Lyco

Craignosse, les turlutosses !

  • L’eau en bouteille massivement polluée par des nanoparticules de plastique
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/01/09/une-nouvelle-methode-d-analyse-revele-la-presence-massive-de-nanoparticules-

    Des travaux publiés mardi font état de 240 000 particules par litre d’eau testée. L’impact sur la santé reste méconnu, en raison du manque d’études épidémiologiques.
    Par Stéphane Foucart 

    Parfois préférée à l’eau du robinet pour sa pureté supposée, l’#eau_en_bouteille [de plastique] souffre d’une contamination d’une ampleur insoupçonnée : celle des nanoparticules de plastique. C’est la conclusion saillante d’une étude américaine publiée mardi 9 janvier dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Les auteurs, conduits par Wei Min (université Columbia, à New York), y détaillent une nouvelle méthode optique de détection et de caractérisation des micro- et nanoparticules de plastique, et la mettent en œuvre sur trois marques d’eaux conditionnées.
    Le résultat est saisissant et indique la présence moyenne d’environ 240 000 particules par litre d’eau testée, soit « de cent à mille fois plus que précédemment rapporté ». Jusqu’à présent, la détection et l’identification de ces minuscules fragments se focalisaient sur des tailles supérieures au micromètre (µm), les particules plus petites ne pouvant être détectées simplement. Or, dans les eaux en bouteille analysées, ces nanoparticules sont bien plus nombreuses. Elles représentent, selon l’étude des chercheurs américains, environ 90 % des particules identifiées. Les auteurs ne divulguent pas les trois marques testées et estiment que, pour toutes les autres dénominations commerciales, des niveaux de contamination comparables sont à attendre.
    Ces résultats sont d’autant plus importants que plus elles sont petites, plus ces particules sont susceptibles de traverser les barrières biologiques, donc d’entrer dans la circulation sanguine et d’être en définitive distribuées dans les organes, y compris le cerveau. Les risques sanitaires pour la population humaine demeurent méconnus, principalement en raison du peu d’études épidémiologiques. « Les connaissances manquent encore et beaucoup sont en cours d’acquisition, dit le toxicologue Nicolas Cabaton, chercheur, à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), à l’unité Toxalim de Toulouse. Mais on peut d’ores et déjà redouter que les substances toxiques transportées par ces micro- et nanoparticules, comme des bisphénols par exemple, n’ajoutent des effets délétères à la toxicité intrinsèque des fragments de plastique eux-mêmes. »

    https://justpaste.it/6emb8

    #eau #plastique #nanoparticules

    • Que faire pour échapper au « salopage » généralisée de la « ressource » en eau ?
      Perso, j’essaie de varier les poisons : pour le café, je me sers de l’eau du robinet (phytosanitaires et leurs métabolites) et pour la boisson, c’est de l’eau dite « minérale » (nanoparticules de plastiques).
      Du coup, c’est pas vraiment raccord du point de vue de l’#étiologie : comment savoir si je vais crever des uns ou des autres ? En fait, je m’en bats les couettes.
      Ah si, je crois que l’on pourrait utiliser des bouteilles en verre pour y mettre la flotte captée par les multinationales. Ça se faisait autrefois. je ne sais plus trop si les bouteilles étaient consignées. Celles du pinard oui, ça c’est sûr, le fameux « litre étoile ». Ce serait peut-être un « moindre mal » comme disait l’autre ...

    • Malgré la loi, les points d’eau potable font toujours défaut dans les lieux publics pour réussir à réduire l’usage des bouteilles en plastique
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/01/11/malgre-la-loi-les-points-d-eau-potable-font-toujours-defaut-dans-les-lieux-p

      Selon une enquête menée par l’association No Plastic in My Sea, 75 % des établissements concernés par cette obligation ne la respectent pas.
      Des distributeurs de café ont fait leur apparition sur les quais du métro parisien à côté de ceux proposant des petites bouteilles d’eau, des sodas ou des friandises. Les fontaines à eau potable, en revanche, se font toujours rares, même dans les stations les plus fréquentées. Stations, gares, aéroports, centres commerciaux, musées, salles de concert, cinémas, stades, parcs de loisirs, universités… les établissements recevant du public (ERP) sont pourtant censés être équipés d’au moins une #fontaine d’eau potable en accès libre depuis le 1er janvier… 2022. L’obligation concerne les quelque 68 500 ERP accueillant plus de 300 personnes simultanément. Elle vise à atteindre l’objectif fixé en 2020 par la loi antigaspillage pour une économie circulaire (AGEC) : réduire de 50 % le nombre de bouteilles plastiques mises sur le marché à l’horizon 2030.
      [...]
      L’objectif de sortie du plastique à usage unique paraît d’autant plus inatteignable que selon les dernières données de l’Agence de la transition écologique, le nombre de bouteilles en plastique mises sur le marché a augmenté de 4 % entre 2021 et 2022. L’enjeu est pourtant de taille. Avec environ 15 milliards de bouteilles écoulées par an, la France est le cinquième plus gros consommateur au monde d’eau en bouteille plastique.

  • At The Hague, Aharon Barak will play Dr. Jekyll to Israel’s Mr. Hyde
    By Orly Noy, January 10 2024
    https://www.972mag.com/aharon-barak-the-hague-israel-genocide

    (...) Rather, Barak’s new role actually continues the mission to which he has devoted his entire professional life: legitimizing the majority of Israel’s crimes, while simultaneously defending the façade of “Israeli democracy.” Barak, after all, is one of the most significant authors of the legal doctrine that Israel can claim to be a democracy while maintaining an endless military occupation and systematically depriving the Palestinians of their rights, dignity, land, and property.

    On the one hand, the Israeli judicial system under Barak’s stewardship greatly expanded the boundaries of its own authority. On the other, the court almost always stood beside the positions of Israel’s security establishment. In Barak’s own words: “All matters of the West Bank and Gaza are justiciable [i.e. can be handled within the Israeli judicial system]. Military affairs in the [occupied] territories are justiciable. Whether to shut off electricity in Gaza — justiciable. Why? Because there is international law. If shutting off electricity in Gaza is not justiciable here, it will be justiciable in The Hague. This is the case in this matter and likewise in the matter of the settlements.”

    Now, Barak is discovering that the legal armor he worked so hard to provide for Israel’s crimes may not be enough — and he himself will now have to fight for it in The Hague. (...)

    #CIJ

  • La si dérangeante réalité des handicapéEs…
    https://www.questionsdeclasses.org/la-si-derangeante-realite-des-handicapees

    Depuis 2 semaines, le Twitter de l’éduc que je suis semble fortement secoué par une campagne menée par le CUSE, dont je fais partie, ses alliéEs et les personnes handicapées, qui militent pour la scolarisation de touTEs les élèves – notamment handicapéEs – dans l’école publique.

    Le CUSE (Collectif une seule école), le CLHEE (collectif luttes et handicap pour l’égalité et l’émancipation) et handi-social ont dénoncé les appels validistes pour une grève et une manifestation nationales pour dire « non à une inclusion systématique et forcée » et les demandes de plusieurs autres organisations syndicales à ouvrir des places en #IME, alors que ce sont des lieux dénoncés par l’ONU comme des lieux de ségrégation et de maltraitance régulière des enfants handicapéEs, qui n’y suivent quasiment aucun enseignement et restent donc en marge de l’école.
    [...]

    – « je connais quelqu’unE qui travaille dans le handicap » (IME, dispositif #Ulis, etc.)

    Variante : « nous, on connaît la réalité du terrain ».

    Changement pour adopter une posture non validiste : personne ne peut savoir à la place des personnes handicapées ce dont elles ont besoin et ce qu’elles souhaitent. Ni les professionnelLe ni même les proches.

    Il est indispensable d’écouter la parole des handicapéEs qui sont alléEs dans ces structures, et non des professionnelLEs qui parlent à leur place, font à leur place et adoptent par là des postures d’emprise et de domination.

    – « leur place est en IME, avec des professionnels spécialisés et formés pour ça ».

    Variante : « je ne suis pas sûre qu’il y ait de l’intérêt à ce que ces handicapéEs soient à l’école »

    Là encore, on décide, du haut de notre validisme et à leur place, où doivent « être placéEs » les handicapéEs. Et ceci, sans savoir ce qui se passe en IME (et pour cause, peu de communication vers l’extérieur de la part de ces établissements, mais les handicapéEs en parlent et dénoncent les maltraitances et le manque d’enseignements).

    – « on n’a pas choisi d’enseigner à des handicapéEs »

    Propos extrêmement dérangeant, qui voudrait que l’on choisisse à qui l’on enseigne… Aujourd’hui les valides, demain les élèves sans difficultés, ensuite les personnes blanches, et ensuite les garçons ?

    Posture non validiste : on a choisi d’enseigner, et d’enseigner à touTEs les jeunes.

    – « les handicapéEs sont un danger pour les autres » (systématiquement sont sortis des témoignages qui associent sans honte #handicap et violence, qui ne forment en aucun cas l’ordinaire des handicapéEs à l’école).

    Variante : « les handicapéEs font (tout le temps) des crises ».

    Non, la violence ou la « crise » n’est pas une caractéristique inhérente au handicap. On peut écouter les témoignages d’handicapéEs expliquant pourquoi elles/ils ont eu des accès de violence : c’est la maltraitance, l’absence de prise en compte de leurs besoins et de leur sensibilité, qui ont conduit à ces moments de violence.

    – « les autistes sont ingérables ».

    Jugement de valeur, jugement tranché et essentialisant, qui réduit l’enfant, l’élève, à son #autisme. Non, un enfant n’est pas ingérable en soi. Ce sont les conditions d’accueil qui ne lui sont pas favorables, c’est l’institution qui ne sait pas s’adapter pour l’accueillir.

    #école #école_inclusive #enseignants #grève #profs_réacs

    • @Some_Writer_Cat
      https://twitter.com/Some_Writer_Cat/status/1744032292551446912

      Dites vous que le chef de service dun IMPRO (IME pour ado en gros) m’a hurlé dessus jusqu’à ce que je fasse une crise autistique parce que je voulais respecter ma convention de stage et m’a enfoncé en disant qu’il trouvait ça ahurissant qu’on m’ait laissé à l’école au lieu de m’envoyer en IME et qu’il en revenait pas que je sois en L3 et pas en ESAT.
      Imaginez maintenant comment ce type traité les ados de son IMPRO.
      Une collègue de L3 nous a aussi rapporté que dans son grand IME parisien, pointure en ABA, il y avait une salle de punition pour les enfants désobéissant et qu’on leur faisait faire des exercice du type « faire des maths pendant 1 heures sans secouer les mains (comportement inadaptés tout ça) et si les mains secouent zou on recommence à 0 jusqu’à ce que le jeune y arrive ».
      Des exercices pour briser les jeunes et proche de la torture maid bon, les IME c’est bien hein.
      Une autre collègue rapportaient que dans son IME, il fallait montrer 0 émotions devant les enfants et être le plus robotique possible, parce que les émotions perturbent les autistes.
      Mais encore une fois, les IME c’est cool.

      #IMPRO -> #ESAT

    • @MrKeatingreboot
      https://twitter.com/MrKeatingreboot/status/1743927891044245731

      Quand la lutte de #FO consiste à demander des places en institution, que c’est le projet de @gouvernementFR
      (des centaines d’ouvertures d’IME prévus), une idéologie partagée avec l’ED & au bénéfice des asso’ patronales qui gèrent les IME, peut-être qu’on se trompe de camp. 🤔
      Quand bien même on se foutrait du droit des enfants handiEs, des travailleureuses medico-sociales organisent-iels une journée de grève pour revendiquer la baisse des effectifs dans les classes !?
      Même sur le plan strictement syndical, aucun sens : des #AESH vont perdre leur taf !

    • Une grève contre l’inclusion ou pour les droits des élèves en situation de handicap ?
      https://www.cafepedagogique.net/2024/01/18/une-greve-contre-linclusion-ou-pour-les-droits-des-eleves-en-situat

      Si la FSU, CGT Éduc’action, et Sud #éducation appellent à une grève unitaire le 1er février prochain, la Fnec FP-FO – signataire de l’appel à la grève à cette date, a aussi déposé un préavis de grève pour le 25 janvier. « Face aux propos inadmissibles et méprisants de la ministre, la FNEC FP-FO appelle les personnels à être en grève et à manifester sous les fenêtres de Mme Oudéa-Castéra jeudi 25 janvier pour défendre l’École publique, pour revendiquer la création de postes nécessaires, en particulier dans les établissements sociaux et médico-sociaux, pour exiger un vrai statut et un vrai salaire pour les AESH » écrit le syndicat dans un communiqué.

      Loin d’être une mobilisation initiée par les propos de la ministre sur la scolarité de ses enfants dans un établissement privé, le choix de la date coïncide avec un appel à la grève datant du 12 janvier dernier. Une mobilisation prévue contre « l’inclusion systématique et les problèmes qu’elle pose » explique Frédéric Volle, secrétaire général. « Tous les élèves qui peuvent être accueillis à l’école doivent l’être dans de bonnes conditions, avec des AESH. Nous demandons aussi que les élèves qui bénéficient d’une notification MDPH pour effectuer leur scolarité dans des établissements spécialisés puissent trouver une place. Attal avait reconnu qu’il manquait 23 000 postes dans ces établissements. On bafoue les droits de ces élèves ». Un appel à la grève qui suscite émoi et indignation chez de nombreuses parents et personnalités dont l’un des membres du Conseil national consultatif des personnels handicapés, Florian Deygas. Frédéric Volle se défend d’être contre l’inclusion des élèves en situation de handicap. Selon lui, cette grève, c’est au contraire l’occasion « de rappeler et de réaffirmer les droits de ces enfants à bénéficier d’une scolarité adaptées à leurs besoins ».

      #FO

      edit
      Ecole inclusive : alertes sur un système qui craque
      https://seenthis.net/messages/1040363

  • De l’intérêt collectif du léchage de barres de métro afin de rembourser nationalement notre dette immunitaire | Michaël Rochoy
    https://www.jim.fr/e-docs/de_linteret_collectif_du_lechage_de_barres_de_metro_afin_de_rembourser_nationalement_notre_dette_immunitaire_200191/document_edito.phtml

    Pour expliquer la recrudescence d’infections, virales ou bactériennes, certains scientifiques militent pour le concept de “dette immunitaire”. Nous avons déjà évoqué combien cette “théorie” demeure scientifiquement discutable. Pour illustrer l’absurdité de certains des arguments invoqués pour défendre l’idée d’une dette immunitaire, le Docteur Michaël Rochoy, médecin généraliste, a proposé au JIM un faux article, en hommage à notre (très) ancienne section “Pitres et travaux”. Source : Journal International de Médecine

    • quand je lis « dette immunitaire », je m’arrête immédiatement, malgré l’élan, puis je reviens à « dette » et j’appuie sur le buzzer « bingo ». Dette ? Y a un budget ? Un capital ? Une institution banquaire ? Un marché libre et non faussé peut-être ? Percolation !

  • Ukraine’s Borderline Disorder : How Ukraine’s Bizarre Internal Politics Created A European War | Peter Korotaev
    https://arena.org.au/ukraines-borderline-disorder

    Why was this politicised section of Ukrainian society so unhappy with #Minsk? Because Minsk would have inevitably taken ‘#Ukraine’s Euro-Atlantic ambitions’ off the table. It would betray the aims of the Maidan revolution. If the industrial Donbass was given special economic rights, there could be none of the ‘brave liberal reforms’ (read: deindustrialisation) so important to the EU for admitting new, especially Eastern members. Giving constitutionally secured ‘special political rights’ to the Donbass would also allow for easy vetoing of any moves to join NATO or EU. The population of the Donbass had always been especially opposed to EU–NATO integration, especially after a year of bombardment by the new pro-NATO government. Furthermore, Minsk included political amnesty for leaders of the Lugansk and Donetsk People’s Republics (L/DPR). This meant that a new centre of radically anti-Euro-Atlantic politicians would emerge. The worst part of Minsk was that it stipulated the holding of elections in the Donbass before the area was ‘secured’ by the Ukrainian army, meaning that it would be impossible to remove undesirable political figures.

    [...]

    This is why such a paradoxical situation emerged—‘nationalist’ Ukrainians refusing to allow the peaceful reintegration of lost territories. This is where a bit of class analysis is useful. The term ‘nationalists’ paints a somewhat misleading picture. The most important opponents of Minsk—the true winners of the Euromaidan revolution, to the chagrin of some nationalists, who felt they deserved the fruits of the revolution—were liberals, neoliberals, classical liberals, however one wants to call them. Their priority is trade liberalisation, privatisation, the eradication of state intervention in the economy. Hence their bitter animus against the industrial, working-class population concentrated in the Donbass, whom they generally call ‘bydlo’ (unthinking oxen), ‘sovki’ (Soviet rubbish) and so on. Hence their fear of the return of this population into Ukraine’s electoral politics. Hence various forms of denial of the right to vote for parts of the Donbass under Ukrainian control from 2014 onwards, often with reference to ‘security threats’, along with suspension of voting rights for over a million internally displaced people from the region.

    [...]

    Ever since 2014, radical economic liberals have been in charge of economic policy, and radical ethnocentrist nationalists given crucial positions in the police and army, along with the right to commit street violence against peace activists and other undesirable ‘separatists and antifascists’. This quite comfortable alliance agreed on the need to deny any possibility of implementing the Minsk Agreement.

  • Il n’y a pas que les balles et les bombes. Je n’ai jamais vu des organisations de la santé aussi inquiètes qu’elles le sont à propos des maladies à Gaza
    Posted on janvier 2, 2024 | Devi Sridhar | The Guardian | Traduction CG pour l’AURDIP
    source – Aurdip
    https://aurdip.org/il-ny-a-pas-que-les-balles-et-les-bombes-je-nai-jamais-vu-des-organisations-

    Un quart de la population de Gaza risque de mourir cette année à cause des foyers de maladie provoqués par ce conflit sans précédent.

    Prof Devi Sridhar est présidente du département de santé publique mondiale à l’université d’Edimbourg (...)

    • et puis il faut bien appeler un chat un chat, c’est moins cher que des bombes US.

      Un quart de 2 millions, on parle de 500k civils. Peut-être un niveau de « casualties » suffisant pour passer à la télé dans la rubrique extermination de masse collatérale on a pas fait exprès déso ?

  • Les enfants mangent de la nourriture avariée, les adultes chassent les chats : la famine s’annonce à Gaza
    Posted on janvier 2, 2024 | Amal Helles al-Mawasi| Louise Callaghan |
    https://aurdip.org/les-enfants-mangent-de-la-nourriture-avariee-les-adultes-chassent-les-chats-

    Dans le camp d’al-Mawasi, à Gaza, la faim est omniprésente. Elle se lit dans les poignées de farine sale que les mères essaient de pétrir pour faire du pain pour leurs enfants. Elle est dans les feux, alimentés par des bouteilles en plastique, qui ne produisent rien d’autre qu’une fumée noire étouffante. Elle se voit chez les enfants qui ne jouent plus et restent couchés, épuisés. Elle est dans la nourriture qui est pourrie et qui rend malade, mais que l’on mange quand même. Elle est dans le sein de Camellia Subeh, qui ne produit plus de lait pour son petit garçon.

    Mes autres fils n’arrêtent pas de me dire : « Maman, j’ai des vertiges, j’ai mal à la tête », raconte cette mère de cinq enfants, assise à l’extérieur d’un abri qu’elle a construit sur la boue avec des bouts de plastique et de bois.

    Subeh et ses enfants ont quitté leur maison dans le nord de Gaza il y a plusieurs semaines sur les instructions des Forces de défense israéliennes (FDI), qui ont largué des tracts disant aux habitants de leur région de venir ici. Ils se sont retrouvés sur trois kilomètres carrés de dunes jonchées de détritus et de champs pleins de trous et de bosses, sans tentes, ni nourriture, ni approvisionnement en eau, ni aucune infrastructure pour aider les personnes déplacées.

    Les FDI affirment qu’il s’agit d’une zone sûre. Peut-être est-elle à l’abri des bombes qui ont détruit les villes et les villages de Gaza. Mais pas de la faim, des maladies ou de la soif qui tuent tout autant que les balles. « Cet endroit est comme un désert, il n’y a que du sable », a déclaré Subeh. « Nous sommes si fatigués. » (...)

  • « La loi sur l’immigration rompt avec les principes de la Sécurité sociale »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/03/la-loi-sur-l-immigration-rompt-avec-les-principes-de-la-securite-sociale_620

    La loi sur l’immigration adoptée le 19 décembre constitue une rupture politique sur de nombreux plans qui justifieraient amplement son abandon rapide. L’un d’entre eux est le domaine des politiques sociales. Sur la forme, en introduisant une restriction liée à la nationalité sur l’accès à une prestation de sécurité sociale, il rompt avec les principes historiques de celle-ci, instaurant un lien direct entre cotisation et affiliation. Sur le fond, la réforme, si elle était appliquée, provoquerait un appauvrissement important de familles et d’enfants, français ou non, avec des conséquences sociales dramatiques à court et à long terme.

    Le texte voté introduit pour les étrangers, hors Union européenne, une période d’exclusion de trois mois à cinq ans dans l’accès aux aides au logement, mais également une période d’exclusion de deux ans et demi à cinq ans dans l’accès aux allocations familiales. Cette dernière mesure, que l’on retrouvait jusqu’ici dans le programme du Rassemblement national, et non dans le programme présidentiel, constitue une rupture avec le principe posé par l’ordonnance du 4 octobre 1945 qui institue « une organisation de la Sécurité sociale destinée à garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de famille qu’ils supportent ».
    Certes, Il existe en France des prestations comme le revenu de solidarité active (RSA) soumises à une période d’exclusion de cinq ans pour les étrangers résidents avec des conséquences sociales graves. Mais le RSA n’est pas une prestation de sécurité sociale : c’est un dispositif d’aide publique financé par le budget des départements, eux-mêmes subventionnés par l’Etat. Aucun mécanisme d’assurance sociale n’a jamais été concerné jusqu’ici par une telle exclusion sur critère de nationalité.
    En effet, le critère de nationalité n’est pas, depuis les origines, dans le répertoire de la Sécurité sociale. Celle-ci, inspirée du paradigme « bismarckien » des assurances sociales, s’est construite dans une logique contributive d’affiliation émanant du salariat : la communauté des assurés est la communauté des cotisants, construisant ainsi une citoyenneté sociale et les bases d’une démocratie sociale.

    Rupture d’égalité

    Même les prestations de sécurité sociale devenues avec le temps « universelles », comme celles touchant à la maladie ou à la famille, ont conservé jusqu’ici des dimensions de « contributivité » propres aux assurances sociales. Elles sont financées par des prélèvements – cotisations sociales, contribution sociale généralisée (CSG) et prélèvements fiscaux se substituant aux cotisations exonérées – prélevés d’abord sur les seuls revenus du salariat puis sur l’ensemble des revenus, et servent des prestations à l’ensemble des assurés affiliés.

    C’est d’ailleurs en reconnaissance de ce principe qu’en 2015 la Cour de justice européenne avait dispensé un salarié néerlandais de CSG sur ses revenus du patrimoine, car il était déjà couvert par une assurance sociale obligatoire dans son pays d’origine.
    Aussi, si la loi était appliquée, des personnes affiliées à la Sécurité sociale par leur travail et à ce titre assujetties à la CSG et aux cotisations sociales ne pourraient pas bénéficier des prestations comme l’ensemble des assurés. Par exemple, une salariée dont dès le premier jour d’embauche 0,95 point de CSG et de 1,65 % à 3,45 % de cotisations employeur financent directement la branche famille serait, pour ses enfants, privée de la couverture à laquelle elle contribue, en raison de sa nationalité, au contraire des autres salariés de l’entreprise.
    Cette rupture d’égalité d’accès aux droits serait contraire aux fondements de la Sécurité sociale, à moins que le Conseil constitutionnel n’invalide cette mesure, précisément pour cette raison.
    Tournant xénophobe
    Par-delà les ruptures politiques, la mise en œuvre de la réforme conduirait à appauvrir durablement des dizaines de milliers de familles et d’enfants, français ou non (puisque la loi retient la nationalité des parents, et non des enfants, comme critère d’exclusion).
    Une mère célibataire de trois enfants, en raison de sa nationalité, pourrait par exemple voir ses revenus mensuels diminuer de 319 euros au titre des allocations familiales et de 516 euros au titre des aides au logement, contrairement à sa voisine ou collègue vivant dans les mêmes conditions et soumise aux mêmes prélèvements. Un couple d’actifs avec un enfant de 6 ans et un enfant de 6 mois se trouverait privé d’allocations familiales (140 euros) et de la prestation d’accueil du jeune enfant (182 euros).

    On peut également anticiper une hausse du taux et de l’intensité de la pauvreté des familles et des enfants vivant en France, même si celle-ci n’est pas encore quantifiée : à notre connaissance, personne, à l’université ou dans les administrations, n’a songé jusqu’ici à évaluer l’impact d’un tel tournant xénophobe de la politique sociale.
    Ainsi, si les mesures adoptées sont d’abord le fruit d’un marchandage politique de circonstance, les conséquences immédiatement prévisibles sont loin d’être symboliques : appauvrissement des familles et des enfants, difficultés accrues à vivre, à apprendre, à se loger et à participer à la vie sociale dans de bonnes conditions. Cette loi dangereuse pour la cohésion sociale du pays ne doit pas s’appliquer.

    Elvire Guillaud est maîtresse de conférences à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et économiste au Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques de Sciences Po ; Michaël Zemmour est enseignant-chercheur à l’université Lumière Lyon-II et économiste au Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques de Sciences Po.

  • Guerre Israël-Hamas : « Qui peut penser que les Israéliens vivront en paix après que l’irréparable a été commis ? »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/28/guerre-israel-hamas-qui-peut-penser-que-les-israeliens-vivront-en-paix-apres

    Guerre Israël-Hamas : « Qui peut penser que les Israéliens vivront en paix après que l’irréparable a été commis ? »
    TRIBUNE
    Dominique Eddé

    Nous assistons à la mort de l’empathie. Au triomphe de la censure et de l’impuissance. A la dissémination des monstres qui accouchent les uns des autres. Pas une alarme n’est de trop pour donner la mesure du danger qui pèse sur le monde.

    Il n’est plus d’adjectif pour qualifier l’horreur en cours à Gaza. Après les hôpitaux, les écoles, les églises, les mosquées, les journalistes (près de 70 ont été tués à ce jour, selon le Comité pour la protection des journalistes), les membres des services médicaux et des Nations unies (136, selon le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres), ce sont maintenant les cimetières qui sont bombardés [selon une enquête du New York Times].

    Comment ne pas conclure à la volonté d’en finir avec un peuple et non pas seulement avec le Hamas ? Les gouvernants israéliens ne s’en cachent pas. Cité par Le Monde, le journal Israel Hayom rapporte l’objectif du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, tel que transmis à son conseiller Ron Dermer : « Réduire la population de Gaza à son niveau le plus bas possible. » Peut-on être plus clair ? Par centaines de milliers, les Gazaouis du nord ont été sommés de se réfugier au sud. Ils sont maintenant invités à s’entasser à la porte de chez eux : à Rafah. Quelle est la prochaine étape ?

    Ce qu’une bonne partie de l’opinion israélienne s’obstine à ne pas comprendre, c’est qu’elle est en train d’approuver une politique qui, au prétexte de protéger son peuple, va le déposséder de son avenir. La guerre contre le Hamas que lui présente son gouvernement sert à l’application impitoyable d’un plan de destruction, d’effacement, d’annexion. Les Palestiniens survivront comme ils ont survécu durant les soixante-quinze dernières années. Mais à quel prix, pour eux, pour Israël et pour la paix mondiale ?

    La responsabilité monumentale des Etats-Unis
    Combien d’enfants tués, amputés, sacrifiés pour la capture d’un milicien ? Combien de familles exterminées ? Combien d’envies de vivre transformées en envies de tuer ? Chaque jour, chaque heure, chaque minute est de trop à Gaza et pour le reste du monde. Ici au Liban et dans les pays voisins, tous les esprits chavirent. Chacune, chacun sa haine, sa rage, son deuil. Dans cette hécatombe physique et mentale, la responsabilité de la politique américaine est monumentale.

    Soutien inconditionnel de l’Etat d’Israël, la plus puissante démocratie du monde a trahi son rôle de garant de la liberté. Sa politique au Moyen-Orient enregistre une succession de défaites sans nom et sans aucun rapport avec les bénéfices qu’elle prétendait obtenir. Elle ne protège pas Israël, elle l’empêche de grandir, de surmonter le passé, de se convertir au présent, d’inventer un temps nouveau.

    Qui peut penser que les Israéliens vivront en paix après que l’irréparable a été commis ? Qui peut croire qu’ils pourront en surmonter les conséquences s’ils ne se mobilisent pas en masse pour débouter Nétanyahou et réclamer l’arrêt immédiat de la guerre ?

    Qu’est-ce qui a empêché le Mossad de faire ce qu’il sait si bien faire : éliminer des têtes ? Qu’est-ce qui lui interdisait de s’en prendre aux chefs du Hamas à l’étranger avant d’envoyer des milliers d’enfants à la mort ? J’ai souvenir du débarquement d’Ehoud Barak, déguisé en femme, en plein centre de Beyrouth en avril 1973.

    Le militaire et une petite équipe avaient grimpé les étages et liquidé en un quart d’heure trois têtes de la résistance palestinienne : Kamal Nasser, Youssef Al-Najjar et Kamal Adwan. C’est précisément du nom de ce dernier qu’est baptisé l’hôpital aujourd’hui bombardé dans le nord de la bande. Le lieu où des malheureux, assoiffés, affamés, subissent des opérations sans anesthésie ; où l’on voit un père couché recevoir son bébé mort dans les bras ; où l’image d’un enfant décédé devient plus supportable que celle d’un enfant vivant, brûlé de la tête aux pieds.

    Certains osent encore parler de la « pureté des armes » et faire l’éloge lyrique du scrupule éthique de l’armée israélienne. Quelle est cette morale qui veut qu’on massacre des familles entières au nom d’une potentielle présence armée dans un immeuble d’habitation ? Faut-il rappeler qu’à Gaza sont morts en deux mois beaucoup plus de civils qu’en Ukraine en deux ans ?

    J’ai entendu sur une grande chaîne d’information française quelqu’un défendre la poursuite des bombardements en acquittant sa conscience d’une petite phrase : « Les Gazaouis reçoivent des camions d’aide »… Cet homme persistait à croire qu’aucune souffrance ne pouvait rencontrer la sienne. Sait-il que l’entrée des camions au compte-gouttes fait que les gens mangent des aliments avariés, quand ils en trouvent, pour retarder la mort ?

    Quelques mots pour soigner le ressentiment
    Si encore l’armée israélienne ne reculait devant rien pour aller quelque part. Mais elle avance dans le vide. Il n’est rien dans ces lignes qui minimise de quelque manière que ce soit l’effroyable comportement du Hamas le 7 octobre. La douleur des Israéliens, leur choc face aux atrocités qui ont accompagné la disparition des leurs, les viols, les tortures, le brutal retour de l’épouvante dans les mémoires, toute l’étendue de ce malheur habite ma pensée au même titre que la tragédie qui se déroule à Gaza. Mais combien d’entre les Palestiniens, les musulmans, les Arabes ont eu comme moi accès à cette mémoire traumatisée par le nazisme et l’antisémitisme occidentaux ? Combien ont eu les moyens d’en prendre la mesure, alors qu’ils n’y étaient pour rien ?

    Pour ma part, c’est lors d’une séance d’analyse que j’ai pu faire un pas de géant dans ma compréhension de la paix. « Je vous dois des excuses », m’avait dit mon analyste, qui était juif d’origine biélorusse. « Je suis de ceux qui ont cru qu’Israël était une terre sans peuple pour un peuple sans terre », avait-il ajouté. Cette phrase, que l’on veuille bien me croire, a changé ma vie. Elle m’a donné à voir qu’il suffit parfois de quelques mots pour soigner le ressentiment.

    C’est cette phrase – ce mouvement d’humanité et de reconnaissance – qui a manqué à tous les « processus de paix ». Ce manque se traduit à présent par la permission d’oublier que ce sont des êtres humains que l’on écrase, depuis quatre-vingts jours. Et que fait la communauté internationale ? Elle permet la permission, elle rend plus actuelle que jamais la prévision d’Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui regardent et ne font rien. »

    Comme un individu meurt plusieurs fois dans son existence, les habitants de la région sont appelés à mourir s’ils veulent vivre : à renoncer à une part du passé pour avancer. A se retrouver. La Bible ne peut pas continuer à servir de cadastre, ni le Coran de traité politique ou militaire. Si Dieu n’est pas rendu à Dieu, une patrie aux Palestiniens, l’humanité à elle-même, nous deviendrons tous des égarés, ne sachant plus qui est qui, qui veut quoi, qui a droit à quoi. Le langage en sera réduit à s’autoreproduire avec rien ni personne dedans.

  • US allies reluctant on Red Sea task force | Reuters
    https://www.reuters.com/world/us-allies-reluctant-red-sea-task-force-2023-12-28

    • US says 20 nations sign up for taskforce, but has only named 12
    • EU signals support, but Italy, Spain appear to distance themselves from taskforce
    • Analyst says countries are concerned that joining taskforce means supporting Israel
    • Protection of Rea Sea vital for global shipping

    U.S. President Joe Biden hoped to present a firm international response to Yemen’s Houthi attacks on Red Sea shipping by launching a new maritime force, but a week after its launch many allies don’t want to be associated with it, publicly, or at all.

    Two of America’s European allies who were listed as contributors to Operation Prosperity Guardian - Italy and Spain - issued statements appearing to distance themselves from the maritime force.

    The Pentagon says the force is a defensive coalition of more than 20 nations to ensure billions of dollars’ worth of commerce can flow freely through a vital shipping chokepoint in Red Sea waters off Yemen.

    But nearly half of those countries have so far not come forward to acknowledge their contributions or allowed the U.S. to do so. Those contributions can range from dispatching warships to merely sending a staff officer.

    The reluctance of some U.S. allies to link themselves to the effort partly reflects the fissures created by the conflict in Gaza, which has seen Biden maintain firm support for Israel even as international criticism rises over its offensive, which Gaza’s health ministry says has killed more than 21,000 Palestinians.

    “European governments are very worried that part of their potential electorate will turn against them,” said David Hernandez, a professor of international relations at the Complutense University of Madrid, noting that the European public is increasingly critical of Israel and wary of being drawn into a conflict.

    The Iran-backed Houthis have attacked or seized a dozen ships with missiles and drones since Nov. 19, trying to inflict an international cost over Israel’s campaign, which followed the Oct. 7 rampage in southern Israel by Hamas militants that killed 1,200 people and took 240 hostage.

    The navies of the United States, Britain and France have each shot down Houthi-launched drones or missiles.

    A person familiar with Biden administration thinking said the U.S. believes escalating Houthi attacks call for an international response separate from the conflict raging in Gaza.

    The Rea Sea is the entry point for ships using the Suez Canal, which handles about 12% of worldwide trade and is vital for the movement of goods between Asia and Europe. Houthi attacks have seen some ships rerouted around Africa’s Cape of Good Hope, substantially increasing sailing time and costs.

    Denmark’s giant container firm Maersk said on Saturday it would resume shipping operations in the Red Sea and the Gulf of Aden. But Germany’s Hapag Lloyd said on Wednesday it still believes the Red Sea is too dangerous and will continue to send ships around the Cape of Good Hope.

    DISCORD OVER GAZA
    While the U.S. says 20 countries have signed up for its maritime task force, it has announced the names of only 12.

    “We’ll allow other countries, defer to them to talk about their participation,” U.S. Major General Patrick Ryder told reporters last week.

    The EU has signaled its support of the maritime task force with a joint statement condemning the Houthi attacks.

    Although Britain, Greece and others have publicly embraced the U.S. operation, several mentioned in the U.S. announcement were quick to say they are not directly involved.

    Italy’s defense ministry said that it would send a ship to the Red Sea following requests from Italian ship owners and not as part of the U.S. operation. France said it supports efforts to secure freedom of navigation in the Red Sea but that its ships would remain under French command.

    Spain has said it will not join Operation Prosperity Guardian and opposes using an existing EU anti-piracy mission, Atalanta, to protect Red Sea shipping. But on Wednesday, Prime Minister Pedro Sanchez said he was willing to consider the creation of a different mission to tackle the problem.

    Saudi Arabia and United Arab Emirates earlier proclaimed no interest in the venture.

    Public anger over Israel’s Gaza offensive helps explain some of the reluctance of political leaders. A recent Yougov poll found that strong majorities of Western Europeans - particularly Spain and Italy - think Israel should stop military action in Gaza.

    There is also the risk that participating countries become subject to Houthi retaliation. The person familiar with the U.S. administration’s thinking says that it is this risk - rather disagreements over Gaza - driving some countries to steer clear of the effort.

    That appears to be the case for India, which is unlikely to join the U.S. operation, according to a senior Indian military official. An Indian government official said the government worries that aligning itself with the U.S. could make it more of a target.

    One European diplomatic source downplayed concerns about cohesion in the coalition and said the effort was still taking shape and not in jeopardy of falling apart. The source added that Washington’s allies understood the challenges confronting Biden at home with regard to the Israel-Gaza war.

  • #Israël serait déjà en contact avec plusieurs pays pour y expulser les Gazaouis

    Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a affirmé, le 25 décembre, œuvrer en faveur d’un #plan de “#migration_volontaire” des Gazaouis, tandis qu’un député de son parti a révélé que l’État hébreu était en contact avec des pays d’#Amérique_latine et d’#Afrique à cet effet.

    Un éventuel #plan d’expulsion des Palestiniens de Gaza semble se préciser chaque jour un peu plus, rapporte la presse internationale. Outre les #bombardements, qui ont redoublé d’intensité et ont déplacé, depuis octobre, 85 % de la population vers le sud, jusqu’à la frontière avec l’Égypte, les déclarations des responsables israéliens sur le sujet sont de plus en plus explicites. Ainsi, lors d’une réunion à huis clos le 25 décembre avec son parti à la Knesset [Parlement israélien], le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a pour la première fois évoqué ouvertement un plan de "migration volontaire".

    "Notre problème, ce sont les pays qui sont prêts à les accueillir, et nous y travaillons", aurait-il déclaré, cité par plusieurs médias, dont The Palestinian Chronicle.

    Le jour même, un député membre du Likoud, Danny Danon, a été encore plus loin, révélant, lors d’un entretien avec la radio locale Kan Reshet Bet, qu’Israël était déjà en contact avec plusieurs pays afin d’explorer les diverses possibilités d’#accueil des Gazaouis.

    "J’ai reçu des demandes de divers pays [...] prêts à accueillir des réfugiés [...], ce sont des pays d’Amérique du Sud et d’Afrique", a-t-il indiqué, relayé par Ha’Aretz. Il a ajouté que certains pays ont réclamé, en contrepartie, une "#compensation_financière" tandis que d’autres "ont demandé autre chose".

    "Cela arrive dans chaque guerre"

    Sans préciser les noms des pays avec lesquels l’État hébreu est en contact, le député du Likoud s’est contenté d’évoquer le cas du Canada, dont le ministre de l’Immigration a annoncé, le 21 décembre, la volonté de son pays d’accueillir les familles élargies des Gazaouis ayant la citoyenneté canadienne, rapporte le site Jewish Press.

    "Nous resterons en contact d’abord avec les pays de la région [Moyen-Orient] et avec les pays du monde [...]. Même si chaque pays reçoit dix mille ou vingt mille Gazaouis, cela est significatif", a souligné Danny Danon, selon lequel il s’agirait d’une "migration volontaire de Palestiniens qui souhaitent partir".

    "Cela arrive dans chaque guerre, regardez ce qui se passe en Syrie : un million et demi [de personnes] sont allées en Jordanie, trois millions en Turquie et quelques millions en Europe", a-t-il poursuivi, critiquant les réticences des deux principaux pays frontaliers - la Jordanie et l’Égypte -, qui ont fermement exprimé leur rejet d’un plan d’#exode des Palestiniens.

    "Occasion historique"

    Ces déclarations contrastent largement avec le démenti d’Eylon Levy, porte-parole du gouvernement israélien, qui, le 10 décembre, avait souligné devant des journalistes étrangers qu’Israël n’avait aucune intention de déplacer la population palestinienne hors de la bande de Gaza, qualifiant les affirmations à ce sujet d’"accusations scandaleuses et fausses".

    Elles attisent surtout les craintes, parmi les Palestiniens, d’une seconde "Nakba" ou d’une "#épuration_ethnique" - comme le dénoncent plusieurs voix en Israël et dans le monde arabe - et font écho à un document de travail du ministère du Renseignement israélien, révélé par la presse en octobre dernier, qui esquissait déjà au début du conflit plusieurs scénarios pour l’après-guerre, dont l’un prévoit d’installer les Gazaouis dans le #Sinaï égyptien.

    En novembre dernier, dans une tribune publiée dans le journal américain The Wall Street Journal, Danny Danon et Ram Ben-Barak, ancien haut responsable du Mossad, ont élargi le spectre géographique, appelant aussi l’Europe à contribuer aux efforts d’accueil des Gazaouis qui "cherchent" à émigrer.

    Dans la foulée, le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich (extrême droite), avait souligné l’importance de l’enjeu politique. L’État d’Israël est "incompatible" avec l’existence d’une enclave palestinienne indépendante qui repose "sur la haine d’Israël et aspire à sa destruction", avait-il martelé, selon le site Middle East Eye.

    "Pour les démagogues d’extrême droite, et notamment le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, cette guerre est une occasion historique pour réaliser leur liste de voeux : la destruction d’une grande partie de Gaza, l’élimination de l’appareil politique et militaire du Hamas, et, si possible, l’expulsion de dizaines ou de centaines de milliers de Palestiniens vers le Sinaï égyptien", dénonçait déjà, quatre jours après le début de la guerre, Amjad Iraqi, journaliste pour le site israélo-palestinien +972 Magazine.

    https://www.courrierinternational.com/article/revue-de-presse-israel-serait-deja-en-contact-avec-plusieurs-
    #expulsion #nettoyage_ethnique #géographie_du_vide #Palestine #Gaza #Egypte

    • Plan d’« #émigration » des Palestiniens : Israël avance dans son projet de #nettoyage_ethnique à Gaza

      Cette semaine, le Times of Israel révélait qu’Israël était en pourparlers avec des pays tels que le Congo pour qu’ils accueillent des Palestiniens de Gaza dans le cadre d’un prétendu « plan d’#émigration_volontaire » L’État sioniste, qui négocie depuis le début de sa contre-offensive avec ses voisins pour accueillir les Palestiniens qu’il force à l’exil en ravageant la bande de Gaza et en faisant plus de 22.000 morts, voudrait pouvoir déporter des civils gazaouis dans des pays comme le Congo ou l’Arabie Saoudite, à condition dans ce dernier cas que les Palestiniens soient disposés à travailler en tant qu’ouvriers dans le bâtiment.

      Benjamin Netanyahu a effet assumé, au cours d’une réunion du Likoud, être à la recherche de pays acceptant de recevoir les réfugiés gazaouis. « Notre problème est de trouver des pays qui sont désireux d’intégrer des gazaouis et nous travaillons là-dessus » a-t-il expliqué rapporte le Times of Israel. Le ministre des renseignements israéliens, Gila Gamliel a depuis fait une déclaration dans le même sens mardi dernier à la presse israélienne : « l’émigration volontaire est le meilleur programme, le programme le plus réaliste, pour le lendemain de la fin de la guerre ».

      Contrairement à ce que l’euphémisme utilisé laisse penser, il ne s’agit bien entendu pas d’une « émigration volontaire » dans la mesure où quitter Gaza est une question de vie ou de mort pour les plus de 2 millions d’habitants de l’enclave. Gamliel a ensuite clarifié le projet des autorités israélienne à l’issue de la guerre : « Il n’y aura pas de travail et 60% des terres agricoles deviendront des zones-tampon par nécessité sécuritaire ».

      Ce discours signe un alignement total avec les perspectives défendues ces derniers jours par les ministres d’extrême-droite Smotrich et Ben Gvir. Le premier expliquait ainsi le 31 décembre : « pour avoir la sécurité, nous devons contrôler le territoire et, pour cela, nous avons besoin d’une présence civile sur place ». Et d’ajouter : « S’il y avait 100 000 ou 200 000 Arabes à Gaza contre 2 millions aujourd’hui, le discours ne serait pas le même. » Alors que le projet d’annexion de la bande de Gaza de la part de responsables israéliens se fait de plus en plus clair, l’État d’Israël assume sa volonté d’aller au bout du nettoyage ethnique de la zone, par la guerre et par le déplacement forcé des gazaouis.
      Face à la réaction hypocrite du camp impérialiste, poursuivre la lutte pour la Palestine

      Les gouvernements occidentaux, alliés d’Israël, se sont fendus de communiqués dénonçant les premières déclarations des ministres d’extrême-droite. Du côté des Etats-Unis, le département d’État a qualifié mardi leurs propos « d’irresponsables ». L’État français a de son côté expliqué condamner « les propos des ministres israéliens des Finances, M. Bezalel Smotrich, et de la Sécurité nationale, M. Itamar Ben Gvir, appelant à « l’émigration » de la population gazaouie ainsi qu’au rétablissement de colonies à Gaza et à son occupation terrestre. »

      Des réactions totalement hypocrites de la part de gouvernements occidentaux qui, tout en appelant à la « modération » de la politique génocidaire d’Israël, n’ont jamais remis en question leur soutien à l’État sioniste Israël, auquel ils continuent à vendre du matériel militaire et dont ils soutiennent clairement l’offensive en cours. Une conséquence logique de leur appui historique à l’existence de cette enclave coloniale au service des intérêts impérialistes au Moyen-Orient. Une hypocrisie particulièrement visible à l’heure où Netanyahou s’aligne, une fois de plus, sur l’aile droite de son gouvernement.

      Dès la fondation de l’État d’Israël, avec la Nakba, et au fur et à mesure de l’extension de l’occupation des territoires palestiniens, le déplacement forcé des populations palestiniennes a été une constante dans la région. Aujourd’hui, près de 5 millions de réfugiés palestiniens vivent déjà dans des camps de réfugiés au Moyen-Orient. Le déplacement forcé de populations s’inscrit dans les pratiques génocidaires d’Israël, qui n’ont jamais remises en cause le soutien des gouvernements occidentaux à l’État d’Israël.

      Dans ce cadre, et face à la complicité objective des régimes arabes avec Israël, il y a urgence à poursuivre la construction d’un mouvement international de solidarité avec la Palestine. Un mouvement qui, pour peser, devra chercher à élargir le mouvement et à porter la lutte sur le terrain de la lutte de classes, pour pousser des sections syndicales dans des secteurs stratégiques à empêcher les livraisons de matériel militaire ou porter un coup aux profits de multinationales qui profitent de la colonisation de la Palestine.

      https://www.revolutionpermanente.fr/Plan-d-emigration-des-Palestiniens-Israel-avance-dans-son-proje

  • Quel avenir pour les magasins Monoprix et Franprix de la capitale et leur salariés ?
    https://www.20minutes.fr/paris/4068507-20231229-avenir-magasins-monoprix-franprix-capitale-salaries

    Commerce La vente à venir du groupe Casino laisse planer le doute sur l’avenir des magasins de proximité parisiens

    Le groupe Casino, qui accuse une dette de 6,5 milliards d’euros est sur le point d’être vendu à de nouveaux actionnaires. Si les hypermarchés et supermarchés seront cédés à Auchan et Intermarché, les enseignes de proximité resteront dans le groupe.
    Ces enseignes représentent plus de 50 % des parts de marché de la distribution alimentaire à Paris. La situation actuelle inquiète les salariés et la Mairie de Paris.
    Le nom des repreneurs sera connu dans les premiers mois de l’année 2024.

    « C’est sûr que les fêtes ne sont pas des plus enjouées… » Le sourire poli de Linh* peine à cacher son inquiétude. Pour cette salariée d’un magasin Monoprix du 13e arrondissement de Paris, la situation actuelle du groupe Casino n’incite pas à la joie. Pire, elle confie une angoisse grandissante avec les semaines et l’attente du couperet qui va déterminer l’avenir de son emploi.

    Depuis plusieurs mois, le groupe Casino est en péril. Avec 6,5 milliards d’euros de dettes, le géant de la distribution alimentaire stéphanois attend de connaître son repreneur. Les « hypers » et « supers » devraient tomber dans l’escarcelle des concurrents Auchan et Intermarché. Pour les plus petites enseignes, un plan de sauvegarde devra déterminer dans les semaines à venir le nom des repreneurs. Le plan concerne toute la France, mais il intéresse tout particulièrement les Parisiens puisque le groupe Casino représente plus de 50 % de la distribution alimentaire dans la capitale (contre 10 % « seulement » au niveau national).
    Intramuros, plus de 500 magasins dans l’attente

    Il suffit de se balader quelques heures pour réaliser la place des enseignes Monoprix, Franprix, Naturalia, etc. à Paris. Pas un quartier sans un minimum de deux magasins du groupe. Certaines rues comptent même 4 ou 5 établissements. Au total, le groupe détient plus de 500 magasins dans la capitale (360 Franprix, 60 Monoprix, 42 Monop’, 5 Monop’Daily, 78 Naturalia, auxquels il faut rajouter les Casino supermarchés, Spar et Vival). Une importance considérable pour les courses du quotidien des Parisiens, mais aussi pour l’emploi.

    Pour les « petits », pas de risques selon les possibles repreneurs, le Tchèque Kretinsky, le Français Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor, qui disent vouloir axer leur stratégie sur le commerce de proximité. Contacté par 20 Minutes, le groupe assure qu’il n’y aura pas de cession ou de fermeture de magasins de proximité à la reprise. Des propos destinés à rassurer les autorités comme les salariés.
    La peur des fermetures et d’un coup « à la Carrefour »

    Raté. Un petit tour des enseignes parisiennes montre d’abord que la situation est sensible : On ne commente pas. Le directeur d’un grand magasin de la rive gauche nous assure même que toute demande doit être faite auprès du siège du groupe et exclusivement à cette adresse. L’un de ses managers aussi craintif finit tout de même par lâcher : « Il n’y a pas de consigne officielle. Mais c’est tendu, ce n’est pas le moment de se mettre à dos quelqu’un “là-haut”. »
    Illustration

    Une salariée, plus disposée à s’épancher se confie : « On est tous inquiets. On ne sait pas de quoi l’avenir sera fait. Personne ne veut parler pour ne pas risquer de perdre son emploi, mais entre nous, on en discute beaucoup. » Outre la situation difficile du groupe, les salariés s’inquiètent de savoir à quelle sauce ils vont être mangés.

    « Les plus grandes peurs sont de voir des enseignes fermées, des réductions d’effectifs ou un coup “à la Carrefour”. » Cette expression, qui revient souvent dans la bouche des salariés interrogés, fait référence à la stratégie mise en place par Alexandre Bompard depuis son arrivée à la tête du géant de la distribution et qui consiste à passer des magasins en « location-gérance ». Une manière d’externaliser les dépenses en sortant ces magasins du giron du groupe.
    En location-gérance, les accords collectifs « sautent »

    « Pour le moment, ils assurent que ce n’est pas le projet, explique Lionel Mamboumbia, délégué syndical central à la CGT Casino Paris, jusqu’à ce qu’ils changent d’avis. » Le risque pour les salariés : voir tous les accords d’entreprise « sauter ». « On sait qu’au-delà des quinze mois légaux, ils peuvent mettre les magasins en franchise ou en location-gérance. Et alors là, on peut dire au revoir aux conventions collectives, aux avantages sociaux et à pas mal d’emplois. Et pour les magasins qui ne pourraient être repris, ce serait la fermeture », ajoute le syndicaliste.

    « Ces gens-là sont dans l’hyper-optimisation de tout. Ce qu’ils veulent, c’est de la rentabilité et encore de la rentabilité. En général ça veut dire qu’on va licencier une partie des effectifs et celle qui reste devra travailler encore plus. Regardez ce qu’il se passe chez les franchisés. Les magasins sont moins bien tenus et les salariés ont des conditions de travail bien plus difficiles », commente Linh*.
    La Mairie de Paris inquiète et impuissante

    Si elle peut difficilement intervenir dans un tel dossier privé, la Mairie de Paris garde un œil sur la situation du groupe. À plusieurs égards, elle concerne directement la vie des Parisiens et Parisiennes comme le confirme à 20 Minutes Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint d’Anne Hidalgo en charge du commerce : « On parle d’abord de plusieurs milliers d’emplois parisiens et franciliens (Le groupe Casino n’a pu nous donner aucun chiffre – N.D.L.R.). Mais aussi de la vie quotidienne des habitants. »

    Quelles conséquences sur la concurrence dans la capitale ? Sur la diversité de l’offre ? Sur le pouvoir d’achat des Parisiens ? Sur la vie de quartier ? L’élu soulève de nombreuses craintes : « Ces petits magasins alimentaires font partie du parcours client. On va acheter sa lessive à la supérette, mais ensuite on passe chez le boucher, chez le maraîcher, etc. Cela n’arrivera plus si ces magasins sont transformés en fast-food ou en magasin de luxe. »
    La peur du Drive

    Ou pire selon l’élu, en « drive » : « Nous craignions un basculement de ces magasins vers la vente sur Internet. Ces locaux, en plus de supprimer des emplois, augmentent les besoins en livraison. Un drive, c’est au minimum 8 à 10 camions de livraison par jour. Une catastrophe pour la ville. »

    Seule solution pour la ville, espérer une mise en vente des locaux en cas de fermetures des magasins pour pouvoir faire jouer son droit de préemption et essayer de réoccuper les lieux avec un commerce utile au quartier via son programme Paris Commerce.

    Les craintes bien réelles sur un avenir hypothétique qui devraient avoir des réponses dans les semaines à venir. En effet, les actionnaires du groupe sont appelés à se prononcer le 11 janvier prochain sur le plan de sauvegarde qui est prévu pour être amorcés à partir des mois de mars et avril.

    *Le prénom a été changé à sa demande

  • Washington approuve une nouvelle vente « d’urgence » d’obus à ‘Israël’ en contournant le Congrès – Site de la chaîne AlManar-Liban
    https://french.almanar.com.lb/2831050

    Pour la deuxième fois en un mois, l’administration du président américain Joe Biden a contourné le Congrès pour approuver une vente d’armes à ‘Israël’, en recourant au « pouvoir d’urgence ».

    Le Bureau des affaires politiques et militaires du Département d’État américain a déclaré, le vendredi 29 décembre, dans un communiqué que « le secrétaire d’Etat Anthony Blinken a approuvé une vente de cartouches M107 de 155 mm et d’équipements militaires au gouvernement israélien, pour un montant de 147,5 millions de dollars ».

    Le communiqué indique que l’Agence de coopération en matière de sécurité et de défense a seulement informé le Congrès de cette vente potentielle.

    Et d’ajouter : Blinken a fourni des justifications détaillées au Congrès, estimant qu’il existait « une urgence qui nécessite la vente immédiate de matériel et de services militaires au gouvernement israélien dans l’intérêt de la sécurité nationale ».

    « Les États-Unis sont attachés à la sécurité d’Israël, et le fait d’aider Israël à maintenir une capacité forte pour se défendre est vital pour l’intérêt national des États-Unis », a-t-il renchéri.

    Le communiqué considère que cet équipement militaire et ce soutien à Israël « ne modifieront pas l’équilibre militaire fondamental dans la région ».

  • Ecole inclusive : le Conseil constitutionnel censure une réforme introduite par l’éducation nationale dans le projet de loi de finances
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/29/ecole-inclusive-le-conseil-constitutionnel-censure-une-reforme-introduite-pa

    Ce dernier prévoyait la transformation des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (#Pial) en pôles d’appui à la scolarité (PAS) d’ici 2026. Les Pial, créés lors du premier quinquennat du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, par la loi pour une #école de la confiance de 2019, sont surtout un outil de mutualisation et de répartition des 124 000 accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) entre les établissements d’un territoire.

    Leur remplacement par des PAS – dont 100 devaient être créés en septembre 2024, dotés chacun d’un enseignant spécialisé – induisait un changement dépassant largement la seule dénomination. Il s’agissait de repenser l’organisation de l’#inclusion_scolaire et la répartition des compétences entre l’#éducation_nationale et les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH), sur lesquelles repose la reconnaissance du #handicap ainsi que la définition des modalités de scolarisation des élèves.

    « Réponse plus rapide et qualitative »

    Les PAS ont été pensés comme une interface entre les équipes éducatives, le secteur médico-social et les familles d’enfants handicapés mais aussi d’#élèves dits « à besoins éducatifs particuliers » – ceux qui n’ont pas de reconnaissance de handicap mais requièrent néanmoins des adaptations. Le PLF prévoyait que les PAS « expertisent les besoins de l’élève », et, surtout, « définissent » et « assurent » une réponse dite « de premier niveau ». Le texte rendait ainsi possible, sans passer par les MDPH, la « mise à disposition de matériel pédagogique adapté », « l’intervention de personnels de l’éducation nationale en renfort » ou encore « de professionnels des établissements et services médico-sociaux ». « Le dispositif offrira une réponse plus rapide et plus qualitative », a défendu le ministre de l’éducation, Gabriel Attal, lors de l’examen du texte.

    La reconnaissance du handicap et l’ouverture du droit à un accompagnement humain restaient toutefois possibles et entièrement du ressort des MDPH. En revanche, et c’était là un bouleversement profond de l’organisation qui prévaut depuis l’instauration de l’école inclusive en 2005, la création des PAS retirait aux #MDPH le pouvoir de définir les modalités de mise en œuvre de l’aide et, notamment, le nombre d’heures durant lesquelles un élève doit bénéficier d’un #AESH en classe. Ces compétences revenaient aux PAS et, donc, à l’Etat.

    https://archive.is/5hxLs

    #loi_de_finances #management #travail

  • Malgré des progrès appréciables, la #sécurité_routière reste un problème urgent dans le monde
    https://www.who.int/fr/news/item/13-12-2023-despite-notable-progress-road-safety-remains-urgent-global-issue

    Selon le dernier rapport de l’OMS, avec 1,19 million de décès par an, le nombre de personnes tuées dans des accidents de la route a légèrement baissé. Il n’en demeure pas moins qu’ils restent la principale cause de mortalité chez les enfants et les jeunes âgés de 5 à 29 ans en provoquant plus de deux décès par minute et plus de 3200 par jour.

    […] Parmi les États Membres de l’ONU, 108 pays ont fait état d’une baisse du nombre de décès liés aux accidents de la route entre 2010 et 2021. Dix pays sont parvenus à les réduire de plus de 50 % : le Bélarus, le Brunéi Darussalam, le Danemark, les Émirats arabes unis, le Japon, la Lituanie, la Norvège, la Fédération de Russie, Trinité-et-Tobago et le Venezuela. Trente-cinq autres pays ont fait des progrès notables en faisant baisser le nombre de décès de 30 % à 50 %

    […] Neuf décès sur 10 surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire et leur nombre est disproportionnellement plus élevé au regard de celui des véhicules et des routes dans ces pays. Le risque de décès est trois fois plus élevé dans les pays à faible revenu que dans ceux à revenu élevé, alors que les premiers ne possèdent qu’un pour cent des véhicules à moteur dans le monde.

    Cinquante-trois pour cent de tous les décès dus aux accidents de la route concernent des usagers de la route vulnérables, notamment : les piétons (23 %) ; les conducteurs de deux-roues et de trois-roues motorisés tels que les motocyclettes (21 %) ; les cyclistes (6 %) ; et les usagers d’engins de micro-mobilité comme les trottinettes électriques (3 %). La mortalité parmi les occupants de voitures et d’autres véhicules légers à 4 roues a légèrement diminué pour s’établir à 30 % des décès dans le monde

    Lien vers le rapport : https://www.who.int/publications/i/item/9789240086517

  • Javier Milei : la Torah, son rabbin et les Forces du Ciel
    https://k-larevue.com/javier-milei-rabbin

    En juin 2021, un mois avant qu’il n’officialise la création de sa plateforme politique, l’alliance « La Libertad Avanza » [...], #Milei a été la cible, sur les réseaux sociaux, d’accusations de nazisme et de comparaisons avec Hitler qui l’ont profondément blessé. Redoublant comme souvent la mise, il a alors convoqué l’économiste Julio Goldestein, référence de la communauté juive partageant ses idées, pour mettre au point une stratégie. Ce dernier lui a proposé de le présenter à son ami Shimon Axel Wahnish, grand rabbin de la communauté juive marocaine-argentine Acilba, appartenant à un courant orthodoxe moderne. Comme l’a raconté par la suite Goldestein, leur première rencontre s’est rapidement muée en une « réunion cabalistique » au cours de laquelle Wahnish en est venu à dire à Milei, un an avant qu’il ne présente sa candidature, qu’il était le dirigeant d’un « mouvement de libération ». Le futur président en est sorti « enthousiaste », au point de se décider à consacrer sa vie entière à la Torah, une fois qu’il aurait accompli la mission politique que Dieu lui a assignée.

  • Patrick Buisson, essayiste et figure des droites extrêmes, est mort
    https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2023/12/26/patrick-buisson-historien-et-figure-des-droites-extremes-est-mort_6207784_33

    L’historien et ancien conseiller politique de Nicolas Sarkozy a longtemps défendu l’union des droites. Il est mort le 26 décembre à l’âge de 74 ans.

    Réveillon tragique en Vendée. Patrick a du trop abuser du champagne et des huitres pour fêter la loi immigration de son copain manu.
    #mort_d'un_pourri

    • Dès le collège, en 1962 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), il brave une minute de silence décidée par le gouvernement en hommage à six inspecteurs d’académie exécutés par l’Organisation de l’armée secrète (OAS). Il est bien vite repéré par les Renseignements généraux pour son militantisme à l’extrême droite, ciblé pour sa proximité avec le mouvement violent Occident.

      A l’université de Nanterre, dans le bouillonnement qui précède Mai 68, [il] rencontre deux de ses inspirateurs, l’historien Raoul Girardet, spécialiste du nationalisme, ancien résistant et partisan de l’OAS, et Alain Renault, dirigeant du mouvement néofasciste Ordre nouveau, précurseur du Front national.

      Il comprend après l’affaire « du détail de l’Histoire » [à propos des chambres à gaz pendant la seconde guerre mondiale, propos tenus par M. Le Pen en 1987], que la prise de pouvoir ne passera pas par Jean-Marie Le Pen. Tout en dirigeant le magazine Valeurs Actuelles, il jette son dévolu sur un espoir de la droite conservatrice, qu’il fréquente souvent en Vendée : Philippe de Villiers. Il partage sa conviction du rôle politique de l’Eglise catholique et son obsession des « racines chrétiennes de la France ».
      A son service, il apprend à lire et dompter les sondages, et mise sur l’opposition à la construction européenne. Lors de deux élections européennes successives, en 1994 et 1999, le vicomte s’impose comme une voix majeure de la droite souverainiste, mais son étoile pâlit à l’approche de la présidentielle 2002 – Buisson lui préfère Alain Madelin, un ancien d’Occident, dont la candidature échoue à 4 %.

      Réunions stratégiques à l’Elysée

      Avec son magazine Politique & Opinions, auquel contribuent les principaux sondeurs, Patrick Buisson trouve le chemin de la respectabilité. Il séduit Jean-Claude Dassier, patron au cœur très à droite de la chaîne d’informations du groupe TF1, LCI : il lui confie une émission sur l’opinion des Français. Ses analyses tranchantes, son goût de la polémique et du débat séduisent ; il intéresse l’ensemble du spectre. Là se noue une étrange relation avec Jean-Luc Mélenchon, encore dans les luttes de courants du Parti socialiste, et dont il pressentira la prise de pouvoir sur la gauche. Mélenchon sera l’un de ses camarades de l’autre rive, avec l’animateur Michel Field, ancien leader lycéen de la Ligue communiste révolutionnaire, ou le chanteur anarchiste Léo Ferré [!], avec qui il écrira un livre [http://leo-ferre.eu/html-l/livreavecletemps.html].

      C’est à LCI, encore, qu’il rencontre Nicolas Sarkozy, vibrionnant ministre de l’intérieur. Le journaliste n’est plus aussi sulfureux, bien qu’il porte en bandoulière son passé de militant d’extrême droite. Il prouve à l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine, sa ville, une faculté à devancer l’opinion : il pronostique la large victoire du non au référendum sur le traité européen, en 2005. Nicolas Sarkozy le consulte, dès lors, de plus en plus régulièrement. Patrick Buisson lui inspire la ligne identitaire de sa campagne de 2007, et notamment la création du ministère de l’identité nationale et de l’immigration.
      A l’Elysée, il refuse un poste mais est de toutes les réunions stratégiques. Il range dans la poche de ses pardessus informes un enregistreur. Buisson parle en ouverture, dressant l’état de l’opinion, et clôt le tour de table, fort d’un ascendant psychologique certain sur le président de la République. Entre-temps, le dictaphone enregistre.

      https://archive.is/HbR7v

      #plume #communicant #extrême_droite #Patrick_Buisson

  • Louis Althusser et Hélène Rytmann : le philosophe assassin et le féminicide occulté – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/louis-althusser-et-helene-rytmann-le-philosophe-assassin-et-le-feminicide

    « Althusser trop fort. » Longtemps, ce canular macabre a circulé dans le milieu intellectuel français. Plaisanterie d’initiés, blague de khâgneux, il désigne le cou d’une femme, Hélène Rytmann, étranglée par le philosophe Louis Althusser le 16 novembre 1980 à 7h55 dans leur appartement de fonction de l’Ecole normale supérieure, à Paris. Fait divers total, l’affaire a estourbi la France de l’époque : un philosophe marxiste, prophète en son pays, meurtrier de son épouse, au sein d’une des plus grandes écoles françaises. Mais en dépit de l’avalanche d’articles et de livres parus depuis quarante-trois ans, il a fallu attendre cet automne pour qu’un ouvrage le qualifie de féminicide.

    • merci !

      Quelques jours plus tard, dans la nuit du 28 au 29 mars, la salle « Legotien » est saccagée. Au petit matin, on y retrouve des tags comme « A bas les féministes ».

      (tiens, gg:streetview permet de se promener dans les jardins de l’ENS, y compris la cour aux Ernests)

    • Ah tiens, encore un #grand_homme de la pétition ouverte parue dans Le Monde, le 23 mai 1977 LETTRE OUVERTE A LA COMMISSION DE REVISION DU CODE PENAL POUR LA REVISION DE CERTAINS TEXTES LEGISLATIFS REGISSANT LES RAPPORTS ENTRE ADULTES ET MINEURS.

      et signée par moult pédo-criminels activistes (dont Matzneff) dont certains furent condamnés des années après.

    • La banalité du mâle : Louis Althusser a tué sa conjointe, Hélène Rytmann-Legotien, qui voulait le quitter

      Troisième partie : Psychologisation et victimisation

      par Francis Dupuis-Déri
      6 février 2017

      https://lmsi.net/La-banalite-du-male-Louis,1833

      À travers son autobiographie, le meurtrier restitue le portrait d’une élite masculine marquée par le machisme et la misogynie. On y croise un Jacques Lacan tombé amoureux de la jeune fille d’un de ses patients, le doyen de la Faculté de philosophie de Moscou qui glisse à Althusser, alors qu’il va quitter l’URSS, « [s]alue bien pour moi les petites femmes de Paris ! » (Althusser, 1994 : 215), un Paul Éluard qui reçoit Althusser alors qu’une jeune femme nue dort étendue sur un divan (Althusser, 1994 : 226), un Althusser qui drague les femmes sur les plages de St-Tropez et caresse les seins d’une jeune femme accompagnant un ami invité à dîner. Dans le paragraphe où il explique son adhésion au Parti communiste en 1948, il évoque surtout le souvenir d’« une belle jeune femme, en déshabillé (ses seins…) » lorsqu’il faisait du porte-à-porte (Althusser, 1994 : 225). Enfin, le meurtrier explique aussi pourquoi il se constituait une « réserve de femmes » :

      [S]implement pour ne pas risquer de me trouver un jour seul sans aucune femme à ma main, si d’aventure une de mes femmes me quittait ou venait à mourir […], et si j’ai toujours eu à côté d’Hélène une réserve de femmes, c’était bien pour être assuré que si d’aventure Hélène m’abandonnait ou venait à mourir, je ne serai pas un instant seul dans la vie. Je ne sais trop que cette terrible compulsion fit horriblement souffrir “mes” femmes, Hélène la première. (Althusser, 1994 : 123-124, souligné dans le texte)

      Outre l’ambiguïté de ce témoignage quant à l’évocation de la mort d’Hélène, il s’agit du portrait d’un homme qui s’estime propriétaire des femmes, ne pouvant imaginer qu’elles se dérobent à cette prérogative masculine et prêt à les faire souffrir en les jouant les unes contre les autres, y compris sa conjointe (et cela même s’il était conscient de cette douleur qu’il lui imposait : Althusser, 1994 : 176-179), pour préserver son besoin impératif de posséder des femmes.

      –—

      Décidément, il reste à retracer la cascade de l’histoire de la violence sexuelle française, du tordu Lacan et de sa secte de germanopratins, avec leur pote Heidegger, comme ceux qui se cotoyaient chez René Char l’été.

      Un Diamant brut - Vézelay-Paris, 1938-1950
      Yvette Szczupak-Thomas
      Ed. Métailié, 2008

      https://undiamantbrut.blogspot.com/2008/05/photos-du-tournage-de-sur-les-hauteurs.html

      Heidegger, Kostas Axelos, Lacan, Jean Beaufret, Elfriede Heidegger, Sylvia Bataille

    • Cinq nouvelles remarques sur le cas Legotien | Lucie Rondeau
      https://blogs.mediapart.fr/lrdn/blog/261223/cinq-nouvelles-remarques-sur-le-cas-legotien

      Au début de mes recherches biographiques sur Legotien, j’avais beaucoup de mal à lire des publications concernant son meurtrier. Force est pourtant de constater que le premier tome de la biographie d’Althusser publiée par Yann Moulier-Boutang en 1992 chez Grasset est une source d’informations incomparable sur les années « floues » que Legotien a traversées pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est d’ailleurs malheureux que le deuxième tome de la biographie, dans lequel Boutang annonce qu’il révèlera la raison véritable de l’exclusion du PCF subie par Hélène Rytmann, ait été reporté sine die. Cette publication à venir depuis plus de trente ans contribue peut-être même à accentuer le mystère Legotien. Parmi les anciens « disciples » d’Althusser, c’est Étienne Balibar qui a pris soin de rappeler, lors de l’enterrement de son ancien professeur le 25 octobre 1990 la mémoire de Legotien : « Encore un mot : pour beaucoup d’entre nous il ne serait pas possible de partir d’ici sans penser aussi à Hélène Althusser. Nous pensons à Hélène avec autant de chagrin et d’affection que naguère. ». Balibar a aussi contribué, par des dons personnels, à la constitution, au sein du fonds Althusser de l’IMEC, d’une archive des travaux scientifiques de Legotien.

      [...]

      Pendant les années 1970, elle confie plusieurs fois à son amie Marcou (désormais veuve de Jean [Ballard]) que ce sont avant tout les préconisations du corps médical qui la conduisent à rester auprès de son compagnon, qu’elle épouse en 1976. Pour celles et ceux qui étudient le féminicide de Legotien en lui-même, il serait sans doute intéressant de reconstituer ce discours médical, moins souvent étudié que celui du « Tout-Paris » médiatique et intellectuel. Un autre point qui pourrait retenir leur attention est celui de la fragilité financière de Legotien. Attestée à la sortie de la guerre, elle demeure jusqu’en 1980 un souci constant pour Rytmann et éclaire une partie de ses choix professionnels. Elle pourrait donc aussi avoir joué un rôle dans son féminicide. C’est seulement à titre d’hypothèses de travail pour d’autres que j’évoque cette double piste médicale et financière, dans la mesure où j’ai personnellement décidé de me consacrer à étudier la trajectoire intellectuelle et professionnelle de Legotien, plutôt que sur son féminicide désormais bien analysé.

  • A Amsterdam et à Edimbourg, de nouvelles règles pour limiter les échanges de maisons
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/12/24/a-amsterdam-et-a-edimbourg-de-nouvelles-regles-pour-limiter-les-echanges-de-

    Le système s’est développé jusque-là sans entraves. Mais aux #Pays-Bas et en Ecosse, les pouvoirs publics s’inquiètent de le voir se déployer hors de tout contrôle, craignant d’avoir affaire à un futur Airbnb. A la différence de la plate-forme américaine, #HomeExchange n’implique cependant pas d’échange d’argent : l’accueil de personnes chez soi permet de percevoir des points (des « guest points »). Une #monnaie virtuelle utilisable pour se rendre ensuite dans une maison ou un appartement.

    Mais la municipalité d’Amsterdam estime que cette forme de transaction place le système dans la case des #locations_touristiques. La plate-forme HomeExchange recense 2 000 logements disponibles dans la métropole hollandaise, ce qui en fait un acteur majeur en termes d’offre d’hébergement. « Sauf que les logements sont loin d’être libres tout le temps ! Ils sont prêtés deux ou trois semaines par an »_, rétorque Emmanuel Arnaud, le directeur de HomeExchange. Au total, cette année, 3 900 groupes ou familles sont venus à Amsterdam par HomeExchange, soit 71 000 « nuitées touristiques » (nombre total de nuits par personne).

    #Contrôles et#sanctions

    A partir du 1er mars 2024, la ville va appliquer des restrictions similaires à celles qui concernent Airbnb. Les utilisateurs de HomeExchange et d’autres sites d’échanges devront enregistrer leur logement sur le site de la municipalité, payer un #permis_annuel (43 euros), limiter le prêt de leur logement à trente jours par an, et signaler à la ville dès lors qu’ils recevront des personnes chez eux. La ville interdit aussi d’utiliser ce système avec une résidence secondaire, et restreint à quatre maximum le nombre de personnes accueillies par logement (sauf les familles avec plus de deux enfants). Des contrôles, avec sanctions associées, sont prévus à partir de 2025.

    « Amsterdam mène depuis de nombreuses années une politique visant à lutter contre les locations touristiques, car cela a des conséquences négatives sur la qualité de vie dans certains quartiers de la ville », explique Rory van den Bergh, porte-parole de la ville d’Amsterdam, qui a déployé diverses actions pour limiter l’impact du #tourisme_de_masse. En 2023, elle a par exemple lancé une campagne sur les réseaux sociaux (« Stay away ») pour décourager la venue de visiteurs nuisibles à la tranquillité des résidents, à savoir les groupes « d’hommes de 18 à 35 ans », Britanniques en particulier.

    #prêt #échange

    • L’article parle des points comme d’une monnaie virtuelle, mais il y a aussi l’échange réciproque sans point ! Pas mal d’utilisateurs précisent qu’ils ne veulent utiliser la plateforme qu’en échanges réciproques.

      Pour Amsterdam, HE représente donc 0.5% des nuitées touristiques, avec des profils ne collant pas aux « visiteurs nuisibles » et ne se rendant pas forcément dans les quartiers les plus touristiques. Je comprends pas trop la logique, comme de taxer dans toute l’Ecosse.

      Après, la plateforme est loin d’être vertueuse - elle est par exemple utilisée par certains multipropriétaires en complément d’airbnb.

      « 30% des maisons que nous proposons sur HomeExchange sont des résidences secondaires. Les trois quarts d’entre elles sont soit déjà proposées à la location, soit leurs propriétaires sont intéressés pour le faire », nous explique Emmanuel Arnaud, fondateur de [la nouvelle plateforme de locations saisonnières] WelcomeClub.

      https://www.tourmag.com/HomeExchange-lance-WelcomeClub-la-location-entre-particuliers-sur-invitatio

  • Judéité, sionisme, colonialisme : sur une cécité - Elie Duprey
    https://www.contretemps.eu/judeite-sionisme-colonialisme-cecite

    L’une des principales causes de la montée de l’#antisémitisme aujourd’hui en France, c’est ainsi le deux poids deux mesures auquel se livre la quasi-totalité des #médias dominants, et que chacun peut constater. L’indignation légitime qu’il suscite provoque le basculement des esprits les moins structurés politiquement. Car l’antisémitisme est l’#anticolonialisme des imbéciles, ou plutôt de ceux dont l’imbécilité est socialement construite par la dépolitisation dans laquelle la bourgeoisie a tout intérêt à voir maintenue tout ce qui n’est pas elle. Expliquer c’est excuser, nous dit-elle. Le valsisme nourrit le soralisme, qui le légitime en retour. A ce titre, espérer lutter contre le racisme avec des racistes est illusoire.

    La situation ne prête guère à l’optimisme. En #Palestine, d’abord et avant tout, où le soutien inconditionnel apporté à #Israël par les puissances occidentales rend difficile d’imaginer autre chose que l’approfondissement des dynamiques actuelles : nettoyage ethnique, apartheid, fascisation toujours plus poussée de la société israélienne, indignation générale – de l’#Occident – face aux explosions de violence les plus spectaculaires, indifférence générale – de l’Occident – face aux violences quotidiennes de la colonisation. L’histoire des Etats-Unis démontre que certains processus coloniaux peuvent triompher, et certains peuples disparaître. Peut-être qu’un jour quelque touriste entrant dans un casino de #Gaza versera une larme en souvenir des crimes passés, avant de retourner jouir des bienfaits de la civilisation. Peut-être pas.

    #sionisme

  • Pour le chercheur Antoine Math, « il s’agit d’une #préférence_nationale déguisée »

    Mediapart : Est-ce un changement de nature du versement des prestations sociales avec un #délai_de_carence étendu de six mois à cinq ans ou est-ce que ce texte signe un rapprochement du concept de préférence nationale ?

    Antoine Math : Il s’agit d’une préférence nationale déguisée. L’objectif, ou les effets recherchés, de la préférence nationale, c’est d’exclure les étrangers du seul fait d’être #étrangers. Cette fois-ci, vous atteignez presque la même chose si vous édictez une condition de plus en plus difficile à remplir pour les personnes étrangères. C’est extrêmement grave au regard du principe d’égalité.

    Cette condition d’antériorité de titre de séjour a pour fonction de fait de se substituer à une préférence nationale, qui, elle, est formellement et juridiquement impossible au regard de la Constitution actuelle et des engagements de la France, notamment la Convention européenne des droits de l’homme. Comme on ne peut pas exclure tous les étrangers, on fait en sorte d’en exclure une proportion toujours plus grande pour se rapprocher des effets de la préférence nationale.

    Cette condition ne va pas de soi et va conduire à exclure même des personnes étrangères remplissant cette condition. En effet, le moindre renouvellement de #titre_de_séjour peut prendre plus longtemps que prévu [ah oui...]. Il suffit d’avoir une rupture administrative de quelques jours le temps de décrocher un rendez-vous ou une convocation à la préfecture, ou de recevoir un récépissé ou une attestation de demande de titre ou de renouvellement de titre, pour que tous les compteurs soient remis à zéro, que l’on considère que la personne ne remplit plus la condition d’antériorité de séjour régulier de façon continue. Le fonctionnement de cette condition est connu puisqu’on a l’expérience avec le #RSA, avec la #prime_d’activité ou le #minimum_vieillesse.

    Donc, on a des gens, ils sont là parfois depuis 20 ans, en situation régulière, et ils sont pourtant exclus. 

    En outre, quand vous disposez d’un titre de séjour, par exemple une carte de résident d’une durée de validité de 10 ans qui vous a été attribuée ou renouvelée il y a 2 ans, vous pouvez justifier avec cette carte d’une antériorité de séjour régulier de 2 ans, mais pas de 5 ans. Or, pour le justifier, vous ne disposez plus des titres de séjour précédents que vous avez rendus à la préfecture lors du renouvellement. Donc si vous n’avez pas eu la présence d’esprit de conserver des photocopies ou des scans, ou que vous les avez perdus, vous ne pouvez justifier de cette condition.

    Le parti Les Républicains (LR) colle au programme du RN, qui se félicite de cette victoire idéologique, et les parlementaires de Renaissance donnent du crédit à cela, c’est un changement de paradigme important, comment en est-on arrivé là ?

    On dit souvent que le problème n’est pas seulement le bruit des bottes mais aussi le silence des pantoufles. Mais je crois qu’entre les deux, il y a aussi les lâchetés de tous ceux qui ont bénéficié, au moins à un moment, de la voix ou du pouvoir, y compris à #gauche.

    Ce projet de loi vient de loin, ça fait longtemps que les esprits sont préparés. En 2004 par exemple, la première loi Sarkozy sur l’#immigration fait passer cette condition de séjour régulier de trois à cinq ans pour pouvoir toucher le #RSA (RMI à l’époque). En 2006, cette condition de cinq ans est étendue au minimum invalidité et au minimum vieillesse. En 2012, un amendement a fait passer de cinq à dix ans la condition d’antériorité de titre de séjour pour le minimum invalidité et le minimum vieillesse.

    La même année, le RSA est introduit à Mayotte en 2012, mais avec une condition portée à 15 ans. Idem pour percevoir l’allocation adulte handicapé et le minimum vieillesse. En Guyane, comme dans l’hexagone, la condition d’antériorité de titres de séjours pour percevoir le RSA est de 5 ans.

    Sauf qu’en 2018, cette majorité a fait voter au Parlement, lors du projet de loi de finances, une disposition pour porter cette durée à 15 ans. Cette disposition a finalement été censurée par le Conseil constitutionnel. Mais cet épisode témoigne bien que le basculement ne s’est pas produit hier. Les esprits ont été contaminés, bien au-delà de l’extrême droite et de la droite depuis un certain temps.

    [A.M. préserve la gauche au cas où elle puisse servir à quelque chose. C’est 1988, en fait https://seenthis.net/messages/1032496#message1032561]

    Qu’est-ce que la mise en œuvre de cette loi pourrait changer avec l’impossibilité de toucher les prestations sociales dans un délai raisonnable ?

    Concrètement, cela va générer un grand désordre avec une mise en œuvre infernale et des #démarches_infinies. Car, au regard des textes internationaux, il y aura des personnes épargnées de cette restriction grâce à des textes internationaux les protégeant et exigeant l’égalité de traitement ou la non-discrimination. On peut citer le cas des Algériens, déjà non concernés par les restrictions existantes pour l’accès au RSA, à la prime d’activité ou au minimum vieillesse.
    Si la mesure est appliquée, les personnes vont aussi devoir conserver des copies de tous leurs titres de séjour – qui sont rendus à la préfecture à chaque renouvellement – pour prouver qu’ils sont en France depuis un certain nombre d’années. Ceux qui ne savent pas qu’il faut tout archiver ou qui vont perdre ces documents ne vont pouvoir prétendre à aucune allocation.

    Sans compter la paupérisation accentuée de cette population déjà fragilisée…

    C’est évident, cela va être catastrophique pour les personnes concernées et leur entourage. Cela va priver des familles et des enfants de prestations sociales. Cela va conduire des familles à ne plus pouvoir se loger, à ne plus pouvoir payer le #loyer, à subir des #expulsions en raison des impayés. On peut imaginer qu’il y ait une proportion assez importante des quartiers populaires qui soient touchés. Ils n’ont pas besoin de se voir tailler davantage dans leurs droits et dans leurs ressources.

    Puis, ça instille dans les esprits l’idée que le #principe_d’égalité est plus que secondaire dès lors qu’on parle de personnes étrangères. Cette réforme est une étape supplémentaire dans la mise de côté des principes élémentaires qui président à notre système de #protection_sociale, en particulier l’égalité des #droits ou l’#universalité_[orique]_. Et cette dégradation risque d’être suivie, derrière, d’autres étapes, encore bien pires, de manière graduelle.

    On épargne certaines catégories, celles et ceux qui ont un #emploi, avec cette idée qu’il y aurait d’un côté les méritants et de l’autre les #assistés #fraudeurs.

    Ce projet de loi omet de prendre en compte le fait que les étrangers contribuent au système social par leur travail ou leurs impôts. Au-delà de la philosophie de la mesure, c’est foncièrement injuste de les priver des prestations sociales…

    Ce sont des arguties [que Mediapart et une gauche du macronisme soudés par l’idéologie du travail cultivent] pour justifier les restrictions et se draper derrière une forme de rationalité. On emprunte un discours de légitimation des droits, certains ayant un caractère contributif car au moins en partie financés par les cotisations des bénéficiaires qui pourraient être un peu épargnés, et d’autres droits, considérés comme moins contributifs, pour lesquels on pourrait opérer tout type de restriction et de discrimination.

    Depuis les restrictions introduites en 1993, il ne suffit pas de cotiser ou d’avoir cotisé pour bénéficier de prestations d’assurances sociales – vieillesse, maladie, invalidité, etc. - dès lors que vous êtes étranger.
    Par exemple, aujourd’hui, même si vous avez travaillé et cotisé pendant 40 ans et que, pour une raison X ou Y, vous n’avez pas de titre de séjour au moment où vous partez à la retraite (soit que vous avez eu un problème lors d’un renouvellement, soit qu’après être parti de France, vous êtes revenu justement pour faciliter la liquidation de votre retraite), vous ne toucherez pas votre #retraite tant que vous n’aurez pas de titre de séjour. Peu importe que vous ayez cotisé pendant des années.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/191223/pour-le-chercheur-antoine-math-il-s-agit-d-une-preference-nationale-deguis

    #AAH

  • Seeing Genocide - Boston Review
    https://www.bostonreview.net/articles/seeing-genocide

    In her account of the trial of Adolf Eichmann, Hannah Arendt wrote that “genocide is an actual possibility of the future,” and, hence, “no people on earth . . . can feel reasonably sure of its continued existence.” Imperial governments do not represent humanity but the logic of their racializing regimes. This endows them with imperial rights to support each other when they use genocidal violence. The millions in the streets all over the world, blocking roads, protesting in front of the offices and factories of arms manufacturers, blocking shipments of arms, and marching in unprecedented numbers in support of Palestinians know that the order of humanity is being attacked yet again. They affirm that we should not fail to recognize the genocide that is happening right now. If this wave of genocidal violence will also pass unrecognized, and if the genocidal regime which is perpetrating it goes unquestioned, then not only Palestinians but more people will be unsafe.
    These are not discrete images of what happened but visual megaphones calling us to recognize the decades-long genocide and to stop it now.

    Arendt’s discussion of crimes against humanity is instructive. Those crimes, Arendt writes, are written in the bodies of their victims, but they are also committed against the community in the name of which they are perpetrated—against the community’s law, and more broadly against an order of humanity defined by its diversity. Palestine was destroyed because Zionists didn’t want Palestinians living among them; the regime the Zionists erected was meant to be the materialization of this genocidal intent. The enforcement of a racial law, an affront to human diversity, has been the raison d’être of this regime since 1948. It lies at its basis, and it is this law that should be abolished between the river and the sea for all inhabitants therein to be free. It must be abolished for the sake of Palestinians, so that they can regain their rights to return to live in Palestine and rebuild their world; and, so too, it must be abolished for the sake of Israeli Jews, so that they can liberate themselves from Zionism, free themselves from the position of perpetrators—the only one they can inhabit under this genocidal regime—and reclaim the diverse Jewish histories of which they were deprived when they were forced to embody a fabricated Israeli identity defined by its enmity to Palestinians. Israelis can choose to act as citizens of their genocidal regime and endorse the transformation of the tragic day of October 7 into its justification, or as some have done, they can reclaim their place as members of a shared humanity and reject the genocidal foundation of their regime.

  • #François_Héran : « A vouloir comprimer la poussée migratoire à tout prix, on provoquera l’inverse »

    Le professeur au Collège de France estime, dans une tribune au « Monde », que la #régularisation « au compte-gouttes » des étrangers prévue dans la loi adoptée le 19 décembre finira en réalité par accroître l’immigration irrégulière, tant l’offre et la demande de travail sont fortes.

    La #loi_sur_l’immigration votée mardi 19 décembre n’est ni de droite ni de gauche. Quoi qu’en dise le président de la République, elle a sa source à l’#extrême_droite. Lors des débats du mois de mars, les sénateurs Les Républicains (LR) avaient repris en chœur les formules outrancières du Rassemblement national (RN) :« #submersion_migratoire », « #chaos_migratoire », « #immigration_hors_de_contrôle », « #explosion » des demandes d’asile, etc. Or les #données disponibles, rassemblées par Eurostat et l’ONU, ne disent rien de tel. C’est entendu, en France, comme dans le reste de l’Occident libéral, la migration progresse depuis l’an 2000, de même que la demande de refuge, mais de façon linéaire et non pas exponentielle quand on fait la part de la pandémie de Covid-19 en 2020-2021.

    Comment peut-on soutenir que la #migration_familiale vers notre pays serait une « #pompe_aspirante » qu’il faudrait réduire à tout prix, alors qu’elle est en recul depuis dix ans à force d’être prise pour cible par les lois antérieures ? Au sein de ce courant, une faible part relève du « #regroupement_familial » stricto sensu, soit 14 000 personnes par an environ, conjoints ou enfants mineurs, réunis en vertu d’un droit qui n’a rien d’automatique, contrairement à une légende tenace. Mais l’#erreur la plus flagrante, celle qui alimente largement la nouvelle loi, consiste à vouloir priver les étrangers, selon les mots prononcés par Eric Ciotti, le patron des Républicains, à l’issue du vote, des avantages « du modèle social le plus généreux d’Europe, qui fait de la France la #destination_privilégiée pour les migrants ». Il s’agit là d’une #croyance jamais démontrée.

    Marchands d’#illusion

    Il ne suffit pas, en effet, de constater que tel dispositif d’#aide_sociale existant en France au bénéfice des migrants est sans équivalent à l’étranger ou affiche un montant supérieur, pour qu’on puisse en conclure que la France serait plus « attractive ». Ceci vaut pour tous les dispositifs visés par la loi : allocation pour demandeur d’asile, aide médicale d’Etat, aide au logement, droit du sol, accès à la naturalisation…

    La seule démonstration qui vaille consiste à examiner les « #préférences_révélées », comme disent les économistes, c’est-à-dire à vérifier si les demandeurs de séjour ou d’asile ont effectivement privilégié la France comme destination depuis cinq ou dix ans, dans une proportion nettement supérieure à celle de son poids démographique ou économique au sein de l’Union européenne. Or, il n’en est rien, au vu des données d’Eurostat rapportées à la population et à la richesse de chaque pays. La France réunit 13 % de la population de l’Union européenne et 18 % de son PIB, mais n’a enregistré que 5 % des demandes d’asile déposées en Europe depuis 2013 par les réfugiés du Moyen-Orient, et 18 %, pas plus, des demandes d’origine africaine. Comment croire qu’elle pourra durablement se défausser sur les pays voisins après la mise en œuvre du Pacte européen ? Les politiciens qui font cette promesse à l’opinion sont des marchands d’illusions.

    Trop de loi tue la loi. A vouloir comprimer la poussée migratoire à tout prix au lieu de la réguler de façon raisonnable, on provoquera l’inverse du résultat recherché. Loin de tarir l’afflux des immigrés en situation irrégulière, la régularisation au compte-gouttes finira par l’accroître, tant sont fortes l’offre et la demande de travail. On a beau multiplier les effectifs policiers aux frontières, les entrées irrégulières ne cessent de progresser, quitte à se frayer de nouvelles voies.

    S’il est heureux que la régularisation des travailleurs sans papiers ne dépende plus du bon vouloir de l’employeur, le renforcement des pouvoirs du préfet dans la décision finale va dans le mauvais sens. A l’heure actuelle, déjà, comme l’a rappelé un avis sur la loi de finances 2023, un tiers au moins des préfets n’utilisent pas la #circulaire_Valls sur les #admissions_exceptionnelles_au_séjour, par idéologie ou par manque de moyens. La nouvelle loi fera d’eux plus que jamais des potentats locaux, en creusant l’#inégalité_de_traitement entre les territoires. Dans son rapport de 2013 sur le « #droit_souple », le Conseil d’État avait salué la circulaire Valls, censée rapprocher les critères de régularisation d’une #préfecture à l’autre au profit de l’« #équité_de_traitement ». C’est le contraire qui s’est produit, et l’ajout de critères civiques n’atténuera pas le caractère local et subjectif des décisions.

    Le contraire du #courage

    On nous oppose l’#opinion_publique, la fameuse « attente des Français » véhiculée par les sondages. Faut-il rappeler que la #démocratie ne se réduit pas à la #vox_populi et à la « #sondocratie » ? Elle implique aussi le respect des minorités et le respect des #droits_fondamentaux. Les enquêtes menées avec rigueur sur des échantillons suffisamment solides révèlent que les opinions recueillies sur le nombre des immigrés, leur utilité ou leur comportement dépendent fortement des affiliations politiques : les répondants ne livrent pas des #constats mais des #jugements.

    Dès que les questions précisent les contextes et les situations, comme c’est le cas de l’enquête annuelle de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, les opinions se font plus nuancées, le niveau de tolérance augmente. Mais les recherches qui font état de ces résultats ne peuvent s’exposer dans les limites d’une tribune, et rares sont les quotidiens qui font l’effort de les exposer.

    Osera-t-on enfin porter un regard critique sur les formules magiques ressassées ces derniers mois ? La « #fermeté », d’abord, affichée comme une qualité positive a priori, alors que la fermeté n’a aucune #valeur indépendamment du but visé : de grands démocrates ont été fermes, mais de grands autocrates aussi. Il en va de même du « #courage », tant vanté par les LR (le projet de loi initial « manquait de courage », le nouveau texte est « ferme et courageux », etc.), comme s’il y avait le moindre courage à caresser l’opinion publique dans le sens de ses #peurs.

    La #démagogie est le contraire du courage ; la parole « décomplexée » n’est qu’un discours sans scrupule. Le vrai courage aurait été de rééquilibrer les discours destinés à l’opinion publique en exposant les faits, si contrastés soient-ils. Le président de la République avait souhaité « un compromis intelligent au service de l’intérêt général » : il a entériné une #compromission irréfléchie qui lèse nos #valeurs_fondamentales.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/21/francois-heran-a-vouloir-comprimer-la-poussee-migratoire-a-tout-prix-on-prov

    #loi_immigration #France #19_décembre_2023 #chiffres #statistiques #fact-checking #afflux #idées_reçues #propagande #discours

    voir aussi cet extrait :
    https://mastodon.social/@paul_denton/111617949500160420

    ping @isskein @karine4

  • In the Shadow of the Holocaust | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/news/the-weekend-essay/in-the-shadow-of-the-holocaust

    Just three years after the Holocaust, Arendt was comparing a Jewish Israeli party to the Nazi Party, an act that today would be a clear violation of the I.H.R.A.’s definition of antisemitism.

    #instrumentalisation #sionisme