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  • « Mon combat, c’est d’être régularisé » : Moussa, victime collatérale de l’ouverture illégale d’un restaurant à Nice
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/30/mon-combat-c-est-d-etre-regularise-moussa-victime-collaterale-de-l-ouverture

    De son côté, le patron du Poppies a été placé en garde à vue pour recours au travail d’un étranger sans titre, puis « convoqué pour rappel à la loi devant un délégué du procureur », rapporte au Monde Xavier Bonhomme, procureur de la République de Nice. « S’agissant des infractions susceptibles d’être encore relevées à son encontre à raison de l’ouverture de son établissement en contravention aux règles prescrites dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, nous sommes dans l’attente des éléments de l’enquête diligentée distinctement par les services de la police nationale et, le cas échéant, de ceux qui résulteront de son audition ultérieure », ajoute le procureur. Une procédure relative à la fermeture administrative de son établissement est actuellement en cours d’instruction, précise par ailleurs la préfecture des Alpes-Maritimes.
    Moussa, lui, a en principe trente jours pour quitter la France. « Mon combat, c’est d’être régularisé », appuie-t-il, accompagné dans ses démarches par la CGT. « Toute ma vie est ici », dit le cuisinier. Vendredi, Gérard Ré, secrétaire général de l’union départementale du syndicat, a adressé un courrier au préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, lui demandant une entrevue. Le ministère de l’intérieur a aussi été sollicité pour faire avancer son dossier. Le travailleur envisage enfin de contester son obligation de quitter le territoire devant le tribunal administratif.Moussa raconte qu’il ne savait pas ce qui l’attendait en allant travailler, ce mercredi midi. « J’ai reçu un appel le lundi me demandant de venir. Si mon patron m’appelle, je viens, je ne peux pas dire non », livre-t-il. Sur place, plusieurs dizaines de clients attablés, souvent sans masque, sont venues soutenir le gérant du Poppies, qui entendait protester contre les mesures de fermeture imposées par le gouvernement, le 29 octobre 2020. « Il y avait beaucoup de journalistes et la police. On m’a demandé mes papiers. C’est là que j’ai été emmené. Depuis dix ans, je n’ai jamais été contrôlé, même pas pour mon titre de transport. C’est la première fois que j’avais affaire à la police, j’étais stressé », dit-il.

    #Covid-19#migrant#migration#france#sante#droit#travailleurmigrant#politiquemigratoire#crisesanitaire

  • Drame de Valence : l’itinéraire meurtrier d’un ingénieur sans emploi
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/29/drame-de-valence-l-itineraire-meurtrier-d-un-ingenieur-sans-emploi_6068022_3

    L’homme de 45 ans qui a abattu une conseillère de Pôle emploi et une DRH est en garde à vue. Les enquêteurs travaillent sur des liens potentiels avec deux affaires très similaires en Alsace.

    Un parcours meurtrier lié à une vie professionnelle chaotique ? Jeudi 28 janvier, un ingénieur de 45 ans sans emploi a tué par balle une conseillère Pôle emploi, dans la Drôme, et la directrice des ressources humaines d’une entreprise dans laquelle il avait travaillé, en Ardèche. Les enquêteurs suspectent que son expédition macabre ait pu démarrer plus tôt, et font les dernières vérifications quant au lien potentiel avec le meurtre d’une DRH et une tentative de meurtre sur un autre, commis mardi 26, dans le Haut-Rhin.

    « Agence fermée jusqu’à nouvel ordre ». Une affichette témoigne sobrement de l’effroi qui a saisi l’agence Pôle emploi de Valence, jeudi. Le matin même, un homme s’y est présenté, peu après l’ouverture. Il est 8 h 30. Patiemment, l’homme attend son tour, décline une fausse identité et se dirige vers une borne de recherche d’emploi. Ni menaçant ni agressif. Jusqu’à ce qu’il se glisse dans un couloir menant aux bureaux, s’engouffre dans l’un des plus proches de la sortie et tire un coup de feu sur une conseillère de 53 ans, l’atteignant au thorax. Des collègues tenteront de la réanimer avant l’arrivée des secours, en vain.
    L’homme, lui, a déjà fui et traverse en voiture le pont qui sépare la Drôme de l’Ardèche, et la ville de Valence de sa voisine, Guilherand-Granges. De l’autre côté du Rhône, il s’arrête chez Faun Environnement, une entreprise fabriquant notamment des camions-bennes à ordures. Il y a travaillé entre 2008 et 2010, avant d’être remercié, et demande nommément un responsable, ignorant que celui-ci est depuis parti à la retraite. Il monte alors dans les étages, tire à plusieurs reprises sur la DRH du site, qu’il touche deux fois, à l’abdomen et à la tête, et reprend sa fuite, abandonnant son arme sur place, un 9 mm. L’employée de 51 ans ne survivra pas à ses blessures.
    Itinéraire réfléchi et « prémédité »

    [...]
    Son itinéraire meurtrier était réfléchi et même « prémédité », selon le procureur de la République de Valence, Alex Perrin, qui a confié l’enquête pour « assassinats » à l’antenne valentinoise de la police judiciaire de Lyon. Les motivations du suspect, elles, restent encore floues, mais sont directement « en lien avec l’emploi » pour le procureur. Connaissait-il ses victimes ? Possible qu’il ait « reconnu » la #DRH de Faun Environnement, qui travaillait déjà dans l’entreprise lorsque lui-même y a fait un passage. Sans qu’aucun conflit entre eux ne soit connu à ce stade. Quant au #Pôle_emploi de Valence, il y était inscrit jusqu’en 2013, sans, là encore, de lien direct connu avec la conseillère tuée. Ses cibles seraient donc symboliques. « Son parcours criminel est lié à sa carrière », avance une source proche de l’enquête. Et sa dérive meurtrière pourrait donc avoir commencé plus tôt que jeudi matin.
    Les enquêteurs travaillent en effet sur des liens potentiels avec deux autres affaires aux circonstances très similaires. Mardi soir, une femme a ainsi été retrouvée tuée par balle sur le parking d’une entreprise, à Wolfgantzen, dans le Haut-Rhin. Soit à environ 150 kilomètres de Nancy, d’où est originaire le suspect de Valence. Un peu plus tard, ce même soir, un autre homme a lui aussi été agressé à son domicile par un homme armé, à Wattwiller, toujours dans le Haut-Rhin. Or, rapportait alors la presse régionale, dont L’Alsace, les deux victimes étaient d’anciens collègues… aux ressources humaines de la même entreprise.
    Leurs noms avaient été épinglés sur les réseaux sociaux en 2018, lors d’une campagne intitulée #balancetonDRH où ils étaient qualifiés de « mercenaires/killers » qui « ne règnent que par la terreur ». Aucun lien n’est pour le moment établi avec la vie professionnelle du suspect, mais les enquêteurs comptent sur des « résultats scientifiques » pour pouvoir rapprocher, ou non, les affaires. Selon une source policière, les résultats des expertises ADN et balistique se faisaient toujours attendre, vendredi matin, « mais le lien avec les faits d’Alsace ne fait plus guère de doute ».

  • Affaire Duhamel : Jean Veil, l’ami avocat qui savait tout - Potins glauques de la 5ème
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/27/affaire-duhamel-jean-veil-l-ami-avocat-qui-savait-tout_6067714_3224.html

    Ce pénaliste de renom, connu pour avoir défendu Dominique Strauss-Kahn, est un intime du politologue Olivier Duhamel, accusé d’inceste. Il admet avoir eu connaissance des faits, et peine à dessiner sa défense.

    Il savait tout. Il n’a rien dit. Il a laissé filer et il assume. « Secret professionnel » : sa ligne de défense tient en ces deux mots et confine au verrouillage. Bravache et sacrément « ancien monde », quand on parle d’un crime tel que l’inceste, imposé selon la victime plusieurs années durant par son ami et associé Olivier Duhamel à son beau-fils, alors âgé de 13 ou 14 ans. C’est ainsi chez l’avocat Jean Veil : pas de place pour la morale, le doute ou l’apitoiement ; le droit, rien que le droit.

    Il savait depuis au moins dix ans. « C’était entre 2008 et 2011 », raconte-t-il au Monde. A 73 ans, Me Veil consigne encore soigneusement tous ses rendez-vous, au quart d’heure près, dans des agendas rangés près de lui. Mais pour celui-là, aujourd’hui si important, il reste dans le flou. Dans son souvenir, l’actrice Marie-France Pisier était venue « au bureau ou à déjeuner, je ne sais plus ». Depuis qu’elle a appris que son neveu a été abusé sexuellement, une vingtaine d’années plus tôt, par Olivier Duhamel, mari de sa sœur Evelyne, elle veut crier sa colère au Tout-Paris et au célèbre avocat. « La conversation sur ce sujet a duré peu de temps, témoigne Me Veil. Je n’ai pas trouvé opportun d’en parler avec Olivier. Je ne suis pas un type curieux ; dans les drames de famille, je n’aime pas être indiscret. »

    L’actrice n’a pas choisi n’importe quel interlocuteur. Voilà un demi-siècle que Jean Veil et Olivier Duhamel se fréquentent. Tous deux sont des enfants de ministres du même bord, centristes et européens. Ils se sont connus adolescents dans des salons remplis de gens importants où régnaient leurs parents, Simone et Antoine d’un côté, Jacques et Colette de l’autre – un mélange très français de politique, d’affaires et de culture . L’avocat fut d’abord l’ami de Jérôme, l’aîné des Duhamel. A la mort de ce dernier dans un accident de voiture, en juillet 1971, son amitié se cristallise sur Olivier, le frère cadet.

    Jean Veil savait, mais se contentait d’observer son « ami absolu » poursuivre son ascension, happé vers le haut malgré le poids du secret
    Jusqu’à son troisième mariage, en 1987, Jean Veil a passé tous ses étés à Sanary, dans la propriété varoise des Duhamel. « Amis absolus », c’est ainsi qu’il a un jour désigné Olivier et son autre intime, feu le constitutionnaliste Guy Carcassonne. Un trio pour lequel il n’y avait pas de secrets, où les services se rendaient sans poser de questions. A la vie à la mort, comme dans les clans, et bouche cousue.

    Fidèle à ces principes, Jean Veil a excusé la faute sans voir le délit ou le crime, ni rien changer à ses habitudes ou prendre ses distances. Jean Veil savait, mais se contentait d’observer son « ami absolu » poursuivre son ascension, happé vers le haut malgré le poids du #secret, jusqu’à la tête de ce qu’il y a de plus sélect et de plus fermé chez les élites intellectuelles françaises : la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques (#FNSP) puis celle du #Siècle, ce club qui réunit tous les mois le gratin du pouvoir.

    Les deux hommes ont partagé jusqu’au plaisir d’écrire à quatre mains. Ce livre, notamment : La Parole est à l’avocat, sorti chez Dalloz en 2014 et réédité en 2020, l’année où Jean Veil publie pour sa part, chez L’Archipel, un recueil « des plus belles citations sur le courage ». Dans le dictionnaire du duo Veil-Duhamel, les entrées « enfant », « inceste », « #viol », « consentement » et « #famille » sont absentes.

    Leur première collaboration, c’est encore Olivier Duhamel qui en parle le mieux. En 2018, alors qu’il préside la FNSP, il consacre un « roman vrai » ["Colette et Jacques", Plon] à son père et à sa mère, Colette, une femme de caractère qui, après la mort de son mari, en 1977, épousa Claude Gallimard, patron de la prestigieuse maison d’édition. Celui-ci est vite gagné par la maladie. Colette, redoutable femme d’affaires, le conseille sur sa succession. Parfois, elle rêve tout haut et se dit que le meilleur pour diriger pareille institution serait son propre fils, Olivier. Mais puisqu’il faut un héritier Gallimard à la tête de la maison, elle affiche ses préférences : Antoine plutôt que son frère Christian.

    Etranges méthodes de persuasion

    « Colette voulait que Gallimard édite la revue Pouvoirs », créée par son fils Olivier en 1977, nous confie ce même Christian Gallimard, fondateur de la maison d’édition Calligram et désormais installé en Suisse. « J’avais deviné que c’était un moyen de le faire entrer dans la maison », poursuit-il. Il croit deviner des manœuvres et compte bien s’y opposer. Colette s’en émeut auprès d’Olivier, qui la rassure : « Ne t’inquiète pas, maman chérie, je vais trouver le moyen de le faire taire. » Dans la foulée, il appelle Jean Veil, lequel tente d’intervenir auprès des avocats de Christian.

    La suite, c’est Olivier Duhamel en personne qui l’écrit, dévoilant au passage d’étranges méthodes de #persuasion. Face à Christian Gallimard, il décide d’employer ce qu’il appelle les « grands moyens ». Son récit, façon polar, se passe de commentaires :

    « Tu arrêtes, sinon je te ferai taire, lance l’auteur à l’héritier Gallimard (…).

    – C’est une menace ?, répond ce dernier.

    – Absolument, répond alors Duhamel. J’ai un ami dans le grand banditisme. S’il le faut, j’embaucherai un tueur à gages.

    – Tu plaisantes ?

    – Pas le moins du monde. Si tu n’arrêtes pas, dans un mois tu es mort », écrit encore Olivier Duhamel, en concluant son récit par ces deux mots : « Il arrêta. »

    Jean Veil assure n’avoir pas lu le livre de son ami, mais il se souvient, en riant, que pour sa petite intervention dans ce dossier le groupe l’avait rémunéré « avec une collection complète de “La Pléiade” ».

    Ce cynisme rigolard et blasé, Jean Veil en a longtemps fait sa marque de fabrique. Emporté par la tourmente publique de cette affaire d’inceste, il peine encore à y résister. Reste qu’à l’heure de #metoo, il est des proximités difficilement défendables, même recouvertes de l’habit de l’amitié. Ses propres enfants, notamment sa fille, journaliste, sont furieux – effet de génération. Son frère cadet, Pierre-François, associé dans son cabinet, le soutient sans états d’âme apparents, mais à côté, combien de regards qui se détournent ?

    La récente publication chez Seuil de La Familia grande, de Camille Kouchner, sœur jumelle de l’adolescent abusé, a changé la donne. Pourquoi n’avoir rien dit ? Jean Veil n’exprime aucun remords. « Que fallait-il faire ? La victime ne parlait pas, Camille Kouchner me demandait des conseils sur son avenir de juriste, j’ai su que son jumeau s’était marié et avait eu des enfants. Au passage, la gémellité est importante dans cette histoire. »

    Pour la première fois de sa vie, il assume sa défense et non celle des autres ; et ses arguments glacent souvent au lieu de convaincre. Et puis, rien n’est clair dans cette affaire… A-t-il vraiment assuré au directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, alerté au sujet des agissements d’Olivier Duhamel, que cette histoire d’inceste n’était qu’un pur racontar ? L’avocat confirme ce témoignage si utile à l’institution, elle aussi critiquée. « C’est vrai, Frédéric Mion est venu à mon bureau. Je lui ai caché la vérité. » Il y a quelques jours, il s’est excusé, par SMS, auprès de l’intéressé « de ne pas avoir pu lui dire ».

    Le 15 janvier, nouveau coup de projecteur sur lui : il démissionne avec fracas du Siècle. La fille du fondateur du club, Marianne Bérard-Quelin, a osé lui demander ses intentions après le départ d’Olivier Duhamel et du préfet d’Ile-de-France, Marc Guillaume. Cette simple question l’a mis hors de lui. « J’ai été assez désagréable, convient-il, ça m’arrive souvent. Et je suis parti. » Il joue maintenant au fier en expliquant que, de toute façon, il allait bientôt atteindre la limite d’âge, et que, « franchement, on s’emmerde beaucoup au Siècle. Au conseil d’administration, il y a désormais la parité, on ne peut plus blaguer. »

    Habile manœuvrier

    Les pirouettes, il en a l’habitude. En janvier 2017, tout juste sacré avocat « le plus puissant de l’année » par le magazine GQ, il est invité à la télévision. Question d’une journaliste : « Ne faut-il pas mentir quand on est avocat ? » Esquive du pénaliste : « Il ne faut pas être pris quand on ment. » Trois ans plus tard, en pleine affaire Duhamel, l’habile manœuvrier ne peut plus s’en tirer par des parades. Avec Jacques Chirac, Dominique Strauss-Kahn ou Jérôme Cahuzac, il s’était pourtant rodé à défendre les puissants lorsqu’ils mordaient la poussière…

    Ses grandes années professionnelles commencent en 1998. Cette année-là, alors qu’il n’est pas encore une puissance du barreau, l’occasion se présente de sortir du rang. Dominique Strauss-Kahn, ministre de l’économie, est rattrapé par une vieille histoire : des honoraires perçus de la MNEF, une mutuelle étudiante proche du #PS et pour laquelle, comme avocat, il a – un peu… – travaillé. Alors qu’on parle d’une prochaine mise en examen de DSK, Jean Veil appelle son épouse, Anne Sinclair. « Je peux peut-être rendre service à Dominique ? »

    Le voici désormais dans une autre sphère. En marge de ce dossier, il perfectionne une méthode bien à lui. Règle de base : toujours s’entendre en amont avec les juges, souvent sensibles à son statut de fils de Simone Veil. Rester dans l’ombre et empêcher la diffusion d’images de ses clients à l’arrière de leur voiture et, pour cela, décaler, au dernier moment, les dates d’audition. Trouver pour ces occasions des entrées discrètes. Ne pas hésiter à monter au front avant le combat judiciaire, rechercher des soutiens, parfois intimider.

    DSK lui a trouvé un allié : Ramzi Khiroun, un jeune homme rencontré à Sarcelles (Val-d’Oise), qui, à force de débrouillardise, a vite su se rendre indispensable. « Jean, voilà ton cauchemar, lui lance DSK. Il ne fait pas ce que tu fais, tu ne fais pas ce qu’il fait. Ensemble, on va s’en sortir plus facilement. » A 49 ans, Ramzi Khiroun est aujourd’hui le principal conseiller d’Arnaud #Lagardère et membre du comité exécutif du groupe de communication dont Jean Veil a longtemps été l’un des avocats. Depuis un an, les deux hommes sont brouillés. « Nous nous sommes séparés sur des désaccords stratégiques », élude M. Khiroun. Jusqu’à l’affaire du Sofitel, en mai 2011, puis du procès du Carlton, le duo avait pourtant travaillé harmonieusement sur les diverses affaires concernant DSK.

    A gauche comme à droite, la palette des amitiés de Jean Veil est impressionnante. Mais c’est bien là, en Strauss-Kahnie, qu’il a trouvé ses meilleurs dossiers. En 2013, il hérite ainsi de celui de Jérôme Cahuzac, ce ministre du budget détenteur d’un compte en Suisse. Il travaille de nouveau avec une autre alliée : la communicante Anne Hommel, déjà sollicitée après l’arrestation de #DSK dans l’affaire du Sofitel de New York. Ensemble, pour le protéger, ils ont orchestré des campagnes pour discréditer ou affaiblir le témoignage de victimes d’agressions. Anne Hommel pense aussi que, dans son boulot, « la vérité n’est pas un sujet ».

    Aveux de Cahuzac, chute politique de DSK, Jean Veil en a déjà beaucoup vu quand, en 2013, il déjeune avec son vieil ami Duhamel, désormais associé à son cabinet. Ce jour-là, le politologue lui avoue, « sans détails » d’après lui, son « histoire avec le fils d’Evelyne ». Et pose une question : « Si ça éclate, seras-tu mon avocat ? » Jean Veil sait que cela ne sera pas possible, sans imaginer que ce pas de côté ne suffira pas à le protéger, à l’heure de la déflagration.

    « J’ai répondu que nous étions beaucoup trop proches pour que je puisse avoir de l’autorité sur lui, que je serais trop dans l’affect, précise-t-il. J’ai dû aussi essayer de le rassurer. » Ce jour-là, autour de la table, les deux amis soupèsent les chances de voir le scandale éclater. S’interrogent-ils aussi sur la manière de l’empêcher ? Jean Veil sort une fois de plus son joker : « secret professionnel », une formule magique censée le protèger même lorsqu’il ôte sa robe d’avocat.

    #pédigrées

    Comment Olivier Duhamel, accusé d’inceste, a cultivé son art du secret
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/14/olivier-duhamel-l-art-du-secret_6066184_3224.html

    Qui savait ? L’onde de choc des accusations d’inceste contre le politiste rattrape certains de ses proches. Notre enquête montre comment il a longtemps réussi à faire régner le silence en contrôlant ses réseaux.

    21 avril 2017. Les amis parisiens d’Evelyne Pisier sont réunis dans l’hôtel particulier qui abrite le Centre national du livre, le CNL, pour célébrer la mémoire de l’universitaire, deux mois après sa mort. La fin du quinquennat de François Hollande approche et le président est passé se joindre au groupe des fidèles de celle qui pilota la direction du livre du temps de Jack Lang. Avant de s’asseoir à ses côtés, le politiste et juriste Olivier Duhamel, l’époux de la défunte, a passé son bras au-dessus de l’épaule du chef de l’Etat, comme pour signer leur complicité. C’est lui qui chante le plus fort et tape des mains avec le plus d’entrain lorsque Teo Saavedra, un Chilien emprisonné sous Pinochet, prend sa guitare pour entonner Hasta Siempre, ce chant révolutionnaire cher à « Evelyne », qui, au milieu des années 1960, aima Fidel Castro quatre ans durant.

    Olivier Duhamel tient la main de Nadia Marik, la veuve de l’ancien directeur de Sciences Po Richard Descoings, qui passe désormais l’été dans la maison de vacances d’« Olivier », à Sanary-sur-Mer (Var). Le politiste paraît insouciant. Bien sûr, il a aperçu les regards des trois enfants de sa femme (nés de son premier mariage, avec Bernard Kouchner) se détourner quand il les a croisés, mais, en ce jour particulier, il est le veuf, et c’est lui qu’on réconforte. Ce soir, plus que jamais, il se sent intouchable.

    Depuis qu’en 2008 les trois enfants d’Evelyne Pisier (une fille et deux garçons) sont venus dire à leur mère que ce beau-père autrefois admiré avait abusé sexuellement du plus jeune des garçons lorsque celui-ci avait 13 ou 14 ans, Duhamel vit avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Jusque-là, ses beaux-enfants sont restés dans l’ombre et le silence. Sa réputation et sa surface sociale le protègent plus sûrement qu’un bouclier, mais quelques mots dans la presse pourraient couper net cette carrière si soigneusement bâtie.

    Jeux d’influence

    Qui le sait ? Une semaine exactement après la cérémonie d’avril 2017, Olivier Duhamel se retrouve à la table de la salle à manger de Sciences Po avec le directeur, Frédéric Mion, et Brigitte Macron. Depuis des mois, il distribue conseils et notes à son mari qui, maintenant il en est sûr, sera bientôt élu. Duhamel fait déjà la bise à Ismaël Emelien, le conseiller politique du futur président, qui a été son élève ici même, rue Saint-Guillaume. « Mon meilleur poulain », répète le politiste. En cette fin avril, chacun, devant Brigitte Macron, dresse à son tour le portrait-robot du premier ministre idéal. Un jeu, bien sûr, mais Duhamel en est.

    Les présidents changent, les ministres passent. Olivier Duhamel est déjà du côté du nouveau pouvoir. Il a été à bonne école. Dans le vaste appartement parisien de son père, Jacques, plusieurs fois ministre de Pompidou, des kyrielles d’hommes politiques, comme Edgar Faure, viennent déguster avenue Raymond-Poincaré le koulibiac de Benita, la cuisinière des Duhamel. Plus tard, Olivier Duhamel aimait lui-même aller jouer au poker et partager un whisky en bord de Seine dans la maison de Boissise-la-Bertrand (Seine-et-Marne) de l’ancien président du conseil – un as de toutes les combinaisons de la IVe et de la Ve.

    En ce printemps 2017, personne ne devine qu’avec la disparition d’Evelyne Pisier l’une des chaînes qui enserrent le secret d’Olivier Duhamel vient de sauter. Lui-même en a-t-il conscience ? Depuis des années, il n’a pas été vraiment inquiété. En 2009, lorsque la rumeur de relations sexuelles avec le plus jeune des fils d’Evelyne a commencé à circuler, l’incrédulité générale a été sa meilleure protection. « Un inceste ? Lui ? Impossible », répondaient les nouveaux initiés. Comment imaginer pareil comportement d’un homme qui dit le droit toute la journée ? L’inceste traverse toutes les couches sociales, mais, dans son monde, cercle de sociologues, de juristes, de médecins, de psys, de cinéastes et de journalistes, on semble encore l’ignorer. La révolution #metoo n’a pas encore fait basculer ces esprits soixante-huitards et féministes qui ont accompagné la révolution sexuelle et ne jurent que par la « liberté ».

    Les ficelles du régime

    Rares sont ceux – des femmes, en majorité – qui ont osé affronter Olivier Duhamel directement. C’est un détail oublié de cette histoire : l’homme n’est pas facile. Il a pourtant l’air cool, avec ses bracelets brésiliens, son briquet pendu par un cordon autour du cou et ses éternels polos. Même aux dîners du Siècle, ce club où se croise l’élite du pouvoir, il refuse la cravate, pourtant longtemps obligatoire. D’un côté, il cultive son allure anti-establishment ; de l’autre, il navigue avec une belle aisance au cœur de la nomenklatura. Il est puissant et influent ; ses colères sont intimidantes, sa façon d’humilier écrasante, ses blagues et ses remarques souvent liées au sexe.

    Il adore arranger des couples ou parrainer les nouvelles unions. Dans la vie professionnelle, il a la passion du piston. Devant lui, on a toujours un peu l’impression de passer un examen. Suis-je bon ? Serais-je invité dans son émission ? Il est le prof, toujours, malgré – ou peut-être à cause de – la menace d’opprobre qui plane au-dessus de lui. Au lieu de rentrer la tête, il continue d’échafauder des plans de carrière. Il « regrette », assurait sa femme, qui le soutenait sans réserve. « Tu sais, il n’arrête pas de se torturer », a-t-elle ajouté un jour devant son jeune fils. Pourtant, dans le même temps, il juge sa carrière entravée par les reproches de ses beaux-enfants. Julien Kouchner, l’aîné, entend même sa mère soupirer : « A cause de tout ça, Olivier a dû renoncer à être membre du Conseil constitutionnel. »

    Entrer au Conseil « constit », c’est le Graal de Duhamel. Superviser les lois, censurer les gouvernements, surplomber les partis, imprimer sa marque par-delà les alternances, voilà, à ses yeux, la quintessence du pouvoir. Il a été, en 2001, l’un des initiateurs de l’inversion du calendrier entre législatives et présidentielle, puis l’un des concepteurs des primaires socialistes. A défaut des couloirs feutrés du siège des gardiens de la Constitution, il tient au Palais-Royal les conférences de rédaction de sa revue, Pouvoirs, qu’il codirige un temps avec son ami Marc Guillaume, un conseiller d’Etat aussi agile que lui pour tisser sa toile. Lorsqu’ils sont ensemble, ces spécialistes de la chose politique et des institutions ont l’impression de tenir les ficelles du régime.

    Dans des cercles qui leur sont parfois communs, il arrive que Bernard Kouchner éreinte publiquement ce « salaud » de Duhamel. Informé en 2009 par son fils des abus sexuels subis vingt ans plus tôt, l’ancien ministre et son épouse, la journaliste Christine Ockrent, se sont rangés au souhait du jeune homme de ne pas porter plainte, mais ils aimeraient qu’on ne déroule pas pour autant le tapis rouge au politiste.

    Des dizaines de personnes entendent ainsi, par eux, parler des agissements de Duhamel, comme le conseiller Alain Minc – « Il y a trois ans ; depuis, je ne lui ai plus serré la main » –, le communicant Jacques Séguéla – « En 2011 » – et la patronne de France Culture, Sandrine Treiner, la même année – contrairement à ce qu’elle a affirmé le 7 janvier aux auditeurs devant la médiatrice de la chaîne. Dès ce moment, la directrice s’arrange pour que le politologue ne soit plus convié à l’antenne : « Je faisais explicitement part de mes préventions devant mes équipes. Cela a créé une zone de vigilance. »

    Un appétit d’ogre pour le pouvoir

    A l’extérieur, la statue qu’Olivier Duhamel s’est acharné à construire se lézarde, mais tient encore parfaitement debout. Le politiste reçoit l’admiration et la reconnaissance que, dans son cercle familial, ne lui offrent plus ses beaux-enfants. Depuis 2009, ceux-ci ne descendent plus passer l’été dans le Var, comme autrefois. A Paris ou à Sanary, une nouvelle bande les remplace un temps, sans savoir ni comprendre ce qui se joue dans l’intimité : la chercheuse Géraldine Muhlmann, élève chérie d’Evelyne, les journalistes Ali Baddou et Nicolas Demorand, qui aiment taper le carton avec le constitutionnaliste. Chaque sujet d’actualité chasse l’autre. Olivier Duhamel défend Dominique Strauss-Kahn, accusé de viol à New York, Richard Descoings, retrouvé mort dans un parfum de scandale, ou le réalisateur Roman Polanski. Toujours dissocier l’homme de l’artiste…

    Il approche les 70 ans mais conserve un appétit d’ogre pour le pouvoir. Boulimique de jetons de présence et d’honneurs, il empile les titres de manière étourdissante. Il est déjà, depuis 2016, président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), institution au cœur de Sciences Po, et directeur de collection chez #Dalloz, la maison d’édition juridique. Il a aussi pris la présidence du conseil d’administration de Teach for France, une association créée par Nadia Marik. On le compte encore au sein du Club des juristes, et, depuis 2010 et sa retraite de professeur, il émarge comme avocat associé au sein du cabinet de son vieux complice Me Jean Veil.

    Au-dessus du seuil d’alerte

    Professeur honoraire à Sciences Po, Olivier Duhamel est devenu une diva. Outre sa retraite de professeur, il a obtenu de la FNSP, en 2018, une rémunération mensuelle de 3 000 euros brut, alors que ses prédécesseurs ne bénéficiaient que d’un défraiement de quelques centaines d’euros. Les conseils d’administration qu’il préside sont animés par ses blagues, auxquelles tout le monde rit bruyamment, et les rentrées scolaires par ses conférences inaugurales. Dans la salle à manger de l’institut d’études politiques, il trône comme aux banquets de Sanary, lâchant ses volutes de fumée malgré les interdictions.

    Il se grise aussi de #médias : en plus de « Mediapolis », son émission hebdomadaire sur Europe 1, lui, l’homme de gauche, a décroché une chronique à #Valeurs_actuelles. C’est comme si la mort de son épouse, en 2017, avait fait tomber les ultimes garde-fous. Ce n’est jamais assez. « Au moins, cache-toi », conseillent pourtant les rares qui osent lui parler, mais il n’écoute plus personne. En janvier 2020, il accepte, pour deux ans, la présidence du Siècle. Et prend tous les risques, dont le plus gros : la télévision. Deux fois par semaine, le voici sur LCI, distribuant d’un ton péremptoire éloges et mauvais points.

    Pendant des années, le prof de droit public a martelé dans son cours de droit constitutionnel ces phrases de L’Esprit des lois, de Montesquieu : « C’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser : il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. » Personne ne lui applique l’adage. Il pointe à plusieurs conseils d’administration, prend des actions dans une maison de production à Marseille, se montre de plus en plus gourmand pour ses conférences : en 2020, il demandait – sans succès – 10 000 euros pour une intervention sur les questions prioritaires de constitutionnalité.

    Il ne s’est pas retiré à Sanary, comme il le dit à la presse, mais a conservé un petit studio au cœur de Paris, afin de courir conseils d’administration et médias. Et, désormais, les enterrements. Le 18 septembre 2020, au cimetière parisien du Père-Lachaise, les amis entourent le producteur de documentaires Michel Rotman, qui vient de perdre sa femme, Josée. Une nouvelle fois, Olivier Duhamel est au centre, juste derrière le micro, appuyé sur une tombe. Personne ne l’entend interroger l’un de ses neveux occupé à l’éviter : « Pourquoi une telle distance ? »

    C’est la énième alerte qu’Olivier Duhamel prend pour la première fois au sérieux. Il ignore encore que sa belle-fille Camille Kouchner a déjà bouclé le manuscrit de son livre La Familia grande (Seuil, 208 pages, 18 euros) et qu’il va bientôt entraîner dans sa chute tous ceux qui, jusque-là, s’inclinaient devant son pouvoir.

    #macronie

    • L’Elysée et l’entourage d’Edouard Philippe tentent de tenir « l’affaire Olivier Duhamel » à distance, Potins de la 5ème
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/01/25/l-elysee-et-l-entourage-d-edouard-philippe-tentent-de-tenir-l-affaire-olivie

      Le constitutionnaliste, accusé d’inceste, était proche du PS avant de se rapprocher d’Emmanuel Macron et de son premier ministre. Depuis que « l’affaire » a éclaté, l’Elysée la surveille de près.

      Depuis que « l’affaire Olivier Duhamel » a éclaté, début janvier, Emmanuel Macron surveille chacun de ses rebondissements comme le lait sur le feu. Le président de la République a pu mesurer combien le livre de Camille Kouchner, La Familia grande, récit de l’inceste pratiqué à la fin des années 1980 par le juriste Olivier Duhamel sur son beau-fils, alors âgé de 13 ou 14 ans, scandalise les Français. « Ces témoignages, ces paroles, ces cris, plus personne ne peut les ignorer », a reconnu le chef de l’Etat dans une vidéo publiée samedi 23 janvier. « Le silence construit par les criminels et les lâchetés successives, enfin, explose », a ajouté Emmanuel Macron sans mâcher ses mots.

      Son épouse, Brigitte Macron, s’était déjà exprimée en faveur d’une évolution de la législation sur le sujet. « On doit regretter qu’il y ait eu une telle omerta pendant toute cette période. Que ceux qui ont su et ne l’ont pas dit aient honte. Qu’ils aient vraiment pleinement honte », avait aussi lancé sur RTL le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Quant à Laurent Bigorgne, directeur de l’Institut Montaigne et proche d’Emmanuel Macron, il avait expliqué le 12 janvier à Libération que son ami Olivier Duhamel lui avait « dit qu’il avait fait des choses “affreuses”, c’est le mot qu’il a employé ». Une manière de montrer que la Macronie avait déjà renié ce compagnon de route.

      L’opprobre qui s’est unanimement abattu sur l’ex-président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) et la recherche des complices du silence qui a entouré son comportement ont imposé une mise à distance aussi urgente que stratégique. Les descriptions dans la presse de l’étendue des réseaux d’Olivier Duhamel ont tétanisé aussi bien l’Elysée que l’ancien locataire de Matignon Edouard Philippe. Homme de pouvoir, le constitutionnaliste, naguère proche du Parti socialiste, avait en effet tissé sa toile jusqu’à l’Elysée et Matignon. Avant de fêter la qualification d’Emmanuel Macron pour le second tour de l’élection présidentielle, le 23 avril 2017, à la brasserie La Rotonde, il avait fait passer plusieurs notes au candidat et participé à quelques meetings de campagne.

      Fébrilité

      Olivier Duhamel ne s’est pas arrêté là. Après la victoire, l’ancien député européen se passionne pour ce jeune président « et de droite et de gauche ». Dans sa revue, Pouvoirs, il le compare au général de Gaulle et fait la leçon aux médias qui ont le tort de le surnommer « Jupiter ». Il prend aussi la plume avec Laurent Bigorgne pour analyser la doctrine présidentielle dans un livre, Macron, et en même temps (Plon, 2017). Olivier Duhamel se vante aussi de ses rendez-vous au « Château ». Selon nos informations, il a été consulté sur la première mouture d’un plan de lutte en faveur de la laïcité – le futur projet de loi contre le séparatisme – dans le cadre d’entrevues organisées par l’Institut Montaigne et Laurent Bigorgne, encore lui. Dans son numéro du 20 janvier, Paris Match racontait que le juriste a même donné quelques conseils sur la gestion de l’« affaire Benalla », à l’été 2018.

      Olivier Duhamel déjeune alors régulièrement avec son amie la garde des sceaux Nicole Belloubet, longtemps membre du comité de rédaction de Pouvoirs aux côtés du secrétaire général du gouvernement, Marc Guillaume. Encore un expert du droit, encore un proche. Marc Guillaume a par exemple fourni des arguments juridiques à Olivier Duhamel pour nourrir une tribune vengeresse contre le Conseil constitutionnel, publiée en mai 2019 dans Le Monde. L’institution était coupable selon lui d’avoir ouvert la voie à un référendum d’initiative partagée contre la privatisation d’ADP (Aéroports de Paris) décidée par le gouvernement.

      Le président de la FNSP disposait d’autres portes d’entrée autour de l’ancien premier ministre Edouard Philippe. Thierry Solère, conseiller politique et ami du juppéiste, est un proche : c’est Olivier Duhamel qui l’a parrainé au Siècle, dont il était le président. Le constitutionnaliste conseillait le député des Hauts-de-Seine lorsqu’il organisait la primaire de la droite, en 2016. Deux autres intimes d’Edouard Philippe l’ont aidé à se propulser à la tête de la FNSP. Le premier, Frédéric Mion, directeur de Sciences Po, est le parrain d’un des enfants de l’ex-chef du gouvernement, un de ses camarades du Conseil d’Etat. Quant à Marc Guillaume, que Jean Castex a débarqué du poste de secrétaire général du gouvernement à son arrivée à Matignon, en juillet 2020, c’est un ami de longue date de M. Philippe. Il est présent à tous ses anniversaires.

      Un indice de la fébrilité qui a gagné l’équipe du désormais maire du Havre ? Le 13 janvier, Charles Hufnagel, l’ancien communicant d’Edouard Philippe à Matignon, aujourd’hui à la tête de la communication de Carrefour, décroche son téléphone. C’est lui qui annonce à l’Agence France-Presse (AFP) que Marc Guillaume, désormais préfet d’Ile-de-France, abandonne sa place dans les deux conseils d’administration de Sciences Po et du Siècle. Frédéric Mion, de son côté, s’est choisi comme conseiller en communication de crise Laurent Glépin, ex-conseiller de Jacques Chirac à l’Elysée, et juppéiste de cœur.

  • Pr. Logos sur Twitter

    1/ Avant tout, l’annonce absurde de Macron à Saclay visait à obtenir ce type d’article, le présentant comme ayant débloqué la situation, et mettant la responsabilité de la non-reprise de l’#Université sur les universitaires.
    Et ça marche...

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/26/on-n-est-pas-loin-du-theatre-de-l-absurde-une-rentree-fantome-a-l-universite

    2/ La petite musique de la responsabilité des profs prend et la colère montante contre les décisions aberrantes et l’absence de moyens de sécurisation sanitaire se répend.
    Or, quelle est la réalité ?

    3/ Depuis juin, les moyens de sécuriser sanitairement les universités sont connus et ont été envoyé dans tous les cabinets ministériels, à Matignon, à l’Elysée. AUCUN MOYEN n’a été débloqué à ce jour.
    ZERO.
    NADA.

    4/ L’annonce de Macron, relayé aussitôt par une « circulaire », est contredit par le décret sur lequel il devrait s’appuyer. Cette circulaire, si on la prenait au sérieux bien que sans portée, annulerait la circulaire de la semaine précédente, sur le retour des L1 et le soutien...

    5/ Personne au ministère même n’était au courant avant l’annonce de Macron de ce qu’elle serait, pas même la ministre qui a dû improviser laborieusement cette annonce inouïe de mépris pour les étudiants et les universitaires.
    Car au fond, elle EMPECHE tout travail réel.

    6/ Alors de voir que cette communication hors sol, sans la plus petite réalité, est relayée sans analyse, sans critique par la presse nationale puis reprise par des représentants étudiants qui entonnent la petite musique de la responsabilité des universitaires, ça fout la rage.

    7/ Rien ne va. Il faut reprendre dans l’ordre : l’accueil de petits groupes en journées banalisées le temps d’acheter les FFP2, les capteurs CO2, les tests salivaires, la calibration des jauges des salles, les tentes pour repas collectifs, dès que l’argent sera débloqué.

    8/ Et ensuite s’y tenir le reste du trimestre sans avoir des instructions contradictoires, absurdes, débiles, sans la plus petite réalité tangible, et aucun moyen de sécurisation sanitaire. Avec une soupape dès qu’il fera >15°C : les cours en extérieur (filmés le cas échéant).

    9/ Ca commence à bien faire.
    Avoir droit, pendant la pandémie, à une loi démolissant le système de recherche et l’Université, puis avoir les oukases les plus débiles de la part du tocard élyséen. STOP.
    Ça suffit.

    https://twitter.com/Pr_Logos/status/1354032749624094720

    #covid-19 #Education_Nationale

  • Nantes paupérisante : ses coups de pression, ses expulsions. Ici un texte croisé dans la rue sur la milice qui aide l’AJP immobilier. Plein d’infos en description ->
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/50865030061

    Flickr

    ValK. a posté une photo : ">" />

    A Nantes, "Les pratiques mafieuses d’AJP immobilier" : comment une milice est intervenue pour tabasser des gens qui nuisent aux intérêts d’AJP immobilier. A lire par ici : https://nantes.indymedia.org/articles/54666
    Texte plus complet ici : "Comme un goût de haine dans les rues de la ville (expulsion violente, guerre de classes, et fascisation affirmé ...)" https://nantes.indymedia.org/articles/51193 ou en version audio par là https://archive.org/details/Comme_un_gout_de_haine-_-Loi_anti-squat


    Lire aussi l’enquête : "Immobilier de choc contre squatters" : https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/immobilier-de-choc-contre-squatters-11208638

    Depuis, mardi 19/01/21, suite au rejet de l’article 30 ter de la loi ASAP, le Sénat a adopté en première lecture la proposition de loi tendant à garantir le respect de la propriété immobilière contre le #squat, présentée par Dominique ESTROSI SASSONE et une centaine de ses collègues. Renforcement des peines d’occupation : 3 ans de prison et 45000€ d’amende pour violation de domicile... le triple de la peine actuelle. Extension du champ de "protection de la propriété privée", contravention contre la diffusion de "mode d’emploi du squat", extension de la procédure rapide d’expulsion forcée, etc. Tous les détails : http://www.senat.fr/espace_presse/actualites/202101/respect_de_la_propriete_immobiliere_contre_le_squat.html
    Bien qu’opposé en paroles au Sénat à ce projet de loi, gouvernement appelle les préfets à faciliter les « évacuations forcées » de logements squattés : https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/22/le-gouvernement-appelle-les-prefets-a-faciliter-les-evacuations-forcees-de-l
    Communiqué en question du gouvernement : "Le Gouvernement réforme la procédure d’évacuation forcée en cas de « squat » de domicile pour mieux protéger les propriétaires" : https://www.interieur.gouv.fr/Actualites/Communiques/Le-Gouvernement-reforme-la-procedure-d-evacuation-forcee-en-cas-de-sq
    Comme si ça ne suffisait pas, le même jour, une nouvelle proposition de loi votée par les sénateurs veut durcir les sanctions contre les installations des voyageurs et permettre de saisir leur véhicules d’habitation. Ce qui laisserait les familles « sans aucune solution de logement, donc sans-abri ». : https://www.bastamag.net/gens-du-voyage-aires-d-accueil-voyageurs-loi-repressive-liberte-d-aller-et

    Radio : Hébergement d’urgence et de réquisition de logements vides. Des tutos pour ouvrir des lieux et un panorama non-exhaustif des SQUATS LYONNAIS avec le canut-infos de Mayday : https://audioblog.arteradio.com/blog/98875/podcast/159747/85-requisitions

    Des squats en France : https://radar.squat.net/fr/groups/country/FR/squated/squat
    Des groupes en France : https://radar.squat.net/fr/groups/country/FR
    Des événements en France : https://radar.squat.net/fr/events/country/FR
    Des ressources : https://infokiosques.net/squat
    Le squat de A à Z : https://infokiosques.net/spip.php?article41

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    #photo : ValK. : affichette croisée dans une rue de Nantes, le 18 janvier 2021.
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  • Crise sanitaire : les étudiants en médecine volontaires dans les hôpitaux moins touchés par l’anxiété
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/22/crise-sanitaire-les-etudiants-en-medecine-volontaires-dans-les-hopitaux-moin

    Menée par des étudiants, des internes en #médecine et des enseignants-chercheurs, cette enquête consacrée à l’anxiété chez les étudiants en médecine pendant la crise sanitaire liée au Covid-19 a été publiée le 16 janvier dans le journal scientifique Internal and Emergency Medicine.

    La pandémie a entraîné une augmentation des besoins en personnel dans les services d’urgence et « la question s’est rapidement posée de savoir s’il était approprié d’offrir aux étudiants en médecine la possibilité d’aider ce personnel », exposent les auteurs de l’étude, parmi lesquels Jean Sibilia, doyen de la faculté de médecine, maïeutique et sciences de la santé à l’université de Strasbourg.

    Or, au plus fort de la pandémie, 194 pays ont fermé leurs universités, touchant plus de 90 % de la population étudiante mondiale et exposant les hôpitaux à une pénurie brutale de main-d’œuvre. Après avoir initialement suspendu tous les stages, les autorités ont permis aux #étudiants de retourner en milieu #clinique sur la base du volontariat. A Strasbourg, parmi les 1 180 répondants à cette étude (de la deuxième à la sixième année de médecine), 481 étudiants ont été affectés en particulier dans les unités de première ligne, à savoir les services d’urgence et les unités de réanimation de onze hôpitaux alsaciens, région la plus précocement et durement touchée par la crise sanitaire en France.

    S’est alors posé un « dilemme » découlant en partie de l’impact potentiel sur le bien-être psychologique des étudiants, ainsi que sur leurs performances académiques et cliniques. En tant que réaction émotionnelle naturelle à une situation stressante, « l’anxiété élevée et persistante peut avoir un impact négatif sur les résultats des étudiants, augmenter le risque d’abandon, diminuer l’empathie et conduire à une surconsommation d’alcool et de drogues », décrivent les auteurs.

    En comparaison à une cohorte d’étudiants en médecine de premier cycle constituée en 2018, et qui a servi d’échantillon de référence, la « cohorte Covid 2020 » enregistre des taux d’#anxiété plus élevés avec une augmentation moyenne de 14 % et 7 % chez les étudiants souffrant d’anxiété respectivement élevée et sévère. Ces deux résultats sont similaires à l’évolution constatée dans la population générale à cette période, selon l’étude.

    Plus surprenant, cette montée de l’anxiété « a été spécifiquement observée chez les étudiants qui ont choisi de ne pas retourner en milieu clinique pendant la crise », soit 59 % des répondants à l’étude. La source majeure d’anxiété des étudiants était « liée au fait de devoir rester chez eux », ce qui « questionne le fait de vouloir à tout prix les maintenir à distance de leur environnement habituel de formation », indique l’étude.

    [...] Des résultats préliminaires obtenus auprès des étudiants de la faculté de médecine de Genève conduisent aux mêmes conclusions. Par conséquent, l’étude formule l’hypothèse suivante : « Le fait de se porter volontaire en se rendant en milieu clinique relève, sur le plan psychologique, de stratégies actives » qui, conçues comme « une opportunité d’apprentissage », limiteraient l’anxiété.

    [...] Au titre des bénéfices de cet engagement, ils notent le fait que deux étudiants mobilisés sur trois estiment avoir développé de nouvelles compétences et qu’un sur six dit avoir été influencé par son expérience dans le choix de sa future spécialité.

    Chosifie moi, j’irais moins bien, cette conclusion « surprenante » peut être extrapolée à l’ensemble de la population.

    #pandémie

  • Le gouvernement appelle les préfets à faciliter les « évacuations forcées » de logements squattés - Agence France Propriété
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/22/le-gouvernement-appelle-les-prefets-a-faciliter-les-evacuations-forcees-de-l

    L’instruction envoyée aux préfets fait suite à l’adoption en décembre de la loi d’accélération et de simplification de l’action publique, dite loi ASAP, qui a renforcé le dispositif antisquat après plusieurs affaires fortement médiatisées.

    Le gouvernement a demandé, vendredi 22 janvier, aux préfets de faciliter et d’accélérer les « évacuations forcées » de logements squattés, qu’il s’agisse de résidence principale ou secondaire, y compris pendant la trêve hivernale des expulsions. Coproduite par les ministères du logement, de l’intérieur et de la justice, l’instruction envoyée aux préfets fait suite à l’adoption en décembre de la loi d’accélération et de simplification de l’action publique, dite loi ASAP, qui a renforcé le dispositif antisquat après plusieurs affaires fortement médiatisées (Théoule-sur-Mer, Petit Cambodge à Paris…).

    Selon le communiqué résumant ce texte, « l’occupation effective du logement au moment où les squatteurs s’y introduisent n’est pas un critère nécessaire pour engager la procédure d’évacuation forcée », qui s’applique à tous les types de résidence (principale, secondaire, occasionnelle). Ces évacuations par la force publique ne sont pas « concernées par la suspension » des expulsions locatives décrétée chaque année au titre de la trêve hivernale pour protéger les foyers les plus fragiles, ajoute-t-il. Dans ce cas de figure, le préfet devra toutefois « s’attacher à rechercher des solutions de relogement pour les personnes évacuées » , souligne le communiqué des trois ministères.

    Quarante-huit heures pour examiner la demande d’évacuation

    Cette procédure d’évacuation n’est par ailleurs pas réservée au propriétaire du logement mais pourra être enclenchée par « toute personne agissant dans l’intérêt et pour le compte » de ce dernier. L’usufruitier d’un logement ou les enfants d’un propriétaire âgé pourront ainsi y avoir recours. Enfin, le gouvernement somme les préfets d’agir rapidement : les demandes d’évacuation devront être examinées dans les quarante-huit heures suivant leur réception. « Une fois notifiée, la décision d’évacuation forcée peut intervenir, au plus tôt, vingt-quatre heures après mise en demeure de quitter le logement » , ajoute le communiqué.

    « Le gouvernement est déterminé à mettre fin aux occupations illicites », résume le communiqué, qui assure par ailleurs que les personnes précaires qui ne sont pas « en situation de squat » ont pu bénéficier de dispositifs d’aide pendant la crise sanitaire, notamment la prolongation de la trêve hivernale en 2020. Cette instruction est envoyée trois jours après le vote au Sénat d’une proposition de loi émanant des Républicains renforçant la lutte contre les squats ; la gauche a largement critiqué ce texte, mettant en avant « la réalité du mal-logement » en France.

    Euh... préfets partout, justice nulle part

    #logement #Loi_ASAP #squats #expulsions

  • Chiffres de l’immigration en 2020 : demandes d’asile et mesures d’éloignement en baisse
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/22/chiffres-de-l-immigration-en-2020-demandes-d-asile-et-mesures-d-eloignement-

    La crise sanitaire due au Covid-19 a rendu imprévisible un sujet que le gouvernement veut pourtant maîtriser fermement : l’immigration. Jeudi 21 janvier, le ministère de l’intérieur a rendu publics les chiffres de l’année 2020 sur la question. Bien que ceux-ci soient provisoires, une tendance non équivoque se dégage : une écrasante majorité des indicateurs sont à la baisse. « 2020 : une année totalement atypique, de rupture », souligne-t-on place Beauvau. Parmi les sujets politiquement sensibles pour le gouvernement : celui de la demande d’asile. Jusqu’en 2019, elle continuait d’augmenter en France et les autorités ne cachaient pas leur volonté d’enrayer la tendance. En 2020, sous l’effet de la crise sanitaire, qui a limité les passages aux frontières et provoqué le ralentissement, voire l’arrêt, de certains services de l’Etat lors du premier confinement, la demande d’asile a fortement chuté. Une situation semblable à celle du reste de l’Union européenne (UE).
    En France, 81 669 nouvelles demandes de protection ont été introduites en préfecture dans les guichets uniques des demandeurs d’asile, contre 138 420 en 2019 (- 41 %). Côté ministère de l’intérieur, on reste prudent sur les évolutions futures de cette tendance : « Le Covid peut avoir un effet de ralentissement des déplacements ou provoquer au contraire une fuite » des pays. De leur côté, les services de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra), chargés d’examiner les demandes, ont enregistré 95 600 dossiers en 2020 et concluent à une baisse de 28 % par rapport à 2019. Cette différence de chiffres tient principalement au fait que l’Ofpra prend en compte dans ses statistiques les cas dits des « réadmissions éteintes ». Il s’agit des personnes dont la demande d’asile relevait, en 2019, d’un autre Etat membre de l’UE au titre du règlement de Dublin, mais dont la France est devenue responsable, en 2020, dès lors qu’aucun renvoi vers le pays en question n’est intervenu entre six et dix-huit mois après leur arrivée.
    Alors que le débat sur les conditions d’accueil des demandeurs d’asile a été prégnant ces dernières semaines et que les campements se reconstituent inlassablement depuis 2015, ce ralentissement n’a pas permis de rectifier le tir. A ce jour, seul un demandeur d’asile sur deux est hébergé le temps que son dossier soit étudié, le dispositif national d’accueil (DNA) étant saturé – 4 500 places supplémentaires doivent être créées en 2021. Pour Didier Leschi, directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, c’est également sur l’intégration qu’il faut travailler, justifiant la situation par « une forte présence indue de réfugiés dans le DNA ».Depuis plusieurs années, le gouvernement tente de fluidifier la prise en charge des demandeurs d’asile en accélérant le délai de traitement des dossiers. La crise sanitaire a largement freiné le processus : le délai moyen d’examen des demandes devant l’Ofpra est passé de 161 jours en 2019 à 262 jours en 2020. En cause : une « diminution de l’activité décisionnelle de l’ordre d’un quart puisque, en raison principalement de l’interruption des entretiens d’asile durant le premier confinement, on a rendu environ 90 000 décisions en 2020, contre plus de 120 000 en 2019, explique Julien Boucher, directeur de l’Ofpra. Le mouvement que nous engageons pour diminuer les stocks de demandes en instance va permettre de reprendre la trajectoire de baisse des délais d’instruction. »En 2020, comme en 2019, les demandeurs d’asile proviennent en premier lieu d’Afghanistan (8 886 demandes) puis du Bangladesh (4 345). Le Pakistan s’est placé en troisième position avec 3 426 demandes. L’Albanie et la Géorgie, qui occupaient le haut du tableau ces dernières années, disparaissent des dix premières nationalités qui demandent l’asile. Place Beauvau, on veut y voir « le résultat d’un effort politique lié à la grande qualité de la coopération » avec ces Etats, considérés comme des pays d’origine sûrs, et pour lesquels la France voulait réduire les arrivées.
    En tête des demandes de protection depuis 2018, les autorités scrutent particulièrement la demande afghane. En 2020, « elle ne baisse que de 15 %, les Afghans continuent de venir en France après avoir été déboutés dans d’autres pays européens », note Didier Leschi. Parmi les demandeurs d’asile primo-arrivants, la part des personnes relevant du règlement de Dublin – soit celles dont la demande d’asile relève d’un autre Etat de l’UE – reste stable. Elle était de 25 % en 2019 et baisse légèrement à 21 % en 2020, d’après les chiffres du ministère. En revanche, « l’effet de la crise a augmenté le nombre de cas Dublin qui sont retombés dans la procédure de droit commun [passant sous la responsabilité de la France] », précise-t-on au ministère.Au total, 24 118 personnes ont bénéficié d’une protection (décisions de l’Ofpra et de la Cour nationale du droit d’asile confondues), soit un taux de réponses positives de 24 %. En 2019, elles étaient plus de 36 000 à se voir octroyer le statut de réfugié ou la protection subsidiaire, soit une baisse de 33,5 % entre les deux années.Un autre effet imprévu du Covid-19 sur les chiffres de l’immigration risque d’inquiéter le gouvernement et en premier lieu le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, qui revendique une ligne stricte : celui du départ des étrangers en situation irrégulière. A cet égard, les retours forcés ont drastiquement chuté, passant de 18 906 en 2019 à 9 111 en 2020 (- 52 %). Parmi tous les renvois, ce sont ceux vers les pays tiers (hors UE) qui diminuent le plus, avec une baisse de 62 %. Dans l’entourage du ministre, on tient à insister sur « une augmentation des interpellations de personnes en situation irrégulière depuis cet été ». Différentes justifications liées à la crise sanitaire sont évoquées : des centres de rétention administrative – dont l’activité a été drastiquement réduite pendant le premier confinement – qui tournent au ralenti, un trafic aérien perturbé, les difficultés à obtenir un laissez-passer consulaire avec les autorités des pays tiers… Le ministre a notamment multiplié les visites au Maroc et en Tunisie pour mettre en œuvre sa ligne de fermeté.

    #Covid-19#migrant#migration#france#politiquemigratoire#sante#crisesanitaire#asile#retention#retour

  • Sur la soie des mers sur touiteur
    https://twitter.com/Acrimonia1/status/1352502439627382784

    Hier 17h : la direction présente laborieusement le plan des examens de fin d’année au lycée, ils ont bien bossé la question, tout rentre dans les cases en nous faisant bosser le plus possible, etc.

    Hier 20h : le gvt annonce la suppression des épreuves de spé en terminale.

    C’est la seule consolation de cette période : les gestionnaires subalternes bossent pour rien en permanence... on peut même se dire raisonnablement qu’ils pourraient finir par craquer à force de gérer dans le brouillard, juste pour faire croire à la normalité c’est juste qu’ils ont peur de ce qui pourrait se passer si on savait que le bâton des examens ne tombera pas cette année... et on les comprend, regardez Zéro de conduite , et vous verrez ce qui pourrait se passer !

    Le contrôle continu en démerdentiel, ça va être étrange. Sinon, Monsieur Tout est prêt a également retiré sa candidature en IDF

    #école #lycée #bac #contrôle_continu #covid-19

  • Le « parler petit nègre », une invention coloniale
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/22/le-parler-petit-negre-une-invention-coloniale_6067162_3224.html

    Contrairement à ce que l’on croit souvent, le « petit nègre » n’est pas un « français élémentaire usité par les Nègres des colonies », comme l’affirmait en 1926 le Larousse du XXe siècle, mais un idiome inventé par l’administration française. « Comment voudrait-on qu’un Noir, dont la langue est d’une simplicité rudimentaire et d’une logique presque toujours absolue, assimile rapidement un idiome aussi raffiné et illogique que le nôtre ?, écrit en 1904 l’administrateur colonial Maurice Delafosse. Si nous voulons nous faire comprendre vite et bien, il nous faut parler aux Noirs en nous mettant à leur portée, c’est-à-dire leur parler petit-nègre. »

    Je me souviens qu’on a déjà référencé des textes qui expliquent ça.

  • Faire la fête, un enjeu politique en temps de Covid-19
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/19/faire-la-fete-un-enjeu-politique-en-temps-de-covid-19_6066738_3224.html


    A la free-party du Nouvel An à Lieuron (Ille-et-Vilaine), le 1er janvier 2021.
    JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

    La free-party de Lieuron au Nouvel An est devenue une affaire d’Etat. Si prompts à condamner et à sanctionner, les responsables politiques n’offrent aucune alternative ou perspective alors que les espaces festifs légaux sont fermés depuis presque un an.

    « Un comportement totalement irresponsable », qui « fait honte à notre pays », des « voyous »… Le 1er janvier, plusieurs responsables politiques se sont indignés : une free-party rassemblant près de 2 500 personnes avait lieu dans un hangar à Lieuron (Ille-et-Vilaine), bravant le couvre-feu en pleine pandémie de Covid-19.

    Filmée en direct par les caméras de télévision, la fête est devenue une affaire d’Etat. Réunions de crise au ministère de l’intérieur, renforts de gendarmerie, saisies de matériel, live-Tweet de Gérald Darmanin… Le gouvernement a voulu faire de ces contrevenants un exemple. La fête qui devait durer tout le week-end a finalement pris fin le samedi matin, après 1 645 verbalisations, dont 1 225 pour non-respect des gestes barrières.

    Quatre personnes ont été mises en examen, notamment pour mise en danger de la vie d’autrui. Parmi eux, un homme de 22 ans, soupçonné d’être l’organisateur du rassemblement illicite mais sans antécédents judiciaires, est en détention provisoire depuis le 4 janvier. Une première pour ce genre d’affaires, selon son avocat. « Pour le droit à la culture » et contre la « répression disproportionnée », des adeptes des free-parties ont manifesté, samedi 16 janvier, à Paris et en province aux côtés des opposants à la proposition de loi relative à la sécurité globale.

    Manque d’alternatives
    Au vu de la situation sanitaire, se retrouver à plusieurs milliers dans un hangar était bien sûr inconscient : le risque de contamination y était élevé, les masques rarement portés. Celles et ceux qui se sont privés de réveillon peuvent légitimement s’interroger et demander des comptes. Mais c’est aussi faute d’alternatives, insistent des organisateurs qui se sont depuis exprimés anonymement, que des gens sont venus de toute la France pour danser par – 2 °C le soir de la Saint-Sylvestre.

    Ce ne sont pas uniquement des « punks à chiens », des « zadistes » ou des « délinquants », comme ont voulu faire croire certains responsables politiques : ce sont pour la plupart des jeunes et des moins jeunes, souvent socialement insérés, se retrouvant autour d’une même passion, une communauté.

    Le milieu des free-parties s’est construit dans l’illégalité depuis les années 1990, parallèlement, et parfois en opposition, à la musique électronique grand public, devenue une industrie musicale majeure. On y rejette « la logique capitaliste » à coups de fêtes gratuites et autogérées, où les battements par minute sont bien plus rapides et abrupts qu’en boîtes de nuit.

    #paywall

    • Certes, l’emballement politique et médiatique contre les free-parties n’a rien de nouveau. En 2001 déjà, Jacques Chirac déplorait des problèmes de « sécurité » et l’« agression forte sur l’environnement due à l’intensité de la musique ».

      Quelques mois plus tard, un amendement proposé par l’ancien député UMP Thierry Mariani imposait aux free-parties un régime de déclaration préalable en préfecture, assorti de sanctions en cas de non-respect, dont la saisie du matériel sonore, souvent extrêmement coûteux. Depuis, les collectifs se heurtent presque systématiquement à l’opposition des préfets.
      Ce durcissement législatif a conduit les organisateurs à un jeu de cache-cache permanent avec les autorités. Toute personne ayant déjà participé à ce genre de « teufs » sait à quel point elles supposent une organisation bien huilée et une grande autonomie. On n’y va pas comme on va en boîte. Il faut se prémunir contre le froid, prévoir un véhicule pour se rendre dans une zone rurale tenue secrète jusqu’au dernier moment, se rassembler souvent des heures avant sur le parking d’un département voisin pour ne pas alerter les autorités…

      Exutoire générationnel
      Mais clubs, bars et salles de concerts étant fermés depuis mars 2020, tout un public pourtant peu coutumier des free-parties y a trouvé musique, rencontres fortuites et danse libératrice dont il est privé depuis mars. Cet été, au bois de Vincennes, à Paris, on pouvait croiser chaque week-end des centaines de personnes réunies à l’improviste.

      Le 11 juillet, une free-party dans la Nièvre, la plus importante depuis le déconfinement, a même réuni plus de 6 000 personnes. A la répression, les autorités locales avaient préféré la prévention, s’appuyant sur l’association Techno +, spécialiste de la réduction des risques et très souvent présente dans ce genre de fêtes. Distribution de 20 000 masques et de gel hydroalcoolique, appels à s’isoler après la fête : le but de la préfète, Sylvie Houspic, était alors de « faire en sorte que la manifestation se passe aussi bien que celles qui sont autorisées ».

      Malgré le froid, des fêtes ont encore lieu tous les week-ends, à l’abri des regards. Tous les professionnels et les associations de la nuit ont tenté d’alerter les pouvoirs publics sur leur situation catastrophique, de trouver des alternatives, des espaces encadrés… en vain.

      « Il ne faut jamais oublier que l’on vit ensemble et je pense qu’il faut qu’on réussisse à réduire nos contacts un peu inutiles (…) – pardon de le dire comme ça – mais les plus festifs », disait Emmanuel Macron en octobre. « L’absence d’espaces de culture et de sociabilisation engendre de graves conséquences sur la population », semblaient lui répondre les organisateurs de la free-party de Lieuron, dans une tribune à Libération.

      Comme l’a noté l’anthropologue Emmanuelle Lallement dans un entretien au Monde, les fêtes sont bien « redevenues des objets politiques. On en fait un usage politique, du côté des fêtards, qui seraient alors dans des formes de résistance, voire de rébellion, comme du côté des autorités, qui exercent ainsi une forme de leur pouvoir »
      .
      Peut-on longtemps priver d’exutoire une génération dont la pandémie met en cause le bien-être social et économique ? Plutôt que des interdictions et des condamnations qui ne règlent rien, celles et ceux qui revendiquent la fête comme un geste politique attendent un geste politique en leur faveur.

  • Mort de Gaye Camara : la légitime défense remise en cause
    https://disclose.ngo/fr/article/mort-de-gaye-camara-la-legitime-defense-remise-en-cause

    Disclose et Index ont reconstitué les événements ayant entraîné la mort de Gaye Camara, 26 ans, lors d’une intervention de la police en janvier 2018. Modélisation 3D à l’appui, notre enquête remet en cause la thèse officielle : la légitime défense du policier à l’origine du tir.

  • Une enquête ouverte contre Nicolas Sarkozy pour « trafic d’influence » dans le cadre d’activités de conseil pour un groupe russe
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/15/une-enquete-ouverte-contre-nicolas-sarkozy-pour-trafic-d-influence-dans-le-c

    Le Parquet national financier a confirmé l’ouverture d’une enquête préliminaire visant l’ex-président de la République, après un contrat de 3 millions d’euros passé avec le groupe Reso-Garaantia.

    Le Parquet national financier a confirmé, vendredi 15 janvier, avoir ouvert une enquête préliminaire visant l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy pour des chefs de « trafic d’influence » et de « blanchiment de crime ou de délit ».

    Selon Mediapart, qui a révélé l’affaire, la justice anticorruption suit ce dossier depuis l’été 2020. Le Parquet national financier s’est lancé dans ces investigations après un signalement du service de renseignement financier Tracfin, sur les raisons pour lesquelles M. Sarkozy a été rémunéré par une société d’assurances russe, Reso-Garantia. Selon Mediapart, Nicolas Sarkozy a reçu début 2020 un paiement de 500 000 euros, dans le cadre d’un contrat de conseil s’élevant à 3 millions d’euros. Sollicitée par Le Monde, l’attachée de presse de Nicolas Sarkozy, Véronique Waché, n’a pas réagi.

    Le groupe d’assurances Reso-Garantia est détenu par deux frères russo-arméniens, les milliardaires Sergey et Nikolay Sarkisov, qui ont confirmé à Mediapart avoir embauché M. Sarkozy en tant que « conseiller spécial » et « président du comité de conseil stratégique auprès du conseil d’administration ». La justice n’a pas précisé les soupçons pesant sur les frères Sarkisov ou le groupe Reso-Garantia.

    Plus d’informations à venir dans quelques instants sur LeMonde.fr

  • Après la rave de Lieuron, la mouvance « free » condamne une « répression disproportionnée » - Rave-party illégale à Lieuron pour le Nouvel an - Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/rave-party-illegale-a-lieuron-pour-le-nouvel-an/apres-la-rave-de-lieuron-la-mouvance-free-condamne-une-repression-dispr


    Près de 2 500 teufeurs s’étaient retrouvés à Lieuron pour fêter le Nouvel an.
    Jean-François Monier/AFP

    Publication d’une tribune, manifestations… Après la rave du Nouvel an de Lieuron (35), les amateurs de « free parties » s’unissent pour dénoncer une répression qu’ils jugent « disproportionnée ».

    « Teufeurs » radicaux ou « raveurs » légalistes, la mouvance des « free parties », rarement unie, fait front commun pour condamner une « répression disproportionnée » après la fête sauvage de Lieuron, qui a réuni environ 2 500 personnes pour le Nouvel an. Soupçonnées d’avoir participé à l’organisation de cette rave party, quatre personnes ont été mises en examen, notamment pour mise en danger de la vie d’autrui. Un jeune homme de 22 ans est écroué depuis le 4 janvier.

    « Cette répression est disproportionnée. Nous demandons la libération immédiate de ce participant qui n’est absolument pas un des organisateurs », indique Robin, acteur du mouvement et référent de la Coordination nationale des sons et du fonds de soutien juridique aux « sound systems ».

    « Un geste politique après une année de tristesse »
    Plusieurs comités représentant tous les courants de la « free » appellent à des manifestations, samedi, dans plusieurs villes de France, « pour le droit à la culture », dans le cadre des « marches des libertés contre la loi de sécurité globale ».

    Nommé #Culture4Liberty, le collectif d’organisations, dont le Syndicat des organisateurs culturels libres et engagées (SOCLE), demande « la libération immédiate de l’un des organisateurs présumés de la rave party bretonne et l’arrêt de toutes les poursuites judiciaires démesurées contre les fêtes alternatives ». Le mouvement est sorti du bois il y a quelques jours à l’occasion d’une tribune publiée dans Libération, signée des « organisateurs de la rave party du Nouvel An », en revendiquant « un geste politique après une année de tristesse, d’anxiété et de privations ».

    En forme de profession de foi, les signataires estiment que « la fête, espace de liberté, est un besoin inaliénable, et le reflet de toute une partie de la société que nos gouvernants ne pourront éternellement continuer d’ignorer ».

    La « lente dégradation » des relations avec les autorités
    Près de 4 000 fêtes techno non déclarées en pleine nature, devenues avec la pandémie la bête noire des autorités, sont organisées chaque année en France. Importées en France au début des années 90 par Spiral Tribe, un sound system britannique (groupe d’organisation de soirées), les free parties sont conçues comme des « zones d’autonomie temporaires et festives », selon les préceptes du théoricien anarchiste américain Hakim Bey.

    Pour Patrick Rognant, historien de la rave, « les autorités n’arriveront pas à empêcher les free parties où il y a très peu d’incidents, beaucoup moins que dans un festival rock autorisé ».

    « Ces dernières années, il y a eu une lente dégradation des relations entre les free parties et les autorités qui ne souhaitent plus trouver de solutions », déplore pour sa part Samuel Raymond, directeur de l’association Free Form qui œuvrait pour des conciliations, et qui a préféré récemment jeter l’éponge.

    Président de Technopol, l’association historique de défense des musiques électroniques qui organise la Techno-parade de Paris, Tommy Vaudecrane suggère de son côté que les free parties relèvent du ministère de la Culture plutôt que de celui de l’Intérieur : « La free est d’abord une composante importante de l’écosystème des musiques électroniques ». Pour l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, « le dialogue doit absolument reprendre pour définir une règle du jeu »

  • Faux pas. Lallement, et de hauts magistrats visés par une enquête pour « faux témoignage » - Agence France parquet
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/14/le-prefet-de-police-de-paris-et-de-hauts-magistrats-vises-par-une-enquete-po

    Les cinq personnalités sont soupçonnées d’avoir tenu des propos mensongers lors de leur audition devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire.

    Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, et de hauts magistrats sont visés par une enquête pour « faux témoignage » lors de leur audition devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les obstacles à l’indépendance du pouvoir judiciaire, a fait savoir jeudi 14 janvier le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine).

    Outre M. Lallement, le président de la cour d’appel de Paris, Jean-Michel Hayat, la procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, et l’ancienne procureure du Parquet national financier (PNF) Eliane Houlette sont visés par cette enquête ouverte après des signalements du député du Nord Ugo Bernalicis, issu des rangs de La France insoumise, a précisé le parquet, confirmant une information du journal 20 Minutes.

    • Faux témoignages : ce qui est reproché au préfet de police et aux hauts magistrats mis en cause
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/15/faux-temoignages-ce-qui-est-reproche-au-prefet-de-police-et-aux-hauts-magist

      La commission d’enquête parlementaire présidée par M. Bernalicis, et dont le député La République en marche de la Côte-d’Or Didier Paris était rapporteur, avait mené des auditions dans la plus grande discrétion tout au long du premier semestre 2020 jusqu’à celle de Mme Houlette, le 10 juin. Interrogée sur les conditions de l’enquête menée par le PNF sur François Fillon et son épouse en pleine campagne pour l’élection présidentielle de 2017, l’ex-procureure financier a affirmé avoir subi des « pressions » de la procureure générale de Paris en raison des multiples remontées d’informations qu’elle avait exigées.

      Devant l’émoi provoqué par ces déclarations, les parlementaires avaient convoqué Mme Champrenault une seconde fois, le 2 juillet. Mais les versions des deux hautes magistrates sur les événements de février 2017 n’étaient pas totalement raccord, ce qui a fait dire à M. Bernalicis que l’une des deux avait dû mentir. Les désaccords portaient notamment sur le nombre de remontées d’informations demandé par le parquet général et la nature d’une réunion de travail entre les magistrats des deux parquets.

      Revenant sur cet épisode à l’occasion de la rentrée solennelle de la cour d’appel de Paris, jeudi 14 janvier, Mme Champrenault a notamment redit avoir « déploré que ce qui n’était que le fonctionnement régulier du ministère public, c’est-à-dire le dialogue entre procureurs de la République et procureur général, et l’éventuel pouvoir d’instruction en matière de poursuite de ce dernier, puisse être présenté comme des pressions de quelque nature que ce soit ».

      Témoignages sous serment

      Egalement convoqué pour une seconde audition le 2 juillet, Jean-Michel Hayat avait été longuement interrogé sur les conditions dans lesquelles il avait chargé le juge Serge Tournaire de l’information judiciaire sur le couple #Fillon. Les explications de l’ex-président du tribunal de Paris n’ont pas convaincu M. Bernalicis qui soupçonne un faux témoignage.

      Au sujet de Rémy Heitz, c’est la note interne au parquet de Paris du 12 janvier 2019 sur le traitement par les magistrats de permanence des personnes interpellées dans le cadre des manifestations des « gilets jaunes » qui a suscité l’ire de M. Bernalicis. Le procureur de Paris a affirmé devant la commission d’enquête n’avoir « signé aucun document donnant des instructions à [ses] collègues ». Selon lui, cette note précisant que les gardes à vue pouvaient n’être levées que le samedi soir ou le dimanche matin pour « éviter que les intéressés grossissent à nouveau les rangs des fauteurs de troubles », n’était qu’une fiche technique.

      Le préfet #Lallement a été pour sa part accusé par le président de la commission d’enquête parlementaire d’avoir menti en affirmant n’avoir pas trouvé les organisateurs de plusieurs manifestations de policiers non autorisées en juin 2020. Les pouvoirs d’une commission d’enquête parlementaire sont étendus et les personnes convoquées ne peuvent s’y soustraire. Elles témoignent sous serment, le faux témoignage étant une infraction pénale passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.

      #parquet #police #justice

  • Le ministre Sébastien Lecornu visé par une enquête pour « prise illégale d’intérêts »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/13/ouverture-d-une-enquete-pour-prise-illegale-d-interets-visant-le-ministre-se


    Ah bon, faut porter un masque, vous me l’apprenez

    Selon Libération, cette enquête est née à la suite d’un courrier d’un « banquier des collectivités locales reconverti dans l’énergie » adressé en janvier 2019 à la cheffe du PNF d’alors, Eliane Houlette. Dans sa déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), M. Lecornu affirme avoir touché, entre juillet 2016 et juin 2017, un total de 7 874 euros brut de « jetons de présence » comme administrateur de la Société des autoroutes Paris Normandie (SAPN).

    Or, M. Lecornu était, au même moment, président du département de l’Eure et a, « à ce titre, approuvé plusieurs délibérations » de la collectivité ayant trait à la SAPN, au moins quatre, selon Le Canard enchaîné, cinq selon Libération.

    Le cabinet du ministre a indiqué que « ce mandat a été exercé par Sébastien Lecornu de façon totalement transparente, faisant l’objet des publications légales classiques et d’une déclaration à la HATVP ». « Sébastien Lecornu a tout simplement poursuivi une pratique historique, à la suite de son élection, en siégeant pendant un an au sein du conseil de SAPN », a-t-il ajouté.

    « La gestion du réseau routier a toujours été associée à la sphère publique. Lorsque, en 2005, les autoroutes ont été concédées par l’Etat à des opérateurs privés, il a été nécessaire de maintenir (…) des liens étroits avec les autorités publiques » et, « à ce titre, les départements du Calvados, de la Seine-Maritime et de l’Eure sont actionnaires minoritaires de la SAPN et, dès lors, participent à l’assemblée générale », a précisé le cabinet. « La présence des présidents de conseil départemental permet de faire entendre la voix des territoires, relayant les impératifs publics, s’agissant des projets autoroutiers qui traversent le département », a insisté le cabinet.

    #corruption #gouvernement #justice

  • Cécilia Attias, ex-épouse de Nicolas Sarkozy, aurait été rémunérée par l’Assemblée quand il était ministre
    https://www.lefigaro.fr/politique/cecilia-attias-ex-epouse-de-nicolas-sarkozy-aurait-ete-remuneree-par-l-asse

    Selon Le Canard enchaîné du mercredi 13 janvier, Cécilia Attias, ex-épouse de Nicolas Sarkozy, aurait été rémunérée entre 2002 et 2003 en tant que collaboratrice de députée pendant neuf mois. Selon les révélations du journal, elle aurait officié comme assistante parlementaire de la députée des Hauts-de-Seine Joëlle Ceccaldi-Raynaud, suppléante de Nicolas Sarkozy, devenu ministre de l’Intérieur.

    Interrogée par le journal satirique, Joëlle Ceccaldi-Raynaud, récemment mise en examen dans l’affaire dite « des lingots d’or », a déclaré : « Vous remontez loin ! Je n’ai rien à vous dire ! » Le Canard Enchaîné explique que pour 75,84 heures de travail par mois, Cécilia Sarkozy aurait touché 3088 euros net.

    Selon l’hebdomadaire, « pas un article, pas le moindre reportage, pas un seul des multiples ouvrages consacrés à l’ex-première dame ne mentionne son boulot d’attachée parlementaire auprès de la députée de Puteaux ». À l’époque, comme l’affirme le journal, Cécilia Attias jouait le rôle de conseillère au ministère de l’Intérieur. Elle disposait d’un bureau place Beauvau, même si elle affirmait auprès de l’émission Envoyé spécial travailler « de façon bénévole ».

  • Covid-19 : à Bagneux, vaste opération de dépistage en milieu scolaire après une contamination au variant anglais
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/09/a-bagneux-vaste-operation-de-depistage-en-milieu-scolaire-apres-une-contamin

    Une personne travaillant comme animateur d’école maternelle a contracté le variant anglais, sans que l’on puisse établir de lien avec un voyage outre-Manche. Un dépistage est organisé jusqu’à mardi pour tenter de comprendre d’où vient ce premier cas « autochtone ».Que se passe-t-il à Bagneux (Hauts-de-Seine), où deux écoles et un collège sont invités à participer à un testing massif depuis le vendredi 8 janvier ? Une personne travaillant comme animateur d’école maternelle « exerçant dans deux établissements de la ville », selon le rectorat de Versailles, a été testé positif au Covid-19 avant les vacances de Noël – et s’est ensuite révélé porteur du variant anglais du virus. Les enseignants et agents territoriaux des écoles Henri-Barbusse et Maurice-Thorez, ainsi que ceux du collège Henri-Barbusse, étaient invités à réaliser un test PCR, vendredi. La communauté scolaire a « joué le jeu », puisque « 200 personnes se sont présentées », selon l’entourage de la maire de la commune, Marie-Hélène Amiable (PC). A partir de samedi et jusqu’au mardi 12 janvier, tous les habitants de Bagneux qui le souhaitent – dont les élèves des établissements concernés et leurs parents – sont invités à venir se faire tester dans une salle polyvalente du quartier. Samedi à midi, au moins 236 personnes avaient été testées.
    A première vue, la méthode a de quoi interroger : pourquoi tester massivement adultes et écoliers si le malade a contracté le Covid avant les congés et a respecté les règles de quarantaine ? « La chaîne de contamination a été cassée, puisque cette personne s’est confinée et que le traçage des cas contacts a été réalisé », précise au Monde l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France. Mais la détection du variant anglais a ensuite décidé cette dernière à organiser ce dépistage. Tous les tests réalisés dans ce cadre seront analysés pour tenter d’y retrouver le variant. « Nous avons également demandé à tous les laboratoires de la commune de retester les PCR positives », ajoute l’ARS. Jusqu’ici, les cas du variant anglais repérés en France étaient tous liés à des voyages outre-Manche. La personne employée par la ville de Bagneux représente le premier cas « autochtone ». « Elle ne s’est pas rendue au Royaume-Uni, insiste-t-on à l’ARS. Ce qui signifie que le virus circule à Bagneux. Pour la première fois, on cherche donc à comprendre qui a contaminé la personne malade, et non pas qui elle a contaminé. » Une « photographie » de la présence du virus dans la ville pourra ainsi être dressée, espèrent les autorités de santé. Dans les rangs des enseignants, la situation interroge pourtant : dans ce cas précis, un nombre important de tests PCR ont pu être déployés pour mener une opération massive de dépistage. Mais ailleurs, la politique de test promise par l’éducation nationale peine à se mettre en place. 10 000 tests antigéniques avaient été réalisés avant les congés de Noël, en particulier au lycée, et l’institution affirme qu’un million d’entre eux sont « prêts » à être déployés dans les établissements sur le mois de janvier. L’affaire devient d’autant plus pressante que les variants anglais et sud-africain, tous deux présents sur le territoire hexagonal, circuleraient plus parmi les jeunes.

    #Covid-19#migrant#migration#france#bagneux#sante#depistage#casautochtone#mutationvirus#grandebretagne

  • Covid-19 : à Bagneux, vaste opération de dépistage en milieu scolaire après une contamination au variant anglais
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/09/a-bagneux-vaste-operation-de-depistage-en-milieu-scolaire-apres-une-contamin

    Une personne travaillant comme animateur d’école maternelle a contracté le variant anglais, sans que l’on puisse établir de lien avec un voyage outre-Manche. Un dépistage est organisé jusqu’à mardi pour tenter de comprendre d’où vient ce premier cas « autochtone ».

    Que se passe-t-il à Bagneux (Hauts-de-Seine), où deux écoles et un collège sont invités à participer à un testing massif depuis le vendredi 8 janvier ? Une personne travaillant comme animateur d’école maternelle « exerçant dans deux établissements de la ville », selon le rectorat de Versailles, a été testé positif au Covid-19 avant les vacances de Noël – et s’est ensuite révélé porteur du variant anglais du virus.

    Les enseignants et agents territoriaux des écoles Henri-Barbusse et Maurice-Thorez, ainsi que ceux du collège Henri-Barbusse, étaient invités à réaliser un test PCR, vendredi. La communauté scolaire a « joué le jeu », puisque « 200 personnes se sont présentées », selon l’entourage de la maire de la commune, Marie-Hélène Amiable (PC). A partir de samedi et jusqu’au mardi 12 janvier, tous les habitants de Bagneux qui le souhaitent – dont les élèves des établissements concernés et leurs parents – sont invités à venir se faire tester dans une salle polyvalente du quartier.

    A première vue, la méthode a de quoi interroger : pourquoi tester massivement adultes et écoliers si le malade a contracté le Covid avant les congés et a respecté les règles de quarantaine ? « La chaîne de contamination a été cassée, puisque cette personne s’est confinée et que le traçage des cas contacts a été réalisé », précise au Monde l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France. Mais la détection du variant anglais a ensuite décidé cette dernière à organiser ce dépistage. Tous les tests réalisés dans ce cadre seront analysés pour tenter d’y retrouver le variant. « Nous avons également demandé à tous les laboratoires de la commune de retester les PCR positives », ajoute l’ARS.

  • L’inceste, un phénomène tabou à l’ampleur méconnue
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/05/l-inceste-un-phenomene-tabou-a-l-ampleur-meconnue_6065232_3224.html

    Massif, dévastateur et encore bien souvent tabou. Tel est l’inceste, aujourd’hui encore, dans notre société. Massif ? Bien qu’encore trop rares, les études sur le sujet montrent qu’entre 5 % et 10 % des Français ont été victimes de violences sexuelles durant leur enfance, qui se déroulent, dans 80 % des cas, au sein de la sphère familiale. Dans un sondage Ipsos réalisé en novembre 2020 pour l’association Face à l’inceste, un Français sur dix affirme en avoir été victime.

    Des garçons et surtout des filles de tous les milieux sociaux sont concernés. La première agression survient, en moyenne, à l’âge de 9 ans. Dans l’immense majorité des cas, les auteurs sont des hommes, ce que confirme une note de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales publiée en décembre 2020, qui s’appuie sur les chiffres des services de police et les unités de gendarmerie. Sur 6 737 personnes mises en cause pour des violences sexuelles incestueuses entre 2016 et 2018, 95 % sont de sexe masculin. Parmi les 4 341 victimes de violences sexuelles incestueuses (dont 77 % de filles) enregistrées pendant ces trois ans, la moitié avait moins de 4 ans, indique par ailleurs l’étude.

    Isabelle Aubry, présidente fondatrice de l’association Face à l’inceste, a d’autres mots pour décrire la prévalence de ce fléau : « Un Français sur trois connaît une victime d’inceste », assure la militante. La formule a l’avantage de montrer l’ampleur du phénomène, qui impacte la société dans son ensemble, au-delà des seules victimes qui apparaissent dans les statistiques officielles.

    Ceci nous amène à la dimension dévastatrice de l’inceste. Pour Catherine Milard, directrice de l’association SOS Inceste & Violences sexuelles, qui accompagne des victimes, l’inceste s’apparente à « une destruction totale de l’individu, de l’identité psychique et corporelle de l’enfant ». L’une de ses particularités réside dans la difficulté pour l’enfant qui le subit d’en saisir la gravité. Le terrible conflit de loyauté qu’il provoque, lié à la relation de proximité entre l’agresseur et la victime, a de fortes répercussions sur sa construction. Le tout aggravé, bien souvent, par la répétition des faits.

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