Nicole Garreau

Poétesse sans talent et dictateuse sans vergogne

  • regrette grave de ne pas être allée longtemps à l’école parce qu’elle a toujours des lacunes vraiment impressionnantes : par exemple elle apprend seulement maintenant que Corneille avait piqué son Cid à Castro (1) sans pour autant lui être fidèle — et ce à l’insu de son plein gré puisque rien ne fut officiellement baillé au Corneille —, et que lui même l’aurait chipé aux Sex Pistols qui l’avaient piqué au Pink Floyd qui l’avait piqué à « L’Âge de glace ». C’est Cid-errant !

    –-------------------
    (1) Le dramaturge espagnol, hein, évidemment ; pas notre regretté « Líder máximo ».

  • l’a déjà avoué, ça ? Un des plus grands regrets de toute sa vie restera de n’être point devenue sériale killeuse — c’est d’autant plus ballot qu’en toute immodestie elle se plaît à penser que c’est un métier dans lequel elle n’aurait pas été mauvaise, en tout cas à chaque fois qu’elle a théorisé la chose elle s’en sortait plutôt bien et produisait des résultats assez artistiques. Las ! le hic est qu’elle a toujours foncièrement été une névropathe et non une psychopathe, et comme pour la plupart des autres pans de son existence sa carrière criminelle n’a donc jamais dépassé le stade de l’expérience de pensée.

    Quand on réfléchit qu’à quelques lettres près (« psycho- » ou « névro- ») elle aurait peut-être pu devenir l’égale d’une Giulia Tofana, d’une Élisabeth Báthory, d’une La Voisin ou d’une Margaret Thatcher, on ne peut s’empêcher de conclure que sa vie ressembla quand même à un immense ratage.

    Enfin bon, la bonne nouvelle c’est que normalement elle n’en a plus que pour dix à douze minutes à se supporter.

    #ConfessionsExtimes.

  • confessait il y a plusieurs dazibaos de cela qu’elle avait du mal à vraiment lire depuis quelque temps ; elle mettait bien sûr cet état de fait sur le compte de la vieillesse, des yeux qui fatiguent plus vite voire de l’extrême « lassitude blasée » que lui procure sa fin de vie. Mais... si c’était en fait parce que cela faisait un moment qu’elle n’était pas tombée sur un BON roman ?

    C’est en tout cas ce qu’elle se dit en dévorant goulûment « À la demande d’un tiers », de Mathilde Forget — sur les conseils indirects de son exégète favorite, qui se reconnaîtra si d’aventure elle passe par là. Le bouquin l’intéresse bien sûr parce qu’il parle de sororité et de psychiatrie, mais il l’intéresse aussi et surtout par la qualité de la prose et la distance parfaitement exacte entre l’auteuse, ses personnages et son sujet. Investie et détachée, légèrement en surplomb, drôle, poétique et émouvante. Forget raconte des choses abominables et profondes, mais sa prosodie fait penser à des petites pattes d’oiseau dans la neige. Tic tic tic. La vie est une saloperie mais il n’y a que la Littérature et la musique qui puissent le dire sans inutilement en rajouter.

    Voilà. Merci donc, madame l’écrivaine, de permettre à une lectrice agonisante de remettre le pied à l’étrier.

  • en est malade : il y a une coquille dans son précédent dazibao, et COMME PAR HASARD ça tombe en même temps qu’un beugue Facebook qui empêche de corriger.

    Son pire cauchemar est en train d’arriver : elle va mourir en étant obligée de laisser une faute sur Internet. Franchement, elle aurait encore préféré que son âme soit damnée pour l’éternité.

  • aime bien rester à observer longuement la rivière quand l’eau est pile-poil à ce niveau ; en cas d’étiage la totalité de la flotte passe évidemment sous le petit pont, en cas de crue elle le submerge allègrement jusqu’à le rendre invisible, mais des jours comme aujourd’hui elle l’affleure juste, vous voyez, l’eau bute sur la structure, il y en a peut-être trois ou quatre centimètres qui passent dessus, le reste dessous, mais ce qui est intéressant c’est l’eau indécise, celle qui se cogne sur la pierre du tablier, provoque un petit remous, une vaguelette qui remonte brièvement le courant avant de retenter sa chance quelques instants plus tard.

    La vieille punkàchienne se demande à chaque fois si les gouttes choisissent librement leur trajectoire et leur destin, et le cas échéant comment elles s’organisent et s’y prennent. Sont-ce des choix individuels ou collectifs, en discutent-elles entre elles longtemps en amont, y a-t-il des prédispositions, est-ce que la façon dont l’une d’elle tombe d’un nuage ou jaillit de la source détermine déjà la façon dont elle va (ou non) franchir l’obstacle, est-ce que se nouent des drames dont tout ce qui n’est pas goutte d’eau ne peut avoir la moindre idée ?

    Bien sûr plus elle les observe et moins elle sait. Elle n’est certaine que d’un truc : que ce soit pour le flux d’une rivière comme pour le reste, si l’on croit comprendre quelque chose au moindre phénomène c’est qu’on ne l’a pas encore assez regardé.

    #JeNeSuisPasFolleVousSavez.

  • en est à vérifier que la nuit dernière ce n’était pas la pleine Lune ou la nouvelle Lune ou un truc comme ça, juste parce qu’elle a bien cru que ça y était, qu’elle allait enfin mourir de ses sempiternels malaises cardiaques, et qu’elle eut l’impression que les plus fortes de ces « crises » nocturnes survenaient à intervalles réguliers qui pouvaient — pourquoi pas ? — correspondre à des lunaisons.

    Évidemment après vérification ce n’était pas le cas mais voyez comme c’est, la vie : on a eu beau s’être prévalue du matérialisme dialectique durant toute son existence, à l’approche de la Mort il est quasiment impossible de ne pas virer mystique.

    #FaitesLaPiquerVousVoyezBienQueCEstLaFin.

  • vient de « j’aimer » une peinture de Warhol ! La honte ! Elle n’a plus qu’à implorer votre pardon, madame Solanas.

    (Bon, à sa décharge — de revolver — c’était une vraie peinture de ses débuts, avant que le ceusse découvre la photocopieuse.)

  • est furibarde ! Un bouquin de Sarkozy, ce coup-ci ! Farpaitement, là, comme ça, posé négligemment dans la boîte à livres du patelin ! Non mais allô, quoi ! C’est la nouvelle mode, ça : depuis que les gens n’y comprennent plus rien dans les histoires de poubelles jaunes-vertes-bleues-rouges-blanches avec des rayures mauves, quand ils ne savent plus où se débarrasser de leurs saletés ils les mettent dans les boîtes à livres !

    Eh, oh ! Une fois pour toutes la littérature sarkozyste ça se met dans le bac de recyclage : après un infime traitement ça peut très bien être revalorisé en macrono-lepénisme.

    #FautToutLeurDire.

    • La pollinisation des boîtes à livres.

      La prolifération des boîtes à livres dans les bourgs, c’est génial pour les voyageurs à vélo. Un bourg, c’est tous les vingt kilomètres.

      J’ai emporté « une année à la campagne » de Sue Hubbell. Quand je l’aurai fini, je le laisserai dans une boîte à livres. Pas encore fini, je tombe sur une boîte à livres et embarque un Bernard Clavel. Le soir, je termine Sue Hubbell. Le lendemain, je le dépose dans une boîte à livres. Le soir, Bernard Clavel m’emmerde. Le lendemain, je le pose dans une autre boîte à livres et emporte « le poney rouge » de Steinbeck et un autre que j’ai oublié. Je lis le « poney rouge » et me lasse à la moitié. Je laisse mes deux livres dans une autre boîte à livres et prends un Dany Laferrière prometteur « L’art presque perdu de ne rien faire ». Quelques jours plus tard, le finissant dans le train entre Montluçon et Limoges, je le proposerai à un wagon perplexe et méfiant par tant d’incongruité, à l’exception d’une jeune femme en robe verte et sandales à semelles plates manifestement ravie d’une expérience si anticonventionnelle.

      Puisqu’il est entendu que des livres ont changé des vies, que la rencontre d’un auteur et d’un lecteur est une alchimie insondable et imprédictible, je trouve terriblement excitant de déplacer des livres, ajoutant du chaos à la théorie du chaos. Si un vol de papillon déclenche un ouragan de l’autre côté de l’océan, n’est-ce pas tentant de souffler sur le papillon ?

  • écrivait au stylo Bic®
    Des poésies ïambiques
    Sorties d’un alambic.

    Que n’écrivit-elle à la plume
    Une œuvre toute anthume
    De vers au poids d’enclume ?

    –-------------------
    Vous en aviez rêvé, n’est-ce pas, cher Lectorat ? Mais ouiiiiiii, réjouissez-vous, c’est le retour de la poésille !

  • vous demande pardon ? Ah si, oui, bien sûr, elle a beau être une dictateuse cruelle et sanguinaire ça lui fait quand même un petit quelque chose, prétendre l’inverse serait mentir — or on peut mentir à tout le monde sauf à un Lectorat. Bref, au début elle voulait seulement nettoyer sa messagerie, vous voyez, n’effacer que les centaines voire milliers de « Cc sa va », « T belle », « T ou moi 69 » et autres « Tu veux voir la fusée de Jeff Bezos » qu’elle a reçus (et superbement ignorés) en seize années d’utilisation de Messenger®. Et puis finalement voilà qu’elle supprime tout, enfin tout ce qui date de plus d’un mois, c’est fastidieux parce sur ce service on ne peut pas tout faire d’un seul coup, on est obligée de sélectionner les « conversations » une par une et de refaire toute la procédure à chaque fois. Cependant le pli est vite pris : c’est une sorte de taylorisme et faute de pouvoir mécaniser la machine on se mécanise soi-même : sélectionner, effacer, confirmer, sélectionner, effacer, confirmer, sélectionner, effacer, confirmer... elle parvient à en faire une douzaine par minute, s’il y avait une contremaîtresse en bout de chaîne celle-ci la féliciterait, elle est devenue une stakhanoviste de la suppression des messages.

    Les relit-elle avant de les enlever ? Ha ha, non, bien sûr que non, ça ferait baisser la cadence. D’ailleurs elle ne les retire pas de sa mémoire, hein, elle retire seulement un des chemins d’accès à cette dernière. Tout reste vraisemblablement stocké dans un coin de ses neurones — et dans un serveur informatique situé au fin fond de Calcutta ou de la Vallée du Silicone. Seulement voilà : quand la vieille Garreau sera morte, c’est-à-dire d’ici dix à douze minutes, et que ses opposant·e·s politiques entreprendront de fouiller son ordinateur, iels n’y trouveront plus rien. Enfin peut-être que si si ce sont des as en informatique, mais sinon non. En dehors de ce qui est public sur les réseaux, ce sera mystère et boule de gomme : on ne saura ni qui elle aurait pu aimer, ni avec qui elle a frayé, ni ce qu’elle a comploté.

    Bien sûr tout ça elle ne va pas le raconter sur sa page Facebook, ça pourrait vexer des abonné·e·s — or elle n’est pas là pour vexer quiconque. De toute façon effacer les traces ne signifie pas que l’on renie ce qui fut : cela signifie seulement que l’on sait qu’on ne se baigne jamais deux fois dans la même rivière et que l’on veut arriver toute nue au Paradis.

    #JeNeSuisPasFolleVousSavez.

    • Zut ! Y’aura donc pas de NicoleGarreauLeaks. Dommage pour la démocratie. Mais c’est cohérent. On se consolera avec notre imagination de lecteurice et ta relation avec la fusée de Jeff Bezos.

  • observe perplexe la liste des « Vingt chansons préférées des Français·es ». On dit que ces gens n’ont pas d’hygiène mais c’est faux : apparemment ils oublient même de retirer les cotons-tiges de leurs oreilles.

  • a envie de vous proposer un petit jeu, tiens, une fois n’est pas coutume. Vous voulez ? Alors voilà : parmi les quatre affirmations suivantes, une seule est fausse. Pourrez-vous deviner laquelle ?

    1. La principauté de Monaco a moins de superficie que le Bois de Boulogne.
    2. Le Brésil est deux fois plus étendu que toute l’Union Européenne.
    3. La Russie est plus vaste que toute la surface de Pluton.
    4. Les chevilles de Mamie Nicole sont devenues trop volumineuses pour ses chaussures.

    Vous séchez ? La bonne réponse est la 4, bien sûr ! Avec ses bas de contention ça finit par passer.

  • a encore regardé un film ! C’est le troisième en moins de dix jours, soit davantage que durant les vingt années précédentes ! Mais vous connaissez sa légendaire cuistrerie, hein : c’est une quantité suffisante pour qu’elle s’autoproclame spécialiste en cinématographe et qu’elle vous inflige à vous, malheureux Lectorat, toute une collection de truismes et autres vérités sorties de nulle part à ce sujet.

    Finalement la seule chose qui vous sauve c’est qu’elle ne dispose plus que de dix à douze minutes « d’espérance » de vie.

    • Pardon ? Vous voulez quand même savoir ce que c’était ? Pfffff, c’est bien parce que vous insistez puisque ce coup-ci c’était un film parfaitement dispensable : « La Forêt silencieuse » (« Schweigend steht der Wald ») de Saralisa Volm, sur Arte. Sans vouloir faire de caricature, à part Fritz Lang et l’expressionnisme des années Vingt-Trente, le cinéma ce n’est vraiment pas un truc allemand, on a tout le temps l’impression de regarder un épisode de Derrick et « La Forêt silencieuse » ne déroge pas : scénario plan-plan, psychologie à la serpe, poncifs, image verdâtre (bon, là, vu les décors sylvestres ça pourrait se justifier), doublage catastrophique... il y a peut-être l’épilogue, qui sauve un peu, parce que c’est vrai qu’on ne s’attend pas à ce que la réalisatrice nous épargne un happy end, ce qu’elle a la bonté de faire pourtant.

      Voilààààààà. Fuyez.

      https://www.arte.tv/fr/videos/096219-000-A/la-foret-silencieuse

  • essaie de ne pas faire de généralités, mais si l’on prend les rares humoristes francophones actuel·le·s qui sont vraiment drôles, nous avons qui ? Gardin : ex-punkàchienne. Lompret : ex-punkàchien. Doully : ex-punkàchienne — ça donne quand même une idée assez précise du cursus à suivre pour pouvoir espérer un jour être à la fois désopilant·e et pertinent·e.

    Il n’y a guère que la Garreau chez qui cette formation n’a pas fonctionné : en dépit d’une certaine assiduité elle n’a jamais fait rire personne de toute sa vie, mais c’est peut-être parce qu’elle n’a réellement commencé les cours de punkàchiennariat qu’à l’âge auquel les autres les avaient arrêtés depuis longtemps.

  • se méfie toujours des littérateurices qui ont l’air en bonne santé, vous savez, ces auteurices aux joues rebondies que l’on voit parfois faire leur promo à la Une des magazines littéraires ou sur les plateaux de télévision, sourire, dents blanches, raie au milieu, ou rouge à lèvres assorti aux boucles d’oreilles. Aux yeux de la vieille Garreau ça cache quelque vice caché, ce n’est pas naturel ; un·e écrivain·e, un·e vrai·e, ce doit être blafard, poitrinaire, hypocondriaque et neurasthénique, ce doit être débraillé, un peu cracra, vivre dans la semi-obscurité et se balader en peignoir élimé avec les bigoudis de traviole. Là oui, là d’accord, là on veut bien croire que ces gens savent écrire, ne serait-ce que parce que l’on ne voit pas très bien ce qu’ils pourraient savoir faire d’autre.

    Quoique comme toujours il y a des exceptions, hein. Si l’on regarde Proust, il avait bien l’air d’un rutabaga bouilli mais son interminable saga était illisible quand même.

    #MamieNicoleIsTheNewBernadettePivote.

  • ne peut même pas comparer son état de santé à celui d’autres personnes de son âge, puisqu’elle est la plus vieille du monde.

    En conséquence de quoi peut-être que même mourante dans l’absolu elle va plutôt super-bien en relatif ?

  • s’est dépêchée dépêchée dépêchée de finir de ne rien faire du tout afin d’arriver plus vite à l’heure à laquelle elle estime qu’il est légitime d’être complètement oisive — la seule différence notable entre les deux périodes de la journée étant l’intensité du sentiment de culpabilité, passant de « assez faible » à « inexistant » (1).

    La dernière fierté qui lui reste est néanmoins d’être la personne la plus amorale que la Terre ait jamais portée.

    –-------------------
    (1) En ce qui concerne sa présente inaction, hein ; parce que pour ce qui est des autres pans de son interminable existence votre vieille dictateuse préférée demeure rongée par les remords.

  • ne comprend pas pourquoi TF1 ou M6 ne font pas appel à elle, parce qu’elle a plein d’idées de nouvelles téléréalités :

    -- Pétain Express : le jeu qui consiste à rallier le plus vite possible le régime de Vichy en autostop. Qui, parmi les binômes Éric et Marion, Marine et Jordan ou Emmanuel et Gabriel, touchera en premier la moustache du maréchal ?

    -- Les Aventuriers de Polenta : perdu·e·s au beau milieu d’un système économique délirant, des naufragé·e·s livré·e·s à elleux-mêmes doivent pédalent dans la semoule pour parvenir à se nourrir. À la fin, il en restera zéro !

    -- Qui veut épouser mon fisc ? : l’administration chargée de la collecte des impôts doit essayer de retrouver et séduire des membres du gouvernement et du patronat planqués en Suisse ou aux Bahamas.

    -- Secret Scorie : enfermées dans un ministère, de jeunes personnalités politiques présentées comme progressistes doivent cacher aux autres qu’en réalité elles sont déjà de vieilles réacs qui scolarisent même leurs mômes chez les fachos.

    Etc, etc. Vous voyez, si depuis quelques années les audiences de la télévision sont en berne (tiens, elles sont parties se planquer en Suisse, elles aussi ?) c’est uniquement parce que les programmateurices et les boîtes de production ne savent pas faire évoluer les concepts.

  • est contente, bien sûr, que l’IVG soit inscrite dans la Constitution française — c’est effectivement une sorte de garantie, même si intrinsèquement votre dictateuse préférée n’est pas très sûre que ce soit sa place. Est-ce qu’il n’aurait pas mieux valu produire un texte plus général qui dise en substance : « Les femmes sont libres de faire rigoureusement ce qu’elles veulent de leur corps, de s’habiller comme bon leur semble, de b****r avec qui elles le souhaitent et de ne pas b****r si elles ne le souhaitent pas, de n’avoir des mioches que si elles le désirent ou de péter en public si elles en ont envie, elles n’ont de compte à rendre à quiconque sur tous ces sujets, personne n’a donc le moindre avis à émettre là-dessus et le premier (ou la première !) phallocrate que ces droits désormais immarcescibles chagrinent se prend un bon coup de sac à main dans la calebasse » ?

    Paradoxalement c’est parfois en adoptant un point de vue plus global que l’on est plus précise.

    #MamieNicoleCommenteEncoreLActualitéAlorsQuElleAvaitPromisQuElleArrêtait.

  • adore les raccourcis des scientifiques : l’archéologue vante l’état de conservation d’une maison de la période obeïdienne découverte à Tell Madhur (1) parce que selon lui, comme le bâtiment s’est brusquement effondré sur lui-même la disposition des différentes pièces et des objets n’a pas été modifiée en six mille ans, ce qui est donc censé constituer « un instantané » et en apprendre beaucoup sur les modes de vie de l’époque.

    Lol. Si en étudiant d’ici quelques milliers d’années l’endroit spécifique où la Garreau a vécu ses dix à douze dernières minutes les historien·ne·s du turfu s’amusent à en tirer des généralités quant à nos mœurs actuelles, attendez-vous tou·te·s à avoir mauvaise réputation.

    –-------------------
    (1) Au Nord-Est de Bagdad, NDLD.

  • trouve ça drôle : dans son pénultième dazibao elle évoquait King Crimson et en fait elle n’a même pas eu besoin de le réécouter pour avoir « Epitaph » en tête et le fredonner toute la journée :

    « The wall on which the prophets wrote
    Is cracking at the seams.
    Upon the instruments of death
    The sunlight brightly gleams.
    When every man is torn apart
    With nightmares and with dreams,
    Will no one lay the laurel wreath
    As silence drowns the screams. »

    … et plus loin :

    « Confusion will be my epitaph
    As I crawl a cracked and broken path. »

    Incroyab’, non ? Quel visionnaire ce roi Crimson ! Ça date d’il y a cinquante-cinq ans et pourtant on croirait toujours entendre un très actuel bulletin d’informations internationales — suivi du bilan de santé de la Garreau.

    #RienNAChangéDepuisLePléistocène.

  • n’a rien à dazibaoter parce que bizarrement elle se sent un peu moins à l’agonie ce matin, ce qui n’est pas une bonne nouvelle : ce n’est pas maintenant qu’elle touchait presque au but qu’elle a envie que la Mort s’éloigne. C’est d’ailleurs grave contre-productif car quand on se sent légèrement moins mal on se met à revivre dans la crainte d’aller de nouveau moins bien alors que lorsque l’on est au fond du fond du fond du trou on a beaucoup moins d’angoisse que cela empire.

    Faut-il impérativement être en phase terminale pour pouvoir écrire quelque chose ? C’est fort possible.

    Toujours est-il que même pour une vieille dictateuse omnisciente c’est rudement compliqué à gérer, tout ça.

  • ne veut pas dire, mais une demi-goutte de cannabidiol, allongée dans le noir complet, des écouteurs sur les oreilles et « Atom Heart Mother » dans le magnétophone, tout à coup elle ne pleurniche plus, elle peut de nouveau respirer, elle n’a presque plus mal nulle part et a cinquante ans de moins.

    Si par malheur elle est encore vivante demain elle se refera la même chose avec une cassette de Janis Joplin, de King Crimson ou de Led Zeppelin.

  • ne commente (presque) jamais cette chose un peu vulgaire nommée « actualité », vous le déplorez mais vous vous y êtes résigné·e·s, mais là quand même ça la fait trop marrer : dans une déclaration faite le 26 nivôse un tristement célèbre président de République bananière parle de « réarmement démographique », et le 8 ventôse suivant, soit à peine un mois et demi plus tard, le même sinistre individu veut envoyer les pioupious se faire castagner pour des intérêts économiques en Désunion Soviétique.

    Lol. Ça y est, ça commence enfin à être clair pour tout le monde, la vision de Société des macrono-lepenistes et lepeno-macronistes, ou toujours pas ?