    #Covid-19#migrant#migration#nigeria#niger#refugie#frontiere#HCR#maradi#crise#violence#sante

  • Les traversées de migrants reprennent en Méditerranée, mais les arrivées en Italie diminuent
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/01/les-traversees-de-migrants-reprennent-en-mediterranee-mais-les-arrivees-en-i

    Les traversées de migrants reprennent en Méditerranée, mais les arrivées en Italie diminuent
    Par Nissim Gasteli (Tunis, correspondance)
    Il a suffi de quelques jours de météo clémente pour que les traversées en Méditerranée centrale, entre la Tunisie, la Libye et l’Italie, repartent à la hausse. Environ cinq mille personnes sont arrivées en Italie lors des deux dernières semaines, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies, presque autant que sur la période courant du 1er janvier et le 10 mars. Des chiffres qui restent cependant très inférieurs au plus de 20 400 arrivées comptabilisées entre janvier et mars 2023.
    Elus notamment sur un discours anti-migrants, la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, et son gouvernement n’ont pas manqué de se féliciter de ce fléchissement. Leurs efforts, tant à l’échelle nationale qu’internationale, disent-ils, ont permis une diminution significative des arrivées dans la péninsule. « Un travail sérieux donne des résultats », s’est réjoui le ministre de l’intérieur Matteo Piantedosi dans un entretien accordé au quotidien milanais Il Foglio, le 20 mars. Avec un peu plus de 7 000 personnes débarquées entre janvier et mars, les arrivées en Italie depuis la Libye restent stables. Par contre, elles ont nettement baissé depuis la Tunisie. Après une vague sans précédent en 2023, la Tunisie a vu les départs de migrants et de demandeurs d’asile se contracter de 71 % depuis le début de l’année, après que leurs conditions de vie sur place se sont brutalement dégradées suite aux déclarations du président Kaïs Saïed. Ce dernier avait décrit en février 2023 l’afflux d’exilés subsahariens comme une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique de la Tunisie ».
    L’Europe s’était alors mobilisée au plus haut niveau pour tenter d’endiguer les migrations en provenance des côtes tunisiennes avec pour point d’orgue la signature d’un mémorandum d’entente entre Bruxelles et Tunis, le 16 juillet 2023, dont l’un des volets porte sur la lutte contre l’immigration irrégulière. Bien que M. Saïed ait répété que son pays ne jouera pas le rôle de « garde-frontière », les forces de l’ordre tunisiennes ont multiplié les opérations contre les réseaux de passeurs et des ateliers de fabrication de bateaux servant à la traversée, depuis la fin de l’été précédent.
    Elles ont en parallèle poursuivi les arrestations et expulsions arbitraires des migrants et demandeurs d’asile vers les frontières de ses voisins. Celles-ci sont devenues « systématiques » après chaque interception en mer selon le porte-parole du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES), Romdhane Ben Amor. Bien que documentées par Le Monde et d’autres médias et dénoncées par plusieurs organisations de la société civile, ces pratiques sont continuellement niées par les autorités tunisiennes.
    Le renforcement du contrôle migratoire, appuyé par Bruxelles mais aussi Paris et Rome, s’est fait au prix de « conséquences humanitaires catastrophiques », déplore M. Ben Amor. « D’une part, avec la baisse des départs, les migrants se retrouvent coincés en Tunisie, sans possibilité de travailler ou de se loger, dans des conditions déplorables. D’autre part, il y a la situation alarmante en mer avec de très nombreux morts », souligne-t-il. Cinq corps ont été récupérés le 9 mars au cours d’une opération de la garde nationale maritime, neuf le 15 février, treize une semaine plus tôt.
    Dans cette zone maritime entre la Libye et l’Italie, la situation n’est guère meilleure : soixante personnes d’un canot secouru par l’ONG SOS Méditerranée, le 13 mars, sont portées disparues. Au total, au moins 442 personnes y ont déjà péri noyé depuis janvier, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Des « estimations minimales » qui ne prennent en compte que les naufrages connus, précise l’OIM.
    Les images publiées par l’ONG allemande Sea-Watch, filmées depuis son avion de surveillance au large de Malte, le 24 mars, montrant un pétrolier battant pavillon panaméen engagé, en l’absence des autorités compétentes, dans une opération délicate pour secourir une embarcation de fortune transportant une quarantaine de migrants et tenter de récupérer plusieurs d’entre eux, tombés à l’eau, témoignent du manque de moyens accordé par les Etats.
    Parallèlement, les quelques ONG qui essaient de venir en aide aux migrants subissent une répression croissante des autorités italiennes. Depuis le début de l’année, au moins cinq navires d’humanitaires ont été bloqués dans des ports de la péninsule : le Geo Barents de Médecins sans frontières, l’Ocean Viking de SOS Méditerranée, le Sea-Watch 5 et le Humanity 1 des ONG éponymes. Le Sea-Eye 4, dernier en date à subir cette sanction, a quant à lui écopé de soixante jours d’immobilisation à Reggio de Calabre, « la détention administrative la plus longue jamais imposée à un navire de sauvetage en mer », a indiqué l’organisation Sea-Eye, lundi 11 mars. A ces entraves, les autorités maritimes italiennes ont depuis plus d’un an pris l’habitude de désigner des ports du centre et du nord du pays pour débarquer les rescapés secourus par les ONG. Une pratique qui rallonge les temps de trajet et éloigne les navires des zones de sauvetage. Dans un communiqué publié le 22 février, un groupe d’ONG a dénoncé ces « obstructions » qui participent, selon elles, à « entraver les activités de recherche et de sauvetage » provoquant une « augmentation du nombre de morts ».

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#italie#mediterranee#traversee#migrationirreguliere#mortalite#humanitaire#sante#frontiere

  • Solidarité avec Trần Tố Nga et les victimes vietnamiennes de l’agent orange-dioxine

    Trần Tố Nga, était, pendant la Guerre du Vietnam, journaliste à l’Agence d’information du Front national de libération du Sud Vietnam. Elle a été victime, comme des millions de vietnamiens, des épandages d’agent orange-dioxine de l’armée américaine sur le Vietnam. En 2014, Nga, française d’origine vietnamienne a intenté un procès devant les tribunaux français contre les firmes chimiques américaines, dont Monsanto, qui ont fourni l’agent orange-dioxine.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/04/01/solidarite-avec-tran-to-nga-et-les-victimes-vi

    #international #vietnam #santé

  • Plus de 4 600 migrants ont traversé la Manche depuis le début de l’année, un record - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56084/plus-de-4-600-migrants-ont-traverse-la-manche-depuis-le-debut-de-lanne

    Migrants route migratoire Immigration Frontières La Manche
    Depuis le 1er janvier, plus de 4 600 exilés ont débarqué au Royaume-Uni après une dangereuse traversée de la Manche. Des chiffres en augmentation de plus de 20% par rapport à l’an passé, et qui dépasse le record établi en 2022 à la même période.
    Les traversées de la Manche n’ont jamais été si nombreuses à cette période de l’année. Depuis le 1er janvier, 4 644 migrants ont rejoint l’Angleterre à bord de canots, un record pour les trois premiers mois de l’année. Un chiffre en augmentation de 23% par rapport à la même période l’année dernière, lorsque 3 700 avaient été comptabilisées par le Home Office.
    Le 20 mars notamment, dix embarcations de migrants ont atteint les côtes britanniques, transportant au total 514 exilés. Un nouveau record d’arrivées en une seule journée, soulignent les médias britanniques. Parmi eux, un exilé blessé par arme blanche a été secouru puis transféré dans un hôpital après avoir débarqué au port de Douvres.
    Côté français, plusieurs sauvetages ont eu lieu ces derniers jours, témoignant des départs continus depuis la côte. Mercredi 27 mars, 53 personnes ont été secourues au large d’Oye-Plage, après une panne moteur. Elles ont ensuite été déposées au port de Boulogne-sur-Mer et prises en charge par les secours terrestres et la police aux frontières. La veille, un semi-rigide avait été envoyé près d’un canot pour secourir « un naufragé tombé d’une embarcation de migrants », affirme la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Premar) sur X. Le 20 mars encore, 113 exilés, « dont des femmes et des enfants en bas âge », ont été secourus près de Gravelines.
    Ces records de traversées constituent un nouveau coup dur pour le gouvernement britannique conservateur, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine son cheval de bataille. Depuis sa prise de pouvoir en octobre 2022, le Premier ministre Rishi Sunak multiplie les mesures destinées, selon lui, à réduire les traversées de petits bateaux. Durcissement de la législation britannique sur le droit d’asile, renforcement de la coopération avec d’autres pays, dont la France, et campagnes de dissuasion sur les réseaux sociaux, font partie de l’arsenal britannique anti-migrants déployé. Mais le projet phare de Londres reste l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda. Proposé pour la première fois en avril 2022 par l’ex-dirigeant Boris Johnson, le texte a, depuis, beaucoup de mal à se concrétiser. Définitivement bloqué par la justice britannique en juillet 2023, c’est une loi réformée qui est aujourd’hui en discussions au Parlement. Mais là encore, le projet coince. Mercredi 20 mars, il a une nouvelle fois été retoqué par la Chambre des Lords. Une majorité de députés ont en effet voté en faveur de sept modifications qui affaiblissent la loi. Retour à la case départ, donc, pour le traité. Il doit retourner devant la Chambre des Communes, pour être encore une fois examiné, et ce, pas avant le 15 avril prochain, comme l’a annoncé la ministre chargée des relations avec le Parlement

    #Covid-19#migration#migrant#france#royaumeuni#traversee#frontiere#manche#PREMAR#migrationirrreguliere#sante#mortalite#droit

  • Migrants : la coopération franco-britannique trans-Manche en question
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/30/migrants-la-cooperation-franco-britannique-trans-manche-en-question_6225111_

    Migrants : la coopération franco-britannique trans-Manche en question
    Des drames récurrents entachent l’image de la France et du Royaume-Uni, deux pays porteurs des plus hautes valeurs des droits humains, ceux vécus par les migrants qui, chaque jour, au départ des côtes françaises, tentent de franchir la Manche et parfois s’y noient. Au cours des seuls trois premiers mois de 2024, au moins dix d’entre eux ont trouvé la mort, selon la préfecture du Nord. Les traversées maritimes clandestines ont commencé en 2018, succédant aux tentatives via le tunnel, après des années de « sécurisation » de plus en plus drastiques des abords de ce dernier.
    Le gouvernement conservateur britannique a fait du franchissement du channel par small boats, ces canots pneumatiques loués à prix d’or par des trafiquants, un tel enjeu à l’approche des élections législatives qu’il n’a cessé d’accroître sa pression sur les autorités françaises. Depuis 2000, celles-ci ont accepté de se faire les gardiennes de la frontière du Royaume-Uni.
    Les terribles conséquences de cette situation sont décrites dans l’enquête menée en commun par Le Monde et le média Lighthouse Reports. Des policiers ont été vus par des témoins à plusieurs dizaines de mètres de la côte française en train de crever des bateaux bondés ; d’autres créant des vagues pour dissuader les départs. Un exilé syrien est mort après une intervention policière. Quant à la noyade de 27 personnes dans la Manche, le 24 novembre 2021, elle serait à rapprocher de l’absence de réponse à leurs appels de détresse du centre de secours français. Un soupçon d’entrave à l’enquête judiciaire ouverte après cette tragédie pèse sur les autorités militaires.
    Cette hécatombe à bas bruit dans une mer séparant deux des pays les plus riches du monde a une cause : le cynisme révoltant des passeurs, profitant de la détresse de migrants fuyant la pauvreté et la répression. Mais elle se développe dans un cadre juridique spécifique : les accords qui, depuis ceux de Sangatte (2000), du Touquet (2003) et de Sandhurst (2018), délèguent aux forces de l’ordre françaises la surveillance de la frontière britannique.
    En mars 2023, Londres a promis le versement sur trois ans de 543 millions d’euros à la France pour « stopper davantage de bateaux », et 700 policiers et gendarmes français sont affectés à cette tâche. Les officiers britanniques qui participent aux réunions des forces de l’ordre françaises sont devenus « extrêmement intrusifs », selon un cadre de la gendarmerie. Ces pressions expliquent sans aucunement les justifier des pratiques de plus en plus violentes.
    De fait, la France, en empêchant les migrants de gagner la côte anglaise, joue un rôle analogue à celui, contestable, qu’acceptent la Turquie ou la Libye s’agissant des migrations vers l’Europe, en échange d’un financement de l’Union européenne. Ce rôle de la France comme « bras policier de la politique migratoire britannique », dénoncé dès 2015 par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), doit être questionné. Emmanuel Macron, qui le remettait en cause avant 2017, n’a fait que le conforter depuis qu’il est à l’Elysée.
    Faire cesser les tragédies récurrentes dans la Manche suppose une lutte implacable contre les trafiquants et l’absolu respect des droits humains par les forces de l’ordre. Mais la situation exige aussi que soient rediscutées les conditions de la coopération franco-britannique, actuellement à sens unique, et définies des alternatives à un état de tension sur tout le littoral du nord de la France, qui ne fait qu’envenimer le débat sur l’immigration.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#politiquemigratoire#frontiere#CNCDH#traversee#manche#smallboat#sante#mortalite#droit

  • Le doublement de la franchise sur les boîtes de médicaments entre en vigueur
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/31/le-doublement-de-la-franchise-sur-les-boites-de-medicaments-entre-en-vigueur

    Dès dimanche donc, la franchise sur les médicaments et les actes paramédicaux passe de 50 centimes à 1 euro. (...)
    En cas de cumul d’actes dans une même journée, le montant ne peut toutefois pas excéder 4 euros de reste à charge par jour sur les actes médicaux (contre 2 euros jusqu’alors) et 8 euros sur les transports sanitaires (contre 4 euros précédemment).
    La « participation forfaitaire » – qui fonctionne selon le même principe pour les consultations et actes médicaux, à l’exception de ceux réalisés lors d’une hospitalisation, mais aussi les examens de biologie médicale et de radiologie – passera, elle, bientôt à 2 euros, contre 1 euro aujourd’hui. La date de cette augmentation, actée par un décret paru à la mi-février, n’est pas encore connue.
    Afin que les personnes ayant le plus fort recours aux soins ne soient pas pénalisées, les deux plafonds annuels – l’un pour les franchises, l’autre pour les participations forfaitaires – sont maintenus à 50 euros chacun.
    Les franchises et remboursements forfaitaires ne sont pas applicables aux mineurs, aux femmes en congé maternité et aux bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire (C2S) – ces derniers ayant des revenus particulièrement modestes. [inférieurs à 1093e/mois pour une personne seule en 2024, ndc]

    Pour « 800 millions d’euros d’économie par an » à la Sécu.

    #santé #pauvres #accès_aux_soins

  • « Il n’existe aucun scénario de transition qui n’implique des changements profonds dans notre relation aux animaux »

    Dans la seconde moitié du mois de mars, quelque part sur la côte qui s’étire entre Kerpape et Larmor-Plage, dans le Morbihan, une laie a pris la mer. Elle s’est jetée dans les flots, sans doute poussée vers l’océan par une battue organisée sur le territoire des deux communes. Mue par une force mystérieuse dont nul ne saura jamais rien, elle a affronté le large. Elle a nagé près de dix kilomètres avant d’accoster sur les rivages de l’île de Groix, au terme d’une épreuve d’autant plus rude qu’elle s’apprêtait à mettre bas.

    L’étrangeté de cette prouesse, son incongruité radicale nous portent à des questions non moins inhabituelles. A quoi pense un sanglier seul, perdu en pleine mer, bousculé par la houle ? Par quelles émotions est-il traversé ? A-t-il peur, et comment ? Hésite-t-il, après un moment, à faire demi-tour ? Quelque chose qui ressemble à de la joie lui passe-t-il par l’esprit lorsqu’il aperçoit enfin une terre à l’horizon ?

    L’épopée de cette laie nous renvoie à ce que nous pourrions projeter de plus humain sur l’animal : la singularité des individus, l’audace exploratrice, la confrontation avec l’inconnu, l’âpreté avec laquelle on lutte pour sa vie et, plus encore, pour celle qu’on s’apprête à donner. Sitôt arrivée à Groix, la laie s’est cachée dans un roncier et y a mis au monde trois petits. Lundi 25 mars, à peine le quotidien Ouest-France avait-il eu le temps de raconter l’histoire que des membres de l’amicale des chasseurs du coin sont tranquillement venus tuer tout ce petit monde – la mère et ses trois marcassins.

    Faits politiques majeurs

    Nul besoin d’être encarté au Parti animaliste pour ressentir un trouble à la lecture de ce fait divers. D’ailleurs, Ouest-France n’a pu l’évacuer en une brève, mais y a consacré pas moins de trois articles. Ce qui trouble, bien sûr, c’est le profond hiatus entre l’énergie déployée par la laie pour survivre et sauver ses petits – et par laquelle elle s’humanise en quelque sorte aux yeux de certains d’entre nous – et la brutalité désinvolte, irréfléchie, avec laquelle la mort, en définitive, lui est administrée.

    Ce n’est pas une histoire pour faire pleurnicher dans les chaumières. Derrière la manière dont nous traitons les #animaux, derrière les motifs et les modalités de leur mort, se cachent souvent des faits politiques majeurs. Et d’autant plus majeurs que nous savons désormais avec certitude qu’il n’existe aucun scénario de transition qui n’implique des changements profonds dans notre relation aux animaux.
    C’est vrai, on le sait, pour ce qui est du #bétail. Outre les questions éthiques qu’elles posent, l’intensification et l’industrialisation de la « production animale » ont des effets catastrophiques sur l’ensemble des #écosystèmes et sur la #santé humaine. La pression sur les #terres_agricoles, dont les deux tiers en Europe sont consacrés à nourrir porcs, bovins et volailles, la disponibilité de la ressource en #eau, la #pollution par les nitrates des cours d’eau, des aquifères et des écosystèmes côtiers, la #déforestation forcenée pour faire place aux monocultures de soja… à des degrés divers, la surconsommation de viande génère ou aggrave tous les grands périls environnementaux et sanitaires.
    Tout cela est directement indexé sur le nombre d’animaux que nous nous permettons de tuer chaque jour : d’une certaine manière, nous payons, et paierons toujours plus, le pouvoir sans limite ni partage que nous nous sommes donné sur leur vie.

    Pour saisir le lien avec notre laie groisillonne, il faut lire un bref et remarquable ouvrage des écologues et géographes Raphaël Mathevet et Roméo Bondon (Sangliers. Géographies d’un animal politique, Actes Sud, 2022). Ils y expliquent comment, et pourquoi, en l’espace d’un demi-siècle, le sanglier est passé du statut d’animal forestier discret à celui d’espèce proliférante et invasive, colonisant tous les milieux. Au début des années 1970, on tuait 35 000 sangliers par an en France. Aujourd’hui, ils sont environ 800 000 par an à être tués, sans que cela semble entamer sérieusement la magnitude des dégâts de toutes sortes qu’ils causent à l’environnement et aux activités humaines.

    Prolifération des sangliers

    Avec le remembrement agricole, l’arrachage des haies et la mise à l’équerre des paysages de nos campagnes, la raréfaction du petit gibier a peu à peu laissé les chasseurs orphelins de leurs proies. Pour perpétuer la chasse et le plaisir de tenir une vie au bout de son fusil, la prolifération des sangliers a été organisée par l’agrainage (nourrissage hivernal), l’#élevage et l’hybridation avec des cochons domestiques plus fertiles, des méthodes de #chasse sélectives, etc. « Alors que, par le passé, le chasseur exerçait un droit de souveraineté qui reposait sur l’alternative “faire mourir ou laisser vivre” le gibier, écrivent les deux auteurs, la chasse du XXe siècle se saisit d’un droit inverse, qui est double : celui de “pouvoir faire vivre et laisser mourir” le gibier. » Ce redoublement du pouvoir que nous nous octroyons sur la vie du gibier vient, là encore, avec un fardeau : subir sa pullulation.

    Mais est-il bien sérieux, alors que le monde traverse tant de drames, et que la famine est redevenue une arme de guerre, de s’appesantir sur le sort des bêtes ? L’indifférence à leur égard, répondent en général les militants de la cause animale, est l’antichambre de celle envers le malheur qui frappe nos semblables les plus fragiles.

    « Des cruautés que l’on voit dans les campagnes commettre sur les animaux, de l’aspect horrible de leur condition, date avec ma pitié pour eux la compréhension des crimes de la force, écrivait Louise Michel dans ses Mémoires, en 1886. C’est ainsi que ceux qui tiennent les peuples agissent envers eux ! »

    Stéphane Foucart
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/31/ecologie-il-n-existe-aucun-scenario-de-transition-qui-n-implique-des-changem

    #indifférence #écologie

  • Plus de 120 personnes secourues sur la dangereuse route des Canaries - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56120/plus-de-120-personnes-secourues-sur-la-dangereuse-route-des-canaries

    Plus de 120 personnes secourues sur la dangereuse route des Canaries
    Par La rédaction Publié le : 29/03/2024
    Les garde-côtes espagnols ont porté secours à trois embarcations entre mercredi 27 et jeudi 28 mars. Au moins 120 exilés subsahariens, parmi lesquels des enfants, ont pu être débarqués sains et saufs sur l’île de Gran Canaria. L’archipel des Canaries, porte d’entrée vers l’Europe, fait face à une importante recrudescence des arrivées ces derniers mois.
    Soixante-neuf personnes ont été secourues jeudi 28 mars, après avoir été repérées sur une embarcation à environ 22 kilomètres au sud de l’île de Gran Canaria, la plus importante de l’archipel espagnol des Canaries.Le centre de coordination et de sauvetage maritime (MRCC) de Las Palmas a été alerté le matin, à 7h50, d’une embarcation en détresse. Le navire Salvamar Macondo, envoyé sur place, a pu la localiser une heure après, selon les autorités. L’opération de sauvetage a alors été lancée. À bord se trouvaient trois enfants, quatre femmes et 62 hommes subsahariens, rapporte l’agence de presse EFE. Toujours selon les autorités, l’embarcation se trouvait en panne de carburant. L’ensemble des rescapés a été débarqué au port d’Arguineguín. Une deuxième embarcation dont le nombre de passagers n’a pas encore été communiqué a été escortée, jeudi matin également, par le navire de sauvetage Guardamar Calíope jusqu’à ce même port.
    La veille, mercredi 27 mars, le Guardamar Calíope avait déjà été mobilisé sur une opération de sauvetage depuis le port d’Arguineguín. Un navire marchand avait donné l’alerte pour une embarcation, aperçue en haute mer, très tard dans la soirée du mardi 26 mars. Cinquante-trois exilés d’origine subsaharienne étaient à bord, parmi lesquels au moins une mineure. À 23h35 selon les autorités, le Guardamar Calíope a pu rejoindre l’embarcation, cette fois à 204 kilomètres au sud de Gran Canaria. Le navire a été appuyé dans son opération de sauvetage par un avion et un hélicoptère, souligne EFE. Les rescapés ont pu être débarqués à quai plusieurs heures après, le matin du 27 mars, vers 8h30.
    Selon les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur dévoilés mi-mars, plus de 15 000 personnes sont arrivées en Espagne par la mer depuis janvier, soit 300% de plus que l’an dernier à la même période. La majorité - plus de 12 000 - est arrivée via l’archipel des Canaries.La hausse des arrivées en Espagne, notamment aux Canaries, s’explique notamment par une augmentation des départs depuis la Mauritanie. La majorité des canots débarqués en janvier 2024 dans l’archipel espagnol avait pris la mer depuis les rives mauritaniennes, malgré de nombreux accords entre Nouakchott et Madrid pour lutter contre l’immigration irrégulière. Beaucoup partent aussi des côtes sénégalaises.
    En 2023, l’archipel a vu arriver 40 000 migrants, très majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne. Un record, supérieur de 154% à celui de 2022.Cette route maritime est pourtant extrêmement meurtrière. Sept personnes sont décédées dans un naufrage annoncé par les autorités espagnoles le 12 mars. Une semaine plus tôt, quatre corps avaient déjà été retrouvés dans une pirogue par les sauveteurs au large de l’île canarienne d’El Hierro.
    D’après l’ONG Caminando Fronteras, au moins 6 618 migrants sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Espagne en 2023, soit 18 exilés disparus par jour en moyenne.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#senegal#elhierro#grancanaria#mauritanie#routemigratoire#atlantique#sante#humanitaire#mortalite

  • Plus de 120 personnes secourues sur la dangereuse route des Canaries - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56120/plus-de-120-personnes-secourues-sur-la-dangereuse-route-des-canaries

    Plus de 120 personnes secourues sur la dangereuse route des Canaries
    Par La rédaction Publié le : 29/03/2024
    Les garde-côtes espagnols ont porté secours à trois embarcations entre mercredi 27 et jeudi 28 mars. Au moins 120 exilés subsahariens, parmi lesquels des enfants, ont pu être débarqués sains et saufs sur l’île de Gran Canaria. L’archipel des Canaries, porte d’entrée vers l’Europe, fait face à une importante recrudescence des arrivées ces derniers mois.
    Soixante-neuf personnes ont été secourues jeudi 28 mars, après avoir été repérées sur une embarcation à environ 22 kilomètres au sud de l’île de Gran Canaria, la plus importante de l’archipel espagnol des Canaries.Le centre de coordination et de sauvetage maritime (MRCC) de Las Palmas a été alerté le matin, à 7h50, d’une embarcation en détresse. Le navire Salvamar Macondo, envoyé sur place, a pu la localiser une heure après, selon les autorités. L’opération de sauvetage a alors été lancée. À bord se trouvaient trois enfants, quatre femmes et 62 hommes subsahariens, rapporte l’agence de presse EFE. Toujours selon les autorités, l’embarcation se trouvait en panne de carburant. L’ensemble des rescapés a été débarqué au port d’Arguineguín. Une deuxième embarcation dont le nombre de passagers n’a pas encore été communiqué a été escortée, jeudi matin également, par le navire de sauvetage Guardamar Calíope jusqu’à ce même port.
    La veille, mercredi 27 mars, le Guardamar Calíope avait déjà été mobilisé sur une opération de sauvetage depuis le port d’Arguineguín. Un navire marchand avait donné l’alerte pour une embarcation, aperçue en haute mer, très tard dans la soirée du mardi 26 mars. Cinquante-trois exilés d’origine subsaharienne étaient à bord, parmi lesquels au moins une mineure. À 23h35 selon les autorités, le Guardamar Calíope a pu rejoindre l’embarcation, cette fois à 204 kilomètres au sud de Gran Canaria. Le navire a été appuyé dans son opération de sauvetage par un avion et un hélicoptère, souligne EFE. Les rescapés ont pu être débarqués à quai plusieurs heures après, le matin du 27 mars, vers 8h30.
    Selon les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur dévoilés mi-mars, plus de 15 000 personnes sont arrivées en Espagne par la mer depuis janvier, soit 300% de plus que l’an dernier à la même période. La majorité - plus de 12 000 - est arrivée via l’archipel des Canaries.La hausse des arrivées en Espagne, notamment aux Canaries, s’explique notamment par une augmentation des départs depuis la Mauritanie. La majorité des canots débarqués en janvier 2024 dans l’archipel espagnol avait pris la mer depuis les rives mauritaniennes, malgré de nombreux accords entre Nouakchott et Madrid pour lutter contre l’immigration irrégulière. Beaucoup partent aussi des côtes sénégalaises.
    En 2023, l’archipel a vu arriver 40 000 migrants, très majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne. Un record, supérieur de 154% à celui de 2022.Cette route maritime est pourtant extrêmement meurtrière. Sept personnes sont décédées dans un naufrage annoncé par les autorités espagnoles le 12 mars. Une semaine plus tôt, quatre corps avaient déjà été retrouvés dans une pirogue par les sauveteurs au large de l’île canarienne d’El Hierro.
    D’après l’ONG Caminando Fronteras, au moins 6 618 migrants sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Espagne en 2023, soit 18 exilés disparus par jour en moyenne.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#senegal#elhierro#grancanaria#mauritanie#routemigratoire#atlantique#sante#humanitaire#mortalite

  • « L’Union européenne doit impérativement améliorer le dispositif de secours des migrants naufragés en Méditerranée »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/28/l-union-europeenne-doit-imperativement-ameliorer-le-dispositif-de-secours-de

    « L’Union européenne doit impérativement améliorer le dispositif de secours des migrants naufragés en Méditerranée »
    Tribune Pierre Micheletti Membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme/CNCDH
    François Thomas Président de SOS Méditerranée
    La perspective des élections du nouveau Parlement européen en juin 2024 donne à la question du sauvetage un relief et des enjeux cruciaux, car les futures orientations de l’Union européenne (UE) seront bien sûr influencées par le résultat de ces élections.
    Le Forum humanitaire européen qui se tenait à Bruxelles les 18 et 19 mars aurait pu constituer un espace légitime pour inscrire les secours en mer à l’agenda politique de l’UE. Ce sujet a pourtant été totalement occulté. Or l’Union doit impérativement améliorer le dispositif de secours des migrants naufragés en Méditerranée.
    Les drames récurrents – pas toujours documentés, car certains naufrages se font sans témoin – des noyades en Méditerranée sont aujourd’hui l’une des expressions les plus pathétiques de la fuite de personnes acceptant tous les risques dans leur aspiration à plus de sécurités fondamentales. Ainsi, c’est en Méditerranée que l’on dénombre désormais le plus de décès sur le chemin de la migration. De 2014 à janvier 2024, le nombre de morts est estimé à près de 29 000 personnes.
    Il est un aspect des questions migratoires qui ne se prête pourtant pas à de rudes, et parfois manichéennes, controverses politiques : c’est la question du devoir de recherche et d’assistance aux naufragés. Car cette question relève d’un cadre juridique qui ne fait pas débat. Ni au regard du droit de la mer, ni en référence au droit international humanitaire. Le naufrage survenu le 3 octobre 2013 à Lampedusa, coûtant la vie à 368 migrants, provoqua une profonde émotion en Italie, et Enrico Letta, alors président du Conseil, déclencha une opération militaro-humanitaire destinée à la fois à secourir les immigrants naufragés et à dissuader les passeurs.
    Ce dispositif de sauvetage, « Mare nostrum » [lancé en octobre 2013], souvent salué pour son efficacité et son humanité, a eu une durée de vie éphémère. Le coût de ce déploiement militaire était important, estimé à environ 9 millions d’euros par mois. Il fut presque entièrement supporté par l’Italie, l’Europe n’ayant accordé qu’une aide minime, dont Rome demandait avec constance l’augmentation.
    Ce repli dans l’implication de l’UE au service du sauvetage est d’autant plus incompréhensible que l’Union est par ailleurs l’un des contributeurs majeurs à l’enveloppe annuelle consacrée à l’aide internationale d’urgence.On assiste donc en Méditerranée à la mise en place d’une stratégie de « défaussement » de l’entité qui se revendique comme la plus grande démocratie mondiale, au profit d’autorités libyennes et tunisiennes aux comportements obscurs et violents, et, par transfert de mandat, à des ONG. Ces organisations sont pourtant soumises à des stratégies délibérées de harassement et d’empêchement à agir. Sans aucune volonté de contribution financière de la part de l’UE aux profits des actions qu’elles déploient.
    Certaines agences des Nations unies se sont, elles aussi, exprimées publiquement en 2023 pour dénoncer la situation qui prévaut en Méditerranée. Dans une prise de parole commune, l’Organisation internationale pour les migrations, le Haut-Commissariat pour les réfugiés et le Fonds des Nations unies pour l’enfance ont publiquement appelé les Etats à « prendre leurs responsabilités ».
    Primum non nocere ! La formule [locution latine qui signifie « d’abord, ne pas nuire »], familière pour les professionnels de santé, semble ne pas inspirer la politique européenne, bien au contraire.
    Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Immigration : « Il est temps de cesser d’être complice des pulsions les plus ouvertement xénophobes en Europe »
    Malgré les besoins et les drames récurrents, on assiste, de la part de certains pays de l’UE, au déploiement de stratégies délibérées d’épuisement des ONG de secours. Elles sont développées sciemment pour contrer les opérations de secours en mer, situation inacceptable au regard du droit. Stupéfiante stratégie européenne : ne pas aider, et laisser les Etats riverains entraver ceux qui aident…
    Une photographie de la situation globale des navires de sauvetage à l’approche de l’été 2021 rend compte des paralysies répétées des moyens de secours qui existaient déjà à cette date. La quasi-totalité des navires étaient ainsi immobilisés à la mi-juin 2021. Le Geo-Barents, affrété par l’ONG Médecins sans frontières depuis le 26 mai 2021, était alors le seul bateau d’ONG opérationnel en Méditerranée centrale, avec l’Aita-Mari du collectif espagnol Maydayterraneo.
    Immobilisation forcée
    Tout récemment, SOS Méditerranée s’est trouvée confrontée à de tels blocages trois fois en quelques semaines, en novembre et décembre 2023, puis en février 2024. Le 2 mars, alors que l’équipage de l’ONG allemande Humanity 1 procédait au sauvetage de personnes en détresse en mer, les gardes-côtes libyens ont ouvert le feu. Plusieurs migrants se sont alors jetés à l’eau et l’un d’eux s’est noyé.
    La législation italienne a alors intégré les effets du décret-loi « Piantedosi », qui limite la capacité des navires des ONG de recherche et de sauvetage à effectuer plusieurs opérations de secours d’affilée. Tout écart, pour des motifs parfois aussi futiles que pernicieux, peut désormais conduire le navire et son équipage à une immobilisation forcée.L’interpellation du ministre italien à l’origine du décret par la commissaire aux droits de l’homme de Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, pour demander le retrait du décret est pourtant restée sans effet.Sur l’ensemble de l’année 2023, seize détentions administratives ont ainsi été prononcées en Italie sur la base du nouveau décret, immobilisant les différents navires durant 320 jours cumulés. En désignant des ports distants pour débarquer les rescapés, les autorités italiennes ont, de plus, imposé aux bateaux l’équivalent d’une année de navigation inutile, pénalisant lourdement les dépenses en combustible des navires de sauvetage des ONG.
    Le dispositif « Mare nostrum » continue de servir de référence intéressante pour restaurer de la sécurité. Les organisations humanitaires doivent plaider pour le réinvestissement solidaire et concret des Etats européens dans les sauvetages en Méditerranée. Elles ne peuvent se satisfaire de la seule délégation de responsabilité qu’elles ont héritée par défaut des politiques publiques de l’UE, comme antidote à la violence incontrôlée en vigueur dans les pays de la rive sud de la Méditerranée.
    L’agence Frontex, comme les autorités grecques, a été pointée du doigt récemment encore par la médiatrice européenne dans son rapport relatif au drame ayant coûté la vie à 650 personnes lors du naufrage de l’Adriana, en juin 2023. Pour Hans Leijtens, son directeur, « [Frontex n’est] pas l’Agence européenne de recherche et de sauvetage. [Elle est] l’Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes ».Créée en 2004 avec un mandat limité, Frontex a progressivement gagné en puissance, en ressources, jusqu’à devenir l’un des organismes les plus importants de l’Union européenne. L’agence devrait compter environ 10 000 agents et disposer d’un budget de 1 milliard d’euros d’ici à 2027. Mais alors, de qui les sauvetages en Méditerranée sont-ils l’affaire ?
    En 2023, une partie des migrants en Méditerranée venait de Syrie, d’Afghanistan, des territoires palestiniens, du Bangladesh, de Somalie… Autant de terrains de crise où sont actives de vitales organisations humanitaires.
    Dès lors, l’attention portée aux naufragés aux portes de l’Europe relève pour ces mêmes acteurs humanitaires d’une forme de cohérence et de continuité entre le proche et le lointain.
    Le sauvetage des naufragés ne peut être délégué, sans autre forme d’appui et de soutien, à quelques ONG de secours en mer qui affrontent, souvent seules, les enjeux politiques, juridiques, sécuritaires et financiers qui vont de pair avec leur implication opérationnelle.Quelques grandes ONG internationales, et la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, sont déjà engagées dans de salutaires actions, alliances et synergies auprès des navires de sauvetage.Il faut aller plus fort, plus loin, plus nombreux pour que la Méditerranée soit reconnue comme un espace d’intervention humanitaire, et que l’Europe ne fasse plus semblant d’ignorer cette réalité.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#mediterranee#traversee#naufrage#mortalite#ONG#humanitaire#sante#droit#frontex