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  • Copains comme cochons : élus, éleveurs ou écrivains, qui sont les lobbyistes du porc en #Bretagne ?

    La Bretagne concentre la majorité de la production porcine de France. Un leadership qu’un conglomérat d’éleveurs, de politiques et d’alliés parfois inattendus compte préserver contre vents et marées. À travers quatre #infographies réalisées en partenariat avec La Revue dessinée, nous montrons les liens qu’entretiennent ces acteurs et les structures qui servent à défendre leurs intérêts. Une #cartographie inédite et pourtant non exhaustive d’un #lobby capable de tordre le bras au gouvernement.

    #Philippe_Bizien, un poids lourd de la filière

    L’enquête publiée par Splann ! en juillet 2022 sur l’extension de la #porcherie #Avel_vor, à #Landunvez (29), met en évidence l’#influence de son gérant sur toute la filière. Propriétaire de l’une des plus grandes exploitations porcines de France, d’où peuvent sortir chaque année jusqu’à 26.000 cochons, Philippe Bizien cumule de nombreuses autres fonctions. Il dirige plusieurs poids lourds de l’#agro-industrie : président de la société #Evel’Up (numéro 2 du porc en France) il est aussi à la tête de différentes structures défendant les intérêts des éleveurs et des méthaniseurs, en Bretagne.

    Ni les recours juridiques contre l’extension d’Avel vor menés par des associations environnementales, gagnés en première instance en 2019 et en appel en 2021, ni la condamnation de Philippe Bizien et de sa société pour #homicide_involontaire en 2022, ni, enfin, l’ouverture d’une #enquête impliquant Avel vor pour #mise_en_danger_de_la_vie_d’autrui par le pôle environnemental du parquet de Brest en 2023, n’ont eu raison de son ascension au sein du lobby du cochon.

    En 2023, il hérite d’une fonction nationale : il devient président de la section porcine de la #Coopération_agricole (anciennement #Coop_de_France), le très puissant syndicat défendant les intérêts des coopératives françaises auprès des pouvoirs publics français et des institutions européennes. Il cumule ainsi cinq mandats – donc cinq indemnités – et bénéficie d’un accès privilégié aux politiques et aux représentants de l’État.

    En janvier 2024, une délégation composée des députés Renaissance #Didier_Le_Gac et #Antoine_Armand, s’est rendue dans l’élevage de Philippe Bizien dans le cadre « d’une mission confiée par #Marc_Fesneau pour ancrer favorablement l’élevage en France », selon les mots de Didier Le Gac. Un soutien réaffirmé par le député Antoine Armand sur le réseau X, faisant fi des polémiques lié à la porcherie landunvezienne « On les suspecte. On les dénigre et parfois on les harcèle. Mais comme ici dans le Finistère, ils et elles nourrissent la France, sont engagés dans la transition écologique et façonnent nos paysages. »

    De puissants relais locaux

    Au-delà des liens de sang qui unissent, jusqu’en 2014, le gérant d’Avel vor au maire de Landunvez, – qui n’est autre que son père – lequel signe les autorisations d’agrandir la porcherie, c’est tout le secteur porcin qui tire les ficelles de la politique locale du pays de Landunvez.

    À la lumière de cet organigramme, les liens entre élus locaux et Evel’Up, la coopérative porcine présidée par Philippe Bizien, sont flagrants.

    À quelques dizaines de kilomètres de Landunvez, la commune de #Saint-Renan est administrée depuis 2014 par #Gilles_Mounier (divers droite), qui était cadre d’Evel’Up jusqu’en en 2021. Il a abandonné ce poste lors de son accès à la vice-présidence du conseil départemental du Finistère, en tant que chargé du développement durable et des territoires. Son épouse est toujours responsable communication au sein d’Evel’Up.

    À #Saint-Renan, les liens entre Evel’Up et la mairie ne datent pas d’hier puisque le prédécesseur de Gilles Mounier au poste de maire, #Bernard_Foricher, était aussi salarié de cette coopérative porcine (qui portait alors le nom de #Pigalys).

    Gilles Mounier n’est pas le seul à être passé de la direction d’Evel’Up à une carrière politique. Un peu plus au nord de Landunvez, la commune de #Kernouës est administrée par #Christophe_Bèle, directeur pendant 20 ans de la coopérative porcine Pigalys, devenue #Aveltis puis… Evel’Up.

    Ces deux soutiens historiques de la puissante filière porcine dans le #Finistère siègent désormais ensemble au sein de la commission locale de l’#eau et du syndicat des eaux du Bas-Léon. Ils occupent ainsi des postes stratégiques pour la gestion de l’eau du pays d’Iroise, à l’heure où le secteur porcin pèse lourd sur la qualité et la quantité d’#eau_potable disponible pour les habitants du territoire.

    La famille élargie

    À l’échelle nationale, le lobby porcin est aussi discret qu’organisé. Parmi ses principaux représentants, on trouve le député Les Républicains (LR) de #Loudéac-Lamballe (22), conseiller régional de Bretagne et vice-président de l’Assemblée nationale jusqu’en 2022, #Marc_Le_Fur. Surnommé le « #député_du_cochon », il s’attaque depuis plusieurs années aux associations qui critiquent l’élevage en déposant en 2022 par exemple, un amendement dit « anti-L214 » visant à « supprimer la réduction d’impôts pour les dons aux associations dont les adhérents sont reconnus coupables d’actes d’intrusion sur les propriétés privées agricoles ».

    Dans sa croisade contre « les normes excessives » il est aidé par #Jacques_Crolais, son ancien attaché parlementaire, directeur de l’#UGPVB (#Union_des_groupements_des_producteurs_de_viande_de_Bretagne) jusqu’en avril 2024, poste qu’il vient de quitter pour prendre la direction… d’Evel’Up.

    Autre député défendant ardemment la filière porcine : #Didier_Le_Gac, député Renaissance de Brest rural (29), dont fait partie la commune de #Landunvez. Il est l’une des chevilles ouvrières de la cellule de gendarmerie dite « #Demeter » créée à la demande de la #FNSEA, ayant pour but « d’identifier et poursuivre les agressions, intrusions et dégradations sur les exploitations agricoles ». Son lancement a été effectué en grande pompe en décembre 2019 à Saint-Renan (29), commune administrée par Gilles Mounier (dont vous retrouverez la figure dans l’organigramme « de puissants relais locaux ») à quelques kilomètres de la porcherie de Philippe Bizien.

    À cette époque-là et jusqu’en 2023, la FNSEA était présidée par #Christiane_Lambert, éleveuse de porcs dans le Maine-et-Loire, aujourd’hui présidente du #Comité_des_organisations_professionnelles_agricoles_de_l’Union_européenne (#Copa-Cogeca) – le plus important syndicat agricole européen.

    Le 14 mars 2024, Christiane Lambert a reçu la médaille d’officier de la Légion d’honneur sous le haut patronage d’#Erik_Orsenna (dont vous retrouverez la figure dans l’organigramme « La famille étendue ») et de l’ex-ministre de l’agriculture #Julien_Denormandie. Tous deux proches de l’association vitrine des grandes entreprises de l’#agroalimentaire, #Agriculteurs_de_Bretagne, ils viennent de cosigner le livre « Nourrir sans dévaster » (Flammarion).

    Une influence nationale

    De Plouvorn à Plonevez-Porzay en passant par Lamballe, Pouldreuzic, Loc-Equiner… Le lobby porcin s’est fait une place de choix dans de nombreuses institutions locales et nationales. De la Vallée des Saints… jusqu’à l’Académie française.

    Une statue de Saint-Alexis a été installée dans la Vallée des Saints en juillet 2022, le lieu, crée par des militants bretons en 2009 sur la commune de Carnoët, dans les Côtes d’Armor, se veut « une Île de Pâques à la bretonne ».

    La sculpture en granit de 4,25 m de haut a été financée conjointement par Le Crédit Agricole du Finistère, la Sica de Saint-Pol-de-Léon – premier groupement français de producteurs de légumes et d’horticulteurs – et la Brittany Ferries, pour rendre hommage à #Alexis_Gourvennec, considéré comme le père de l’agriculture bretonne moderne.

    Il était l’un des plus gros éleveurs porcins français avec 2.000 truies et 48 employés en 1984. Il a occupé la présidence de la Caisse régionale du Crédit Agricole de 1979 à 1998. Connu pour légitimer le recours à la violence en manifestation, l’entrepreneur léonard a contribué à diffuser sur la péninsule une vision ultra-libérale et productiviste de l’agriculture.

    Par-delà cet hommage en granit, les figures bien vivantes présentes dans cet organigramme, continuent de creuser le sillon d’Alexis Gourvennec.

    La filière porcine s’est par ailleurs organisée pour influencer l’opinion publique et laver l’image de l’agriculture bretonne et de ses pollutions. #Agriculteurs_de_Bretagne, association créée par de grandes entreprises de l’agroalimentaire en 2009 après la mort très médiatisée d’un cheval dans les algues vertes à Saint-Michel-en-Grève (22), assure des missions d’accueil d’écoles dans des exploitations de son réseau ainsi que la diffusion du magazine #Le_P’tit_Agri, destiné aux 7-11 ans. Elle tient également des stands lors de grands événements comme les Vieilles Charrues, à Carhaix (29) ou déploie parfois ses couleurs dans des stades, dont celui de Guingamp (22).

    Présidente de ce lobby jusqu’en 2022, #Danielle_Even, éleveuse de porcs dans les Côtes-d’Armor, a été propulsée sur la scène médiatique par l’académicien, businessman et conseiller des présidents Mitterrand et Macron, Erik Orsenna, lequel a invité « sa voisine », en 2013, sur le plateau de l’émission de Michel Drucker « Vivement Dimanche ». « La Bretagne, grâce au porc, sera le nouveau Qatar ! », lance-t-il alors. Depuis, il est présent pour soutenir le lobby à de nombreuses reprises comme lors des remises de légion d’honneur à #André_Sergent, éleveur de porcs et président de la chambre d’agriculture du Finistère, ou à Christiane Lambert, ancienne présidente de la FNSEA et actuelle présidente de la Copa-Cogeca.

    https://splann.org/enquete/les-travers-du-porc/lobby-porc-bretagne

    #élevage #porc #France #infographie #élevage_porcin
    #industrie_agro-alimentaire

    • Quelques dévastations plus tard :

      21h42
      Toutes les parties, dont Israël, d’accord pour retourner à la table des négociations

      « L’ensemble des parties sont d’accord pour retourner à la table des négociations » pour une trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué mardi le média égyptien Al-Qahera News, proche des services de renseignements, citant un « haut responsable ». Plus tôt mardi, la même source avait indiqué que les médiateurs égyptien, qatari et américain tenaient des discussions au Caire avec le Hamas.

      #abjection

  • Européennes : le discours de Macron à la Sorbonne décompté comme du temps de parole | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/elections/europeennes/europeennes-le-discours-de-macron-a-la-sorbonne-decompte-comme-du-temps

    L’Arcom a considéré que le discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne, sans soutien explicite à la liste conduite par Valérie Hayer, avait un lien direct avec l’élection.

    Le discours d’Emmanuel Macron à la Sorbonne jeudi dernier doit être décompté dans son « intégralité » comme temps de parole pour son camp dans le cadre de la campagne des élections européennes, a tranché le régulateur de l’audiovisuel, l’Arcom, jeudi. « Si les propos du président de la République n’exprimaient pas un soutien explicite à la liste conduite par Valérie Hayer, ils présentaient néanmoins, dans leur intégralité, un lien direct avec l’élection. »

    Le régulateur souligne notamment que ces propos, « contribuant à dresser un bilan de l’action passée et exposant les éléments d’un programme, pouvaient avoir une incidence sur le scrutin » du 9 juin. L’autorité indépendante observe également que ce discours, de près de deux heures, a été prononcé « alors que la campagne électorale est pleinement engagée ».

    LR se félicite
    Les différentes antennes ayant retransmis le discours vont donc devoir en tenir compte, en équilibrant les temps de parole des autres camps politiques. Eric Ciotti, patron de LR, s’est félicité sur X que « grâce aux Républicains, la manipulation politicienne (soit) démasquée ».

    Son parti avait écrit la semaine dernière au régulateur afin que l’intégralité de ce discours, qu’ils qualifient « d’opération de propagande électorale », soit décompté « du temps de parole de la liste » Renaissance. LFI avait fait de même.

    « C’était une parole de président »
    Le chef de l’État s’était lui défendu de toute propagande électorale : « C’était une parole de président de la République hier. Après, les règles sont définies par d’autres et c’est très bien et en indépendance. Mais je pense qu’il ne faut pas être hypocrite sur le sujet. Il faut assumer la politique qu’on a conduite, le rôle que la France a mené ces dernières années et le fait que j’aie mis l’Europe au cœur aussi du projet qui est le nôtre. »

    Depuis le 15 avril, et comme avant chaque élection, télés et radios sont tenues de respecter un principe d’équité dans le traitement des forces politiques.

  • Le romancier américain Paul Auster, auteur de la « trilogie new-yorkaise », est mort à l’âge de 77 ans | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/culture-loisirs/le-romancier-americain-paul-auster-est-mort-a-lage-de-77-ans-6575707.ph


    Paul Auster (ici en septembre 2017) est mort ce mercredi à l’âge de 77 ans. (EPA-EFE/J.P.GANDUL)

    Le romancier américain Paul Auster est mort ce mercredi. Il avait 77 ans.

    Paul Auster, auteur américain prolifique de romans, poèmes et films propulsé sur la scène littéraire internationale par sa « Trilogie new-yorkaise », est mort de complications d’un cancer du poumon à l’âge de 77 ans, a annoncé le New York Times ce mardi. Paul Auster est mort à son domicile de Brooklyn, à New York, aux États-Unis, a indiqué le quotidien, qui cite une amie du romancier, Jacki Lyden.

    Cette dernière l’a ensuite confirmé dans un email à l’AFP. « Paul s’est éteint ce soir, chez lui, entouré de ses proches ». Le diagnostic de son cancer avait été annoncé l’an dernier par son épouse, l’écrivaine Siri Hustvedt.

    Traduit dans une quarantaine de langues
    Né en 1947 dans l’État du New Jersey, Paul Auster est devenu une icône littéraire de New York. Auteur de plus d’une trentaine de livres, il a été traduit dans plus de 40 langues. Plusieurs de ses romans creusent le thème du hasard et des coïncidences qui changent le destin de ses personnages.

    Ce descendant de juifs ashkénazes a étudié à l’Université Columbia de New York la littérature française, italienne et britannique. Après ses études, il vit à Paris de 1971 à 1975 et traduit des poètes français, mais il doit multiplier les emplois avant de pouvoir vivre de ses livres. L’héritage de son père mort en 1979 lui permet de se consacrer à l’écriture.

    Il s’est fait connaître en 1982 avec « L’invention de la solitude », un roman autobiographique où il tente de cerner la personnalité de son père. Le romancier perce en 1987 sur la scène internationale, notamment en Europe, avec sa « Trilogie new-yorkaise », un roman noir qui s’inspire du genre policier et qui lui a donné une tournure philosophique.

    Vénéré en France, son « deuxième pays »
    Également scénariste, Paul Auster a contribué au film « Smoke », qui dresse le portrait d’âmes perdues gravitant autour d’un débit de tabac de Brooklyn, et sa suite « Brooklyn Boogie », deux films qu’il réalise avec Wayne Wang. Parmi ses autres œuvres à succès figurent notamment « Moon Palace », « Le Livre des illusions » et « Brooklyn Follies ». Écrivain vénéré en France qu’il considère comme son « deuxième pays », il reçoit le Prix Médicis étranger pour le « Léviathan » en 1993. Démocrate affiché, il a dénoncé dans l’un de ses livres, les années Bush.

    En avril 2022, il avait perdu son fils Daniel Auster, 44 ans, qu’il avait eu avec l’écrivaine Lydia Davis, sa première épouse. Il était mort d’une « overdose accidentelle » à New York après avoir été inculpé d’homicide involontaire pour le décès fin 2021, également par overdose, de sa fille Ruby, âgée seulement de dix mois. Malgré un cancer diagnostiqué la même année, Paul Auster achève un dernier livre à la tonalité nostalgique, « Baumgartner ».

  • Comment se protéger des pandémies mondiales ? L’OMS a deux semaines pour trouver un consensus | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/monde/comment-se-proteger-des-pandemies-mondiales-loms-a-deux-semaines-pour-t

    Les négociations de la dernière chance commencent ce lundi à l’OMS pour trouver un consensus afin de protéger efficacement et équitablement le monde de futures pandémies.

    Après deux années de travaux, les négociateurs ont dû se rendre à l’évidence, le mois dernier : il leur faut plus de temps pour tenter de se mettre d’accord sur ce texte historique sur la prévention, la préparation et la réponse aux futures pandémies. Le temps presse, il doit être adopté lors de l’Assemblée mondiale de la santé, qui commence le 27 mai.

    Les 194 pays de l’Organisation mondiale de la santé reviennent donc à son siège, à Genève, à partir de ce lundi et jusqu’au vendredi 10 mai.

    Le souvenir des millions de morts, de la souffrance, des injustices et des immenses dégâts économiques de la pandémie de covid-19 s’estompe et « si une nouvelle pandémie commençait demain, nous serions confrontés à bon nombre des mêmes problèmes auxquels nous avons été confrontés avec la covid-19 », regrette le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

    De grandes divergences
    Malgré un large consensus sur la nécessité d’un texte contraignant pour rendre la réponse de la communauté internationale plus efficace et plus équitable, de grandes divergences subsistent sur la manière de s’y prendre.

    Arrivés à une impasse - le document de travail était quasiment illisible à force d’ajouts et de réserves -, les négociateurs se retrouvent avec une version simplifiée de 23 pages et un quart de mots de moins.

    Les principaux différends tournent autour de l’accès et de l’équité : accès aux agents pathogènes découverts, accès aux produits de lutte contre la pandémie tels que les vaccins développés à partir de ces découvertes et distribution équitable non seulement des tests, traitements et vaccins contre la pandémie mais aussi des moyens de les produire.

    Trouver l’indispensable consensus
    Le nouveau projet se concentre sur les points d’accord pour établir un cadre et tenter de trouver l’indispensable consensus. Il réserve certains des points les plus délicats à de futures discussions au cours des deux prochaines années, tout particulièrement l’accès aux pathogènes et le partage des produits issus de la recherche sur ces microbes.

    K. M. Gopakumar, chercheur principal au Third World Network - l’une des ONG qui suit de près les négociations et a décortiqué le nouveau texte -, estime qu’il « est dépourvu de tout résultat concret en matière d’équité et ne crée aucune obligation juridique pour faciliter un accès prévisible et durable au financement, aux produits et à la technologie liés à la pandémie ».

    Pour Médecins sans frontières, les obligations en matière de transfert de technologie vers les pays les plus pauvres « restent faibles ». En revanche, la garantie d’un accès équitable aux médicaments issus de la recherche et développement sur des fonds publics a survécu aux coupes claires, salue l’organisation Initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi).

    Mais les obligations « qui auraient garanti que les gens puissent bénéficier du progrès scientifique et avoir un accès équitable aux produits dont ils auront besoin ont été affaiblies ou supprimées du texte et doivent être rétablies », a demandé Michelle Childs, de la DNDi.

    « Un calendrier très serré »
    Les négociateurs pourraient être encouragés à trouver un terrain d’entente par les nouvelles sur le front de l’épizootie de grippe aviaire qui refait des ravages depuis 2020. Le virus H5N1 a récemment infecté des troupeaux de vaches aux États-Unis, une première. Si, pour l’heure, aucun cas de transmission d’humain à humain n’a été enregistré, la circulation intense du H5N1 et sa capacité à sauter d’une espèce à l’autre inquiètent.

    Deux semaines, « c’est un calendrier très serré », a reconnu vendredi Margaret Harris, une porte-parole de l’OMS.

    La Maison Blanche a réaffirmé l’engagement des États-Unis pour arriver à un accord.

    Tsegab Kebebew Daka, ambassadeur d’Éthiopie à Genève, estime que « les différences dans le texte ne sont pas énormes. Ce sont principalement des différences d’idées, et elles ne sont pas si nombreuses ».

    Et l’ambassadrice d’Australie Amanda Gorely de résumer : « Toutes les délégations doivent se rassembler et se concentrer sur la recherche d’un consensus ».

  • « Certains ne terminaient plus leurs phrases » : la « plante du diable » à l’origine d’une intoxication massive à Arzal | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/bretagne/certains-ne-terminaient-plus-leurs-phrases-la-plante-du-diable-a-lorigi

    Jeudi 25 avril 2024, une vingtaine de participants à un stage de cuisine, à Arzal (56), ont été intoxiqués par le datura. Cette plante toxique fait régulièrement l’objet d’alertes.

    « Heureusement on n’a consommé que des petites quantités… » L’organisateur d’un stage de cuisine dans le Morbihan se dit qu’il a peut-être évité le pire. Jeudi 25 avril, à Arzal (Morbihan), une vingtaine de participants ont été intoxiqués par le datura stramonium, surnommée parfois la « plante du diable ».

    • Qu’est-ce que le datura ? | Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
      https://agriculture.gouv.fr/quest-ce-que-le-datura

      Les alcaloïdes contenus dans le datura (atropine et scopolamine principalement) peuvent provoquer un syndrome anticholinergique ou atropinique, qui se manifeste d’abord par des troubles périphériques (dilatation de la pupille et troubles de l’accommodation ; tachycardie, vasodilatation etc..) puis des troubles centraux (agitation, confusion, hallucinations…). Ils peuvent entraîner une intoxication modérée persistant 8 à 12 heures ou une intoxication sévère durant 2 à 3 jours (la dilatation de la pupille étant particulièrement lente à disparaître). Les autres conséquences sont une sécheresse de la bouche prononcée, des troubles de la vue, agitation, confusion, désorientation spatio-temporelle, des paroles incohérentes… De très petites quantités suffisent pour déclencher une intoxication. Les symptômes nécessitent en général une hospitalisation.

  • Les complotistes tissent leur toile en Bretagne | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/les-complotistes-tissent-leur-toile-en-bretagne-6572732.php


    Le couple de Landeleau a apposé à l’entrée de sa propriété, une plaque indiquant qu’il héberge le consulat de l’État vivant breton.
    Le Télégramme/Didier Déniel

    Conseil national de transition, État vivant breton, ou encore One Nation : les groupes de conspirationnistes, citoyens souverains, ont fleuri ces dernières années en France et en Bretagne. Une nébuleuse qui dit agir pour l’émancipation des individus et refuse l’autorité de la République.

    Ces dernières semaines, une vidéo montrant un couple qui refusait de se soumettre à un contrôle d’alcoolémie dans le Nord a fait le buzz sur la toile. L’homme et la femme contestaient l’autorité des forces de l’ordre, et plus globalement celle de la République, pour laquelle elles agissaient. Des illuminés, direz-vous. Pas seulement. Car derrière ces postures, ils se nourrissent d’un nouveau mode de pensée, mettant l’individu, et son bien-être, au-dessus des lois et de l’organisation sociétale. Ces groupes se mettent hors-cadre, veillant bien à ne jamais se rapprocher d’un parti politique, d’une institution ou d’une ONG. Un mouvement né dans le sillage des antivax les plus acharnés et de leurs théories conspirationnistes.

    En France, ce mouvement a pris une telle ampleur qu’elle fait l’objet d’une surveillance accrue des services de police et de gendarmerie. Le plus répandu serait le Conseil national de transition (CNT), dont le but ultime serait de renverser le gouvernement et de mettre à bas la cinquième République. Selon le CNT, le pouvoir serait entre les mains de politiciens corrompus d’une « cinquième République sans existence constitutionnelle » ayant mis en place des mesures sanitaires pour placer sous contrôle la population. Aujourd’hui le salut passerait par un pouvoir confié à des Français « tirés au sort, qui exerceraient la souveraineté nationale ».


    Le 13 février dernier, le calme du bourg de Landeleau a été troublé par une manifestation lors du conseil municipal.
    Le Télégramme/Didier Déniel

    « La République Française n’a aucune légitimité sur la Bretagne »
    Il n’aura fallu que quelques mois pour que naisse dans notre région, une déclinaison identitaire de ce mouvement baptisée « Conseil national de transition breton » ou encore « État vivant breton ». Selon les têtes pensantes de ces groupes, la France n’aurait aucune légitimité sur la Bretagne, étant donné que les clauses du contrat de mariage entre la duchesse Anne et Louis XII, et les engagements politiques y afférents, n’auraient pas été respectés. De fait, tout Breton serait donc un être indépendant et autonome qui ne serait pas soumis aux lois de la République.

    Dans cette mouvance, un groupe localisé près de Brocéliande est particulièrement actif depuis quelque temps. Selon plusieurs sources, il est intervenu en février dernier dans la commune de Landeleau (29) pour soutenir un couple qui a construit des habitats légers sur son vaste terrain, sans autorisation aucune. L’homme et la femme, installés depuis la crise sanitaire, ont été condamnés à 3 000 euros d’amende et à déconstruire ces habitations avant le 16 avril. Le tout assorti d’une astreinte de 200 euros quotidienne si la décision de justice n’est pas respectée. À ce jour, les constructions sont toujours en place.

    « Le 13 février, une douzaine de personnes qui n’étaient pas de la commune ont perturbé le conseil municipal, raconte le maire, Yvon Coquil. Ils étaient venus contester la décision de justice. Je les ai invités à assister au conseil sans prendre la parole. Ils ont refusé. C’était assez tendu. J’ai dû appeler la gendarmerie. Je ne connaissais pas ces gens. En tout cas, ils étaient extérieurs à la commune. »

    « Parfois des profils inquiétants »
    Soutenu dans un premier temps par des membres du CNT, le couple semble avoir pris fait et cause pour ce mouvement, comme le prouvent certains de ses écrits postés sur les réseaux sociaux. « Nous sommes de l’État vivant breton depuis de nombreux mois déjà. Nous ne sommes plus concernés par le droit et les décisions de la République française Présidence (…) Nous sommes redevenus mandataires de nos personnes juridiques et vivantes. »

    Ces postures inquiètent un spécialiste de ces mouvements interrogé par nos soins « Ces personnes se lavent le cerveau entre elles. Elles sont tellement déconnectées de la réalité qu’elles en ignorent la présence d’autres entités qui relaient les mêmes discours. Elles perdent tout sens critique. Souvent, on a affaire à des idéalistes non-violents. Mais parfois certains profils sont plus inquiétants ».

    • Complotisme : plusieurs affaires devant la justice en Bretagne | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/bretagne/complotisme-plusieurs-affaires-devant-la-justice-en-bretagne-6572736.ph

      Le mouvement complotiste et des « Êtres souverains », dont les racines se trouvent aux États-Unis, a pris de l’essor ces dernières années. La Bretagne n’échappe pas à ce phénomène, comme le démontrent ces deux affaires judiciaires.

      La cofondatrice de One Nation condamnée à Saint-Brieuc
      Un des principaux groupes, One Nation, semble avoir de solides liens avec la Bretagne. En effet, il est écrit sur son manifeste, acte fondateur d’une nouvelle nation, que ce texte a été finalisé, le 29 février 2020, « quelque part en Armorique ». On peut y lire que « les gouvernements échouent dans leur mission » et « ne prennent pas soin ni des êtres humains ni de la terre ». La philosophie de ce mouvement vise à bâtir un nouveau monde, en dehors des codes politiques et sociaux habituels. L’être humain « cellule unique et individualisée » est placé au centre de cette démarche. « Il l’emporte sur l’entité légale créée après ma naissance » peut-on lire plus loin.

      One Nation a été cofondée par Alice Martin Pascual, alias Alice Pazalmar. Une jeune femme, vidéaste et créatrice de bijoux, qui vit dans le Lot. En mai 2023, elle a été condamnée par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc à 1 000 euros d’amende pour diffamation. Ses propos, diffusés sur la toile, visaient l’ex-président du conseil départemental des Côtes-d’Armor, Alain Cadec, et la responsable du service enfance du Département, qu’elle accusait de maltraitance sur enfants. Déjà incarcérée pour une série d’infractions routières, la prévenue avait regretté ses propos, évoquant une période troublée de sa vie durant laquelle elle contestait toute autorité.

      La dérive « sectaire » d’une famille
      Un couple originaire de la région de Concarneau a été condamné le 15 février à Quimper. Il avait déscolarisé son enfant, âgé d’une dizaine d’années, pendant trois ans, à partir de mars 2020. Sans suivi par l’Éducation nationale. Le couple de quinquagénaires, ayant refusé d’être défendu par un avocat, avait tenu des propos déroutants sur l’existence administrative des êtres humains. Selon lui, l’Éducation nationale, qui « formate les esprits », était une entreprise privée qui faisait des bénéfices sur le dos des écoliers. À ce titre, et selon sa logique, il demandait que l’EN soit affiliée au registre du commerce et des sociétés ! Le couple a été condamné à six mois de prison avec sursis et à 200 euros d’amende. Leur fils a été confié aux services sociaux. Le ministère public avait parlé « de dérive sectaire ».

    • Ce n’est pas loin de ...
      https://www.eff.org/cyberspace-independence

      We have no elected government, nor are we likely to have one, so I address you with no greater authority than that with which liberty itself always speaks. I declare the global social space we are building to be naturally independent of the tyrannies you seek to impose on us. You have no moral right to rule us nor do you possess any methods of enforcement we have true reason to fear.

      Merci @arno de nous avoir rappellé dans
      http://www.uzine.net/article60.html
      qu’il n’y a pas que la liberté libertaire individualiste des John Perry Barlow (pourtant je me sens parfois assez Deadhead ...)
      par exemple hhttps://archive.org/details/gd1978-04-16.sbd.cantor.motb.81457.sbeok.flac16/gd1978-04-16d1t12.MOTB.flac

      Chez nous on a les Reichsbürger pour nous amuser.
      https://de.m.wikipedia.org/wiki/Reichsb%C3%BCrgerbewegung
      Wikipedia nous informe que ..

      Reichsbürgerbewegung ist ein Sammelbegriff für eine organisatorisch und ideologisch sehr heterogene Szene aus meist Einzelpersonen, seltener teilweise sektenartigen Klein- und Kleinstgruppen. Gemeinsam ist ihnen, dass sie die Existenz der Bundesrepublik Deutschland als legitimer und souveräner Staat bestreiten sowie seine Repräsentanten und die gesamte deutsche Rechtsordnung fundamental ablehnen. Zu den von sogenannten Reichsbürgern vertretenen Ideologien gehören oft die Ablehnung der Demokratie, Ideologieelemente des Monarchismus, Rechtsextremismus, Geschichtsrevisionismus und teilweise Antisemitismus, Esoterik bzw. Rechtsesoterik oder die Leugnung des Holocausts. Sie teilen eine Haltung der Ablehnung einer offenen und pluralistischen Gesellschaft und weigern sich, unter anderem Steuern und Bußgelder zu zahlen oder Gerichtsbeschlüsse und Verwaltungsentscheidungen zu befolgen.

      C’est assez drôle et ressemble un peu au « Front Populaire de Judée » dans La vie de Brian mais dans un esprit de droite. Comme quoi parfois les crypto-nazis sont assez marrants à cause leur esprit étroit. On n’a pas besoin de grand chose pour s’amuser, pas vrai.

      Dabei berufen sich „klassische“ Reichsbürger darauf, dass ihrer Meinung nach das Deutsche Reich statt der Bundesrepublik weiterhin fortbestehe, entsprechend ihrer Ideologie entweder in den Grenzen des Deutschen Kaiserreichs oder in denen von 1937. Dieses Deutsche Reich werde als Organisation durch eine „kommissarische Reichsregierung“ (KRR) oder Ähnliches vertreten, deren Befugnisse die oft miteinander konkurrierenden Gruppen jeweils für sich beanspruchen.

      L’histoire devient sérieusement drôle quand l’état impérialiste post-nazi arrête les participants d’un complot qui devait rétablir le Deutsches Reich et restituer le droit au seuil allemand aux vrais allemands ariens comme moi. Manque de peau on a perdu notre attestation d’arien d’avant 1945 et pire encore on n’en veut plus rien savoir.

      De toute manière si un jour l’envie me prend de devenir arien officiel, j’irai en Iran ou en Inde après Modi où je me joindrai aux vrais des vrais de n’importe quoi.

      Au Japon aussi il y a des nazis partout ;-)

      Ship of fools
      https://genius.com/The-grateful-dead-ship-of-fools-lyrics
      I won’t slave for beggar’s pay, likewise gold and jewels
      But I would slave to learn the way to sink your ship of fools

      #wtf #nazis

    • Extrait d’un article de l’Obs

      • Qui sont les « citoyens souverains » ?

      Les phrases utilisées par le couple renvoient à l’argumentaire du mouvement antisystème des « citoyens souverains », apparu aux Etats-Unis dans les années 1970. Une mouvance qui s’est exportée dans le monde anglo-saxon et en France, où elle s’est manifestée à travers le mouvement One Nation, cofondé par Alice Pazalmar, explique à l’AFP le spécialiste de l’extrémisme en ligne Tristan Mendès France, qui évoque aussi une « hybridation avec le mouvement covido-complotiste ».

      https://www.nouvelobs.com/societe/20240410.OBS86926/on-ne-contracte-pas-nombre-de-membres-ideologie-qui-sont-les-citoyens-sou

      https://justpaste.it/e0re6

      De là à prétendre que ce genre d’acte de résistance est « payant » ^^

      L’homme sera jugé le 1er octobre à Dunkerque pour refus de se soumettre aux vérifications du véhicule et du conducteur, au contrôle d’alcoolémie et de l’usage de stupéfiants, défaut d’assurance et violences volontaires sur un militaire de la gendarmerie sans incapacité. Pour ces délits, il encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.

  • Amina Yamgnane : « Oui, j’ai été une gynécologue-obstétricienne maltraitante » | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/amina-yamgnane-oui-jai-ete-une-gynecologue-obstetricienne-maltraitante-

    Médecin depuis 24 ans, Amina Yamgnane sort un livre coup de poing sur les violences gynécologues et obstétricales. La fille de l’ancien ministre Kofi Yamgnane, qui a ouvert la clinique des femmes à Paris en 2016, y fait son mea culpa. Elle en appelle à une politique publique de la bientraitance.

    Formée à la médecine en Belgique, vous avez ensuite exercé à l’hôpital Necker, avec une spécialité sur les grossesses à très haut risque. Vous parlez d’années « sans empathie » et dites que vous avez été, vous-même, « maltraitante dans le soin ». La faute à qui ?

    Amina Yamgnane : « La faute à l’enseignement que nous, médecins, avons reçu depuis la nuit des temps ! Nous sommes, depuis toujours, centrés sur l’organe et la maladie, sans nous préoccuper de l’individu qui les traverse. Je suis partie de Bretagne en 1988, j’ai été diplômée de gynécologie obstétrique à l’université de Louvain, en Belgique, en 2000. On parle aussi d’une époque où les droits du patient étaient moins larges, du point de vue du droit. La notion de consentement n’est apparue qu’en 2002 en France : ça ne venait à l’idée de personne d’informer les patient(e) s sur les traitements, par exemple. Ni de demander à une femme si ça la dérangeait d’être nue pour l’examen gynécologique. Encore moins si elle acceptait la pose d’un spéculum. J’ai 54 ans, je suis moi aussi l’héritière de cette médecine à la croisée du non-consentement, de l’abus de pouvoir, du paternalisme et de la misogynie. Oui, j’ai été maltraitante dans le soin, même si c’était malgré moi ».

    Quel meilleur exemple de maltraitance pouvez-vous nous donner. Et comment en êtes-vous sortie ?
    « Le plus emblématique est le choix de la contraception. Voilà ce que j’ai longtemps dit à mes patientes : Madame, vous n’avez pas encore eu d’enfant ? Alors pas de stérilet, car cela vous expose aux risques d’infection. Quant à une ligature tubaire : si vous n’avez pas au moins quarante ans et plus de deux enfants, jamais de la vie ! Encore aujourd’hui, je mets au défi une femme de 32 ans sans enfant d’obtenir une ligature des trompes. La loi nous contraint pourtant à entendre la dame, même si c’est pour faire valoir la clause de conscience ensuite. Le déclic, je le dois à la pédopsychiatre Françoise Molénat, qui m’a conseillé, en 2003, une formation sur le ressenti des patientes en maternité. J’ai d’abord été hermétique à tous ces témoignages de ratages sur des situations obstétricales banales. Je n’avais pas fait toutes ces années d’études pour me faire dicter la leçon ! Et puis, un jour, j’ai été prise d’un vertige. Il se trouve que j’étais enceinte et que j’ai senti mon enfant bouger dans mon ventre. Tout d’un coup, je me suis identifiée à ces femmes qui me racontaient leur quotidien. Ça, l’université ne me l’avait jamais enseigné. Pire, mes professeurs me l’avaient toujours interdit ! »

    « On sait qu’une femme sur six en cabinet de gynécologie a été victime de violences sexuelles. Ne pas en tenir compte, rompre la confiance des soins, c’est prendre le risque qu’elles ne se soignent plus demain. »
    Le #MeToo et les exigences de la société rattrapent aussi votre profession. Des médecins en vue, comme le Pr Daraï ou la pédiatre Caroline Rey-Salmon, ont été récemment visés. L’un a été mis en examen pour violences volontaires, la seconde a fait l’objet d’une plainte pour agression sexuelle. Pour vous, la profession vit encore dans le déni ?
    « Malheureusement, oui, et il y a urgence à réagir. Le cas du Pr Daraï est emblématique. Qu’un professeur des universités, praticien hospitalier (PUPH), hautement réputé et connecté à l’international, n’ait lui-même pas reçu la formation pour faire évoluer sa pratique, cela pose grandement question. Il n’avait que 45 ans quand la loi sur le consentement est sortie ! Cela montre qu’on a collectivement failli. Heureusement, la jeunesse pousse pour que ça change, que ça soit côté patientes ou chez les jeunes gynécologues. Je les admire beaucoup et je compte aussi sur elles pour y arriver. »

    Votre Clinique des femmes, à Paris, expérimente, depuis 2016, un modèle plus vertueux. Mais il est aussi coûteux et forcément sélectif. Est-ce une solution pour demain ?
    « On y expérimente l’écoute active, auprès de 12 000 patientes par an. On ouvre sept jours sur sept mais on a diminué les cadences, le personnel n’est plus en burn-out, et le bénéfice, pour les femmes, va au-delà de ce que nous pouvions imaginer. On sait qu’une femme sur six, en cabinet de gynécologie, a été victime de violences sexuelles. Ne pas en tenir compte, rompre la confiance des soins, c’est prendre le risque qu’elles ne se soignent plus demain. C’est aussi laisser leurs futurs enfants dans le mal-être transmis par les 17 % de dépression post-partum en France. Alors oui, nous avons fortement investi et, à 140 €, nos consultations sont coûteuses. Mais s’il était intégré dans une politique nationale, ce surcoût éviterait, in fine, des dépenses qui s’avèrent aujourd’hui bien plus importantes. »

    « Il faut en finir avec le mythe de l’heureux événement. On gagnerait à informer loyalement et systématiquement les citoyennes sur les réalités de l’accouchement. »
    Le paternalisme se niche, d’après vous, sur les réseaux sociaux et jusque dans la préparation à l’accouchement…
    « Oui, car ils continuent à véhiculer le mythe de l’heureux événement. Or, on gagnerait à informer loyalement et systématiquement les citoyennes sur les réalités de l’accouchement. Quand on est enceinte pour la première fois, on a 20 % de risque d’avoir une césarienne et 20 % d’un accompagnement par instrumentation. On a encore six chances sur dix d’accoucher par voie basse, pas plus. Ne pas dire les réalités en face peut générer par la suite de la souffrance et même de la défiance à l’égard de la profession. Et ça aussi, c’est déjà du paternalisme. »

    Vous en appelez à une politique publique et à un « Grenelle » de la bientraitance en gynécologie obstétrique. Pourquoi ?
    « J’estime qu’il est temps de se mettre autour de la table pour changer de méthode. Le XXe siècle a été celui de la haute technicité, qui a permis de diminuer la mortalité à l’accouchement et de médicaliser les interruptions volontaires de grossesse. Le XXIe siècle doit devenir celui de l’humanisation des soins et de la prise en compte de la santé mentale. La bientraitance devrait par exemple faire partie intégrante des critères retenus par la Haute autorité de santé (HAS) pour évaluer les accouchements. En concentrant de plus en plus l’activité dans des grandes maternités, le système de soins pédale actuellement dans le mauvais sens. Si on attend cinquante ans pour s’en rendre compte, il sera trop tard. »

    « Prendre soin des femmes. En finir avec les violences gynécologiques », du Dr Amina Yamgnane. Aux éditions Flammarion. 21 €

    • Pff, oui @monolecte 140€ ça fait tiquer.
      Pour les pauvres, tu peux toujours te faire agresser gratuitement (agression payé par la sécu aux agresseurs) par un gynéco qui te demande, la main dans le vagin (contre une pilule du lendemain) si hier c’était bon comme ça avec ton copain ? ou l’autre qui t’annonce qu’elle va te violer elle aussi quand tu lui as pourtant spécifié tremblante que tu avais été victime de viols.

      Je vois plutot un argument de vente pour sa clinique qu’un réel méaculpa, elle est devenue humaine à quel moment ? et à quel moment elle demande pardon à ses patientes ? à partir de 140 la consultation c’est motivant de retenir ses instincts de destruction de l’autre.

      « On sait qu’une femme sur six en cabinet de gynécologie a été victime de violences sexuelles. Ne pas en tenir compte, rompre la confiance des soins, c’est prendre le risque qu’elles ne se soignent plus demain. »

    • Nous sommes, depuis toujours, centrés sur l’organe et la maladie, sans nous préoccuper de l’individu qui les traverse, alors même que celle-ci dispose éventuellement d’un revenu non négligeable !

      N’empêche, son cas plaide en faveur d’une expertise qui fait défaut dans bien des cas. À quand l’interdiction des professions de santé à toute personne qui n’a pas expérimenté un état pathologique ou un moment de dépendance aux soignants ?

      #médecine #accès_aux_soins #femmes #gynécologie #violences_sexuelles

    • Tous ces gens qui ont été dans le noir pendant tant d’années, alors qu’on n’écoutait pas les « radicaux », les militants, qui avaient raison, dans tous les domaines, médecine, nucléaire, nutrition, etc. Et qui maintenant se refont une blancheur faisant leur « mea culpa » de toutes les horreurs qu’ils ont commises.

      Et les lanceurs d’alerte qui l’ont payé de leur vie personnelle, professionnelle, parfois de leur vie, eux n’ont droit à aucune ligne dans les médias, aucune reconnaissance de personne.

  • Les quatre raisons qui freinent l’attribution du parc éolien en mer de Bretagne-Sud | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/economie/energie/les-quatre-raisons-qui-freinent-lattribution-du-parc-eolien-en-mer-de-b


    Zone d’implantation du parc éolien flottant

    L’attribution du marché du parc éolien flottant de Bretagne-Sud est guettée avec impatience. L’État pourrait envoyer un signal autour de la mi-mai. Pourquoi le dossier tarde-t-il tant ?

    Depuis que la Commission de régulation de l’énergie a remis son analyse à l’État, en février 2024, l’impatience monte autour du futur parc éolien en mer flottant de Bretagne-Sud (A05). Le ministère de l’Économie invoque le temps « normal » de l’instruction et pourrait rendre sa décision publique autour de la mi-mai.

    Cette impatience concerne, au premier chef, les consortiums industriels en lice. Ils seraient sept - sur dix au départ -, peut-être même six, la plupart proactifs avec les acteurs français et régionaux de la filière éolienne. Ces derniers se disent tout aussi impatients, comme les observateurs favorables ou opposés au développement de ce champ de production d’énergie électrique au large de Belle-Île-en-Mer et Groix.

    La capacité financière scrutée de près
    Les hypothèses vont bon train. L’une privilégierait de lier les deux marchés du parc initial (250 mégawatts) et de son extension (500 mégawatts), la procédure d’appel d’offres pour cette dernière devant être lancée, dès 2024, dans la foulée de l’attribution du premier. Cette perspective apparaît peu crédible sur le plan juridique, à moins que l’appel d’offres en cours ne se révèle infructueux et crée l’opportunité !

    Trois à quatre justifications, plus solides, permettraient d’éclairer le dossier, dont, faut-il le rappeler, le lauréat aurait dû être désigné dès 2023. La première est à chercher du côté du ministère : celui-ci tient probablement à s’assurer que le consortium retenu aura une assise financière suffisante pour mener le projet à son terme, alors que, ces derniers mois, quelques développeurs en Europe et dans le monde ont renoncé, pour des raisons économiques, à construire ou exploiter des parcs éoliens en mer.

    Une facture en hausse d’au moins 300 millions d’euros
    La deuxième raison découle de la première : le contexte d’émergence de l’éolien en mer flottant, une technologie coûteuse car pas encore mature, s’est progressivement dégradé, ces deux dernières années. Les prix des matériaux utilisés pour leur mise au point et construction ont considérablement grimpé. Pour le parc de Bretagne-Sud, l’investissement privé initial dépasserait le milliard d’euros, alors qu’il était antérieurement estimé à 700 millions d’euros. Dans le même temps, les prix de gros des marchés de l’énergie ont connu des variations extrêmes.

    On arrive au troisième motif qui pourrait expliquer la tergiversation : le prix de vente de l’électricité produite par le parc de Bretagne-Sud à partir de 2030-2031. Ce que l’on sait, à ce stade, c’est que l’aide maximale que pourrait apporter l’État français, pour les 20 premières années d’exploitation, s’élèverait à 2,08 milliards d’euros. À la condition que l’offre retenue ait une valeur égale au prix plafond de 140 euros du mégawattheure. La tendance était plutôt à 110 ou 120 euros du mégawattheure pour ce parc, même s’il n’est pas impossible que des candidats aient raboté l’offre, jusqu’à 20 %, pour avoir une chance de l’emporter. C’est d’ailleurs une source d’inquiétude : plus ce prix sera bas, moins les retombées sur l’économie bretonne et française liée à l’éolien seront intéressantes.

    En tout cas, le seuil haut de cette subvention publique a été fixé par la Commission européenne. Cette dernière a ainsi accordé à la France le droit de soutenir financièrement le développement de cette première ferme commerciale (hors pilote) au large de nos côtes, en limitant les distorsions de concurrence au sein du marché européen. Quant aux retombées fiscales locales du parc, elles sont évaluées à 100 millions d’euros sur 20 ans.

    « La Région Bretagne est prête ! »
    Une autre raison, enfin, pourrait expliquer ce délai de réponse de l’État : l’acceptabilité sociétale. Des oppositions associatives ont été réaffirmées, avec force, lors de la consultation publique La mer en débat, qui prend fin ce 26 avril. Des conditions ont, par ailleurs été posées, par les pêcheurs, des ONG environnementales et des élus.

    Parmi ces élus, Daniel Cueff, le vice-président de la Région Bretagne délégué à la mer et au littoral. Depuis Marseille, où se tient le salon européen annuel de l’éolien flottant (Fowt), jusqu’à ce 26 avril, il a posté ce message sur LinkedIn : « Quand donc le gouvernement annoncera-t-il le nom du lauréat du parc offshore de Belle-Île-en-Mer ? Et qui sera choisi ? La Région Bretagne est prête » !

    • Éolien en mer : Le Maire et Lescure attendus jeudi 2 mai à Saint-Nazaire pour des annonces | Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/economie/energie/eolien-en-mer-le-maire-et-lescure-attendus-jeudi-2-mai-a-saint-nazaire-

      Les ministres Bruno Le Maire et Roland Lescure se rendront à Saint-Nazaire (44), jeudi 2 mai, pour y préciser les intentions du gouvernement dans le développement de l’éolien en mer.
      Les ministres de l’Économie, Bruno Le Maire, et son homologue chargé de l’Industrie et de l’Énergie, Roland Lescure, visiteront les Chantiers de l’Atlantique, jeudi 2 mai, à Saint-Nazaire (44), à l’occasion du départ de la sous-station électrique du parc d’éoliennes en mer d’Yeu-Noirmoutier.

      Ils prévoient de préciser la politique du gouvernement en matière de développement de l’éolien en mer, alors que la France vise des puissances de 18 GW en 2035 et 45 GW à l’horizon 2050. Ils devraient notamment annoncer « le calendrier des prochains appels d’offres pour le déploiement de nouveaux parcs éoliens offshore, ainsi que des mesures pour favoriser le recours à l’industrie française dans ces appels d’offres ».

      Ils devraient profiter de l’occasion pour rendre publique leur décision dans l’attribution du marché du parc éolien flottant de Bretagne-Sud.

  • Le Bugaled Breizh refait surface au port du Guilvinec | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/finistere/le-guilvinec-29730/le-bugaled-breizh-refait-surface-au-port-du-guilvinec-6572135.php


    Au port du Guilvinec-Léchiagat le Bugaled Breizh refait surface pour les besoins d’un tournage.

    Pour le tournage de la série qui lui est consacrée, le Bugaled Breizh est réapparu dans le port du Guilvinec, mercredi, provoquant une certaine émotion sur les quais.

    Séquence émotion, mercredi 24 avril, dans le port du Guilvinec-Léchiagat (29) où, pour les besoins du tournage d’une série télévisée, le Bugaled Breizh est réapparu dans les eaux bigoudène. Après une journée de tournage en mer, mardi 23 avril, sous la surveillance du canot Men Meur de la SNSM, place aux prises de vues pour le dernier départ. Le Bara Zur (de l’Armement bigouden) a été pour l’occasion redécoré, de la casquette de la passerelle jusqu’à la bouée de sauvetage. L’illusion a provoqué un mélange de sentiments sur le quai.

    « Ça donne des frissons »
    « Ça donne des frissons de revoir ce nom sur la coque d’un navire », souligne un vieux marin. « Cela nous replonge dans une histoire dramatique », complète son ami. « À quoi sert ce genre de film, quand on connaît la véritable histoire », s’agace un autre marin ayant une pensée pour la famille.


    Les détails ont été soignés, jusqu’à la bouée de survie au nom du chalutier bigouden disparu le 14 janvier 2004.
    Photo Arnaud Montfort

    « 37 secondes », qui raconte l’histoire du Bugaled Breizh, le chalutier bigouden disparu en mer le 15 janvier 2004, au large des Cornouailles anglaises, sera diffusé en 2025 sur Arte et HBO. Cette série en 6 épisodes, se veut un hommage aux victimes, aux familles, dans le respect de leur douleur, « afin d’explorer l’impact humain de ce drame, le combat des familles pour obtenir la vérité », souligne Alain Bonnet, le producteur.


    Le Bara Zur (de l’Armement bigouden) a été pour l’occasion redécoré, de la casquette de la passerelle jusqu’à la bouée de sauvetage.
    Photo Arnaud Monfort

    • https://www.ouest-france.fr/mer/vingt-ans-apres-retour-sur-les-dates-marquantes-de-laffaire-du-bugaled-

      22 janvier 2004 : la piste militaire d’abord rejetée

      Au moment du naufrage, plusieurs sous-marins participaient à un exercice militaire à proximité. L’un d’eux a-t-il pu être impliqué dans le drame, se demandent certains marins.

      Une hypothèse rejetée, à ce moment, par le propriétaire du Bugaled-Breizh, Michel Douce, dans Ouest-France : « Je ne peux pas laisser dire n’importe quoi. Si la Marine, en qui j’ai une totale confiance, avait eu un doute, elle ne nous aurait pas accueillis à bord de l’Andromède pour inspecter le bateau. L’abordage, on l’a découvert ensemble. »

      Bertrand Massonneau, alors adjoint du préfet maritime de Brest, rappelait de son côté, carte à l’appui, qu’il avait obtenu immédiatement des autorités anglaises la position des sous-marins et l’autorisation de la communiquer : « On n’est pas dans le domaine du « secret-défense ». Il n’y a eu aucun retard sur l’information. » Pour lui, le sous-marin néerlandais Dolfijn, qui se trouvait à proximité immédiate du chalutier, ne peut pas être accusé. « Si ce bâtiment était responsable, vu la force du choc constaté sur l’épave, il aurait été contraint de rentrer au port et ses dégâts ne seraient pas passés inaperçu. »

      Septembre 2006 : l’hypothèse du sous-marin refait surface

      Dans une note, datée du 11 août 2006, le juge d’instruction, Richard Foltzer, en charge du dossier évoque la possibilité de l’implication d’un sous-marin. Le juge estime que « compte tenu de certaines conclusions déjà déposées par les experts, il apparaît de plus en plus important d’examiner avec toute la compétence et la technicité nécessaires l’hypothèse d’un bâtiment sous-marin qui se serait pris dans l’une voire dans les deux funes (câbles du chalut) du train de pêche du Bugaled-Breizh. » Il annonce la nomination d’un expert. Quelques semaines plus tard, le rapport intermédiaire d’expertise des funes (les câbles du chalut) semble renforcer le scénario du sous-marin.

      Après lecture du rapport, Michel Douce, propriétaire du chalutier, indique dans Ouest-France : « La fune bâbord, celle qui a été retrouvée déroulée de 140 mètres de plus que l’autre, présente des traces de titane dont l’origine reste inexpliquée. » Pour l’armateur bigouden, cette nouvelle ne fait que renforcer sa conviction de l’impact d’un sous-marin avec le Bugaled. « Je ne voulais pas me prononcer tant que je n’avais pas de preuves matérielles. Cette fois, il semble que cela aille dans le bon sens. On ne trouve pas de titane dans l’eau de mer ! »

      Et aussi :

      https://www.ouest-france.fr/bretagne/temoignage-larmateur-du-bugaled-breizh-raconte-le-jour-ou-il-a-vu-les-p
      (témoignage de Michel Douce, armateur du Bugaled Breizh, embarqué à bord de l’Andromède, bateau militaire français)

  • Racisme, violence policière, droit de manifester… La France pointée du doigt par Amnesty International | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/racisme-violence-policiere-droit-de-manifester-la-france-pointee-du-doi

    Dans son apport annuel sur les droits humains, la secrétaire générale d’Amnesty International signale, ce mercredi, de graves restrictions et abus en France en 2023 notamment en ce qui concerne le droit de manifester et les droits de l’enfant. Revue de détails.

    « Recours à une force abusive, ainsi qu’à des pratiques de maintien de l’ordre discriminatoires ». L’ONG Amnesty International, qui lutte pour le respect des droits de l’Homme dans le monde, alerte, dans son rapport annuel publié ce mercredi sur certaines pratiques menées en France en 2023.

    « Des arrestations arbitraires »
    Après l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre et les représailles menées par Israël à Gaza, plusieurs manifestations pro-palestiniennes ont été interdites en Europe, et notamment dans l’Hexagone. « Des restrictions illégales » pour l’ONG menant à « des arrestations arbitraires ». « L’Allemagne, l’Autriche, la France, la Hongrie, la Pologne et la Suisse ont interdit par anticipation de telles manifestations en 2023, sous de vagues prétextes de risques d’atteinte à l’ordre public ou à la sécurité nationale et, parfois, sous l’influence de stéréotypes racistes », estime Amnesty International.

    L’ONG dénonce aussi la violence dans le maintien de l’ordre lors de rassemblements : « le matraquage aveugle, a souvent été utilisé en premier recours » pour disperser des manifestations.

    L’organisation ajoute, qu’en sus, « des médias et des responsables politiques ont fréquemment tenu des propos déshumanisants envers les Palestiniens, diffusant des stéréotypes racistes et pratiquant l’amalgame entre musulmans et terroristes ».

    Des ONG dissoutes « en dehors de toute procédure régulière »
    Des manifestations en faveur du climat ont aussi été, comme à Sainte-Soline, « sévèrement réprimées par les autorités. Des militants du climat se livrant à des actes pacifiques de désobéissance civile ont fait l’objet d’arrestations collectives, de poursuites judiciaires pour des chefs d’inculpation graves et de campagnes de dénigrement ». Des blessés, parfois graves, ont aussi été déplorés.

    La France est aussi accusée par Amnesty International d’avoir cherché à dissoudre, en 2023, plusieurs ONG ou des collectifs comme les Soulèvements de la terre, « en dehors de toute procédure régulière », nuisant ainsi à la liberté de réunion.

    Le racisme et l’homophobie trop présents
    Le racisme et la xénophobie restent encore très prégnants dans l’Hexagone, exacerbés encore plus par le conflit à Gaza. Toute l’année dernière, des mosquées, synagogues et cimetières ont été les cibles de tags et de vandalismes…
    Amnesty relève aussi la pratique « courante » du « profilage ethnique par les responsables de l’application des lois ». Alerté notamment par le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme (HDCH), le Conseil d’État a effectivement reconnu, en octobre, des contrôles discriminatoires menés par la police mais sans que des solutions soient proposées pour lutter contre ce phénomène.

    Moins contrôlées au faciès que les hommes, les femmes musulmanes sont, toutefois, « particulièrement visées par certaines restrictions en matière de sport et d’enseignement », pointe l’ONG. Pour exemple, la Fédération française de football interdit

    Aux joueuses musulmanes portant un couvre-chef religieux de participer à des matchs en compétition. Dans le milieu scolaire également, le port de l’abaya et du qamis à la rentrée 2023 fait débat.

    Les personnes LGBT ne sont pas épargnées : une hausse des violences à leur encontre est relevée, notamment « des attaques et des actes de vandalisme contre des centres d’accueil en métropole et en outre-mer ».

    Les droits de l’enfant pas toujours respectés
    Enfin, les droits de l’enfant sont aussi menacés dans l’Hexagone d’après Amnesty. Alors que la France a enregistré un nombre record de sans-abri en 2023, en juin, le Comité des droits de l’enfant s’est dit préoccupé par le nombre croissant de familles vivant sous le seuil de pauvreté.

    Le Comité contre la torture s’est aussi inquiété des multiples refus de la France de rapatrier des femmes et enfants français retenus dans des conditions déplorables dans des camps du nord-est de la Syrie.

    Enfin, la nouvelle loi votée sur l’immigration porte « atteinte aux droits à la vie familiale, au logement et à la santé », estime le rapport. La rétention de familles demandeuses d’asile avec enfants, ainsi que de mineurs non accompagnés, est aussi source d’inquiétudes.

  • Éolien en mer : la Bretagne dans un océan d’incertitude | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/bretagne/eolien-en-mer-la-bretagne-dans-un-ocean-dincertitude-6568695.php


    Ministère de l’économie

    L’État a concocté une carte des zones susceptibles d’accueillir des nouveaux parcs d’éoliennes en mer. Combien ? Et à quelles conditions ? Les élus du conseil régional de Bretagne, réunis ce vendredi en session, ont dit tout haut leur frustration.

    La zone, en forme de cerf-volant, s’étend au large des Côtes-d’Armor et du Finistère. Là, à l’horizon de la Bretagne-nord, se trouve le principal site susceptible d’accueillir, d’ici dix ans, les prochains parcs bretons d’éoliennes en mer. S’il était entièrement recouvert de géants d’acier, on pourrait produire jusqu’à 11 GW/h, soit près de la moitié de l’objectif national pour 2030. Mais rassurez-vous, explique-t-on en haut lieu, tel n’est pas le projet. Un ou deux parcs supplémentaires ici - le chiffre évoqué aujourd’hui - seront suffisants pour déclencher bien des tempêtes.

    Ces « zones propices au développement des éoliennes en mer » étaient à l’ordre du jour du conseil régional ce vendredi. Une carte concoctée par l’État et soumis au débat public qui a lieu en ce moment sur toutes les façades maritimes de l’Hexagone. Dans cette affaire, l’avis des élus bretons est donc purement consultatif. D’où la fâcheuse impression que « tout est joué d’avance », s’exclame le député Marc Le Fur, également conseiller régional du groupe droite et centre.

    La Région pose des conditions
    Malgré les critiques sur la méthode, le président Loïg Chesnais-Girard redit le soutien ancien de la Région au développement des énergies marines renouvelables. Gage, à ses yeux, de la sortie du pétrole et de l’indépendance énergétique de l’Europe. Mais il pose ses conditions. La première : « l’acceptation par les acteurs bretons de la mer ». À commencer par les pêcheurs. « Nous devons conjuguer les éoliennes avec l’activité maritime mais aussi le respect de la biodiversité ».

    Premier point d’achoppement : ni la pêche ni la biodiversité ne figurent dans les critères retenus pour dessiner ces cartes, souligne notamment Ronan Pichon, conseiller régional écologiste. Le Secrétaire général aux affaires régionales, interlocuteur des élus côté État, tente de rassurer. « Le débat avec le monde de la pêche est engagé depuis longtemps. Et il n’est pas question de sacrifier la biodiversité. »

    Les élus bretons réclament aussi de réelles retombées économiques. Et là aussi, le bât blesse, s’alarme l’autonomiste Aziliz Gouez. Aujourd’hui, le prix de l’électricité est prépondérant lorsque l’État choisit les entreprises chargées de l’exploitation des éoliennes. Au détriment d’autres critères, comme le recours au tissu économique local. L’inquiétude est partagée par l’exécutif breton, qui redoute de voir arriver des entreprises, certes mieux-disantes côté prix, mais se fournissant en dehors de l’Europe. Pas vraiment en ligne avec cette « souveraineté énergétique » tant souhaitée par le gouvernement.

    Questions sans réponses
    Autre question : comment raccorder au continent ces futurs parcs éoliens de Bretagne-nord ? À eux seuls, les câbles marins et la mise au niveau des ports coûteront cher. Sans parler des travaux majeurs nécessaires sur le réseau, pas taillé pour transporter autant d’électricité. Qui paiera ? « C’est un sujet important en Bretagne et on progresse », répond le représentant de l’État. « Mais la vraie question est plutôt de savoir si on prend en charge ce coût maintenant ou si on le laisse aux générations futures. La réponse est toute trouvée. »

    Ces interrogations en suspens laissent en tout cas un goût de trop peu à bien des conseillers régionaux. « Comment se prononcer dans ces conditions ? », s’agace Isabelle Le Callennec, la cheffe de fille de la droite. L’affaire, en tout cas, est censée aller vite. Fin du débat public le 26 avril, validation des zones à l’automne 2024 et premiers appels d’offres en 2025. Une rapidité qui laisse songeur Daniel Cueff, vice-président à la mer. « La précipitation peut nous conduire à des erreurs majeures d’appréciation. Mais depuis le temps que la Bretagne sollicite ce déploiement, on ne va pas tergiverser maintenant. »

  • À Brest, le projet de fusion entre l’Institut polaire et l’Ifremer fait débat | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/finistere/brest-29200/a-brest-le-projet-de-fusion-entre-linstitut-polaire-et-lifremer-fait-de


    L’institut polaire fusionnera-t-il avec l’Ifremer installé à quelques centaines de mètres, à Plouzané ? La réflexion est ouverte avec un objectif affiché au 1er janvier 2025.
    Photo Le télégramme/Claude Prigent

    Un projet d’intégration de l’Institut polaire (Ipev) à l’Ifremer est imaginé au 1er janvier 2025. Les deux structures sont invitées faire leurs propositions en juin. Un syndicat dénonce « une fusion à marche forcée ».

    L’institut polaire Paul Émile Victor (Ipev), basé à Plouzané avec ses 50 personnels, sera-t-il absorbé par l’Ifremer, dont le siège est situé à quelques centaines de mètres, sur le site de la pointe du Diable. Le 27 novembre dernier, Sylvie Retailleau, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche avait demandé aux présidents de l’Institut polaire français (Ipev) et de l’Ifremer, de réfléchir à un rapprochement de leurs instituts respectifs.

    Le 29 mars, Claire Giry, directrice générale de la recherche au ministère, faisait le même déplacement à Plouzané pour annoncer aux personnels de l’Ipev que le rapprochement demandé se ferait sous forme d’une dissolution administrative du groupement d’intérêt public (GIP) Ipev, pour une intégration à l’Ifremer à la date du 1er janvier 2025. Et que les deux instituts avaient jusqu’au mois de juin pour préparer le terrain.

    Rénovation des bases en Antarctique
    L’objectif annoncé de cette restructuration est de faire bénéficier l’Ipev des fonctions support de l’Ifremer pour la réalisation des projets d’envergure à venir (rénovation des bases en Antarctique), l’Ipev étant jugé sous-dimensionné pour la réalisation de tels projets.

    Mais pour le syndicat SNTRS-CGT, les contours de cette fusion restent flous. « Les deux instituts ont jusqu’à ce mois de juin pour établir la feuille de route, sans connaître ni les contours ni les moyens humains et financiers qui doivent nécessairement accompagner un tel changement. Le ministère fait reposer sur les deux instituts, dont les capacités sont déjà largement surexploitées, la charge de définir eux-mêmes la solution à un problème qu’ils n’ont pas posé ! » regrette le syndicat.

    De son côté, le directeur de l’Ipev, Yan Ropert-Coudert est moins catégorique. « Rien n’est acté, rien n’est décidé. Nous sommes dans une phase d’étude des options. Nous ferons tout pour garder une certaine autonomie administrative et de donneur d’ordre ».

    Sur fond de manque de moyens
    Selon le SNTRS-CGT, « l’annonce de ce rapprochement entre deux structures, différentes dans leurs fonctions et leurs missions (déjà très éprouvées financièrement et moralement par l’insuffisance chronique des moyens alloués au regard des missions attribuées et des ambitions polaires et maritimes affichées) interroge et inquiète. Cette restructuration impacterait lourdement la cinquantaine de salariés permanents de l’Ipev (pour moitié CNRS, pour moitié contractuels de droit privé), les salariés d’Ifremer déjà durement éprouvés par des moyens constamment en baisse.

    Les contractuels déployés sur le terrain (180 personnes pendant les campagnes d’été) verraient leurs contrats être changés en cours de campagne et, plus généralement, les nombreux acteurs de la recherche polaire dont la réussite des programmes dépend très largement du soutien et du savoir-faire unique des opérateurs de l’Ipev. Compte tenu des impacts psychosociaux, juridiques et d’organisation que fait courir un tel rapprochement, il est hors de question d’accepter un calendrier aussi serré ; il est inconcevable pour les personnels de l’Ipev de devoir changer de cadre d’emploi pendant la campagne d’été ».

    « Restructuration à marche forcée »
    « De plus, un tel rapprochement nécessite des moyens humains et financiers supplémentaires qui n’ont, à ce jour, pas été annoncés. » Le SNTRS-CGT s’insurge contre cette restructuration à marche forcée, « sans moyens dédiés ni études sérieuses d’impact humain et de faisabilité ».

    « Quelle que soit la solution que le ministère et nos directions préconiseront, le SNTRS-CGT s’opposera à tout passage en force, revendiquera des conditions salariales, statutaires favorables aux personnels de l’Ipev, et se battra pour que les personnels des deux instituts puissent assurer leurs missions dans de bonnes conditions de travail », complète le syndicat.

    « S’il y a intégration, il faudra trouver la meilleure formule possible », rassure le directeur qui a eu le loisir d’échanger longuement avec la ministre, au cours d’un déplacement récent, sur le terrain, au Svalbard.

  • Assurance maladie du Morbihan : une offensive sur les fraudeurs rapporte 4,6 M€ | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/bretagne/assurance-maladie-du-morbihan-une-offensive-sur-les-fraudeurs-rapporte-
    L’article commence par la présentation du cas d’une salariée dont « l’arnaque » est qualifiée de « perle ».

    […]
    Cette arnaque est l’une des « perles » que l’équipe de contrôle de la CPAM a débusquées en 2023. Une année record dans le Morbihan : l’administration a détecté et stoppé un montant de fraudes de 4,6 M€, contre 2 M € en 2022. Dans le cas de cette assurée, la caisse a récupéré le montant total des IJ versées (12 500 €) et a prononcé une pénalité financière de 4 000 €.

    Portée par une réglementation qui se durcit, la caisse participe à l’offensive nationale contre les arnaques, qui, dans le Morbihan, émanent des assurés dans 63 % des cas. Un chiffre trompeur car ce sont de petits resquilleurs, qui représentent 10 % des sommes détournées.

    Portée par une réglementation qui se durcit, la caisse participe à l’offensive nationale contre les arnaques, qui, dans le Morbihan, émanent des assurés dans 63 % des cas. Un chiffre trompeur car ce sont de petits resquilleurs, qui représentent 10 % des sommes détournées.[…]

    Le gros des fraudes, 90 % des sommes, provient des professionnels, des fournisseurs de services et de matériel médical et des établissements de santé. Depuis trois ans, l’arnaque au 100 % santé a la cote. Des escrocs vendent des prothèses auditives défectueuses, ou fabriquent de fausses ordonnances, pour toucher le remboursement à 100 % de l’Assurance maladie.

    Et un nouveau type de fraude occupe également la caisse du Morbihan : les « kits » clé en main vendus en ligne, principalement pour de faux arrêts de travail. « Ils sont directement proposés sur les réseaux sociaux, regrette Gaspard Lallich. C’est de plus en plus pratiqué, l’accès à la fraude est démocratisé ». Deux nouveaux délits sont créés, cette année, pour cibler ces fournisseurs de kits, dont un « délit de facilitation à la fraude sociale ».

    • c’est bien pour cela que l’offensive (médiatique) se concentre sur les petits resquilleurs

      « On a un meilleur échange de données avec les impôts, le parquet, l’ARS, la gendarmerie, les organismes sociaux, etc. On a aussi des outils prédictifs qui nous permettent de cibler des comportements de consommation de soins ou de prescription atypiques ».

    • Les flics de la CPAM auront une médaille pour avoir parfaitement médiatisé la récupération de 102% du montant des fraudes de la multitude des petits arnaqueurs * qui n’ont que ce qu’ils méritent, il faut sauver notre système de santé.

      En anglais, on parle de low hanging fruits 🍑

      * soit 10% du montant total de la fraude, suggestion de présentation, un crédit vous engage, document non contractuel, ne pas jeter sur la voie publique, le société décline toute responsabilité

    • En guise de diversion aussi, pointer des fraudes exceptionnelles effectuées au bas de l’échelle évite de mettre en lumière l’ordinaire de la fraude issue du coeur du système de santé et des soignants les plus gradés. Comme dans le cas de l’infirmière voyoute mais mégalomane et peu prudente qui vient cacher la forêt des arrangements rémunérateurs effectués au quotidien (labos et autres structures capitalistiques inclus).

      Fraude à l’Assurance-maladie : une infirmière condamnée pour avoir facturé des actes fictifs pour plus de 1,5 million d’euros
      https://www.lemonde.fr/livres/article/2024/04/18/l-esclavage-dans-les-mondes-musulmans-de-m-hamed-oualdi-tordre-le-cou-aux-cl

      #CPAM #santé #fraude

  • À Saint-Avé, des cours d’école repensées pour limiter les conflits | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/morbihan/saint-ave-56890/a-saint-ave-des-cours-decole-repensees-pour-limiter-les-conflits-656361
    https://media.letelegramme.fr/api/v1/images/view/661a0b9e237f284c4d165727/web_golden_xxl/661a0b9e237f284c4d165727.1

    En Belgique, elles sont nombreuses ; en Bretagne, elles commencent à essaimer. Saint-Avé (56) a équipé ses deux écoles publiques de cours régulées. Des aménagements pensés pour que chacun trouve sa place.

    « Avant, il y avait tout le temps des disputes autour des histoires de ballon, maintenant c’est fini », confie Emmanuel, l’un des 150 élèves de l’école Anita-Conti, à Saint-Avé. La cour de cet établissement, comme celle de l’autre école publique de cette ville de 12 000 habitants, est désormais régulée. Elles ont été inaugurées cette semaine.

    Derrière ce terme, un principe simple : à chaque espace de la cour, ses règles d’usage. La zone bleue est dédiée au ballon, la zone jaune constitue une zone dynamique où les enfants ont le droit de courir, la zone verte est devenue un lieu réservé aux activités calmes, pour s’asseoir, lire et discuter. Des signalétiques de couleurs ont été apposées.

    « Plus de place aux filles »
    L’idée s’est développée dans des pays du nord de l’Europe, notamment en Belgique. C’est justement une conférence de Bruno Humbeeck, psychopédagogue, de l’université de Mons, en 2018, qui avait suscité de l’intérêt pour ce concept chez les élus avéens. « La question de l’évitement des conflits grâce à la délimitation des zones nous avait intéressés », raconte Julie Magdelaine-Le Tailly, adjointe chargée de la politique éducative. « L’intérêt est de faire en sorte que tous les enfants trouvent leur place ».

    On pensait qu’à la récréation, les enfants avaient surtout envie de courir et se défouler. Mais il est aussi légitime qu’ils puissent se poser.


    Le foot, en star des cours de récréation, a toujours sa place dans la cour régulée, mais circonscrit à un périmètre défini et entouré de barrière, il laisse de la place aux autres activités. « On ne prend plus de ballons sur la tête », se réjouit une enseignante.
    (Le Télégramme/Fanny Coconnier)

    Quand les cours classiques s’organisent souvent autour du ballon, les cours régulées délimitent son usage. « Ce type de cour donne plus de place aux filles », souligne l’élue. À Anita-Conti, le terrain de foot a été délimité par des barrières. Et les propositions d’activités se sont multipliées. Une slackline (une sangle pour jouer les funambules), des modules d’escalade ont été installés. Mais aussi des bancs et des chaises, pour les zones plus calmes. « Le midi, on peut dessiner, jouer au Uno, discuter tranquillement entre amies », apprécie Laly, élève de CM2. Certaines propositions émanent des enfants. Ils ont eu voix au chapitre lors des réunions préparatoires, demandant des hamacs ou des nichoirs. « On pensait qu’à la récréation, ils avaient surtout envie de courir et se défouler, se remémore Marine Vinson, enseignante et directrice de l’école par intérim. Mais il est légitime aussi qu’ils puissent se poser ». Des malles de jeux calmes sont ainsi mises à disposition des écoliers. « On amène plus de propositions d’activités », souligne Marine Coué, directrice générale adjointe en charge du pôle services aux habitants à la mairie de Saint-Avé.


    L’aménagement de la cour de l’école Anita-Conti a été facilité par sa taille. Avec le retour du soleil, Emma, Thalia, Gabriel et Norane profitent des espaces naturels pour jouer avec des bâtons dans la terre.
    (Le Télégramme/Fanny Coconnier)

    « Des récréations plus apaisées »
    Ce vendredi matin, un groupe de filles discute - et règle un conflit - autour d’une table en bois, des filles et des garçons jouent les acrobates sur la slackline, un autre groupe partage un colin-maillard et un autre, mixte, joue au ballon dans la zone réservée. « C’est plus facile à surveiller, estime Marine Vinson. Il y a moins de chahut, les récréations sont plus apaisées ». Les enseignants espèrent que ces zones permettent aussi des rencontres entre des enfants qui se trouvent des centres d’intérêt communs.

    L’ambition du dispositif est aussi d’éviter les situations de harcèlement. Les cours régulées s’inscrivent ainsi dans le programme Phare, programme de lutte contre le harcèlement à l’école. Saint-Avé a obtenu 80 000 € de financements du ministère de l’Éducation nationale, pour des aménagements à hauteur de 175 000 €. Le rectorat accompagne plusieurs écoles bretonnes sur ce type de projets. Un seul regret pour Djulian : « On ne peut plus faire de loup géant dans toute la cour ».

  • Achat d’Euronews : l’ombre de Viktor Orban | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/economie/achat-deuronews-lombre-de-viktor-orban-6563527.php

    Des entités proches du premier ministre hongrois Viktor Orban ont secrètement participé à l’achat de la principale chaîne d’information européenne Euronews, selon une enquête réalisée par des médias hongrois, français et portugais.

    Officiellement, c’est le fonds d’investissement Alpac Capital, dont le siège est au Portugal, qui a acquis une part majoritaire dans Euronews, en juillet 2022, pour un montant d’environ 170 millions d’euros. La transaction avait été validée, en mai 2022, par le ministère français des Finances, Euronews, qui a son siège à Lyon, étant une entreprise de droit français dans un secteur stratégique, celui des médias.

    45 millions d’euros d’un fonds hongrois
    Or, au moins un tiers des fonds proviennent de sources liées à Viktor Orban, ont révélé, jeudi, le site internet d’investigation hongrois Direkt36, le quotidien français Le Monde et l’hebdomadaire portugais Expresso.

    Le fonds hongrois Szechenyi, un organisme sous la tutelle, au moment de la transaction, d’une fondation présidée par le ministre de l’Économie Mihaly Varga, a apporté une contribution de 45 millions d’euros, selon des documents internes.

    Une présentation PowerPoint, « strictement confidentielle », obtenue par Direkt36, suggère que des considérations d’ordre politique ont joué un rôle dans la décision. L’opération visait notamment à atténuer « le #biais_de_gauche » dans les médias, Euronews étant « influente sur les politiques de l’UE ».

    Le directeur d’Alpac Capital, Pedro Vargas David, est, par ailleurs, le fils de l’ex-député européen Mario David, un ancien conseiller et ami personnel de M. Orban. Le principal partenaire dans les opérations de communication du gouvernement hongrois, New Land Media, a, pour sa part, accordé un prêt de 12,5 millions d’euros à une filiale hongroise d’Alpac Capital impliquée dans cet achat, a confirmé son propriétaire Gyula Balasy à Direkt36.

    Une source interne citée par le média a déclaré qu’il était évident que l’ordre de financer l’investissement venait « d’en haut ».

    « Pas au courant »
    Depuis le retour au pouvoir de Viktor Orban en 2010, le paysage médiatique a été profondément remanié : les médias publics sont devenus le relais de la politique officielle, tandis que des proches du pouvoir ont acheté des pans entiers du secteur des médias privés. Euronews, Szechenyi Funds et New Land Media n’étaient pas joignables dans l’immédiat.

    Interrogé par l’AFP, l’attaché de presse de Viktor Orban, Bertalan Havasi, a affirmé que le gouvernement hongrois n’était « pas au courant » de l’accord. Pour l’heure, les journalistes d’Euronews contactés par Le Monde n’ont pas constaté d’influence éditoriale sur les sujets hongrois ou européens. Les syndicats ont cependant dénoncé les contrats publicitaires signés avec des pays comme l’Azerbaïdjan et l’Arabie Saoudite qui, selon eux, affectent les contenus.

    Chaîne d’information continue, lancée en 1993 par une vingtaine de chaînes de télévision européennes, Euronews diffusait, à l’origine, à partir de Lyon, en 15 langues avec une rédaction de 400 journalistes.

    Fournissant des informations à plus de 400 millions de foyers dans 160 pays, elle a connu, depuis 2020, une série de restructurations, avec des effectifs réduits de moitié et une rédaction redéployée à Bruxelles, au plus près des institutions européennes.

  • À Marseille, une enquête ouverte pour soupçons de corruption au sein de l’Office anti-stupéfiants | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/a-marseille-une-enquete-ouverte-pour-soupcons-de-corruption-au-sein-de-

    Une enquête a été ouverte pour des soupçons « notamment de corruption » visant des enquêteurs de l’Office anti-stupéfiants de la police judiciaire à Marseille, où l’IGPN, la police des polices, a mené une perquisition le 4 avril, a-t-on appris de sources policières.

    Interrogée par l’AFP, la communication de la police judiciaire de Marseille s’est bornée à confirmer que l’antenne marseillaise de l’Ofast avait été perquisitionnée début avril par l’Inspection générale de la Police nationale, comme l’a révélé Le Parisien.

    Cette perquisition, qui s’est déroulée alors que la police est ultra-mobilisée par les opérations antidrogue « place nette XXL », a permis de saisir des téléphones et ordinateurs, indique le quotidien.

    Pas de garde à vue
    Selon une autre source policière, qui a requis l’anonymat, l’enquête est partie d’un signalement de la direction de la très respectée police judiciaire marseillaise elle-même : « C’est la hiérarchie qui a remonté des choses qui méritent vérification », « on ne cache rien, c’est plutôt salutaire », a insisté cette source.

    Cette enquête ouverte en janvier, notamment pour corruption, vise un groupe d’enquêteurs « à la suite de choses qui ont paru étranges » au cours d’une enquête, a précisé cette source. « S’il y a eu dérive, il faut voir de quel ordre et ça ne peut être qu’individuel », ajoute-t-elle.

    À ce stade, il n’y a pas eu de garde à vue dans ce dossier. Contacté par l’AFP, le parquet de Marseille n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.

    • version papier un peu différente – et complétée d’un contexte de sensible augmentation du nombre d’enquêtes pour corruption…

      Soupçons de corruption
      au sein de l’Office anti-stupéfiants de Marseille

      Des enquêteurs de l’Office antistupéfiants (Ofast) de la très respectée police judiciaire à Marseille sont dans le viseur de la police des polices pour des soupçons de corruption. Une affaire qui tombe mal en pleine opération « Place nette XXL » contre les trafics de drogue qui gangrènent la ville.

      Pas de garde à vue
      Le parquet de Marseille n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire sensible, sur laquelle il a ouvert une enquête, dès janvier. La communication de la police judiciaire de Marseille s’est bornée, elle, à confirmer que l’antenne marseillaise de l’Ofast avait été perquisitionnée, début avril, par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), comme l’a révélé Le Parisien.
      Une autre source policière, qui a requis l’anonymat, a pour sa part souligné que « c’est la hiérarchie qui a remonté des choses qui méritent vérification », « on ne cache rien, c’est plutôt salutaire ».
      L’enquête, ouverte, notamment, pour soupçons de corruption, vise un groupe d’enquêteurs « à la suite de choses qui ont paru étranges » sur une affaire, a précisé cette source : « S’il y a eu dérive, il faut voir de quel ordre et ça ne peut être qu’individuel ». À ce stade, aucune garde à vue n’a eu lieu dans ce dossier.
      De 2021 à 2022 (derniers chiffres disponibles), le nombre d’enquêtes pour corruption menées par l’IGPN a quasiment doublé, passant de 30 à 56. Cela peut s’expliquer par « une meilleure détection mais aussi, il ne faut pas le nier, une augmentation objective des faits », avait déclaré la cheffe de l’IGPN, Agnès Thibault-Lecuivre, en janvier, dans une interview au Monde.

  • Une demande de permis de recherche minière à Hennebont, Kervignac, Languidic et Nostang | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/bretagne/un-projet-de-permis-de-recherche-miniere-a-hennebont-kervignac-languidi


    (Le Télégramme)

    Une demande de permis exclusif de recherche minière a été présentée, samedi 6 avril, aux conseils municipaux de quatre communes du Morbihan : Hennebont, Kervignac, Languidic et Nostang.

    Les communes d’Hennebont, Nostang, Languidic et Kervignac intéresseraient-elles l’industrie minière ? Une société, Breizh Ressources, a, en tout cas, déposé une demande de permis exclusif de recherche (PER) portant sur plusieurs ressources minérales sur le territoire de ces quatre communes morbihannaises, annonce la préfecture du Morbihan dans un communiqué daté du 6 avril, qui précise que « cette demande a été présentée aux maires de ces quatre communes le 22 février, puis à leurs conseils municipaux réunis ce samedi 6 avril ».

    Des substances pour le numérique et l’électroménager recherchées
    « Il s’agit d’exploration pas d’exploitation », précisent, d’emblée, Michèle Dollé, maire d’Hennebont, et Élodie Le Floch, maire de Kervignac. La préfecture précise : « Le PER ne permet pas d’ouvrir ou d’exploiter une mine mais de connaître le potentiel géologique d’une zone donnée », confirme la préfecture.

    La société Breizh Ressources, fondée par un Suisse, Keith Barron - entrepreneur minier « avec 27 ans d’expérience », peut-on lire sur internet - a engagé la démarche fin 2023. La demande a été nommée « PER Epona » et a une durée de vie de trois ans. Elle « vise un ensemble de substances minérales utilisées pour différents usages, notamment numériques et électroménagers ». Les substances mentionnées dans le PER Epona sont : antimoine, argent, bismuth, cobalt, cuivre, étain, germanium, indium, lithium, molybdène, niobium, or, tantale, tungstène, platine, métaux de la mine de platine, plomb, zinc, terres rares et substances connexes).

    Un projet à évoquer en conseil municipal
    Le PER va maintenant être évoqué lors des conseils municipaux des communes concernées. « Ce n’est pas une obligation mais le préfet du Morbihan trouve légitime que les conseils puissent échanger sur le sujet », explique Michèle Dollé. « Ce n’est pas du tout décisionnaire mais cela permettra au préfet de s’appuyer sur ces observations pour remonter un avis au ministère de l’Économie », complète Élodie Le Floch. C’est le ministre de l’Économie qui se prononcera, ensuite, sur « l’octroi du permis exclusif de recherche Epona, expose la préfecture. À l’issue du PER, qui peut être renouvelé, si les recherches étaient concluantes et que le titulaire souhaitait à l’avenir exploiter les sous-sols étudiés, d’autres procédures intégrant des phases de consultations du public et la prise en compte des enjeux environnementaux seront à réaliser ». La demande sera prochainement soumise à une consultation nationale du public, par voie électronique.

  • [Courant d’ère] L’innommable | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/opinions/courant-dere-linnommable-6558922.php
    Opinions de Hervé Hamon

    L’antisémitisme est un chancre, un fléau. Il est de gauche (au XIXe siècle, le mouvement ouvrier voyait en Rothschild et compagnie l’incarnation des ploutocrates qui buvaient le sang du peuple). Il est de droite (au moment de l’affaire Dreyfus, les haut-gradés, leurs complices politiques, les bourgeois n’hésitaient pas à mentir pour expédier le capitaine martyr à Cayenne). Dans les années 30, il constitue le drapeau de ralliement du fascisme qui monte. Et, pendant la guerre, il est la honte d’une France qui collabore avec les artisans de la Shoah.

    Il est partout, relayé aujourd’hui sur les réseaux sociaux, attisé par les conflits du Proche-Orient.

    Mais ces derniers polluent l’esprit. Moi, dont la famille a caché des Juifs tout au long de la guerre, je découvre des anathèmes sans rime ni raison. Parce qu’on critique Israël, on serait complice du Hamas, indifférent aux massacres et aux enlèvements de civils du 7 octobre. Ce terrorisme-là est odieux. Mais la manière dont l’armée israélienne pilonne le ghetto de Gaza, affame les populations, arrose de bombes femmes et enfants sans discrimination, m’est insupportable.

    Est-il possible, par les temps qui courent, de nommer enfin l’innommable ? Est-on libre de soutenir le droit à l’existence d’Israël mais aussi de pointer l’aveuglement cynique de ses dirigeants, le déni phénoménal d’une grande partie de ses citoyens ? A-t-on le droit de dire que les Palestiniens sont humiliés, maltraités, colonisés ? Si un autre État de la planète se comportait ainsi, il serait légitimement mis au ban des nations fréquentables.

    Au lieu de cela, le monde arabe est aux abonnés absents et le monde occidental continue à fournir des armes tout en susurrant quelques murmures de protestation.

    Mes amis juifs sont au désespoir quand ils entendent conter que Tsahal est une « armée éthique », Tsahal qui bombarde les maisons d’habitation, les hôpitaux, qui interdit l’entrée de la nourriture et de l’eau, qui commet « l’erreur » de cibler les organisations humanitaires.

    Sachons choisir nos mots. Dénoncer l’état-major d’Israël, son indifférence aux traités, son aversion proclamée envers l’Onu, n’a rien d’antisémite, au contraire. L’adversaire premier des Juifs, actuellement, s’appelle Netanyahu.

  • Déficit public : la ministre Dominique Faure appelle les collectivités locales à être « solidaires » | Le Télégramme
    https://www.letelegramme.fr/france/invitee-dextra-local-dominique-faure-appelle-les-collectivites-locales-

    certains parlent de " générosité " (cf. @sombre) d’autre de " solidarité "…

    Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, et Stéphane Junique, président du groupe VYV et vice-président de la Mutualité française, étaient les invités de l’émission Extra Local, le magazine de Territoires TV, ce vendredi.

    Deux invités, ce vendredi, dans Extra Local, l’émission produite par la presse quotidienne régionale en partenariat avec Public Sénat : Dominique Faure, la ministre déléguée chargée des Collectivités locales, et Stéphane Junique, le président du groupe mutualiste VYV (11 millions de Français assurés, 45 000 collaborateurs) et vice-président de la Mutualité française.

    En première partie, Dominique Faure est revenue sur le dérapage du déficit public. Et sur la volonté du gouvernement de faire participer les collectivités, par « solidarité », au redressement des finances du pays. « Les collectivités locales sont bonnes gestionnaires, rappelle la ministre. Parce que l’État les a accompagnées, elles sont sorties des crises que nous avons subies ces dernières années avec des comptes extrêmement sains. » Et une épargne : « pas moins de 35 milliards d’euros. »

    Alors que le gouvernement recevra, le 9 avril, les représentants des maires, des départements et des régions, elle s’est voulue rassurante : « On ne va pas leur dire : ‘ Ça va être comme ci ou comme ça ‘. Nous aurons une approche responsable pour voir comment, ensemble, on peut trouver des économies ». Comme Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, elle appelle les collectivités à faire preuve de « solidarité » à l’égard des finances publiques.

    • « On nous asphyxie » : en Mayenne, un maire répond à la ministre des Collectivités territoriales

      Samedi 6 avril 2024, Dominique Faure faisait savoir que les collectivités locales devraient sans doute « par solidarité », soutenir l’État dans sa recherche de subsides. Le maire de Château-Gontier-sur-Mayenne estime qu’une ministre ne devrait pas dire ça.

      C’est plus un cri de désespoir qu’un cri du cœur qu’adresse Philippe Henry, le maire UDI de Château-Gontier-sur-Mayenne à l’attention de la ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales. Samedi 6 avril 2024 sur Public Sénat, Dominique Faure faisait savoir que les collectivités locales, qu’elle reconnaît comme « bonnes gestionnaires », devraient sans doute, « par solidarité », soutenir l’État dans sa recherche de subsides.

      Des propos pas acceptables pour l’élu

      « Comment des ministres peuvent tenir de tels propos ! » s’indigne sur le réseau social X (ex-Twitter) Philippe Henry. Rappelant au passage que les collectivités locales, contrairement à l’État, ont l’obligation d’avoir des budgets en équilibre.

      « Première étape : on vous subtilise vos recettes (taxe d’habitation, cotisation foncière des entreprises, etc.) 2e étape : on vous explique que l’État sera garant des compensations. 3e étape : on vous asphyxie. »

      Château-Gontier-sur-Mayenne
      Politique
      https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/chateau-gontier-sur-mayenne-53200/on-nous-asphyxie-en-mayenne-un-maire-repond-a-la-ministre-des-collectiv