MFMB

Féministe Antifasciste Antiraciste Curieuse

  • Demain verra la victoire des Palestiniens
    Par Ghassan Abu-Sittah*
    https://www.chroniquepalestine.com/demain-verra-la-victoire-des-palestiniens

    Le 12 avril, le gouvernement allemand a empêché le Dr Ghassan Abu-Sittah d’entrer dans le pays pour participer à une conférence à Berlin où il devait témoigner du génocide à Gaza. La veille, le 11 avril, M. Abu-Sittah avait pris ses fonctions de recteur de l’université de Glasgow dans le Bute Hall, après avoir été élu avec 80 % des voix. Voici la transcription du discours du Dr Abu-Sittah.

    Les étudiants de l’université de Glasgow ont décidé d’honorer, par leur vote, la mémoire des 52 000 Palestiniens tués. La mémoire des 14 000 enfants assassinés. Leur vote est un vote de solidarité avec les 17 000 enfants palestiniens orphelins, les 70 000 blessés – dont 50 % sont mineurs- et les 4 à 5 000 enfants amputés.

    Ils ont voté pour exprimer leur solidarité avec les étudiants et les enseignants des 360 écoles détruites et des 12 universités entièrement rasées. Pour exprimer leur solidarité avec Dima Alhaj, une ancienne élève de l’université de Glasgow, assassinée avec son bébé ainsi que toute sa famille, et honorer leur mémoire.

    Au début du XXe siècle, Lénine avait prédit qu’aucun véritable changement révolutionnaire ne pourrait advenir en Europe occidentale sans un étroit contact des mouvements révolutionnaires avec les mouvements de lutte contre l’impérialisme et les pays colonisés et esclavagisés.

    Les étudiants de l’université de Glasgow ont compris ce que nous perdons lorsque nous nous engageons dans des politiques inhumaines. Ils ont également compris que ce qui fait l’importance et la spécificité de Gaza, c’est qu’il s’agit d’un laboratoire dans lequel le capital mondial mène des expériences sur la gestion des populations excédentaires. (...)

    * Ghassan Abu-Sittah est un professeur agrégé de chirurgie britannico-palestinien et un chirurgien plasticien et reconstructeur. Il a fait ses études de médecine à l’université de Glasgow, au Royaume-Uni, et son internat de troisième cycle à Londres.
    #IsraelAllemagne

  • ECCHR et des organisations palestiniennes des droits de l’homme intentent un procès pour mettre fin aux exportations d’armes allemandes vers Israël
    13 avril 2024 | The European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) | Traduction J.Ch. pour l’AURDIP

    https://aurdip.org/ecchr-et-des-organisations-palestiniennes-des-droits-de-lhomme-intentent-un-

    Aujourd’hui, le Centre Européen pour les Droits Constitutionnels et de l’Homme (ECCHR), soutenu par le Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme (PCHR) à Gaza, le Centre Al Mezan pour les droits de l’Homme à Gaza et l’organisation des droits de l’homme Al Haq à Ramallah, ont intenté une action en justice visant à suspendre les licences d’exportation émises par le gouvernement allemand pour la livraison d’armes à Israël.

    Cette action est intentée au nom de cinq Palestiniens qui vivent dans la Bande de Gaza et dont des membres de leur famille ont été tués par des attaques de roquettes israéliennes.

    « J’ai perdu la plupart des membres de ma famille. J’ai aussi perdu ma maison, et je suis sans abri. Les zones habitées et les installations publiques sont bombardées aveuglément et intensivement partout. Il n’y a pas un endroit sûr à Gaza, et je sens que ma vie est constamment en danger à cause des opérations militaires israéliennes », a déclaré l’un de nos requérants dans une déclaration sous serment.

    « Le droit international et les droits de l’homme sont fondamentaux », dit le Secrétaire Général d’ECCHR Wolfgang Kaleck. « Une condition préalable essentielle pour une politique étrangère allemande fondée sur des règles et orientée vers les droits de l’homme, c’est le respect du droit dans ses propres prises de décision. L’Allemagne ne peut rester fidèle à ses valeurs si elle exporte des armes pour une guerre où de graves violations du droit humanitaire international sont manifestes. »

    #IsraelAllemagne

  • Handicap : « Un p’tit truc en plus », une fable validiste pour garder les yeux fermés | Céline Extenso
    https://www.politis.fr/articles/2024/05/artus-un-ptit-truc-en-plus-une-fable-pour-garder-les-yeux-fermes-validisme

    Dans le film Un p’tit truc en plus d’Artus, Céline Extenso pointe une dissimulation des violences concrètes que subissent les personnes handicapées, à l’instar de l’institutionnalisation. Source : Politis

  • Santé : des chercheurs japonais développent un traitement qui fait repousser les dents
    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/aujourd-hui-c-est-demain/sante-des-chercheurs-japonais-developpent-un-traitement-qui-fait-repous

    On pourrait bientôt en finir avec les couronnes, les bridges et les prothèses. Une équipe de chercheurs de l’hôpital Kitano à Osaka au Japon a identifié le gène qui bloque la repousse des dents et ils ont réussi à le désactiver avec un médicament. C’est donc comme si on avait des dents de lait en permanence, elles pourront repousser indéfiniment. Ils ont présenté les détails de l’étude clinique qui doit confirmer l’efficacité de ce traitement chez des humains.

    Cela fait plusieurs années qu’ils y travaillent, ils ont déjà réussi à faire repousser les dents des souris et des furets. Ils passent donc à l’étape suivante, des tests sur l’Homme sont prévus en septembre 2024. Vous savez que nous n’avons pas de chance, contrairement aux requins ou aux crocodiles, nos dents d’adulte ne repoussent pas. Si elles sont abîmées, on est obligés de les arracher et de mettre une prothèse. Avec ce type de traitement, ce sont nos propres dents, toutes propres, toutes neuves, qui pourraient naturellement repousser.
    Une alternative à la prothèse

    Ce nouveau traitement sera testé sur des enfants, entre deux et sept ans, atteints d’une maladie congénitale qui empêche leurs dents de pousser. Mais dans un premier temps, il faudra s’assurer que le médicament ne pose aucun danger. Il sera donc d’abord inoculé à des adultes sains à qui il manque au moins une molaire, comme ça, ils ne risquent pas de se retrouver avec 33 dents si le traitement fonctionne bien. À priori, aucun effet secondaire n’a été constaté sur les animaux. Donc ce sera aussi l’occasion de le vérifier. Cette première étape devrait durer à peu près un an, jusqu’en août 2025. Ensuite, ils enchaîneront avec les tests sur les enfants. Et si tout se passe bien, le traitement pourra être commercialisé d’ici 2030.

    Le médicament ne servira pas qu’à soigner cette maladie congénitale l’objectif est bel et bien de trouver une alternative à la prothèse quand on a perdu une dent, que ce soit après un accident ou après une mauvaise carie. Ce serait formidable de voir ses propres dents repousser. C’est pourquoi cette recherche sera suivie de très près. Elle pourrait marquer un tournant dans la médecine dentaire.

  • Le tyran Gabriel Attal à #Valence pour vendre sa politique répressive, autoritaire, sécuritaire et contre-insurrectionnelle
    https://ricochets.cc/Le-tyran-Gabriel-Attal-a-Valence-pour-vendre-sa-politique-repressive-autor

    A force de sursauter dans l’autoritarisme et de lancer des « chocs de », les chefs macronistes doivent être plein de bleus et de bosses, à moins qu’ils aient le hoquet et butent sur les mots (l’ordre, l’ordre, l’ordre). Avec ces sursauts droits dans leurs bottes, ce qui reste de leur cerveau est sans doute en bouilli à force de s’écraser au plafond. "En plus de la mise en place de la FAR, la Première ministre a notamment annoncé la possibilité pour les policiers municipaux d’exercer des (...) #Les_Articles

    / Valence, #Drôme, Autoritarisme, régime policier, démocrature...

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...
    https://www.liberation.fr/societe/police-justice/reponse-aux-emeutes-le-gouvernement-met-les-parents-sur-le-banc-des-accus

  • Ce réseau libertarien qui veut imposer ses idées en France - Basta !
    https://basta.media/reseau-libertarien-veut-imposer-idees-france-Atlas-Javier-Milei-Trump-Ifrap

    Un rapport de l’Observatoire des multinationales met en lumière l’un des facteurs méconnus de la progression des idées d’extrême droite en Amérique et en France : le soutien d’un réseau états-unien de think tank libertariens, appelé Atlas.

    Mais que font nos cellules anti-fake news ?

  • Les Mystères de Montpellier : Escalade de problèmes à Philippidès
    https://www.francebleu.fr/emissions/a-hauteur-d-enfant/les-mysteres-de-montpellier-escalade-de-problemes-a-philippides-3261025

    L’une des nouvelles écrites par les enfants montpelliérains dans Les Mystères de Montpellier est Escalade de problèmes à Philippidès.
    Une œuvre collective des élèves de CM1 et CM2 de l’école Marguerite Yourcenar.

    Je vous ai déjà parlé des Mystères de Montpellier : chaque année, des classes de CM1 et CM2 des écoles de #Montpellier participent à l’écriture d’un recueil de nouvelles et de poésies, imprimé de manière très professionnelle et distribué gratuitement lors de la Comédie du Livre (c’était le week-end dernier). L’occasion pour les gamins de dédicacer le livre auprès du public du salon, et de se prendre en photo avec le maire. Pour les curieux, on peut retrouver la collection des volumes des années précédentes dans les médiathèues de la ville.

    Mes petits y ont participé avec leur classe il y a deux ans, c’est une expérience extrêmement gratifiante, et chaque année on retourne sur le stand pour aller récupérer un exemplaire et dire bonjour à leur ancienne maîtresse.

  • DIRECT. Emeutes en Nouvelle-Calédonie : Emmanuel Macron a rencontré les indépendantistes dans le but de restaurer la paix - midilibre.fr
    https://www.midilibre.fr/2024/05/23/direct-emeutes-en-nouvelle-caledonie-personne-ne-lavait-vu-venir-sur-place

    Emmanuel Macron a évoqué jeudi un « mouvement d’insurrection absolument inédit » qui secoue la Nouvelle-Calédonie depuis la mi-mai.

    « Personne ne l’avait vu venir avec ce niveau d’organisation et de violence », a ajouté le chef de l’Etat en visite dans un commissariat du centre de Nouméa, saluant « le sang froid » et « le professionnalisme » des policiers et des gendarmes déployés sur le terrain. "On ira jusqu’au bout, les jours et les semaines qui viennent seront encore difficiles" , a-t-il ajouté.

    Voilà, voilà. On te dit que même si ça continue à péter, ce sera difficile, mais on ira jusqu’au bout.

  • Des élèves bloquent l’entrée de leur lycée à Montpellier pour manifester leur soutien aux Palestiniens [16 mai]
    https://www.midilibre.fr/2024/05/16/soutien-aux-palestiniens-blocus-du-lycee-joffre-depuis-ce-matin-a-montpell

    « Palestine vaincra, Palestine vivra ». Depuis 6 heures ce matin, une centaine d’élèves du lycée Joffre bloquent les accès à l’établissement afin de manifester leur soutien aux Palestiniens.

    […]

    Un élargissement au lycée Jules-Guesde est aussi envisagé.

  • Établir les conditions du dialogue : +1000 FDO

    https://www.liberation.fr/societe/en-direct-nouvelle-caledonie-une-nuit-sous-etat-durgence-un-tout-petit-pe

    « En Nouvelle-Calédonie‚ la situation est grave et nos objectifs sont clairs : rétablir l’ordre, assurer la continuité de la vie en Nouvelle-Calédonie et établir les conditions du dialogue », a déclaré ce jeudi Gabriel Attal à la sortie d’un deuxième Conseil de défense.

    Le Premier ministre a assuré que 1 000 effectifs supplémentaires (en plus des 1 700 déjà présents), des policiers et des gendarmes, sont envoyés en Nouvelle-Calédonie.

    Et sinon, retirer le projet passé en force et établir le dialogue sur des bases saines ?

  • Les explications de Johann Soufi sur la demande de mandats d’arrêt du procureur du CPI – très pédagogique, très intéressant.
    https://www.youtube.com/watch?v=7tYGSp4jvDM

    Le 20 mai 2024, le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan a demandé un mandat d’arrêt à l’encontre de plusieurs dirigeants israéliens, dont Benjamin Netanyahu concernant la situation en Palestine ainsi que 3 dirigeants du Hamas. Une requête qui sera examinée au cours des prochains mois par les magistrats de la Cour à partir de l’ensemble des éléments de preuve qui permettront de valider ou non ces mandats d’arrêts. On compte parmi les chefs d’accusation retenus par le procureur, celui de crime de guerre, crime contre l’humanité, d’extermination et de persécution. Cette annonce s’ajoute à la décision de la Cour internationale de justice qui avait, le 26 janvier dernier, reconnu un “risque de génocide” en cours à Gaza perpétré par le gouvernement israélien. Dans ce focus, l’avocat Johann Soufi revient sur cette annonce et les conséquences que cette requête de mandat d’arrêt pourrait avoir en matière de réponse internationale.

  • Guillaume Meurice, humoriste de France Inter, convoqué en vue d’une « rupture anticipée pour faute grave »
    https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2024/05/22/guillaume-meurice-humoriste-de-france-inter-convoque-en-vue-d-une-rupture-an

    L’humoriste de France Inter Guillaume Meurice, suspendu depuis trois semaines dans l’attente d’un possible licenciement, a annoncé, mercredi 22 mai, avoir été convoqué à une commission de discipline le 30 mai à 14 h 30 par la direction des ressources humaines de Radio France.

    « La sanction envisagée est la rupture anticipée pour faute grave » de son contrat de travail, est-il rappelé dans sa convocation. « Aucune décision définitive de sanction » ne sera « notifiée moins de deux jours ouvrables après la tenue de la commission » et l’humoriste pourra demander « au cours de la réunion (…) que ce délai minimum soit augmenté à huit jours calendaires », est-il précisé.

  • Nice : les premiers pas de la brigade de sécurité privée Gaïda, déployée dans le quartier des Moulins
    https://www.bfmtv.com/cote-d-azur/nice-les-premiers-pas-de-la-brigade-de-securite-privee-gaida-deployee-dans-le

    Les agents de la brigade de sûreté résidentielle privée « Gaïda » ont été déployés au quartier des Moulins à Nice et travaillent déjà en étroite collaboration avec les forces de l’ordre.
    Alors que l’opération « place nette XXL » se poursuit dans le quartier niçois des Moulins jusqu’à vendredi 17 mai, les 17 agents de sécurité privés déployés par la municipalité prennent leurs marques. Une promesse que la mairie de Christian Estrosi a mis du temps à tenir mais qui voit enfin le jour avec cette brigade de sûreté résidentielle nommée « Gaïda ».

  • L’Aide Médicale à Mourir est devenue une dystopie au Canada | David Moscrop
    https://cabrioles.substack.com/p/laide-medicale-a-mourir-est-devenue

    Photo d’une banderole du collectif Not Dead Yet UK. Tout en haut est inscrit “Nous avons besoin de soutien pour vivre, pas d’assistance pour mourir”. Au centre est écrit en gros Not dead Yet (Pas encore morts). En bas une ribambelle de gens en fauteuil ou debout manifestent avec des pancartes, en dessous d’eux est écrit “Les personnes handicapées disent NON au suicide assisté”

    L’euthanasie au Canada représente la victoire cynique de la logique brutale du capitalisme dans sa phase finale sur le système de protection sociale - nous allons vous priver des ressources financières dont vous avez besoin pour vivre une vie digne, et si vous n’aimez pas ça, pourquoi ne pas tout simplement vous suicider ?

    David Moscrop est journaliste, commentateur politique, et anime le podcast Open to Debate.

    · Note de Cabrioles : Alors que le gouvernement Macron entend faire passer, avec le soutien de la gauche eugéniste, le #suicide_assisté dans la loi tout en détruisant les conditions de vie et de soin des personnes malades et handicapées, nous ne pouvons que vous conseiller d’aller lire la dernière tribune du collectif handiféministe Les Dévalideuses « Une ‘mort digne’, mais pour qui ? », de demander à Politis l’accès libre à l’interview d’Elisa Rojas « Notre #mort est toujours considérée comme libératrice par cette société », et de lire notre première publication sur le sujet. Partout dans le monde des personnes handicapées se mobilisent contre ces projets de loi, récemment plusieurs manifestations ont eu lieu en Angleterre, portées par des collectifs comme Not Dead Yet UK ou Disabled People Against Cuts. L’actrice handicapée Liz Carr a réalisé “Better Off Dead ?” (Mieux vaut être mort ?), un film documentaire d’ 1 heure sur le sujet diffusé sur la BBC le 14 mai 2021, et ce depuis le point de vue de personnes handicapées et de militant·es antivalidiste. Pour les anglophones il est visible sur le site de la BBC en passant par un proxy ou un vpn (il est également téléchargeable sur Pirate Bay). Une version sous-titrée en français serait plus que bienvenue. Pour finir, si l’usage inquestionné de la notion de ‘maladie mentale’ dans l’article qui suit nous semble problématique, il nous a tout de même paru utile pour saisir de manière synthétique la réalité désastreuse de l’Aide Médicale à Mourir en régime capitaliste.

    #aide_médicale_à_mourir #euthanasie

    • En effet, l’année dernière, Jeremy Appel a affirmé que l’AMM « commence à ressembler à une solution dystopique pour contourner le coût de l’aide sociale ». D’abord favorable à l’initiative, il a changé d’avis sur l’AMM en considérant que les décisions prises par les gens ne sont pas à proprement parler individuelles, mais plutôt façonnées collectivement et parfois « le produit de circonstances sociales qui échappent à leur contrôle ». Lorsque nous ne prenons pas soin les un·es des autres, à quoi aboutissons-nous ?

      « J’en suis venu à réaliser, écrit-il, que l’euthanasie au Canada représente la victoire cynique de la logique brutale du capitalisme dans sa phase finale sur le système de protection sociale - nous allons vous priver des ressources financières dont vous avez besoin pour vivre une vie digne [...] et si vous n’aimez pas ça, pourquoi ne pas tout simplement vous suicider ? »

  • Kenneth Stern, juriste américain : « Notre définition de l’antisémitisme n’a pas été conçue comme un outil de régulation de l’expression »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/21/kenneth-stern-juriste-americain-notre-definition-de-l-antisemitisme-n-a-pas-

    L’universitaire new-yorkais déplore, dans un entretien au « Monde », l’utilisation du concept d’antisémitisme à des fins politiques dans le cadre de la guerre Israël-Hamas.
    Propos recueillis par Valentine Faure

    Le juriste américain Kenneth Stern est directeur du Center for the Study of Hate de l’université de Bard (New York) et auteur de The Con­flict Over the Con­flict : The Israel/​Palestine Cam­pus Debate (University of Toronto Press, 2020, non traduit). Il a été le principal rédacteur du texte sur la définition de l’#antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), utilisée dans de nombreux pays, dont la France, où elle a été adoptée en 2019 par l’Assemblée nationale en tant qu’« instrument d’orientation utile en matière d’éducation et de formation et afin de soutenir les autorités judiciaires et répressives dans les efforts qu’elles déploient pour détecter et poursuivre les attaques antisémites ». Depuis plusieurs années, il s’élève contre le détournement de cette définition à des fins politiques, pour faire taire les propos critiques envers la politique du gouvernement israélien.

    Vous avez été le principal rédacteur de la définition de l’antisémitisme adoptée en 2016 par l’IHRA, une organisation intergouvernementale basée à Stockholm. Dans quel contexte est-elle née ?

    Après la deuxième Intifada [2000-2005], nous avons observé une nette résurgence de l’antisémitisme en Europe. Chargé de rédiger un rapport, l’Observatoire européen des phénomènes racistes et xénophobes [EUMC] a identifié un problème : ceux qui collectaient les données dans différents pays d’Europe n’avaient pas de point de référence commun sur ce qu’ils devaient inclure ou exclure de leurs enquêtes. Ils travaillaient avec une définition temporaire qui décrivait l’antisémitisme comme une liste d’actes et de stéréotypes sur les #juifs. Les attaques liées à #Israël – lorsqu’un juif est visé en tant que représentant d’Israël – étaient exclues du champ de l’antisémitisme si l’agresseur n’adhérait pas à ces stéréotypes.

    En avril 2004, une école juive de Montréal a été incendiée en réaction à l’assassinat par Israël d’un dirigeant du Hamas. J’ai profité de l’occasion pour interpeller publiquement le directeur de l’EUMC sur le fait que, selon leur définition temporaire, cet acte n’était pas considéré comme antisémite. L’American Jewish Committee, où j’étais expert en matière d’antisémitisme, a pris l’initiative de travailler avec l’EUMC pour élaborer une nouvelle définition, dans le but principal d’aider les collecteurs de données à savoir ce qu’il faut recenser, à travers les frontières et le temps. Le texte liste onze exemples contemporains d’antisémitisme, parmi lesquels « la négation du droit du peuple juif à l’autodétermination » et l’application d’un traitement inégalitaire à Israël, à qui l’on demande d’adopter des comportements qui ne sont ni attendus ni exigés d’une autre nation. Les exemples reflètent une corrélation entre ces types de discours et le niveau d’antisémitisme. Il ne s’agit cependant pas de dire qu’il y a un lien de cause à effet, ou que toute personne tenant de tels propos devrait être qualifiée d’antisémite.

    Aujourd’hui, vous regrettez l’usage qui a été fait de ce texte. Pourquoi ?

    Depuis 2010, des groupes de la #droite_juive américaine ont tenté de s’approprier cette définition, de la marier aux pouvoirs conférés par le Title VI (la loi de 1964 sur les droits civils, qui protège contre la discrimination fondée sur la race, la couleur et l’origine nationale) et de l’utiliser pour tenter de censurer les discours propalestiniens sur les campus. En 2019, Donald Trump a signé un décret exigeant que le gouvernement analyse les plaintes pour antisémitisme en tenant compte de cette définition. Une violation du Title VI peut entraîner le retrait des fonds fédéraux aux établissements d’enseignement supérieur. Au moment de l’adoption de ce décret, Jared Kushner, le gendre de Trump, a clairement indiqué son objectif dans une tribune au New York Times : qualifier tout #antisionisme d’antisémitisme.

    Or, notre définition n’a pas été conçue comme un outil de régulation de l’expression. Sur les campus universitaires, les étudiants ont le droit absolu de ne pas être harcelés ou intimidés. Mais il est acceptable d’être dérangé par des idées. Nous ne voudrions pas que la définition du #racisme utilisée sur les campus inclue l’opposition à la discrimination positive ou à Black Lives Matter, par exemple. L’université est censée être un lieu où les étudiants sont exposés à des idées, où ils apprennent à négocier avec la contradiction, etc. Nous devons être en mesure de répondre et d’argumenter face à ces discours.

    Lors de son témoignage au Congrès sur l’antisémitisme, dans le contexte de manifestations propalestiniennes sur les campus américains, à la question de savoir si « appeler au génocide des juifs violait le règlement sur le harcèlement à Harvard », Claudine Gay, qui était alors présidente de cette université, a répondu que « cela peut, en fonction du contexte ». Comment comprendre cette réponse ?

    Les universités, publiques comme privées, sont tenues de respecter le premier amendement, qui garantit la #liberté_d’expression. La distinction générale du premier amendement est la suivante. Je peux dire : « Je pense que tous les “X” devraient être tués » ; je ne peux pas crier cela si je suis avec un groupe de skinheads brandissant des battes et qu’il y a un « X » qui marche dans la rue à ce moment-là. La situation doit présenter une urgence et un danger. Il y a une distinction fondamentale entre le fait d’être intimidé, harcelé, discriminé, et le fait d’entendre des propos profondément dérangeants. David Duke [homme politique américain, néonazi, ancien leader du Ku Klux Klan] a été vilipendé, mais pas sanctionné, lorsque, étudiant dans les années 1970, il disait que les juifs devraient être exterminés et les Noirs renvoyés en Afrique, et qu’il portait même un uniforme nazi sur le campus. S’il avait été renvoyé, il serait devenu un martyr du premier amendement.

    La suspension de certaines sections du groupe des Students for Justice in Palestine [qui s’est illustré depuis le 7 octobre 2023 par ses messages de soutien au Hamas] est profondément troublante. Les étudiants doivent pouvoir exprimer des idées, si répugnantes soient-elles. La distinction que j’utilise ne se situe pas entre les mots et l’acte, mais entre l’expression (qui peut se faire par d’autres moyens que les mots) et le harcèlement, l’intimidation, les brimades et la discrimination, qui peuvent se faire par des mots également – de vraies menaces, par exemple. En d’autres termes, oui, cela dépend du contexte. Claudine Gay [qui a démissionné depuis] avait donc raison dans sa réponse, même si elle s’est montrée sourde au climat politique.

    Comment analysez-vous la décision de la présidente de Columbia, suivie par d’autres, d’envoyer la police pour déloger les manifestants propalestiniens ?

    La décision de faire appel à la police aussi rapidement n’a fait qu’enflammer la situation. Les campements ont probablement violé les règles qui encadrent le droit de manifester sur le campus. Mais faire appel à la police pour arrêter des étudiants devrait être, comme lorsqu’un pays entre en guerre, la dernière mesure prise par nécessité. D’autres #campus qui connaissent des manifestations similaires ont abordé le problème différemment, déclarant que, tant qu’il n’y a pas de violence ou de harcèlement, ils ne feront pas appel à la #police.

    Vous parlez de « zone grise » de l’antisémitisme. Qu’entendez-vous par là ?

    Dans sa forme la plus dangereuse, l’antisémitisme est une théorie du complot : les juifs sont considérés comme conspirant pour nuire aux non-juifs, ce qui permet d’expliquer ce qui ne va pas dans le monde. Mais voici une question plus difficile : « Où se situe la limite entre la critique légitime d’Israël et l’antisémitisme ? » Cette question porte davantage sur notre besoin de délimitations que sur ce que nous voulons délimiter. Nous voulons simplifier ce qui est complexe, catégoriser un propos et le condamner. L’antisémitisme, pour l’essentiel, ne fonctionne pas ainsi : on peut être « un peu » antisémite ou, plus précisément, avoir des opinions qui se situent dans la zone grise.

    La question la plus épineuse à cet égard demeure celle de l’antisionisme.

    Moi-même sioniste convaincu, je souffre d’entendre dire qu’Israël ne devrait pas exister en tant qu’Etat juif. Je comprends les arguments de ceux qui assurent qu’une telle conception est antisémite : pourquoi les juifs devraient-ils se voir refuser le droit à l’autodétermination dans leur patrie historique ? Mais l’opposition à l’idée d’un #Etat_juif est-elle intrinsèquement antisémite ? Imaginez un Palestinien dont la famille a été déplacée en 1948. Son opposition au sionisme est-elle due à une croyance en un complot juif ou au fait que la création d’Israël lui a porté préjudice, à lui et à ses aspirations nationales ? Et si vous êtes une personne qui s’identifie à la gauche et qui a décidé d’embrasser la cause palestinienne, est-ce parce que vous considérez que la dépossession des #Palestiniens est injuste, parce que vous détestez les juifs et/ou que vous voyez le monde inondé de conspirations juives, ou quelque chose entre les deux ?

    Certains #étudiants juifs sionistes progressistes se plaignent d’être exclus d’associations (de groupes antiracistes et de victimes de violences sexuelles, par exemple) par des camarades de classe qui prétendent que les sionistes ne peuvent pas être progressistes. Or il y a eu de nombreuses annulations d’intervenants perçus comme conservateurs et n’ayant rien à voir avec Israël ou les juifs, comme Charles Murray [essayiste aux thèses controversées] ou Ann Coulter [polémiste républicaine]. Le militant sioniste est-il exclu parce qu’il est juif ou parce qu’il est considéré comme conservateur ? L’exclusion peut être une forme de maccarthysme, mais n’est pas nécessairement antisémite. A l’inverse, certaines organisations sionistes, sur les campus et en dehors, n’autorisent pas des groupes comme Breaking the Silence ou IfNotNow – considérés comme trop critiques à l’égard d’Israël – à s’associer avec elles.

    La complexité du conflit israélo-palestinien, dites-vous, devrait en faire un exemple idéal de la manière d’enseigner la pensée critique et de mener des discussions difficiles…

    Pensez à l’articulation entre distorsion historique, antisionisme et antisémitisme. Le lien ancien entre les juifs et la terre d’Israël est un fondement essentiel du sionisme pour la plupart des juifs. Est-ce une distorsion historique que d’ignorer cette histoire, de considérer que le sionisme a commencé dans les années 1880 avec Herzl et l’#immigration de juifs européens fuyant l’antisémitisme et venant en Palestine, où les Arabes – et non les juifs – étaient majoritaires ? S’agit-il d’antisémitisme, au même titre que le déni de la Shoah, lorsque les antisionistes font commencer cette histoire à un point différent de celui des sionistes, à la fin du XIXe siècle, et omettent une histoire que de nombreux juifs considèrent comme fondamentale ? Un collègue de Bard, qui s’inquiétait de voir les étudiants utiliser des termes tels que « #colonialisme_de_peuplement », « #génocide », « sionisme », a décidé de mettre en place un cours qui approfondit chacun de ces termes. Je réserve le terme « #antisémite » aux cas les plus évidents. En fin de compte, la tentative de tracer des lignes claires ne fait qu’obscurcir la conversation.

  • Mandats d’arrêt : « Le conflit israélo-palestinien est marqué par une impunité généralisée » | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/monde/israel-palestine/mandats-darret-le-conflit-israelo-palestinien-est-marque-par-une-impuni

    propos recueillis par Pierre Coudurier*

    Avocat spécialiste du droit international, Johann Soufi analyse la demande du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de délivrer des mandats d‘arrêt contre le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, son ministre de la Défense ainsi que trois responsables du Hamas. Entretien.

    Le procureur de la Cour pénale internationale a demandé, lundi, des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et des dirigeants du Hamas. Comment qualifiez-vous cette procédure ?
    C’est un événement historique, car le conflit israélo-palestinien est marqué par une impunité généralisée pour les crimes commis des deux côtés. Depuis des années, nous avions l’impression que cette région échappait au droit international. Aujourd’hui, ça n’est plus le cas. De plus, la CPI était accusée de sélectivité en concentrant ses poursuites principalement contre des chefs de guerre africains, notamment des responsables de niveau moins élevé. En ce sens, le mandat d’arrêt émis à l’encontre de Vladimir Poutine avait déjà marqué un tournant historique dans l’histoire de la Cour. Mais il a aussi été interprété par certains comme un positionnement stratégique du Bureau du procureur aligné sur les intérêts occidentaux, en particulier suite à l’annonce du procureur de « déprioriser » ses enquêtes sur les crimes de guerre commis par des Américains en Afghanistan.

    Cette fois, c’est une vraie rupture. On le voit, d’ailleurs, à la réaction virulente de certains dirigeants occidentaux contre le procureur de la Cour. D’habitude, la Cour ne communique que lorsque le mandat d’arrêt a été émis. Mais, cette fois, l’annonce a été faite dès le lancement de la requête du procureur, probablement pour avoir un effet dissuasif et dans le but d’éviter certaines pressions. Les juges vont maintenant avoir un rôle de certification. Selon moi, il a peu de chance qu’il y ait de changement majeur. D’ici deux à trois mois, les mandats d’arrêt seront délivrés par la Cour.

    Alors que Joe Biden se réjouissait du mandat d’arrêt contre Poutine, le président des États-Unis trouve « scandaleuse » la procédure lancée à l’encontre de ses alliés israéliens. Les Américains sont-ils pris à leur propre jeu ?
    Ce n’est pas tant une question de jeu politique, qu’une question de cohérence entre les valeurs que Washington proclame, fondées sur l’importance du respect du droit international, et ses actes, qui sont parfois en contradiction avec ces valeurs. La justice n’a de sens qu’à partir du moment où elle s’applique de manière impartiale. Or Washington instrumentalise le droit et la justice internationale depuis le début de l’existence de la Cour. Le procureur, Karim Khan, l’a bien indiqué dans une interview à CNN, lundi, en expliquant qu’un responsable américain lui a dit que la Cour était réservée « aux dirigeants africains et aux puissances ennemies ». La cohérence du discours américain vis-à-vis de la justice internationale doit aussi être analysée en tenant compte de ce double standard et de cette hypocrisie.

    La France, à l’inverse, a affirmé soutenir la CPI
    Pour les 124 États qui y adhèrent - ce qui n’est pas le cas des États-Unis ni d’Israël - soutenir la CPI est une exigence légale. Tout comme le fait d’arrêter les personnes sous mandats d’arrêt si elles se trouvent sur le territoire national. La France et les autres États membres doivent aussi faciliter le travail de la Cour. D’abord financièrement, en contribuant au budget de la Cour, mais aussi en fournissant des informations issues des services de renseignement et des ressources matérielles comme c’est le cas concernant les enquêtes du procureur en Ukraine.

    Quelles incidences pour les responsables du Hamas et ceux d’Israël ?
    S’ils sont émis, ces mandats d’arrêt vont contribuer à marginaliser davantage ces individus sur la scène internationale. Quelle que soit la légitimité alléguée de leurs combats respectifs, ces mandats d’arrêt démontrent qu’ils agissent en violation du droit international humanitaire et qu’ils ont probablement commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Pour les responsables israéliens, le crime d’extermination, de persécution, mais aussi l’utilisation de la famine comme une arme de guerre. Du côté des dirigeants du Hamas, le crime d’extermination, la torture, le viol. Ce sont des crimes qui choquent notre conscience.

    Ces mandats permettent de remettre en question l’idée que la fin justifie les moyens. Au-delà des considérations politiques, il y a un instrument commun qui s’appelle le droit.

  • MANDATS D’ARRÊTS DEMANDÉS À LA CPI : SÉJOURNÉ APPELLE À « NE PAS CRÉER D’ÉQUIVALENCE ENTRE LE HAMAS ET ISRAËL » https://www.bfmtv.com/international/moyen-orient/israel/mandats-d-arrets-demandes-a-la-cpi-sejourne-appelle-a-ne-pas-creer-d-equivale

    Le ministre français des Affaires étrangères estime comme d’autres gouvernements européens qu’il ne faut pas créer « d’équivalence » entre le Hamas et Israël après les « demandes simultanées » de mandats d’arrêt par le procureur de la Cour pénale internationale.

    #désespérant #génocidaires

  • le boum des câbliers
    Jan De Nul Group Orders Second XL Cable-Laying Vessel to Bolster Renewable Energy Transition
    https://gcaptain.com/jan-de-nul-group-orders-second-xl-cable-laying-vessel-to-bolster-renewable-energy-transition/?subscriber=true&goal=0_f50174ef03-a4326c12ea-169611349&mc_cid=a4326c12ea&


    çIllustration courtesy Jan De Nul_

    Jan De Nul Group announced a major expansion to their fleet with the order of an additional XL cable-laying vessel. This move is another significant investment in the transition to renewable energy, demonstrating the company’s ongoing commitment to the sector.

    The new vessel will be the fifth in Jan De Nul Group’s cable-laying fleet and is slated for delivery in 2026. It will be identical to the Fleeming Jenkin, another XL cable layer under construction at CMHI Haimen shipyard in China. The vessel, which is also scheduled for delivery in 2026, has already been scheduled for its first projects, indicating the strong demand for the specialized assets.

    Over the past decade, the company has installed 2,500 kilometers of submarine cables across 25 countries, including a notable project that connected Crete to mainland Greece, eliminating the island’s reliance on diesel generators for power.

  • « La qualification des actes commis à #Gaza, notamment l’existence d’un possible #génocide, mobilisera les juristes internationaux pour les années à venir »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/21/la-qualification-des-actes-commis-a-gaza-notamment-l-existence-d-un-possible

    Face à la tragédie en cours à Gaza, certains choisissent de s’indigner de l’accusation de génocide à l’encontre d’Israël, plutôt que des atrocités commises. Ils rejettent une accusation qui reviendrait à « franchir un seuil moral », pour reprendre les propos du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, en janvier. Si le concept « génocide », créé par Raphael Lemkin en 1944 pour désigner l’intention délibérée d’anéantir un peuple, porte effectivement un poids symbolique considérable, en particulier vis-à-vis d’un Etat conçu comme un refuge pour les survivants de l’Holocauste, il est juridiquement défini, tant par le droit conventionnel que par la jurisprudence internationale. Dans le tumulte d’un conflit historique qui exacerbe passions, peurs et haines, le droit international constitue une boussole bienvenue.

    Contrairement à ce qui est parfois suggéré, le génocide ne se limite pas à l’extermination d’un peuple. L’article 2 de la Convention [pour la prévention et la répression du crime de génocide] de 1948 inclut, outre le meurtre, quatre actes susceptibles de constituer ce crime, dont l’atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale des membres du groupe ou leur soumission à des conditions d’existence devant entraîner leur destruction physique.

    Or, c’est précisément en raison des conditions de vie inhumaines imposées par Israël à la population gazaouie, notamment l’utilisation de la famine comme une arme de guerre et la destruction systématique des infrastructures et de l’environnement, que les juges de la Cour internationale de justice (CIJ) ont estimé, le 26 janvier, qu’il existait un « risque plausible de génocide » à Gaza. Ils ont ordonné des mesures conservatoires strictes, renforcées le 28 mars, pour tenter de le prévenir ou d’y mettre un terme.

    Pour qu’un acte soit qualifié de génocide, il doit être commis « dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel », ce qui le distingue fondamentalement des autres crimes internationaux. Il n’est toutefois pas nécessaire que l’ensemble des dirigeants de l’Etat partagent cette intention criminelle. Il suffit, en réalité, que certains hauts responsables militaires ou politiques l’envisagent.

    Réinventer « la guerre juste »

    Or, c’est précisément ce que les juges de la #CIJ soulignent, lorsqu’ils relèvent, dans leur ordonnance, la trace de cette intention dans les déclarations de certains responsables israéliens, par exemple celles du président d’Israël, [Isaac] Herzog, promettant de « briser la colonne vertébrale » des civils de Gaza, ou du ministre de la défense, Yoav Gallant, les comparant à des « animaux humains ». Dans son rapport du 25 mars, « Anatomie d’un génocide », Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens, tire des conclusions plus fermes de ces déclarations, concluant qu’il existe désormais « des motifs raisonnables de croire que le seuil du génocide par Israël est atteint ».

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    • Au prétexte qu’Israël serait « la seule démocratie du Proche-Orient » et mènerait un combat civilisationnel contre le Hamas, certains semblent considérer que le mode de gouvernance de l’Etat hébreu ou l’atrocité indiscutable des crimes commis par le groupe islamiste le 7 octobre dispenseraient l’armée israélienne de respecter le droit international.

      En procédant de la sorte, ils réinventent en réalité le concept de « guerre juste » qui a justifié certaines des pires atrocités de l’histoire humaine. Ils confondent la légalité du déclenchement de la guerre avec celle des opérations menées durant le conflit. Il convient de réaffirmer, au contraire, l’universalité de la prohibition des crimes internationaux sans exigence de réciprocité, ce qui signifie que leur commission alléguée par l’une des parties n’autorise aucunement l’autre à en faire de même.

      Privés de justice internationale
      D’autres considèrent, enfin, que l’emploi du terme « génocide » ne serait requis que lorsque l’intention génocidaire est définitivement établie par une juridiction internationale. Cette position est absurde tant d’un point de vue historique que juridique.

      En effet, l’existence d’un génocide ne se limite pas à son constat judiciaire. Il suffit, pour s’en convaincre, de rappeler que la notion n’existait pas au moment des procès de Nuremberg [1945], et que des millions de victimes, en Syrie, en Birmanie et ailleurs, sont privées de justice internationale, en raison notamment de blocages politiques au Conseil de sécurité.

      En outre, comme l’a rappelé la CIJ dans son arrêt Bosnie-Herzegovine contre Serbie de 2007, l’obligation légale des Etats de prévenir le génocide a précisément pour objet d’empêcher, ou de tenter d’empêcher, la survenance d’un tel crime, ce qui nécessite forcément de le nommer avant qu’il ait lieu.

      Il est difficile de distinguer, au premier abord, un génocide des crimes contre l’humanité – de persécution ou d’extermination par exemple – dont sont accusés le premier ministre et le ministre de la défense israéliens par le procureur de la CPI. Il est même impossible d’identifier quand débute précisément un génocide tant l’histoire nous montre que les pires crimes de masse sont souvent le fruit de processus multifactoriels et de longues années d’oppression, de discrimination et de déshumanisation de la population ciblée.

      La qualification des actes commis en Israël et en Palestine, notamment l’existence d’un possible génocide, est une tâche complexe qui mobilisera juristes et juridictions internationales pour les années à venir. Elle fera l’objet de débats académiques et juridiques importants et légitimes. Mais l’énergie que déploient certains à dénoncer l’utilisation de ce terme ne s’inscrit pas dans cette démarche. Elle vise, en réalité, à nier la gravité des crimes commis par Israël à Gaza et en Cisjordanie. Elle révèle surtout une compassion sélective et une indifférence à la souffrance du peuple palestinien, dont certains continuent toujours de nier l’existence. C’est aussi cette invisibilisation que dénoncent certains de ceux qui utilisent le terme aujourd’hui.

      Johann Soufi est avocat et chercheur spécialisé en droit international pénal.

  • Cour pénale internationale – Demande de mandats d’arrêts par le Procureur auprès de la CPI (20.05.24) - Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
    https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/justice-internationale/evenements/article/cour-penale-internationale-demande-de-mandats-d-arrets-par-le-procur

    Le Procureur auprès de la Cour pénale internationale Karim Khan a demandé le 20 mai 2024 la délivrance de mandats d’arrêts visant trois dirigeants du Hamas ainsi que le Premier ministre et le ministre de la défense israéliens pour des faits qu’il qualifie de crimes de guerre ou de crimes contre l’humanité.

    La France a condamné dès le 7 octobre les massacres antisémites perpétrés par le Hamas. Ce groupe terroriste a revendiqué des attaques barbares dirigées contre des civils, accompagnées d’actes de torture et de violences sexuelles qu’il a lui-même documentés, y compris en les diffusant et en les célébrant.

    Concernant Israël, il reviendra à la Chambre préliminaire de la Cour de se prononcer sur la délivrance de ces mandats, après avoir examiné les éléments de preuve avancés par le Procureur pour étayer ses accusations, en tenant compte du principe de complémentarité et de l’action possible des juridictions israéliennes. La France alerte depuis de nombreux mois sur l’impératif de respect strict du droit international humanitaire et notamment sur le caractère inacceptable des pertes civiles dans la bande de Gaza et d’un accès humanitaire insuffisant.

    La France soutient la Cour pénale internationale, son indépendance, et la lutte contre l’impunité dans toutes les situations.

    La France est engagée pour la recherche d’une solution politique durable dans la région, la seule qui permette de rétablir un horizon de paix et de mettre fin aux souffrances des Israéliens comme des Palestiniens.

    • Auswärtiges Amt zur Beantragung von Haftbefehlen am Internationalen Strafgerichtshof
      20.05.2024 - Pressemitteilung
      https://www.auswaertiges-amt.de/de/newsroom/-/2657616

      Zur Beantragung von Haftbefehlen durch den Chefankläger am Internationalen Strafgerichtshof erklärte ein Sprecher des Auswärtigen Amts heute (20.05.):

      Der Internationale Strafgerichtshof ist eine elementare Errungenschaft der Weltgemeinschaft, die Deutschland immer unterstützt hat. Deutschland respektiert seine Unabhängigkeit und seine Verfahrensabläufe wie die aller anderen internationalen Gerichte.

      Dazu gehört, dass die Vorverfahrenskammer nun erst einmal über die Anträge des Chefanklägers auf die Ausstellung von Haftbefehlen zu entscheiden hat.

      Das Gericht wird dabei eine Reihe schwieriger Fragen zu beantworten haben, einschließlich gerade auch der Frage seiner Zuständigkeit und der Komplementarität von Ermittlungen betroffener Rechtsstaaten, wie es Israel einer ist.

      Durch die gleichzeitige Beantragung der Haftbefehle gegen die Hamas-Führer auf der einen und die beiden israelischen Amtsträger auf der anderen Seite ist der unzutreffende Eindruck einer Gleichsetzung entstanden. Jedoch wird das Gericht nun sehr unterschiedliche Sachverhalte zu bewerten haben, die der Chefankläger in seinem Antrag ausführlich dargestellt hat.

      Die Hamas-Führer verantworten ein barbarisches Massaker, bei dem am 7. Oktober in Israel Männer, Frauen und Kinder auf brutalste Weise gezielt ermordet, vergewaltigt und verschleppt wurden. Die Hamas hält weiterhin israelische Geiseln unter unsäglichen Bedingungen gefangen, greift Israel mit Raketen an und missbraucht die Zivilbevölkerung in Gaza als menschliche Schutzschilde.

      Die israelische Regierung hat das Recht und die Pflicht, ihre Bevölkerung davor zu schützen und dagegen zu verteidigen. Klar ist, dass dabei das humanitäre Völkerrecht mit all seinen Verpflichtungen gilt.

    • Ah, ils se sont mis d’accord : on soutient, mais il faudrait imaginer qu’Israël – étant la grande démocratie qu’on sait – sera capable de juger elle-même de ses propres crimes contre l’humanité. Et donc, pas la peine d’expédier Bibi et consort à la Hague…

      en tenant compte du principe de complémentarité et de l’action possible des juridictions israéliennes

      einschließlich gerade auch der Frage seiner Zuständigkeit und der Komplementarität von Ermittlungen betroffener Rechtsstaaten, wie es Israel einer ist

      Donc là, la France et l’Allemagne (au moins) commencent à suggérer une forme d’illégitimité d’un procès des Israéliens sous forme d’un Tribunal spécial pour la Palestine (comme on fait habituellement), au motif qu’Israël, étant la grande démocratie qu’on sait, pourrait juger elle-même ses propres criminels.

    • FR Guerre Israël-Hamas 21 mai 2024
      https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20240521-%F0%9F%94%B4-en-direct-israel-hamas-violents-combats-gaza-genocid

      Mandats d’arrêts : la Chine espère que la CPI sera « objective »

      La Chine a dit mardi espérer que la Cour pénale internationale (CPI) maintiendra une position « objective » après les mandats d’arrêt requis par un procureur contre des dirigeants d’Israël, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu, et ceux du mouvement islamiste Hamas.

      « Nous espérons que la CPI maintiendra sa position objective et impartiale et exercera ses pouvoirs conformément à la loi », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Wang Wenbin, tout en appelant à la fin de la « punition collective du peuple palestinien ».

    • ITALIE
      21 mai 2024
      https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20240521-%F0%9F%94%B4-en-direct-israel-hamas-violents-combats-gaza-genocid

      CPI : pour Rome, il est « inacceptable » de mettre le Hamas et Israël sur le même plan
      Le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a estimé qu’il était « inacceptable » de mettre sur le même plan le Hamas et Israël dont les dirigeants sont visés par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI).
      « Il est absolument inacceptable de mettre sur le même plan le Hamas et Israël, les chefs du groupe terroriste qui a lancé la guerre à Gaza massacrant des citoyens innocents et les chefs du gouvernement élu par le peuple israélien », a-t-il déclaré dans une interview mardi au Corriere della Sera.

  • Lassés d’alerter sur le climat sans être entendus, des chercheurs sortent de leur « neutralité »
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2024/05/20/engagement-des-scientifiques-le-ton-monte-dans-les-labos_6234452_1650684.htm

    « Pendant toutes ces années, on a fait une grave erreur. Au nom d’une fausse idée de science neutre, on n’a pas fait comprendre aux gens qu’on est dans une crise existentielle », regrette le scientifique de l’Institut méditerranéen de biodiversité et d’écologie marine et continentale. Il veut désormais « hausser le ton », montrer qu’il est « profondément touché » pour que « tout le monde le soit aussi ». Et ne plus s’interdire de nommer les « causes de la crise » : l’industrie polluante, l’agriculture intensive, les SUV.
    Comme Wolfgang Cramer, de plus en plus de climatologues, d’écologues, de physiciens ou de sociologues décident de sortir de leurs laboratoires pour investir l’agora. Tribunes, prises de parole sur les réseaux sociaux, soutiens à des actions en justice, désobéissance civile : ces scientifiques ne veulent plus se contenter de chroniquer les crises écologiques en cours. Frustrés par ce qu’ils perçoivent comme une « inaction », ils souhaitent non seulement alerter le grand public, mais aussi faire pression sur les acteurs politiques.

  • Affaire Matzneff : Alice Coffin et cinq féministes, accusées par Christophe Girard de diffamation, ont été relaxées
    https://www.20minutes.fr/paris/4091584-20240517-affaire-matzneff-six-feministes-accusees-christophe-girar
    https://img.20mn.fr/uMomSvtPRD6Dzrz8dbqAMg/1444x920_christophe-girard

    Mais Alice Coffin, également élue EELV, a déploré que la justice n’ait pas obligé l’ancien adjoint à rembourser leurs frais de justice. « C’est nous qui prenons tout en charge, on supplée aux défaillances de la société et aucun stop n’est mis par la justice à ce genre de choses. C’est une action qui nous porend déjà du temps dans nos vies et en plus on doit raquer, alors qu’on avait rien à se reprocher. J’étais poursuivie pour un retweet ! Il y a vraiment un côté pleutre là dessus dans un cadre où les procédures baillon se multiplient », a déclaré l’élue. « La Justice aurait pu aller plus loin en condamnant Christophe Girard pour procédure abusive », déplorent aussi Les Ecologistes.

  • Dans un mois tout rond, c’est le nouveau stage tout nouveau tout beau de fin de seconde. Celui qui est obligatoire si tu veux échapper au SNU. Ce qui signifie qu’on va passer à la généralisation du SNU obligatoire pour tous ceux qui n’ont pas trouvé de stage.

    Vu comme que tout ce qu’entreprend le macronisme à grands coups de menton est une immense réussite, je suis vraiment très optimiste sur ce coup-là.

  • Amal Clooney Publishes Expert Report Supporting ICC Arrest Warrant Applications for Crimes in Israel and Palestine
    https://cfj.org/news/amal-clooney-publishes-expert-report-supporting-icc-arrest-warrant-applications

    “More than four months ago, the Prosecutor of the International Criminal Court asked me to assist him with evaluating evidence of suspected war crimes and crimes against humanity in Israel and Gaza. I agreed and joined a panel of international legal experts to undertake this task. Together we have engaged in an extensive process of evidence review and legal analysis including at the International Criminal Court in The Hague.

    The Panel and its academic advisers are experts in international law, including international humanitarian law and international criminal law. Two Panel members are appointed as expert ‘Special Advisers’ by the Prosecutor of the International Criminal Court. Two Panel members are former judges at criminal tribunals in The Hague.

    Despite our diverse personal backgrounds, our legal findings are unanimous. We have unanimously determined that the Court has jurisdiction over crimes committed in Palestine and by Palestinian nationals. We unanimously conclude that there are reasonable grounds to believe that Hamas leaders Yahya Sinwar, Mohammed Deif and Ismail Haniyeh have committed war crimes and crimes against humanity, including hostage-taking, murder and crimes of sexual violence. We unanimously conclude that there are reasonable grounds to believe that Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu and Israeli Defense Minister Yoav Gallant have committed war crimes and crimes against humanity including starvation as a method of warfare, murder, persecution and extermination.

    • Depuis plusieurs mois, Ama Clooney était critiquée pour son silence concernant Gaza. Apparemment ce silence était justifié par le fait qu’elle était impliquée dans le travail du bureau du procureur de la CPI.

    • Amal Clooney: Critics humbled as role in Israel-Hamas ICC arrest warrant request revealed
      21 May 2024 14:02 BST
      https://www.middleeasteye.net/live-blog/live-blog-update/amal-clooney-critics-humbled-role-israel-hamas-icc-arrest-warrant?nid

      Hundreds of social media users have taken to the internet to apologise to prominent human rights lawyer Amal Clooney after learning that she is advising the International Criminal Court (ICC) prosecutor seeking arrest warrants for Israeli and Hamas leaders.

      For months, Clooney, a British barrister of Lebanese and Palestinian descent, drew widespread criticism from commentators on social media who accused her of silence over Israel’s ongoing war on Gaza.

      That changed on Monday after ICC prosecutor Karim Khan said he had filed an application for arrest warrants for Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu and Defence Minister Yoav Gallant, as well as Hamas leaders Yahya Sinwar, Ismail Haniyeh and Mohammed Deif.

      It soon emerged that Amal Clooney had played a role in the case.

      Clooney co-authored a column with five other international lawyers in the Financial Times, which revealed that Khan “asked us to advise whether there was sufficient evidence to lay charges of war crimes and crimes against humanity".