• Harcèlement : l’onde de choc dans les écoles de journalisme après l’affaire de la Ligue du LOL
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    Depuis quelques jours, à la suite des révélations sur l’existence d’un cyberharcèlement mené par des trentenaires issus des médias et de la communication, la parole se libère au sein des écoles de journalisme. A l’ESJ Lille tout d’abord, l’une des plus renommées et surtout celle dont est issu le fondateur du groupe informel la Ligue du LOL, Vincent Glad. L’incident était jusqu’ici resté entre les murs de l’école. Il s’est déroulé en septembre 2017, peu avant la déflagration #metoo. Dans un amphithéâtre bondé de l’ESJ, Sandrine Rousseau, une des quatre élues écologistes qui avaient accusé publiquement l’année précédente Denis Baupin de harcèlement et d’agressions sexuels, intervient devant une cinquantaine d’étudiants sur les stéréotypes de genre dans les médias.

    Elle en garde un souvenir cuisant. Un petit groupe de jeunes hommes, dans le style « boy’s club », ne cesse de marquer sa désapprobation par des « moqueries, des rires, des choses vraiment désagréables », témoigne Sandrine Rousseau. « Si la fille est bourrée, on peut quand même en profiter ! », lance l’un d’eux. Un sentiment de malaise s’installe, selon les témoignages recueillis par Le Monde. Alors qu’elle évoque en fin d’intervention les titres de presse employant l’expression « crime passionnel », lorsqu’il s’agit de meurtre ou d’assassinat, elle est interpellée sur la sincérité de son combat.

    Sur le moment, elle n’a pas trouvé les mots, finissant par claquer la porte. Dès le lendemain, elle les a couchés dans une lettre aux « étudiant.e.s » : elle s’attendait à un « débat sur l’ampleur des violences faites aux femmes et les ressorts sociaux de ces violences, pas un procès en starification ou en cupidité ». « La Ligue du LOL ne m’a pas étonnée, lorsque c’est sorti », dit-elle aujourd’hui. Une étudiante présente ne comprend toujours pas ce moment. « J’ai eu honte, mais en même temps cela ne correspond pas à ce que nous sommes au quotidien. Notre promotion n’est pas qu’un petit groupe de mecs machos », observe-t-elle, sous le couvert de l’anonymat. D’ailleurs, certaines étudiantes ont envoyé à titre personnel un mail d’excuse à Sandrine Rousseau.

    C’est fantastique de voire que c’est des étudiant E s qui s’excusent !