• Travailler, pour qui, pourquoi ?, Marie Pezé
    https://blogs.mediapart.fr/marie-peze/blog/191117/travailler-pour-qui-pourquoi

    Travailler, pour qui, pourquoi ? Marie Pezé, docteur en psychologie, psychanalyste, ancien expert judiciaire, responsable du réseau de consultation souffrance et travail.

    La notion de qualité de vie au travail (« Quality of work life »), forgée par Irving Bluestone dans les années 60, ouvre la voie de la libération des énergies de l’individu au service de la performance organisationnelle et du fonctionnement global de la société. C’est à l’issue de la conférence internationale sur la qualité de vie au travail, tenue en septembre 1972 dans l’état de New York, qu’un nouveau champ théorique est constitué. Un an plus tard, le Conseil International de Qualité de Vie au Travail reçoit le mandat de promouvoir la recherche et l’échange des connaissances dans le domaine de la santé mentale au travail et de la qualité de vie au travail.

    Nous devons nous interroger sur les liens entre le bien-être au travail et la performance de l’entreprise. Espérons que consentir à nous occuper de la prévention des risques psychosociaux (RPS) et de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) n’aura pas pour seule finalité la recherche d’une « performance globale » et « durable » de l’entreprise mais aussi la production de soi, du vivre ensemble, de la culture et de la civilisation, par le travail ?

    De toutes parts dans la société, les injonctions à améliorer notre vitalité s’apparentent au chant d’un culte, opérant sous formes d’incantations magiques, de filtres et onguents divers, de représentations musclées et sportives. Alors que l’hygiénisme du 19e siècle développe des politiques de santé publique, favorisant la vie et donc l’accroissement de la population, l’hygiénisme contemporain vise avant tout l’augmentation de la vitalité des individus. Ainsi s’explique le succès du concept de résilience, dont le sentiment de bien-être subjectif ou de réalisation de soi, condition de la santé mentale positive, constituerait l’indice. Synonyme de vitalité psychique, la santé mentale positive et son alter ego la psychologie positive, dans la mesure où elle constitue une posture mentale positive, sont des moyens de renforcer la compétitivité économique.

    Si la vitalité de l’Homme au travail se trouve aujourd’hui sollicitée au moyen d’artifices pharmacologique et idéologiques, ses principes reposent sur la négation du corps et de sa vulnérabilité.

    #travail_prescrit #travail_réel #management #souffrance_au_travail

  • Ransomware : les employés préfèrent payer eux même pour éviter la honte - ZDNet
    http://www.zdnet.fr/actualites/ransomware-les-employes-preferent-payer-eux-meme-pour-eviter-la-honte-39859572

    Pas facile d’endosser le rôle public de la victime, surtout en entreprise. C’est la raison pour laquelle une majorité de salariés qui se retrouvent avec leur ordinateur bloqué par un ransomware (ou rançongiciel) préfèrent mettre la main à la poche et payer sur leurs deniers personnels, discrètement.

    On n’ose pas y croire... la peur du salarié devant le risque d’être viré, devant les collègues, devant le monde numérique souvent incompréhensible. Il va falloir faire quoi pour qu’on (re)commence à enser solidarité, classe exploitée et dominée et dangerosité d’une architecture mondiale privée et dérégulée ?

    C’est en tout cas une des trouvailles de l’étude d’Intermedia : 59% des employés de grandes organisations (plus de 1000 salariés) paient eux même la rançon. A noter que les millenials, une population avec une connaissance de la technologie plus forte que la moyenne, sont plus sujets à payer de leur poche. 73% des millenials paient selon l’étude la rançon. Et 37% des employeurs seulement paient face à un blocage provoqué par Wannacry, Petya ou encore Locky.

    #Ransomware #Entreprises #Souffrance_au_travail #délitement_collectif

  • Virilité défensive, masculinité créatrice | Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-travail-genre-et-societes-2000-1-page-25.htm

    e terme de masculinité existe dans la langue française depuis le XIIIème siècle avec une remarquable stabilité sémantique. Selon le petit Robert : la qualité d’homme, de mâle ; l’ensemble des caractéristiques masculines. La masculinité n’est devenue un problème, et un programme scientifique, qu’à partir du moment où les femmes ont commencé à remettre en question leur différence. La masculinité et la virilité sont-elles la même chose ou bien les deux termes recouvrent-ils un antagonisme entre deux modalités contrastées du masculin ? Parmi les auteurs de recherches sur les hommes en tant que groupe sexué, certains considèrent que la masculinité se définit par la virilité, tandis que pour d’autres, au contraire, la masculinité est en conflit avec la virilité. Mais il est un point sur lequel la plupart des auteurs contemporains seront d’accord. Viols et violences, mépris et humiliation des femmes et des hommes dévalorisés qui leur sont assimilés, cynisme, manque de pensée et appauvrissement affectif : la représentation des hommes qui exsude d’une lecture attentive des recherches qui leur sont consacrées est suffocante. Quels que soient les champs disciplinaires et les orientations théoriques, la virilité désigne l’expression collective et individuelle de la domination masculine et ne saurait donc constituer une définition positive du masculin.
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    La virilité revêt un double sens : “Premièrement, les attributs sociaux associés aux hommes et au masculin : la force, le courage, la capacité à se battre, le droit à la violence et aux privilèges associés à la domination de celles, et ceux, qui ne sont pas, et ne peuvent être virils : femmes, enfants… Deuxièmement, la forme érectile de la sexualité masculine” (Molinier, Welzer-Lang, 2000). En sociologie, une fois admis que la masculinité et la féminité sont des constructions sociales qui existent et se définissent dans et par leur relation dans un système de sexe, distinguer la masculinité de la virilité pose question puisque l’identité masculine est entièrement inféodée aux rapports sociaux entre hommes. La virilité, jusque dans sa participation à la vie sexuelle, est apprise et imposée aux garçons par le groupe des hommes, non seulement pour qu’ils se démarquent radicalement des femmes, mais pour qu’ils s’en distinguent hiérarchiquement (Welzer-Lang, 1994).
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    Dans la perspective proféministe, on ne peut vouloir à la fois que le genre disparaisse comme système hiérarchique et que les catégories du masculin et du féminin continuent d’exister. Mais pour d’autres auteurs, le terme de masculinité marque la volonté d’analyser s’il est possible d’être un homme sans coller aux stéréotypes de la virilité, d’une part ; sans devenir une femme, d’autre part. Ou pour le dire autrement, en reprenant le titre français du livre de John Stoltenberg (1993) : “Peut-on être un homme sans faire le mâle ?” L’introduction d’une tension entre la masculinité et la virilité pose une double question. Tout d’abord, est-il encore possible aujourd’hui de penser le masculin en positif ? Et pour quoi faire ? Ensuite, est-il possible de distinguer la masculinité de la virilité sans pour autant naturaliser la différence des sexes ?
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    La psychodynamique du travail représente de ce point de vue une tentative théorique originale. Dans cet article, je voudrais montrer pourquoi l’analyse des processus qui construisent la masculinité créatrice, par différence avec la virilité défensive, est une étape capitale dans la déconstruction du système social de sexe. En analysant les formes de l’émancipation masculine, il ne s’agit pas de plaider en faveur d’une vision parsonnienne de la complémentarité et de l’harmonie entre les sexes. Les conditions sociales qui permettent la création masculine sont menacées par les nouvelles formes d’organisation du travail et par le chômage. Les femmes ne gagneront pas la partie que les hommes sont en train de perdre. Au contraire, plus les hommes souffrent dans le travail, ou de la privation de travail, plus la domination masculine résiste, plus le cynisme et l’indifférence des dominants vis-à-vis des injustices sociales s’aggravent, et plus les violences éclatent entre les dominés (Dejours, 1998 a, Dunezat, 1999).

    • Le ressort psychologique de la virilité est la honte de passer pour une femme . Ce qui est jugé honteux, indigne d’un homme, c’est d’être incapable de maîtriser le courant tendre de ses émotions, c’est de fuir, de s’effondrer devant une situation difficile. Ce qui est exalté, sollicité et exercé, c’est l’agressivité du mâle et sa concrétisation dans le courage viril. Mais le plus troublant est le retournement que la virilité défensive opère dans le registre des valeurs. La référence à la virilité permet d’anesthésier le sens moral. Il se produit, selon les termes de Christophe Dejours, une sorte d’alchimie sociale grâce à laquelle le vice est transmuté en vertu (Dejours, 1998 a). Ou pour le dire autrement, il suffit qu’une conduite soit connotée virilement pour que cette conduite soit valorisée, même s’il s’agit de se faire du mal en trimant dans des tâches dégradantes ou d’en faire aux autres en leur imposant des conditions de travail dégradantes, voire pas de travail du tout [2][2] Les femmes qui veulent faire une carrière valorisée.... Pis encore, la virilité permet de justifier la violence. Au point qu’il peut même y avoir recouvrement entre courage, force morale, absence d’état d’âme et exercice du mal. C’est pour ne pas risquer leur identité sexuelle, par crainte de perdre leur virilité en passant aux yeux des autres pour lâche ou poltron, que les hommes consentent souvent à participer au “sale boulot” (Dejours, 1998a).

      Dans la perspective que nous venons d’esquisser, la virilité est avant tout une défense mobilisée contre la souffrance dans le travail. Les rapports de force, mais aussi de solidarité entre les hommes, sont indexés à la maîtrise symbolique du réel. Plus la possibilité de transformer les contraintes pathogènes de l’organisation du travail est réduite, plus la souffrance et la peur risquent de s’accroître, plus les hommes encourent le risque de radicaliser leurs défenses. Érigée en valeur, et en lieu et place de toutes les autres valeurs, la virilité fonctionne alors comme s’il s’agissait d’une expression du désir et doit être maintenue envers et contre tout, dans la vie sociale comme dans l’intimité.

      #virilité #masculinité #domination_masculine #travail #souffrance #fraternité

      Maintenant que j’ai fini la lecture c’est un éloge déguisé de la domination masculine, association du travail et à la création à la masculinité. Ce texte me conforte dans le fait que le mot masculinité (au singulier et au pluriel) est un euphémisme de virilité contrairement à ce que prétend réfuté l’autrice.

  • innovation sociale — C’est quoi, la #souffrance #éthique?
    https://donzelcie.tumblr.com/post/166852459987/cest-quoi-la-souffrance-%C3%A9thique

    La DARES retient deux critères pour évaluer le #conflit de #valeurs au #travail : ne pas éprouver la fierté du travail bien fait (31%) et devoir faire souvent/toujours des choses que l’on désapprouve (9%). Ce deuxième item recouvre la notion de souffrance éthique.

    C’est au Professeur Christophe Dejours, spécialiste en psychodynamique et en psychosomatique du travail que l’on doit cette notion et la plupart des travaux d’études qui l’instruisent.

    Certaines professions sont par nature exposées au risque de violents cas de conscience dans l’exercice de leur mission : sauf à être furieusement pervers, les RH en situation de plans de licenciement massif ; les communicant.es à qui s’impose de bâtir et diffuser des messages auxquels ils/elles ne croient pas, voire qui les rebutent ; les métiers de la banque et de l’assurance qui tiennent le haut du palmarès avec 46% de salarié.es se sentant en conflit de valeurs (oui, votre banquier.e est une vraie personne)… La tentation est forte pour certain.es de discerner là une population de cadres dont le statut, les privilèges associés et la rémunération ne prêtent pas à ce qu’on les plaigne.

  • Video Games Are Destroying the People Who Make Them - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/10/25/opinion/work-culture-video-games-crunch.html

    Among video game developers, it’s called “crunch”: a sudden spike in work hours, as many as 20 a day, that can last for days or weeks on end. During this time, they sleep at work, limit bathroom breaks and cut out anything that pulls their attention away from their screens, including family and even food. Crunch makes the industry roll — but it’s taking a serious toll on its workers.

    Modern video games like Mass Effect and Uncharted cost tens of millions of dollars and require the labor of hundreds of people, who can each work 80- or even 100-hour weeks. In game development, crunch is not constrained to the final two or three weeks of a project. A team might crunch at any time, and a crunch might endure for several months. Programmers will stay late on weeknights to squash bugs, artists will use weekends to put the final polish on their characters, and everyone on the team will feel pressured to work extra hours in solidarity with overworked colleagues.

    Importance des syndicats... qui sont absents du monde du jeu vidéo

    While many jobs are demanding, the conditions in this industry are uniquely unforgiving. Most game developers in the United States do not receive extra compensation for extra hours. They may gaze with envy at their colleagues in the film industry, where unions help regulate hours and ensure overtime pay. Their income pales in comparison to what’s offered in other fields with reputations for brutal hours, like banking and law. The average American game developer earned $83,060 in 2013, according to a Gamasutra survey, or less than half the pay of a first-year associate at a New York law firm.

    While I was reporting for a book on how video games are made, veteran game makers told me stories of lost family time, relationship strains and such severe burnout that they considered leaving for other industries.

    Une question de culture professionnelle qui rend la souffrance nécessaire.

    To avoid long-term deleterious effects, game developers must commit to stop facilitating a culture in which crunch is the norm. The occasional long night or weekend at the office can be useful and even exhilarating, but as a constant, it is damaging. No video game is worth burnout, brain damage or overnight stays at the hospital.

    #Jeu_vidéo #Souffrance_travail #digital_labour #syndicalisme

  • Seydou Bagaga mort pour un Colissimo, #La_Poste mise en examen
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/171017/seydou-bagaga-mort-pour-un-colissimo-la-poste-mise-en-examen

    Le travail tue, surtout les plus précaires. Pour ne pas perdre son boulot et récupérer un colis tombé dans la Seine, Seydou Bagaga, livreur pour un sous-traitant de La Poste, s’est noyé un jour d’hiver 2012. Son employeur, qui ne l’avait pas déclaré, et un cadre de La Poste viennent d’être mis en examen, ainsi que La Poste en tant que personne morale.

    #Economie #souffrance_au_travail #sous-traitance

  • Seydou Bagaga, mort pour un Colissimo, #La_Poste mise en examen
    https://www.mediapart.fr/journal/france/171017/seydou-bagaga-mort-pour-un-colissimo-la-poste-mise-en-examen

    Le travail tue, surtout les plus précaires. Pour ne pas perdre son boulot et récupérer un colis tombé dans la Seine, Seydou Bagaga, livreur pour un sous-traitant de La Poste, s’est noyé un jour d’hiver 2012. Son employeur, qui ne l’avait pas déclaré, et un cadre de La Poste, viennent d’êtres mises en examen, ainsi que La Poste en tant que personne morale.

    #France #souffrance_au_travail #sous-traitance

    • Seydou Bagaga est mort pour un Colissimo. Il avait 34 ans, une femme, un bébé de 11 mois et vous auriez pu le croiser sur le pas de votre porte. Il était livreur pour DNC Transport, une petite société, prestataire exclusif de Coliposte, filiale de La Poste. Seydou Bagaga est mort il y a bientôt cinq ans. En plein hiver, quelques jours avant Noël, quand les entrepôts débordent de paquets et que la pression de Coliposte sur ses sous-traitants est la plus infernale. Il effectuait sa tournée au pas de course – 150 colis à distribuer – et s’apprêtait à livrer un client vivant dans une péniche à quai à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) quand un des colis est tombé dans la Seine. Seydou Bagaga ne savait pas nager, mais il lui fallait absolument récupérer ce colis, de peur de perdre son travail. Il a cru que l’eau n’était pas très profonde, alors il a quitté ses chaussures et il est descendu dans l’eau glacée. Il a coulé. Les pompiers ont repêché son corps inanimé. Il n’est jamais sorti du coma. Il s’est éteint le 8 janvier 2013 sur un lit d’hôpital, trois semaines après sa noyade.

      Seydou Bagaga venait de décrocher un contrat à l’agence ACP d’Issy-les-Moulineaux, en banlieue parisienne, comme on désigne dans le jargon postal une agence Coliposte, cette division de La Poste qui livre les Colissimo. Il était « en formation ». Malien, il disposait d’un titre de séjour depuis l’été, mais il n’était pas déclaré. Il travaillait au noir. Depuis l’avènement du e-commerce et au nom d’une ultrarentabilité appliquée aux services publics, La Poste sous-traite de plus en plus la livraison des colis chez les particuliers ou dans les entreprises. En Île-de-France, c’est devenu la norme. La concurrence entre prestataires est telle que tous les abus bafouant les règles les plus élémentaires du droit du travail, de l’absence totale de jours de repos au travail dissimulé, sont permis, plongeant dans une grande précarité ces livreurs low-cost.

      Sur les plates-formes où ils se mélangent aux postiers en CDI et avec un outillage appartenant à La Poste, au contrôle des colis, à la préparation des tournées, à la livraison, on les reconnaît facilement : ils sont noirs, maghrébins, quasiment tous issus de l’immigration (relire notre reportage Dans la jungle des esclaves du colis). Et ils écopent des charges, des cadences et des tournées les plus ardues (pas de boîte aux lettres, pas de gardien, colis difficiles à livrer), pour un salaire très largement inférieur à celui des employés de La Poste. « On apporte une certaine flexibilité que leurs chauffeurs n’ont pas, en raison des syndicats qu’il y a derrière. En outre, nos chauffeurs livrent plus que les chauffeurs de La Poste, qui ne livrent pas plus d’un certain nombre de colis », témoigne sans détour dans le dossier un prestataire de Coliposte. L’inspection du travail a ainsi comparé le salaire d’un postier en CDI à temps complet avec celui d’un sous-traitant. Elle note des écarts « très importants » : « 2 065,35 euros brut pour un postier, contre 1 425,70 euros brut pour un prestataire. Avec pour le postier un “Bonus qualité” en fonction des performances de l’agence, une prime colis de fin d’année (250 euros), une indemnisation de collation (37 euros), un complément poste (72 euros), un complément géographique (41 euros), le paiement des heures supplémentaires majorées (284 euros pour 12 heures supplémentaires). Le prestataire, lui, n’a droit qu’à une prime repas de 20 euros, une indemnité “téléphonique” de 25 euros, et il n’a bénéficié d’aucune heure supplémentaire pour le mois de décembre 2012, alors qu’il s’agit d’un mois qui rencontre un pic d’activité lié aux fêtes de fin d’année et aux commandes internet. »

      Cinq longues années après la mort de Seydou Bagaga, qui jette une lumière crue sur les conditions de travail impossibles des sous-traitants de La Poste, au terme de dizaines d’auditions, de constatations, la justice s’apprête à clore l’enquête sur laquelle trois juges d’instruction se seront penchés. Elle vient d’ordonner trois mises en examen : le dirigeant de DNC transport pour prêt de main-d’œuvre illicite, marchandage et homicide involontaire ; le directeur du centre Coliposte d’Issy-les-Moulineaux pour prêt de main-d’œuvre illicite et marchandage ; et grande première, La Poste en tant que personne morale, pour prêt de main-d’œuvre illicite. Car comme l’écrivait l’inspection du travail dans un rapport en 2013, « la victime n’avait pas été déclarée par son employeur DNC Transport et (…) le donneur d’ordre de cette dernière, Coliposte, ne pouvait ignorer cette situation ». Fin novembre, on saura si la justice renvoie La Poste et les deux personnes mises en examen devant le tribunal correctionnel, ce qu’espèrent la famille de la victime et les syndicats de La Poste, en première ligne desquels la fédération Sud PTT.

      « C’est une bonne nouvelle », reconnaît Thierry Lagoutte, chauffeur et militant Sud à Coliposte, qui a fait de la traque de ces dérives son combat, sillonnant la région au volant de sa voiture personnelle, multipliant les « descentes » dans les centres. « Mais pendant toutes ces années, la direction de La Poste a continué avec la même logique, comme si de rien n’était, en ne tenant compte d’aucune des préventions et des irrégularités soulevées par l’inspection du travail et en justifiant cela d’un “tout le secteur fonctionne comme cela”, poursuit le syndicaliste. Le recours à la sous-traitance a même augmenté. À l’ACP d’Issy-les-Moulineaux où travaillait Seydou Bagaga, il ne reste plus que trois tournées particuliers sur 37 assurées par des postiers et trois tournées relais [commerçants et bureaux de poste – ndlr]. Le reste est entièrement sous-traité, y compris le tri, ce qui n’était pas le cas à l’époque de l’accident mortel de Seydou Bagaga. »

      Pour Sud PTT, « c’est de la fausse sous-traitance. Au travers de cette pratique, [la direction] s’affranchit des obligations contenues dans la convention collective de La Poste et des quelques avancées obtenues lors de mobilisations. Au-delà de faire des économies en jouant sur le dumping social, La Poste met également en danger le personnel sous-traitant en ne respectant pas ses obligations en termes de sécurité et de prévention, des obligations tout de même législatives ! ».

      C’est l’un des enjeux de cette affaire. Prouver que la sous-traitance est la variable d’ajustement interne de La Poste, que c’est La Poste qui décide de tout, des commandes, des tournées, des livreurs à garder, à virer, qu’il y a bien un lien de subordination… De nombreux témoignages en attestent dans le dossier consulté par Mediapart. À commencer par celui du patron de DNC Transport qui a embauché Seydou Bagaga, témoignage que Mediapart reproduit en partie :

      « Concernant son activité chez Coliposte, ce dernier nous indique qu’il y a une grande pression sur les salariés car il faut absolument livrer les colis à tout prix sinon il n’est pas payé, voire sanctionné par des pénalités. Il ne faut pas revenir avec des colis.

      Il nous déclare que Madame (…) met une “pression” énorme pour que je “vire” celui-qui ne convient pas, celui qui ne respecte pas les procédures de livraison. Elle veut une qualité de service irréprochable et nous en payons le prix par la pression qu’elle fait peser sur les salariés et sur moi-même. Il nous précise que parfois il n’a pas envie de les “virer” et qu’il doit toujours se justifier auprès de Coliposte s’il veut garder un salarié.

      Nous lui demandons le nombre d’employés qu’il emploie, ce dernier nous indique que le nombre d’employés de la société ne dépend pas de lui mais de Coliposte. Car il arrive par exemple que lorsqu’un nouveau salarié arrive, il ne “plaise pas” à Monsieur (…) ou bien à Madame (…). C’est Monsieur (…) et Madame (…) qui décident quand il doit prendre un salarié et quand il doit s’en séparer.

      (...) »

      Contactée, la direction de La Poste ne souhaite pas commenter cette affaire et nous renvoie vers l’avocat « du premier employeur de France après l’État », Hervé Lehman. Ce dernier regrette, dans les colonnes du Parisien, que ce « tragique accident soit instrumentalisé pour contester le principe du recours à la sous-traitance ». Il assure que « La Poste veille à ce que la sous-traitance soit organisée en parfaite application des règles légales qui la régissent, depuis l’appel d’offres qui permet de sélectionner les entreprises sous-traitantes jusqu’au contrôle périodique du respect par celles-ci de leurs obligations sociales et fiscales ». Quant au directeur de l’agence Coliposte d’Issy-les-Moulineaux, mis en examen, il vient d’être promu « animateur qualité livraison » avec un rôle de conseil à la direction opérationnelle territoriale du colis Île-de-France…

  • Pétition : Que cessent toutes sortes d’abus sur les femmes autour de grandes plantations de monoculture d’arbres
    https://www.grain.org/bulletin_board/entries/5806-petition-que-cessent-toutes-sortes-d-abus-sur-les-femmes-autour-de-grand

    À l’occasion du 21 septembre, Journée internationale de lutte contre les #plantations d’arbres, des #femmes de plusieurs pays d’#Afrique centrale et occidentale ont pris l’initiative de publier simultanément la #pétition ci-jointe.

    Cette pétition contient la demande urgente de mettre fin aux #souffrances et aux #violences que l’expansion des plantations industrielles de #palmiers_à_huile a pour effet sur les femmes, dans le continent africain et ailleurs : abus, #sévices_sexuels, #harcèlement, #persécution, destruction de leurs moyens d’existence.

    Les femmes veulent qu’on leur rende les #terres dont les entreprises se sont emparées sans y avoir droit, au moyen de concessions octroyées par les gouvernements. Elles veulent qu’on leur rende leurs terres et leurs forêts pour pouvoir continuer à produire leurs aliments. Elles veulent la #souveraineté_alimentaire.

  • Des juments avortées et saignées dans des « fermes à sang » d’Amérique du Sud
    https://reporterre.net/Des-juments-avortees-et-saignees-dans-des-fermes-a-sang-d-Amerique-du-Su

    Entre mars 2015 et avril 2017, les associations suisse Tierschutzbund Zürich (TSB) et allemande Animal Welfare Foundation (AWF) ont enquêté dans 5 « fermes à sang » d’Argentine et d’Uruguay, a rapporté l’association de défense des animaux d’élevage Welfarm vendredi 6 octobre. « Ces fermes alimentent un commerce lucratif de la gonadotrophine chorionique équine (eCG), aussi appelée PMSG, rapporte l’association. Cette hormone présente dans le sang des juments lors des premiers mois de gestation, est importée, notamment dans les élevages porcins, bovins, ovins ou caprins d’Europe, pour synchroniser les chaleurs et programmer les mises bas.

    Selon l’enquête menée par les associations, la France compte parmi les clients de cette hormone : la société Syntex-Argentine a exporté 1 kg d’eCG (soit 6 089 295 dollars américains) vers la France entre janvier et mai 2017. Dans le même temps, la branche uruguayenne de Syntex en exportait 0.295 kg (soit 3359 044 dollars américains). »

    #vampirisme #élevage #maltraitance_animale #souffrance_animale #sang #ferme_à_sang

  • Beauty Warriors - Evija Laiviņa
    http://www.evijalaivina.com/projects/beauty-warriors

    The series “Beauty Warriors” is collection of photographs featuring strange and unusual-looking beauty products. All the products were bought on Ebay, and most items were made in China. These products promise instant cures to almost all beauty problems; they fight “problem zones” and promise to cure problems without surgical intervention. Each item visually appeals to me and I tried to show the relationship between beauty product and model.


    To be successful, you must be perfect and look perfect—these are our society’s rules, which we all follow without even realizing how ridiculous the standards are. We often forget about the importance of inner beauty.
    #beauté #conformisme #souffrance

  • How refugees are fighting back against border controls

    After surviving the perilous journey to Europe, migrants are met with two seemingly opposite responses. Increasingly, European governments are criminalising migration, militarising borders and expanding detention centres. Meanwhile, non-government organisations (NGOs) are reaching out to migrants offering food, clothes and temporary accommodation.


    https://theconversation.com/how-refugees-are-fighting-back-against-border-controls-81343
    #souffrance #spectacle #asile #migrations #réfugiés #frontières #résistance #we_are_here #murs #barrières_frontalières
    cc @reka

  • L’enfer des start-up : « J’avais l’impression que tout le monde portait des lunettes roses » - 7 mars 2017 - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/sur-le-radar/20170303.OBS6084/l-enfer-des-start-up-j-avais-l-impression-que-tout-le-monde-por

    Le bon vieux modèle de l’exploitation du travail par le capital est toujours là, où le rabaissement des individus est la norme et le sexisme rien de très grave. Les tâches sont abrutissantes, l’urgence est la règle, l’encadrement omniprésent, les sourires artificiels... et les psychanalystes riches !

    #travail #startup #souffrance

    • Vous parlez aussi beaucoup des nouvelles techniques de RH, avec des logiciels comme 7Geese, ou ce que vous appelez la « carotte 2.0 ». On se dit que les méthodes managériales n’ont pas vraiment changé, on a juste mis un coup de vernis, et la compétition qui en découle est d’autant plus insidieuse ?

      Exactement. C’est une nouvelle forme de manipulation, une prise de pouvoir qui ne dit pas son nom. Elle est donc d’autant plus perverse et difficile à contourner pour un jeune ou quelqu’un qui n’a pas beaucoup d’expérience professionnelle.

      Bientôt un pett malin de chez LREM aura l’idée de transformer ce qui reste de l’ANPE dans des petites structures sous surveillance des sept oies.

      https://7geese.com

      7Geese disrupts traditional goal-tracking and performance management processes. OKRs goal-tracking improves alignment and visibility in your organization. A feedback-rich coaching culture enables continuous performance improvement. Don’t just fly - Soar!

      OKRs make goals transparent.
      Coaching and mentorship.
      Social, peer recognition.
      Continuous, development-focused feedback.

      #travail #exploitation #disruption #Berlin #startup

    • Pas mal ce truc sur « l’esprit pionnier ».

      Je n’ai rien contre un petit chien en soi, même si c’est un caniche et qu’en général, les caniches c’est plutôt le symbole du pouvoir que le chien du prolétaire. J’utilise aussi des smileys (je ne suis pas une vieille réac’), mais je n’en mets pas non plus à la fin de chaque phrase quand je m’adresse à mes collègues. Et évidemment j’aime manger des choses qui sont bonnes pour la santé, j’achète du bio, etc.

      Mais tout ça était tellement poussé à l’excès, comme pour servir une idéologie. Le frigo était plein de choses bonnes pour la santé, bio et à la mode (on y trouvait par exemple toutes les sortes de limonade : au maté, aux fruits rouges...) : c’est un peu comme si on voulait donner le sentiment qu’on était les pionniers de quelque chose et que la moindre chose ingurgitée devait forcément être le symbole du changement.

    • C’est une nouvelle forme de manipulation, une prise de pouvoir qui ne dit pas son nom. Elle est donc d’autant plus perverse et difficile à contourner pour un jeune ou quelqu’un qui n’a pas beaucoup d’expérience professionnelle.

      Vu qu’on matraque l’idée que « c’est le nouveau monde », qu’ici on est en train d’inventer la nouvelle manière de travailler, les gens ne se méfient plus.

      J’ai vu ça autour de moi : des gens loin d’être bêtes, mais qui pourtant gobaient un peu tout ça sans prendre aucun recul. Je pense que c’est à relier au fait qu’on est convaincus qu’il n’y a plus besoin de se méfier, puisqu’ici tout va bien, on est loin du vieux monde, de l’entreprise à hiérarchie pyramidale.

      Dans le livre, je raconte par exemple l’anecdote de cette très jeune DRH de Vesta, que je suis allée voir pour lui demander s’il n’y avait pas une faute de frappe dans mon contrat : j’avais un CDD de 6 mois, et ma période d’essai durait 6 mois. Elle me dit que c’est normal et qu’elle a le même contrat : elle ne voyait pas où était le problème.

      C’est dangereux. Même si c’était permis par la loi du travail allemand, ce que je dénonce fondamentalement, c’est le fait qu’elle ne voyait pas ce qu’il y avait de dérangeant.

  • Le calvaire invisible des femmes de ménage - Bibliobs - L’Obs
    http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20170518.OBS9579/le-calvaire-invisible-des-femmes-de-menage.html

    Gare de l’Est, des femmes d’Afrique du Nord font le ménage dans les trains. Leurs grands seaux bleus sont trop lourds, chargés de choses inutiles imposées par le règlement. Karen Messing suit l’une d’entre elles, Nina Khaled, qui nettoie 200 toilettes chaque jour et court d’un quai à l’autre parcourant ainsi quotidiennement 24 kilomètres en moyenne. Pour gagner du temps, elle lave le sol en faisant glisser un chiffon savonneux sous ses pieds tandis qu’elle frotte le lavabo et le miroir, exécutant ainsi ce qu’elle appelle sa « danse ».

    La première guerre du Golfe jette dans les trains les militaires en permission. Les cuvettes portent la trace de leurs beuveries mais le matériel ne convient pas pour nettoyer la matière coagulée. Nina use d’un racloir qu’elle dissimule aux agents de la RATP car il pourrait endommager la porcelaine. Par ses travaux, Karen Messing a démontré que les concepteurs de train ne pensent pas à la façon dont il faudra les nettoyer. Elle a aussi rédigé des rapports sur le mal de dos de celles qui s’accroupissent pour nettoyer sous les sièges des wagons.

    De retour au Québec, la voici en milieu hospitalier à observer les familles qui offrent des cadeaux aux infirmières en oubliant que la femme de ménage, avec son chariot plein de produits toxiques, a passé bien plus de temps dans la chambre.

    #travail #souffrance

  • #burn-out
    http://www.radiopanik.org/emissions/du-pied-gauche/burn-out-2

    Le Burn-out touche de nombreux travailleurs en Belgique, quel que soit leur secteur et leur âge.

    Quels sont les symptômes et les causes du burn out ? Les solutions ?

    Pour répondre à nos questions, nous avons interviewé Lisette Lombé et Pascal Chabot.

    Nous avons également reçu en studio Camille et Audrey Membrive, psychologue.

    #travail #épuisement #stress #rapidité #société #souffrance
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/du-pied-gauche/burn-out-2_03637__1.mp3

  • Fuir l’#Érythrée pour trouver #refuge en #Europe, d’un #enfer à l’autre
    http://www.msf.fr/actualite/articles/fuir-erythree-trouver-refuge-en-europe-enfer-autre

    On estime à environ 5 000 le nombre de personnes qui fuient l’Erythrée tous les mois. Bien que 90% des Érythréens qui atteignent l’Europe se voient offrir l’#asile, les candidats au refuge ne bénéficient pas d’accès sûr et légal pour y parvenir, et doivent risquer leur vie sur des routes particulièrement dangereuses.

    #réfugiés #migrants #souffrances

    • non, pas migrants ou migration, ce ne sont pas des oiseaux voyageurs, mais des réfugiés de guerre, car cela fait 10 a 20 ans depuis l’après 9/11 que ces peuples sont agressés par les Usa et leurs amis dans la corne de l’Afrique ! La guerre contre la terreur supposée contre Al Qaida touche toute cette partie de l’Afrique ou un pipeline pourrait passer, de l’Afrique du nord à l’Afghanistan. Voilà ce qui assassine les peuples et fait les fait fuir. C’est un crime auquel notre pays a sa part mais ou personne n’a le courage de dénoncer même MSF qui collabore.

  • A #LCL, ces #suicides que la direction ne veut pas voir
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/050417/lcl-ces-suicides-que-la-direction-ne-veut-pas-voir

    Entre septembre 2016 et mars 2017, quatre salariés de la #banque LCL (ex-Crédit lyonnais) se sont suicidés ou ont tenté de le faire. Dans cette filiale du groupe #Crédit_agricole qui vit au rythme des restructurations massives, les risques psychosociaux sont préoccupants. Face aux alarmes lancées depuis plusieurs années par les syndicats et les médecins du travail, la direction pratique l’omerta.

    #Economie #burn_out #souffrance_au_travail

  • "Écrémage" en entreprise, la méthode RH qui tue (vraiment)

    ...il s’agit tantôt de mettre la #pression sur les #salariés, en générant un #stress, pour les rendre plus productifs, tantôt de les harceler pour qu’ils démissionnent. La technique a été utilisée chez #France_Telecom, dont l’ancien PDG, Didier Lombard, est poursuivi pour #harcèlement moral.

    L’ex-juge d’instruction Pascal Gand a récolté des dizaines et dizaines d’indices de ce management par le harcèlement. « Objectif réduction atteint tant bien que mal », avait griffonné sur un papier le directeur financier. Une note indiquait que « l’objectif annuel de 296 départs » était « atteint à hauteur de 74% ». La rémunération des manageurs était indexée sur les départs...

    En octobre 2006, Didier Lombard avait annoncé à ses cadres qu’il faudrait que d’ici trois ans, 22.000 salariés aient quitté l’entreprise. « Je ferai [ces départs] d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », avait-il ajouté. Il ne croyait pas si bien dire. Soixante personnes se sont suicidées en trois ans, dans la foulée du plan de #restructuration baptisé "Next".

    #management #rh #drh #ressources_humaines #stress #souffrance_au_travail #suicide ##harcèlement_moral #Renault #France_Telecom #travail #changement

    http://www.regards.fr/web/article/ecremage-en-entreprise-la-methode-rh-qui-tue-vraiment

  • « Écrémage » en entreprise, la méthode RH qui tue (vraiment) - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/ecremage-en-entreprise-la-methode-rh-qui-tue-vraiment

    En octobre 2006, Didier Lombard avait annoncé à ses cadres qu’il faudrait que d’ici trois ans, 22.000 salariés aient quitté l’#entreprise. « Je ferai [ces départs] d’une façon ou d’une autre, par la fenêtre ou par la porte », avait-il ajouté. Il ne croyait pas si bien dire. Soixante personnes se sont suicidées en trois ans, dans la foulée du plan de restructuration baptisé "Next". Une jeune femme de trente-deux ans s’est littéralement jetée du quatrième étage d’un immeuble du groupe…
    « On le casse pour qu’il se casse »

    Ces techniques ont émergé dans les années 2000, explique Patrick Légeron. C’était avant l’affaire France Telecom, une époque où l’on faisait l’apologie du #stress en couverture des magazines. À ce moment-là, certains patrons ne s’en cachaient même pas. Le psychiatre se souvient d’un débat où Noël Goutard, ex-PDG de Valeo, affirmait tranquillement qu’il fallait que les gens arrivent « la #peur au ventre ». « Ceux qui ne sont pas formables doivent partir », affirme le dirigeant dans une conférence baptisée "Réussir par la fermeté". Ce "#management par le stress" a aussi été utilisé, selon la CGT, chez Renault par son dirigeant Carlos Ghosn, avec là aussi des conséquences terribles et des #suicides à répétition...

  • « Corporate » : dans les eaux glacées du management
    http://www.regards.fr/web/article/corporate-dans-les-eaux-glacees-du-management

    Avec Corporate , Nicolas Silhol signe un premier film qui porte le fer au cœur des méthodes de gestion des « ressources humaines » dans les grandes entreprises. Une fiction réussie sur un mal contemporain.

    Remplir la fonction

    C’est tout l’intérêt du film. Il ne conte pas l’histoire d’une prise de conscience morale, mais suit les transformations d’une femme loin de toute culture de contestation qui va rompre le pacte des puissants pour se sauver elle-même. Corporate ouvre une porte sur l’univers très caché de la gestion des grandes entreprises. Les Pinçon-Charlot sont entrés dans les manoirs et les hôtels particuliers de la grande bourgeoisie, Nicolas Silhol filme le monde des killers de l’entreprise. Mais il le fait comme un cinéaste, sans dessécher ses personnages, ici essentiellement des femmes.

    #souffrance_au_travail

  • This Cancer Treatment Extends Life Without Pills, Radiation, or Surgery - Facts So Romantic
    http://nautil.us/blog/this-cancer-treatment-extends-life-without-pills-radiation-or-surgery

    The very act of existential unburdening proves to be life prolonging.Photograph by UpperCut Images / GettyWhat would go through your mind if I told you that you had cancer? Perhaps you’d wonder how you got it, or how you were going to get rid of it. Maybe you’d worry about whether you could keep working, or, if you have children, how they might react when you broke the news to them. You always had good hair, you think, but all good things…well, let’s not finish that thought just yet. Or maybe you’d have a sense, false or otherwise, that you would not best cancer, but that it would best you. Now what if I told you that counseling led by a specialist physician on the psychological, social, and existential qualities of the disease could make you live longer? For far too long, the medical (...)

    • #cancer #psychologie #douleur #souffrance #solitude

      Patients who received palliative care not only reported better quality of life and less depression, but they actually lived nearly three months longer than the group that didn’t receive palliative care.

      (une boîte #pharma qui aurait un médicament avec ce genre d’effets vaudrait immédiatement plusieurs dizaines de milliards de dollars en Bourse)

  • Souffrance animale : « L’objectif n’est pas d’éviter de la douleur à l’animal, mais de sécuriser le travail du tueur » - Libération
    http://www.liberation.fr/futurs/2016/05/16/souffrance-animale-l-objectif-n-est-pas-d-eviter-de-la-douleur-a-l-animal

    Un ex-inspecteur des services vétérinaires livre son expérience dans les abattoirs, qui l’a conduit à abandonner ce métier.

    Les scènes décrites sont immondes mais à lire.

    #souffrance_animale #viande #animaux #cruauté

  • Le #Travail, oublié de la campagne présidentielle
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150217/le-travail-oublie-de-la-campagne-presidentielle

    Les candidats à la présidentielle ne montrent aucune volonté d’agir sur les questions de travail, les conditions dans lesquelles il s’exerce et ses effets sur la santé. « Espace de travail », l’émission sociale de Mediapart, tente de comprendre pourquoi avec la sociologue #Danièle_Linhart.

    #France #Economie #conditions_de_travail #management #social #souffrance_au_travail

    • http://www.les7duquebec.com/7-au-front/les-beguines-des-feministes-avant-lheure
      Les béguines : des féministes « avant l’heure »

      Quand on lit la vie des béguines, ces femmes libres de pensée qui se rassemblaient pour échapper au contrôle d’un couvent ou d’un mari – on ne peut qu’admirer la force de leur courage et de leur engagement.

      De nos jours, des femmes qui se rassembleraient pour vivre dans une parfaite autonomie, même dans la pauvreté, dans le seul but d’être libres et d’aider les plus démunis, ne dérangeraient aucunement le système. Au contraire, on les verrait comme des bénévoles qui déchargeraient la lourdeur du système.

      Au XIVe siècle, on pensait différemment. Ces femmes qui se faisaient appeler « Sœurs de la secte du Libre Esprit et de la Pauvreté Volontaire » n’obéissaient qu’à la Grande Demoiselle, et c’est tout. Le reste était affaire de conscience intérieure.

      La naissance du mouvement des béguines débute au XIIe siècle. Vers 1300, le mouvement est bien organisé et se répand en Alsace, en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas et en France.

      En 1326, la principauté de Strasbourg est envahie par un nombre considérable de béguinages, plus de 85 dans la ville même. Chaque béguinage forme un enclos groupant des maisonnettes où des femmes pieuses, mais dangereusement émancipées, tentent l’aventure des saints. Au lieu de vœux, elles ne font que des promesses, de simples déclarations d’intention renouvelables chaque année.

      Qui étaient les femmes béguines ?

      Des femmes qui transportaient dans l’âme un mouvement féministe « avant l’heure » !

      Ces femmes qui, à l’époque, n’avaient que deux choix, soit celui de se marier (contrat de soumission) ou de rentrer au couvent (vœux de pauvreté, d’obéissance et de chasteté, cette dernière souvent confondue avec la continence), aspiraient à une autonomie économique, intellectuelle, spirituelle et sociale.

      Elles ne se mariaient pas, mais ne faisaient pas de vœux de chasteté. Elles ne prononçaient aucun vœu, seulement des intentions de s’investir pendant une année, après quoi elles évalueraient la situation. Elles se considéraient libres. D’ailleurs, leur secte s’appelait « Libre Esprit ». Elles étaient présentes dans plusieurs secteurs de l’économie : santé (hôpitaux, sages-femmes), l’éducation, l’artisanat (tissu,broderie d’art, tapisserie), le soin aux mourants, les enterrements.

      Les béguines étaient des femmes pieuses qui se vouaient à Dieu et aux bonnes oeuvres, sans être bigotes. Elles évitaient le scandale et recherchaient la vie naturelle.

    • Oui je suis d’accord avec toi sur le fait que les communautées de femmes seraient acceptés aujourd’hui. Il n’y a qu’a voire comme c’est deja impossible de faire des foyers de refuges pour les femmes victimes de violences par leur conjoint ou ex. Et ca renvoie aussi aux discussion sur certains hommes qui se servent du transgenrisme pour détruire la non mixité de certains groupes féministes.

      Merci pour les infos sur le mariage bostonien

    • Elle est a une drole de vision du féministe Jacqueline Kelen. Quand on lui demande si les béguines étaient féministes, elle répond « Non car les béguines ne se sont pas organisé contre les hommes ».
      Sauf que les féministes ne sont pas organisées contre les hommes mais contre le système patriarcale et sur ce coup les Béguines aussi puisqu’elle s’organisaient entre femmes pour échappé à la clostration monacale ou matrimoniale.

      #féminisme_oui_mais #invisibilisation_des_femmes

      #amour #souffrance #mystiques

  • La direction de #La_Poste aurait comptabilisé plus de 50 #suicides en 2016
    https://www.mediapart.fr/journal/france/151216/la-direction-de-la-poste-aurait-comptabilise-plus-de-50-suicides-en-2016

    La direction du groupe La Poste aurait comptabilisé au travers d’une « cellule de suivi des drames » interne et secrète une cinquantaine de suicides, pour la seule année 2016. C’est ce qu’ont appris cette semaine de sources internes les syndicats CGT et Sud-PTT. La direction dément.

    #France #Economie #Philippe_Wahl #social #souffrance_au_travail